Toulouse-Bordeaux (2-1) : La Scapulaire Académie s’offre une crise

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Poyet te vas?

« La langue qui fourche fait plus de mal que le pied qui trébuche.» Préville est donc parti pour rester bien longtemps…


C’est la reprise. On s’était quittés des promesses plein les yeux sur une académie avec nos jeunes pousses, nous étions encore animés par l’espoir de revivre enfin nos grandes heures passées. Rien ne nous préoccupait plus que l’odeur du barbecue fumant, du petit rosé qui pique, des soirées improvisées avec les copains, la tête dans les deux étoiles. A l’heure de la reprise, la gueule de bois est tenace. Rappel des épisodes (navrants) estivaux…


La petite chaîne qui montait

M6 a finalement accepté l’offre des américains. Nous aimerions vous en dire plus, nous enthousiasmer sur le nouveau projet mais, pour être honnête, nous en connaissons à peine les grandes lignes. La presse a certes sorti quelques noms de son chapeau. Mais l’ensemble reste assez vague. C’est la méthode Tavernost. On ne se précipite pas et on ne communique surtout pas. Le problème, voyez-vous, de cette vente retardée, impacte principalement les transferts. M6 a toujours eu du mal à sortir la planche à billets pour renforcer l’équipe. On se souvient tous, par exemple, du remplacement de Gourcuff par Fahid Benkeskifoulà. C’est un exemple parmi tant d’autres. L’histoire de Tavernost avec les Girondins se résume souvent à ces rendez-vous manqués, à des objectifs trop modestes, à un manque de clairvoyance et à une prudence excessive. Mais que voulez-vous, le grand Nico applique la méthode M6. Rappelez-vous, la petite chaîne qui monte avait plein d’ambition. Elle voulait compter dans le milieu du ballon rond, investir et bousculer tout ce petit monde. Dans un premier temps, ce fut le cas. Les Girondins ont même eu droit à un rendez hebdomadaire le samedi à minuit pour un résumé d’une heure du match de championnat. Après avoir testé la Ligue 1, la petite chaîne qui monte a tenté de se mêler à la course aux droits sportifs. Elle s’y est brûlé les ailes. Inflation croissante et audience pas toujours à la hauteur des investissements. Pourquoi prendre autant de risques quand il suffit de regrouper des débiles, de les filmer et de les envoyer à l’autre bout du monde pour avoir du succès. Tavernost est un expert. Avec un agent immobilier, un boulanger et un styliste, il te comble la moitié de la grille de la chaîne. Alors, il s’est décidé à appliquer la même méthode avec les Girondins. Pourquoi acheter des stars ou des joueurs de foot quand tu peux arracher une sixième place avec ton effectif limité ?

La méthode M6, tout miser sur le patrimoine culturel pour réussir.


Poyet et la méthode de la testostérone

C’est un secret de polichinelle. Tavernost cherchait à vendre le club à tout prix. Son bail avec RTL avait été prolongé de deux ans. Mais ça ne changeait pas la volonté du groupe. M6 devait récupérer ses billes et se désengager le plus rapidement possible. En janvier, après l’éviction de Gourvennec, Stéphane Martin choisit donc Gustavo Poyet comme entraîneur à la surprise générale. Ce n’était ni sa décision, ni la décision du grand chef (décoré de la légion d’honneur en 2004 au passage, pour votre culture générale et pour démontrer la connerie des décorations). L’Uruguayen aurait été choisi par les futurs repreneurs américains. J’ai toujours été sceptique vis-à-vis de cette information. Poyet n’avait pas un C.V impressionnant, peu d’impact en Amérique du Sud et je ne voyais pas bien l’intérêt pour des repreneurs américains de le choisir. L’information a cependant été reprise et vérifiée par des journalistes et des sources différents. Arrivé dans un club aux abois, « El Radio » a réalisé un petit miracle. Il avait été choisi pour amener « de la gaité au vestiaire », pour son caractère et sa vista. Force est de constater que la méthode a été payante. Bordeaux a arraché une sixième place inespérée et s’est qualifié pour les tours préliminaires de l’Europa League. Les soucis ont alors vraiment commencé. Le club est toujours en passe d’être cédé. Mais les discussions coincent sur les clauses ou sur les garanties. Une cession n’est jamais simple. Il suffit de se remémorer les épisodes récents au Milan AC ou à Marseille pour s’en persuader. On ne choisit ni le calendrier, ni le contexte. Le propriétaire qui attend la vente ne veut plus s’engager sur les transferts. On vend les quelques joueurs qui ont de la valeur. Et on attend. On passe la patate chaude aux suivants. C’est le jeu. Bien sûr, nous pouvons regretter cette guerre de position, mais c’est souvent inévitable.

tefbordo

La visite médicale de Poyet aurait pu nous mettre la puce à l’oreille…


Poyet était l’homme des Américains. Pourquoi craque-t-il un mois avant leur arrivée ? La question me taraude. On peut comprendre son désarroi, son dépit quant au mercato. Mais pouvait-il être vraiment surpris de la situation ? S’il a réellement été placé là par les futurs propriétaires, n’aurait-il pas dû attendre avant de faire ses déclarations tapageuses ? S’il était vraiment l’homme des Américains, les Girondins l’auraient-ils renvoyé aussi brutalement ? