Aïoli les sapiens,

L’intersaison de l’OM a permis d’introduire un nouveau concept issu du management à l’américaine : tout détruire et mettre l’équipe plus bas que terre, pour mieux reconstruire. La première partie du plan a fonctionné au-delà des espérances, grâce entre autres aux relations humaines de psychopathe du nouvel entraîneur, fâché avec la moitié du groupe en moins d’un mois. Une campagne de matchs de préparation fabuleusement lamentable a achevé de placer notre moral au fond du seau avant même l’ouverture officielle des compétitions.

L’avantage d’un tel contexte, c’est qu’il nous invite à vivre la saison de l’OM au jour le jour en cueillant chaque victoire comme une petite rose fragile qu’il nous faut chérir. L’inconvénient, en cas de contre-performance précoce, c’est de voir l’OM une nouvelle fois redéfinir le concept d’instabilité dans le football, avec un entraîneur assis sur un baril de C4 avant même d’avoir dirigé son premier match.


Le point mercato

Depuis les départs et recrutements détaillés dans l’académie précédente, peu de mouvements se sont produits. Alvaro officialise son départ, lui dont la grinta® et l’amour indéfectible qu’il porte au club ne peuvent qu’être salués. Disons-le tout net, si le football se résumait à clamer son amour pour Marseille et essayer d’arracher la jambe de Neymar à chaque rencontre, il aurait même pu représenter une légende du club. Hélas, ce satané concept de « ballon » a représenté un frein rédhibitoire à son épanouissement chez nous.

Côté recrutement, seule l’arrivée du milieu Jordan Veretout (transfert depuis l’AS Rome) est à signaler, ce qui s’avère cependant suffisant pour rajouter une couche de fumier sur le tas bien garni de notre été. C’est que dans les temps anciens, si nombre de familles conservaient des cadavres dans leurs placards, rares étaient celles qui les exhibaient. Il était cependant d’usage dans chaque village de voir circuler une histoire bien scabreuse : comme dans une chanson de Brassens, les commères assermentées s’empressaient alors d’en fouiller les détails les plus putrides pour mieux les réprouver haut et fort en place publique, ce qui leur permettait d’afficher leur propre supériorité morale. On trouvait cela partout et en général, tout ceci n’allait pas bien loin.

Or de nos jours, certaines personnes ont réussi à concilier tradition et modernité, en alliant les comportements familiaux de dégénérés avec l’exhibitionnisme des réseaux sociaux. C’est ainsi que Jordan Veretout, footballeur de son état, s’est vu accusé d’avoir appuyé moralement, voire financièrement, son beau père coupable d’inceste. Si le cœur vous en dit, nous vous laisserons le soin de creuser les sources détaillant toute l’histoire, à savoir une vidéo de Jean-Marc Morandini et le propre compte TikTok de Madame, à qui la notion de discrétion semble d’autant plus étrangère qu’elle dispose apparemment d’un public friand de la voir étaler des dégueulasseries. En ce qui concerne l’OM, voici donc une recrue qui nous arrive lestée d’une réputation de protecteur de pédophiles, présentée par Longoria entre deux portes et la tête basse à l’occasion d’une conférence de presse de deux questions. Si cette fange ne suffit pas aux plus endurcis d’entre vous, le salaire strootmanien évoqué par la presse devrait achever de vous convaincre que ce transfert, à la base, ne présente pas exactement toutes les caractéristiques d’une bonne idée.

Résumé de la conférence de presse de Pablo Longoria.


Les objectifs de la saison

Si l’on ne peut guère qualifier l’exercice 2021-2022 de réussi (n’ayant une nouvelle fois rien gagné), force est de constater que la saison a apporté son lot de satisfactions. Pour la saison à venir, puisque l’on a échoué à battre le record du vidage de coach le plus rapide, il ne nous reste qu’à espérer faire au moins aussi bien que l’année précédente.


Les Longorious Basterds

Blanco
MbembaGigot – Balerdi
Clauss (Kolasinac, 83e) – Rongier – Guendouzi (Bakambu, 76e) – Tavares
Ünder (Veretout, 61e) – Gerson (Payet, 76e)
Milik (Suarez, 61e)

Les seuls absents notables de la feuille de match sont Pau Lopez, blessé pendant la préparation, et Dieng, parce que Tudor n’aime pas sa tronche. Payet est mis sur le banc pour lui apprendre à demander des réunions avec l’entraîneur : c’est donc Rongier qui prend le brassard, tandis qu’Ünder et Gerson encadrent Milik. Nos deux recrues aux postes de piston, dont l’entraîneur attend beaucoup, sont alignées.


