Aïoli les sapiens,


Pendant que ses affiches du week-end sont reportées, l’OM profite de ses semaines pour approfondir son exploration abysses de la déchéance sportive. Après une humiliation à domicile contre l’Apollon Limassol, vient donc le temps de se faire éliminer au premier tour d’une compétition portant le nom d’une marque de pneus pour tracteurs. Le maintien de Rudi Garcia (dehors) au-delà des fêtes ne peut s’expliquer que par une seule raison : parfaire notre musée des horreurs en nous faisant sortir de la coupe de France le plus piteusement possible par un bled dénommé Andrézieux-Bouthéon. À ce moment-là, et seulement à ce moment-là, Jacques-Henri Eyraud pourra, fier d’avoir marqué l’histoire du club, remercier son entraîneur (dehors) de l’Oeuvre accompli et indépassable (en attendant qu’il se crée un trophée intitulé « challenge pompes à merde Farina » à Mouilleron-en-Pareds, mais en attendant il paraît difficile de perdre plus ridiculement qu’en ce moment).

 

L’équipe

Mandanda
Sakai – Rami – Rolando – Amavi
Lopez – Luiz Gustavo – Sanson (Sarr, 76e)
Payet – Germain (Mitroglou, 70e) – Ocampos (Njie, 70e)

En l’absence de Thauvin, suspendu, Rudi Garcia (dehors) aligne ce qui ressemble en grande partie à une équipe-type. Rolando, à qui l’on avait proposé un bol de soupe pour ne pas rester dehors après sa blessure, se voit encore bombardé pilier de la défense. Le nombre de recrues de l’été alignées sur le terrain, remplaçants compris, se porte donc très exactement à zéro, symbole d’une intégration parfaitement réussie.

 

Le match


Devant les 8000 Marseillais dépourvus de vie sociale au point d’être venus assister à cette purge, l’OM domine au petit trot. La période d’observation dure un gros quart d’heure, jusqu’à ce que Strasbourg se décide à attaquer. Un premier centre fait frissonner le slip de nos défenseurs et aboutit à un second, à la réception duquel Amavi manque sa tête. Le ballon échoit à un Alsacien, que Jordan s’empresse d’aller contrer en taclant mains en avant. Le ballon vient évidemment lui heurter l’avant-bras et provoquer ainsi un pénalty. Martin prend Mandanda à contre-pied, achevant de rendre cette soirée sur le service public aussi déprimante que le téléfilm réaliste habituel sur les enfants battus ou les chômeuses violées (0-1, 18e).


L’OM ne propose aucune combinaison un tant soit peu élaborée, oscillant entre possession stérile et percussions individuelles plus ou moins hasardeuses, voire séquences de passes impliquant deux joueurs dans nos moments les plus ambitieux. Strasbourg a beau nous offrir un cadeau en forme de but contre-son-camp de Corgnet, celui-ci est refusé pour une position de hors-jeu de Rolando. Dans la mesure où notre défenseur part effectivement d’une position de hors-jeu et dispute le ballon, ce qui est un peu la définition de base de « faire action de jeu », la sanction est sévère mais juste. Cela n’évite pas, on s’en doute, les hurlements de qui-vous-savez (indice : ça commence par « Ru » et finit par « hors »).

Pour ne pas faillir à sa tradition, Ruddy « cum » Buquet n’oublie pas de nous gratifier d’un emmanchage, celui-ci bien réel, en ne sanctionnant pas un défenseur venant pourtant de sécher Payet à l’entrée de la surface. Cela nous donne certes une raison plus légitime pour pleurnicher, mais ne remet pas en question une première mi-temps où, malgré notre domination, Strasbourg s’est procuré les situations les plus dangereuses.

