PSG-OL (2-0) : La Gones Académie est indécise

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Génésio démission quand même

« Pour gagner, il faut risquer de perdre. » – Jean-Claude Killy. Ou alors… on peut rester en bloc, solidaires et contre-attaquer rapidement pour ne pas prendre de but, comme le propose Gérald Baticle.

Salut les Gones,

Suite au piteux match nul concédé à Limassol, l’OL et Bruno Genesio avaient à cœur de prouver à leurs détracteurs que l’ambition lyonnaise était toujours bien vivante. Ce choc contre le Paris-Saint-Germain arrivait donc à point nommé et représentait une occasion idéale de sortir puis de poser avec virilité nos testicules sur le front de Nasser Al-Khelaifi, de ses pétrodollars burlesques et de sa gazette L’Equipe PSG Magazine dont les couvertures n’auront pas manqué d’accentuer encore le ridicule de l’imposture intellectuelle et morale qui entoure les dépenses du club de la capitale. Cependant, la tâche s’annonçait ardue puisque l’adversaire du soir possédait non-seulement le joueur le plus cher de l’histoire avec Neymar mais également le deuxième joueur le plus cher de l’histoire, en la personne de Kylian Mbappé. Saviez-vous d’ailleurs que l’immense prodige, de seulement 18 ans rappelons-le, était capable de compter 2 par 2, lasser ses chaussures, jouer dans la profondeur pour Dani , comprendre la Critique de la raison pure dans sa version allemande tout en donnant des orgasmes télépathiques à Stéphane Guy en évoquant ses souvenirs de Ronaldinho au Parc des Princes, qu’il a su précieusement conserver depuis ses 4 printemps ? Tout ça, comme vous dîtes… On espère pour le PSG qu’ils sauront se maintenir en Ligue 1 et valider l’option d’achat car, croyez-nous, 190M€ pour une telle perle, c’est un petit bijou de négociation.


La compo

Pour cette rencontre, pas de folie. Le staff l’a clairement annoncé : pas de changement de plan. On jouera donc le PSG comme on a joué Limassol ou le FC Nantes. En bloc derrière, explosifs devant. Le tout en 4-4-1-1, qui devrait former selon toute vraisemblance un 4-4-2 en défense, c’est-à-dire 70% du temps. On notera néanmoins les titularisations de Tete et Mendy qui auront la lourde tâche d’éteindre Neymar et Mbappé en 1 contre 1 pendant 90 minutes, tout en essayant de créer le surnombre en dédoublant sur les phases de contre pendant que le reste de l’équipe obstruera l’axe.

La tactique du soir est imparable.


Le match

Monsieur Buquet expire promptement dans son sifflet tandis que Fékir donne le coup d’envoi. Une passe en retrait puis deux, Marcelo envoie la gonfle sur Mariano, qui perd son premier duel du soir. Suite à cela, le PSG prend le jeu à sa charge et transforme immédiatement ce match en un énième exercice de baballe. Rabiot, princier se contente d’écarter sur ses latéraux, ce qui se révèle être d’une utilité très incertaine puisque Cavani a du mal à comprendre Daniel Alvès tandis que Kurzawa a du mal à comprendre Kurzawa. Après 5 minutes, c’est donc avec un mélange de surprise et d’optimisme que nous observons un OL efficace dans sa densité. Autre surprise : du bloc émerge un leader technique en puissance, Tanguy Ndombele. Une dégaine à mi-chemin entre Gueida Fofana et Thomas Lemar, l’ancien Amiénois remonte le terrain avec une vélocité n’ayant rien à envier à personne. Dès la 6e minute, il tente même une incursion dans la surface parisienne avant de s’écrouler suite à un croc-en-jambe quand même bien flagrant de Layvin Kurzawa. Sans surprise, Rudy Buquet ne siffle pas. Il est encore trop tôt pour courroucer le Parc.

L’atmosphère est irrespirable en ce début de match, la faute à un petit malin qui a pété. Saurez-vous dire lequel ?

Suite à cet incident qui aura remis les planètes dans leur alignement, le reste de la première période se déroule dans le parfait respect de l’ordre cosmique : le PSG monopolise le ballon, se procure quelques tirs vaguement dangereux sur les rares fêlures du béton lyonnais mais Anthony Lopes les repousse tel une bête de cirque. Lucas Tousart et Kenny Tete règnent en patron dans leur modeste lopin de terre qu’est la périphérie de la surface de réparation et Thiago Motta écope d’un carton jaune pour faute à répétition.

Au retour des vestiaires, l’OL tente de profiter des faiblesses parisiennes, c’est-à-dire leur côté gauche uniquement couvert par Layvin Kurzawa. Fékir réalise ainsi un joli exploit personnel qui trouve les gants d’Alphonse Areola mais son fait d’armes majeur reste cette poursuite effrénée derrière Neymar qui termine avec une bonne béquille par l’arrière façon Gennaro Gattuso. Du grand art.