Le match

Quand les vents sont contraires, que tout se ligue contre vous et que des millions de paires d’yeux vous considèrent en n’attendant de vous que l’échec, c’est à l’heure d’enfin se lancer dans l’arène que resurgissent des ressources et des valeurs fondamentales : les couilles. Percussions, seconds ballons, harcèlement constant des relanceurs : ce n’est pas subtil, mais cela fonctionne. Reims est asphyxié et ne tarde pas à craquer quand, après plusieurs approches déjà tranchantes, Clauss fait plonger un centre dans la surface champenoise. Nous qui nous lamentions l’an dernier de voir Milik privé de centres, nous n’avons pas l’occasion de vérifier ses dispositions dans ce nouveau contexte, puisque Faes se précipite pour reprendre le ballon avant lui et l’expédier dans son propre but (1-0, 13e).

Reims est concassé par l’activité olympienne pendant 25 minutes, et se voit sauvé deux fois par les montants (la barre pour Ünder, que l’on peut regretter de ne pas avoir vu plus précis au moment de conclure une belle action collective ; l’extérieur du poteau sur une volée de Rongier, que l’on ne peut pas regretter de ne pas avoir vu plus précis parce que c’est Rongier). Après la pause boisson, l’OM se montre plus gestionnaire, ce qui permet à Reims de nous occasionner quelques frissons modérés : une mésentente Rongier/Tavares offre une balle de but à Touré, qui la convertit en lob tout pourri, puis un oubli de replacement collectif étonnant ouvre des boulevards pour une frappe difficilement repoussée par Blanco.

Par bonheur, un bonus « réalisme » nous a été fourni avec le pack de début de saison : juste avant la pause, Balerdi expédie une belle ouverture vers Nuno Tavares. Celui-ci se recentre avant, de son mauvais pied, d’expédier une improbable sacoche à ras-de-terre (2-0, 45e+2).


Hormis quelques pertes de balle évitables, la seconde période se passe sans frisson. Organisé, l’OM est plus attentiste mais n’oublie cependant pas de presser gentiment des Rémois limités, à qui il ne faut pas beaucoup pour nous rendre le ballon.  Suarez et Veretout entrent à l’heure de jeu, ce qui amène Guendouzi à monter d’un cran aux côtés de Gerson.

Un corner joué à deux entre Clauss et Guendouzi occasionne un gros cafouillage dans la surface, qui amène presque par hasard le ballon dans les pieds de Suarez. Contré une première fois, le Colombien voit la balle lui revenir pour une seconde reprise, cette fois victorieuse (3-0, 75e).


Une nouvelle vague de changements apporte un peu de fraîcheur à une équipe qui commence à en manquer sévèrement, comme en témoignent les dix dernières minutes dominées par nos adversaires. C’est le moment que choisit Balerdi pour commettre sa bourde habituelle, un geste manqué sur un centre venu de sa gauche et qui permet à Balogun de placer tranquillement sa tête (3-1, 84e).

Sans parler de panique, on n’est tout de même pas loin d’un certain désordre quand, dans le temps additionnel, Van Bergen est trouvé en position idéale : c’est Ruben Blanco qui, d’un réflexe du pied, nous offre une fin de match tranquille. Du reste, après une ultime relance anale de Gigot, Veretout s’empresse de rattraper l’erreur en arrachant le ballon des pieds de son adversaire : il lance Bakambu qui profite de son autoroute à gauche pour aller jusqu’aux six-mètres, fixer le gardien et offrir le doublé à Suarez (4-1, 94e).

Après une telle soirée, La Provence n’a pas manqué de recueillir les impressions de notre nouvel entraîneur.


Les joueurs

Blanco (3/5) : Une fébrilité de tous les instants marquée par plusieurs prises de balle cafouillées, mais malgré tout un arrêt décisif en fin de rencontre. À tout prendre, cela vaut mieux qu’un joueur sûr de lui pendant 99% du temps et mais qui coûte invariablement un but par rencontre (mais qui est ce joueur mystérieux, ha ha ? Réponse dans quelques lignes, petits sacripants).

Mbemba (3/5) : Si peu embêté par les Rémois qu’il s’est cru obligé de tenter une passe en retrait suicidaire pour se donner un peu de frisson. Il a aussi apporté un soutien intéressant à quelques-unes de nos attaques.

Gigot (3-/5) : Prestation sobre ponctuée par un carton pour hippopotacle. Les puristes apprécieront ici la coupe de barbe de mercenaire tchétchène, celle qui permet aux victimes d’avoir peur longtemps avant d’avoir mal.