 

La seconde période est entamée sur un rythme plus intense, quoique notre manière de jouer s’inspire encore et toujours des préceptes du code de la route en vigueur rue de Lyon (« 1 : Ferme les yeux – 2 : Fonce – 3 : Chacun sa race »). De centres hasardeux en tirs contrés, l’OM campe dans le camp strasbourgeois sans pour autant inquiéter le gardien. À force de récupérations hautes, les Olympiens forcent enfin le blocquéquipe adverse : Payet sert en retrait Lopez, arrivé à toute vitesse dans la surface et qui s’y fait descendre par Martin. L’arbitre n’a d’autre choix que d’accorder le pénalty, que Payet s’empresse de ne pas convertir d’une balle à mi-hauteur aisément sortie par le gardien.

Rudi Garcia (dehors) passe son équipe en 4231, dans lequel Bouna Sarr se montre d’emblée très actif sur soin aile droite.Lancé par Sakai, Bouna adresse un centre à Njie, taclé par un défenseur qui semble ralentir le ballon de la main. Hiroki se dit alors que l’arbitre ne va pas siffler pénalty, que l’OM va perdre et, surtout, que Rudi Garcia (dehors) va encore avoir une raison de pleurer et de se montrer insupportable. Pour éviter cela, et cet acte mériterait une statue pour ne pas avoir rendu la soirée plus pénible qu’elle ne l’était déjà, le Japonais récupère le ballon d’un tacle autoritaire en pleine surface adverse. Luiz Gustavo en profite pour allumer de près et nous offrir un sursis (1-1, 80e).

Deux têtes hors-cadre de Mitroglou puis Sarr, à chaque fois à la réception d’un centre de Payet, ne nous permettent pas d’emporter la décision. De son côté, Corgnet profite d’un Rami pris à contre-pied pour tirer au-dessus, sans autre dommage que les pertes slipales habituelles.

Après une telle purge et dans une compétition si dépourvue d’intérêt, l’épreuve des tirs au but apparaît surtout comme la fin d’un long pensum : peu importe le vainqueur, pourvu que cela se finisse vite. Vainqueur du tirage au sort, le capitaine Payet choisit étonnamment de laisser les Alsaciens tirer les premiers, malgré l’avantage que cette position leur confère. Mais après tout, il est important que nos joueurs aient leurs repères, et si Dimitri a choisi cette configuration, c’est qu’elle convient le mieux à nos joueurs. Si Lopez ne tremble pas, c’est justement Payet qui manque sa tentative en tirant sur la base du poteau. Luiz Gustavo réussit et, en quatrième tireur, c’est Adil Rami qui met un terme à la rencontre en visant le sommet de la tour France3. Est-il besoin de rappeler en effet que, dans ses buts, Steve Mandanda n’a quant à lui pas pu stopper le moindre tir, le fait qu’il se laisse tomber somme un morse au lieu de pousser sur ses jambes n’y étant sans doute pas étranger.

 

Les joueurs

Mandanda (1/5) : 90 minutes honorables, mais une séance de tirs au but pathétique où l’on ne voit pas Steve proposer la moindre impulsion capable de propulser son gros cul un peu plus loin que le milieu du but. Ne pas forcer, c’est une méthode pour éviter les blessures musculaires, ceci dit.

Sakai (3-/5) : Un match de bonne volonté et sans grand relief, jusqu’à ce qu’il se dise « ah tiens, et si j’avais envie de niquer des mères, soudain ? », et d’aller tacler un défenseur pour offrir l’égalisation à Luiz Gustavo.

Rami (2-/5) : Solidaire avec les Fanatics, Adil a obligé son club à boycotter la coupe du pneu. Un geste noble.

Adil Rami en coupe de la ligue, une allégorie.


Rolando (3/5) : Débute la saison comme Quasimodo qu’on héberge par charité, enchaîne comme pilier de la défense, est à deux doigts de finir meilleur attaquant du match. Soit c’est une transfiguration, soit c’est le niveau du club qui s’abaisse.