En parlant d’art d’ailleurs, Bruno Genesio profite de la confusion liée aux multiples coups-de-pied arrêtés parisiens pour sortir Mariano Diaz au profit de Maxwel Cornet. Visiblement pas taillé pour un rôle de pivot, pas très inspiré dans ses choix et faiblard techniquement, le Dominicain se voit donc remplacé par un profil parfaitement identique, l’instinct du buteur en moins. Voilà un coaching de luxe qui devrait valoir au tacticien lyonnais un solide 8/10, bien mérité d’après Vincent Duluc ou Hervé Penot. Plus sérieusement, on commence à se demander si l’OL a prévu quelque chose pour marquer ou si le plan de base était simplement de défendre et d’improviser selon comment on ressortait le ballon. Le match répond immédiatement à notre interrogation puisque Cornet tente d’aller fixer Thiago Silva et Presnel Kimpembe en même temps, tout en oubliant un Fékir complètement seul dans l’axe. Sur le corner obtenu, pas malheureusement d’ailleurs, le PSG renvoie sur Ndombele qui arme à 35 mètres et envoie le plus gros cachou de sa courte existence. La gonfle vient s’écraser sur la barre qui, à l’heure où nous publions ces lignes, tremble encore comme un philosophe. Pas récompensé, Tanguy se voit pris de crampes puis remplacé par Martins Pereira. Triple sanction. Dans la foulée, Lo Celso, entré pour Draxler, lobotomise Tete d’un jeu de hanches soyeux. Libéré du marquage il adresse un centre que Cavani s’empresse de reprendre n’importe comment. Bienveillant, Marcelo dévie le cuir dans ses propres filets et laisse à l’Uruguayen tout le crédit et le plaisir de la célébration. 1-0. A force d’attendre le danger dans son propre camp, il n’est nullement surprenant de voir l’OL concéder ce but tardif. Néanmoins, il reste encore 15 minutes de temps réglementaire pour enfin aller mettre la défense adverse à l’épr…..et Ferland Mendy concède un penalty pour une faute sur Mbappé. Après avoir employé son lieutenant Dani Alvès pour confisquer un coup-franc à Edinson Cavani en première période, Neymar vient cette fois-ci s’enquérir personnellement du ballon mais Cavani ne s’en laisse pas compter. Les petits cons à l’aplomb mafieux aussi gringalets que sûrs de leur droit, cette sacrée chance pour le football et la Ligue 1… Résultat des courses, Edinson Cavani tente d’exploser la cage mais sur son chemin se dresse la main ferme d’Anthony Lopes. Le ballon ricoche sur la barre, ce qui laisse le temps au portier rhônalpin de se relever et de se saisir du ballon. Quant à Neymar, sa décision est prise : sa vengeance sera sans appel. Il unfollowera Cavani sur Instragam le soir-même.

On pense assister à un tournant du match et, en effet, à un peu moins de 10 minutes du terme, le PSG lâche la balle à l’OL. Replié derrière son avantage au score, Paris se met à attendre. Et là, autant vous dire qu’on en prend plein les mirettes. Exactement 0 action construite, 0 enchainement de plus de 3 passes. Tout cela est à présent clair et net. L’OL ne sait plus jouer l’attaque placée. Flottant, incertain, le collectif lyonnais se voit prisonnier de la possession, dans une sorte de baballe stérile non maitrisée. Il n’en faut pas plus pour que les parisiens décochent leurs dernières flèches. Sur une contre-attaque éclair, Neymar trouve Mbappé. Le footballeur-poète-historien-sextoy humain-millionnaire perd son face à face contre Lopes mais Morel a bien suivi et marque du genou. 2-0. Satisfaction in fine pour Genesio, son plan aura fonctionné : aucun joueur parisien n’a marqué ce soir. Le match se termine avec un dernier changement à la 88e. Memphis sort pour Aouar, sûrement ravi de disputer 3 minutes dans un match qui n’a plus aucun enjeu.

-Bravo Jerem’ – Mais… – Ouais, bien joué mon gros – Mais qu’est-ce que… – Allez check moi ça, t’es le meilleur  ! – MAIS VOUS ÊTES TOUS COMPLÈTEMENT CONS !


Les notes

Lopes (4/5) : Très gros match dans le but, on pardonnera les sauts à 50 cm qui nécessitent quand même de lever les jambes plus haut que la tête. Par contre, et on y reviendra, l’interview de la défaite 2-0 fière, c’est évidemment non.