Balerdi (2+/5) : Leo Balerdi, c’est le bouclier thermique de la navette Columbia : une prouesse technique à toute épreuve, avec juste un petit trou de 10 centimètres à un endroit.

Clauss (4/5) : Mâtin ! quelle énergie.

Kolasinac (83e) : Une entrée décorative une fois le score acquis.

Rongier (4/5) : Tellement heureux de retrouver son poste qu’il s’est même mis à (presque) réussir des reprises de volée.

Guendouzi (3+/5) : Avec un travail de récupération facilité par le pressing des furieux de devant, Mattéo a fait dans le propre : bien dynamique pour accélérer la balle dans les périodes de domination, bien aussi dans les moments de gestion.

Bakambu (76e) : Une contre-attaque conclue par une passe décisive avec la plus grande lucidité, c’est ce qu’on aime.

Tavares (4+/5) : Des accélérations incessantes et parfois foutraques, ponctuées par un but aussi beau qu’improbable. Il paraît que Radonjic a grosso modo réalisé les mêmes exploits pour son premier match dans son nouveau club, mais à la différence de Nemanja, nous savons très bien que cette performance de Nuno Tavares n’aura rien d’éphémère, n’est-ce pas. N’EST-CE PAS ?

Ünder (2+/5) : LE FOOTBALL À L’ITALIENNE, LA DÉBAUCHE D’ÉNERGIE PERMANENTE, LES PERCUSSIONS INCESSANTES, LE PRESSING CONTINU ouais bah faudrait aussi voir à s’appliquer un petit peu balle au pied, de temps en temps.

Veretout (61e, 3+/5) : Une récupération de balle comme on les aime à l’origine du quatrième but.

Gerson (2+/5) : La domination olympienne était plus dans le registre « fanfare bavaroise » que « sexy groove ». Dans ce contexte et à un poste plus avancé que la saison dernière, Gerson s’est avéré relativement tristounet.

Payet (76e) : Entrée proprette de Dimitri qui, alors que le climat était à l’apaisement, a évité tout enchaînement « but fantastique + couilles sur le front de l’entraîneur » qui aurait inévitablement tendu l’ambiance.

Milik (3-/5) : Un rôle ingrat comme jamais qui le voit se battre comme un chien pour gagner des ballons hauts, les conserver, et faire des appels qui créent des brèches dont ses copains profiteront. Pire, quand il est enfin en position de recevoir un centre, il faut que le défenseur le devance pour aller marquer lui-même.

Suarez (61e, 4+/5) : Il faudra voir ce que cela donne face à des adversaires qui exigeront des approches plus fines, en tout cas dans le registre « foot de bourrin » ce garçon paraît redoutable.


L’invité zoologique : Yunis Abdelhamite

Qu’elle soit du tissu ou de la farine, la mite est un parasite peu nocif mais excessivement agaçant si con le laisse s’installer, d’où la nécessité d’entreprendre un traitement de choc sitôt sa présence détectée. La naphtaline, par exemple, c’est particulièrement moche mais au moins c’est radical. Voici les observations de notre invité :

  • Les autres : Dépourvus du niveau technique pour jouer correctement sous pression, ils ont émergé et montré quelques belles choses en toute fin de match quand nous avons flanché physiquement.
  • Le classement : nous sommes deuxièmes au soir de la première journée, une place dont nous ne bougerons plus jusqu’à la fin de la saison grâce à cet entraîneur auquel personnellement j’ai toujours cru.
  • Coming next : Brest, Nantes, Nice et Clermont sont au programme d’août.
  • La maintenance : Notre webhamster, ce bel homme, nous informe que les commentaires des académies sont rouverts, en attendant que votre mâtin ! quel site préféré retrouve l’intégralité de son esthétique et de ses fonctionnalités.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Thibault D. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

7 thoughts on “OM-Reims (4-1), La Canebière académie se régale

  1. Ahhh, l’odeur de l’Académie au petit matin d’un lendemain de match sur un fond de «  Der Walkürenritt » est presque aussi bonne que celle du napalm… ?

  2. Apres ce feu d’artifice inaugural, je propose de prolonger tout de suite de deux ans le contrat de Tudor. C’est un minimum…

  3. en tout cas dans le registre « foot de bourrin » ce garçon paraît redoutable.

    Merci pour ce moment de jouissance débile.

    Sinon, le mec a-t-il vraiment à avoir honte de payer (s’il l’a fait) la défense d’un homme? Cautionner et payer, deux verbes différents. Le seul fait que toute la meute des abrutis vomissent sur Veretout me le rend, finalement, si ce n’est sympathique, proche.

    Bises.

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