Strasbourg-OM (0-1), La Canebière académie soigne la finition

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Flubuptismo.

Aïoli les sapiens,

Hier soir Dromadette avait le choix entre regarder le match avec moi ou Les Noces Funèbres avec sa mère. Le dessin animé commençant à lui faire un peu peur, elle s’est posée devant Téléfoot : elle a tenu une minute avant de préférer retourner se distraire avec des cadavres qui parlent.


L’équipe

Mandanda
Sakai  – Balerdi – Caleta-Car– Amavi
Rongier – Kamara – Gueye (Sanson, 46e puis Strootman, 77e)
Cuisance (Payet, 65e)
Thauvin (Benedetto, 65e) – Germain (Khaoui, 81e)

L’OM doit faire sans Sakai et Alvaro, suspendus, ni Radonjic, blessé. Cela ne change pas les choix fondamentaux de l’équipe, en l’occurrence celui de revenir en 442 losange. Les plus gros ectoplasmes de l’effectif Sanson, Payet et Benedetto, sont priés d’attendre de reprendre une forme vaguement humaine avant d’éventuellement entrer en jeu.


Le match

Non, on n’exagère toujours pas.

La première mi-temps s’achève sur un carnet de notes moins rempli qu’une liste des promesses socialistes. Pour achever les derniers qui ne se sont pas suicidés à la pause, Villas-Boas remplace Gueye par Sanson. Notons néanmoins qu’il ne pousse pas le vice jusqu’à recréer la triplette de l’ennui Kamara-Rongier-Sanson, l’OM passant plutôt en 4231.

Les débats s’animent, et hélas pas à notre avantage. C’est ainsi qu’un tir dévié de Gaci prend une trajectoire en cloche qui surprend Mandanda et retombe mollement sur la barre. À l’heure de jeu, l’OM a produit trois semblants d’incursions offensives, sans toutefois réussir à tenter son premier tir de la partie. C’est le moment que l’entraîneur choisit pour faire entrer Payet et Benedetto. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les trois ectoplasmes sus-nommés méritent plus que jamais le qualificatif de « revanchards ».

Dimitri montre ainsi un regain de combativité, qui ne l’empêche pas cependant de finir retourné les quatre fers en l’air comme une tortue des Seychelles en pleine surface. Naïfs Alsaciens qui oublient à cet instant la devise de Monsieur Mégot : le sportif intelligent évite l’effort inutile. Toujours dos à terre, Dimitri bat des pieds assez adroitement pour faire rebondir le ballon sur un défenseur, puis adresser un centre d’une qualité tout à fait improbable vu sa position. À l’entrée de la surface, Benedetto exécute une remise de la tête non moins parfaite avant que le troisième paria, Morgan Sanson, ne parachève l’action par une volée après rebond d’une précision clinique (0-1, 72e). Lancer les dés, avoir assez de chance pour éviter le pire puis saisir sa seule occasion pour assassiner l’adversaire par un sort venu de nulle part : une nouvelle fois ce match est un sommet de flubuptisme.

L’OM passe près de concéder l’égalisation dès l’engagement, mais les Strasbourgeois nous rappellent à cette occasion pourquoi ils sont avant-derniers du classement. De même, lorsqu’un Alsacien humilie trois joueurs sur un seul contrôle orienté dans la surface, c’est pour mieux foirer son tir dans la foulée.

Garant de la morale dans le football, Amavi se refuse à cette victoire tirée par les cheveux. Aussi, à la 91e minute, se laisse-t-il déborder par Zohi, attendant de pénétrer largement dans la surface pour exécuter un magnifique accrochage de bourrin. Inexplicablement, l’arbitre ne siffle pas la faute et, tout aussi inexplicablement, le car vidéo considère qu’il s’agit-là d’une question d’interprétation et non d’une erreur manifeste. Certains avancent l’hypothèse que ce soit l’attaquant qui soit venu heurter Jordan, qui se trouvait pourtant derrière lui. L’occasion pour nous de ressortir notre grille d’analyse des enculeries arbitrales en notre faveur (autant dire qu’elle ne sert pas souvent).


Cette victoire confinant à l’escroquerie mais ô combien importante n’apaise pas Villas-Boas qui, semblant tourner à la même tisane qu’Olivier Véran, décide de se farcir chaque journaliste lui tendant un micro. Stratégie mourinhienne pour attirer la pression sur lui et non les joueurs ? Tension croissante face à son impuissance à produire du jeu ? Réel aveuglement sur l’état de l’équipe ? Ligue des Champions mise à part, le problème olympien reste le même, à savoir l’impossibilité de maîtriser son destin face à des équipes plus faibles, chaque match se jouant à un surcroît de réussite (le but, le non-pénalty) voire de pure chance (le tir dévié sur la barre). Autant empocher les trois points de cette manière face aux favoris peut se concevoir, voire se saluer, l’OM risque une nouvelle fois de ne pas aller bien loin si, dans des matchs présumés « faciles », l’équipe remet sans cesse sa vie et ses nerfs entre les mains du destin.