Amavi (2/5) : Malgré son pénalty concédé, il n’est pas loin d’être le meilleur olympien de la première période, ne serait-ce que par son attitude autrement plus combative que celle de ses camarades. L’ennui, c’est que malgré sa bonne volonté, il arrive à Jordan de rater des trucs. Et le gros ennui, c’est qu’il en rate souvent, et que cela se remarque beaucoup. Dans un dîner mondain, Jordan serait celui qui se fait prendre à lâcher une énorme caisse alors que ses voisins de table multipliaient les pets furtifs depuis le début de la soirée.

Luiz Gustavo (3+/5) : Dans nos périodes de crise, il y a les enfants gâtés qui boudent, et les fragiles qui ont des états d’âme de pucelle. Et il y a Luiz Gustavo, qui bosse.

Lopez (3/5) : Une belle deuxième mi-temps et les gonades adéquates pour inaugurer notre série de tirs au but. Appréciable.

Sanson (2/5) : À la différence de ceux, contre Limassol, qui ne réussissaient rien car ils n’en foutaient pas une ramée, Morgan Sanson n’a rien réussi ce soir mais a beaucoup essayé. C’est déjà plus respectable. Mais c’est aussi plus triste pour lui, du coup.

Sarr (76e) : Pas loin d’être le héros du match, avec ses incursions sur l’aile droite et surtout sa tête non cadrée à la dernière minute.

Ocampos (1/5) : La même complicité avec ses coéquipiers qu’une vachette landaise avec des mecs déguisés en salade dans Intervilles.

Njie (70e) : La même complicité avec le football qu’une vachette landaise avec la société Charal.

Payet (1+/5) : On l’a vu en seconde période, son réveil personnel est indispensable au réveil de l’OM. En l’occurrence, un réveil de type « lendemain de cuite », avec des approximations aussi sévères que fatales.

Germain (1/5) : Et sinon, ça te fait quoi de découvrir que Rolando fait de meilleurs appels en profondeur que toi ?

Mitroglou (70e) : Sans réussite, mais sa mobilité retrouvée nous laisse quelque espoir de le voir sortir de son personnage de clochard aboulique qu’il traîne depuis plusieurs semaines.

 

L’invité zoologique : Jonas Martin-Pêcheur


Monsieur Lapin vient d’être placé en arrêt maladie pour surmenage. De toute façon, on n’allait pas lui faire l’affront de le mobiliser pour un match de coupe du pneu. C’est donc le martin-pêcheur qui vient nous faire l’honneur de sa visite : un animal dépourvu de génie, mais assez habile pour attraper les poissons suffisamment amorphes ou imbéciles pour se laisser gober sans précautions.


– Les autres : Un niveau technique parfois douteux mais compensé par une cohérence collective sans faille. Et dès lors qu’il s’agit de sortir le ballon pour contre-attaquer rapidement, mâtin ! c’est même parfois assez joli.
– Le moment MTVMG : Contre toute attente, malgré plusieurs interprétations arbitrales défavorables à notre camp, Rudi Garcia (dehors) ne s’est nullement vu intimer l’ordre de se taire. Il est vrai que la faible affluence et donc la faible ambiance sonore l’ont sans doute obligé à se modérer dans ces propos : à quelques jours des indemnités, ce serait dommage de se voir licencié pour faute grave après s’être entendu traiter l’arbitre de gros enculé de sa race devant des millions milliers de téléspectateurs.
– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Djé Guevara remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,
Blaah.

6 thoughts on “OM-Strasbourg (1-1, 2-4 t.a.b), La Canebière académie boycotte

  1. Bravo à Rudy, il a réussit ce que personne, Michel, Anigo, Baup n’avait réussit, me faire éteindre la télé et lâcher un match de l’OM au bout de 20 minutes en allant me coucher sans connaître le résultat…Comme l’impression d’être Winston à la fin de 1984, il m’a vidé de mes émotions pour l’OM et j’attend la mort

  2. Pour tout vous avouer, ce projet de musée subaquatique ne m’emballait pas de prime abord. Et puis je me suis dit qu’avec les élus locaux, les joueurs de l’OM et leurs dirigeants, ça nous faisait quand même un paquet de sculptures en béton gratuites à déposer au fond de l’eau. Et vite.

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