Tete (3/5) : Une poche à 220M€, même Gucci n’a pas réussi un tel coup de maître. Par contre, le premier but il est pour lui.

Marcelo (2/5) : A l’image d’un patron de PME pendant une liquidation judiciaire, il nous sauve le cul à maintes reprises avant de couler l’équipe lui-même sur un CSC.

Morel (2/5) : 0 impact sur la rencontre et un CSC pour clore le festival, il est clair qu’Emmanuel Mammana n’est pas apte à officier en Ligue 1.

Mendy (2/5) : Un talent évident, une expérience de Ligue 2 évidente, aussi.

Tousart (3/5) : Loin semble déjà le temps où Tousart régnait sans pitié sur le rond central mais ça a fait le taf dans les pieds de Draxler et Mbappé, on n’en demandait pas tant.

Ndombele (4/5) : Quel prodige. Et dire que les mécréants que nous sommes souhaitions conserver Sergi Darder…

Traoré (1/5) : Un match décevant, -1 pour ne pas avoir réussi à dribbler Kurzawa une seule fois. Non mais sérieux, on se moque de qui ?

Fekir (3/5) : Au four et au moulin, malheureusement Mariano Diaz est le dernier des abrutis et le reste de l’équipe est séparée par 2 rideaux défensifs.

Memphis (2/5) : Il a su dribbler, il a fait les efforts derrière mais il faudra un jour que quelqu’un lui apprenne le football.

Mariano (1/5) : 24 ans certes, mais surtout moins de 600 minutes en pro dans toute sa carrière. Et figurez-vous que ça se voit.

Cornet (1/5) : 19 ans certes, mais surtout moins de 600 neurones dans toute sa tête. Et figurez-vous que ça se voit.

CMP et Aouar (nn/5) : On bosse les scores pour le centre de formation, c’est bien.

Genesio (2/5) : 2 visions de ce match s’affrontent. L’une qui dit 5 tirs cadrés contre 5, l’autre qui dit 30% de possession et 2.13 xG à 0.86 (le retour inattendu des affreux eXptected Goals !). L’analyse que nous en faisons c’est qu’à partir du moment où tu ne parviens pas à totalement faire déjouer l’adversaire, tu dois t’attendre à perdre dans énormément de scénarios. Comme vous le voyez en-dessous, sur 72% des simulations liées aux tirs, l’OL aurait perdu ce match mais sur 10% d’entre elles, on l’aurait gagné. Si nous pensons que l’OL a un effectif plus que suffisant pour aller bousculer le PSG dans sa propre moitié de terrain, force est de reconnaitre, que l’OL a livré un match preux dans l’engagement. En résumé, ce n’est pas la branlée qu’on attendait venant du staff mais la stratégie en place ne nous donnait pas non plus énormément de chances de gagner, même à l’échelle de nos qualités individuelles. En encore plus résumé, on a bien défendu mais on en a pris 2 et on a mal attaqué.

Finalement l’OL n’aura donc pas pu battre le géant qatari mais a néanmoins fait preuve de bravoure. Ceci étant, la performance aura été encore trop fragile pour nous permettre de nous enorgueillir du résultat. Jamais inquiété dans le jeu, le PSG n’aurait pu perdre que sur un concours de circonstance. Pourtant, avec 4 joueurs offensifs qui ne reviennent pas, il y avait peut-être la place pour plus qu’un exploit : une démonstration.


BA,

LN & PI

PS : N’oubliez pas qu’évidemment ce match était une parenthèse dans l’océan de bus et de bloc défensifs qui nous laisseront la balle dans les semaines à venir. On se retrouve donc très prochainement pour de palpitants OL-Dijon ou OL-Amiens où ce sera à nous de conduire le jeu. Yaaaaaaaaay.

 

3 thoughts on “PSG-OL (2-0) : La Gones Académie est indécise

  1. Finalement, t’es pas revenu dessus, mais on est d’accord que c’était à gerber ces commentaires d’après match qui se félicitent d’avoir perdu. À part Nabilon, tous les autres sont contents d’en avoir pris deux au Parc. Si c’est ça, autant déclarer forfait, on est pas à un but au goal average.

  2. les déclas d’après-match… Ca fait mal que les joueurs soient fiers alors qu’ils ont perdu 2-0. Ca en dit long sur les ambitions et l’atmosphère qui règnent au club. Aucun orgueil, ça végète grave.
    Mon gros reproche à Génésio, c’est qu’il semble totalement incapable de galvaniser ses joueurs, de leur donner la grinta, de les inciter à se bouger le cul. Parce que sur le papier l’équipe est pas dégueulasse, loin de là. Mais y’a vraiment pas de forte philosophie de jeu. Je crois qu’il manque une âme à cette équipe, et Pep Génésio ne me parait pas capable de lui en insuffler une.

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