[alors là il devrait y avoir un gag fort drôle d’après une capture d’écran mais la rediffusion du match n’est pas encore disponible sur Téléfoot, ce doit être parce qu’on ne paie pas la chaîne assez cher.]


Les joueurs

Mandanda (3/5) : Quelques sorties et arrêts tranquilles, un regard désespéré sur un tir imparable achevé sur la barre, et le quota habituel de dégagements dans le vide. Seul bémol : les arbitres l’ont à l’œil sur les gains de temps désormais.

Nagatomo (2/5) : Pas grand-chose à lui reprocher dans son rayon d’action, ledit rayon d’action étant hélas plus resserré qu’un anus de pucelle.

Balerdi (3/5) : Se fait naïvement enrhumer deux fois sur des contrôles orientés, ce qui ne l’empêche pas d’être le meilleur olympien du match voire, allons-y sans retenue, une franche satisfaction.

Caleta-Car (2/5) : On va arrêter de l’appeler l’Ours des Balkans, il croit tellement en son surnom qu’il commence à hiberner.

Amavi (2/5) : Il joue mieux, mais il coûte la victoire contre l’Olympiakos. Il fait un bon match mais il finit par se faire dépasser sur les derniers buts de City. Il est pas pire que les autres mais il concède un pénalty contre Porto. Il est correct hier soir, mais l’arbitre qui sauve les miches sur une nouvelle intervention de brute en pleine surface. La deuxième vague du Jordanal c’est comme celle du coronavirus, on ne pourra pas dire qu’on ne l’a pas vue venir.

Kamara (2/5) : Comme un danseur de Thriller, quand il finit par sortir de la tombe ça peut donner des choses sympa.

Rongier (2/5) : Si l’on part du postulat que nous avons renoncé à toute forma d’ambition, le voir se battre et gratter des ballons passe presque pour un minimum convenable.

Gueye (1/5) : Sacrifié en premier par pure convenance scénaristique. Villas-Boas est peut-être fan de films d’horreur, mais ce ne sont pas ceux de Jordan Peele.

Sanson (46 e) : Entre sous les huées virtuelles, se bat beaucoup et n’importe comment, marque un but magnifique, se blesse et sort comme un prince. Et en plus il montre une lucidité bienvenue dans son interview d’après-match. Si cette soirée est une parenthèse, on n’est pas pressé de la refermer.

Strootman (77e) : Entré pour apporter un peu d’austérité dans cette partie débridée.

Cuisance (1/5) : On va finir par échouer définitivement à lui faire croire qu’il existe un niveau intermédiaire entre le Bayern de Munich et l’AS Nancy-Lorraine.

Payet (65 e) : Ressemble de plus en plus à Kevin Razy, mais en drôle.

« Allez, prochain défi, mon centre décisif je le mets de là. »

Thauvin (1/5) : Passe son match à marronner, sans doute à cause de ces joueurs qui font rien qu’à manquer leurs dribbles et à se faire devancer par les défenseurs.

Benedetto (65e) : IL A RÉUSSI UN GESTE ! Comme quoi un jeu en remise de la tête, ça peut-être efficace quand les coéquipiers ne sont pas à 10 mètres de lui.

Germain (2-/5) : Comme d’habitude, parfait en défense et la récupération. S’il était buteur de formation on pourrait lui reprocher son occasion gâchée par un mauvais contrôle, mais ce serait oublier que notre false nine advanced libero a peu l’habitude de négocier de telles situations.

Khaoui (81 e) : Ressemble de plus en plus à Nemanja Radonjic, mais en pas drôle.


L’invité zoologique : Anthony Cacigogne

Emblème de l’Alsace, la cigogne a – et c’est bien connu – du mal à se servir de ses deux pattes à la fois. Cette particularité ne l’empêche pas de se percher sur les cheminées mais explique en revanche qu’en foot, la cigogne, ça gôgne pas. Et ne vous plaignez pas du niveau du calembour où je vous réponds comme Villas-Boas.

– Les autres : Manquent de chance pour concrétiser les moments où ils sont un peu moins nuls : à ce rythme leur siège est réservé en Ligue 2.

– Le classement : Bien décidés à pourrir le dîner romantique de Lille et Rennes en se cramponnant à leur table comme un vendeur de fleurs sans papiers.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Atman H. gagne le concours zoologique.

– Le bonus « nos lecteurs ont du talent » :

Bises massilianales,

Blaah.

5 thoughts on “Strasbourg-OM (0-1), La Canebière académie soigne la finition

  1. Parcours exemplaire en LDC, fonds de jeu dynamique, matchs rythmés…
    Pas de doute, AVB est le fils spirituel de Elie Baup

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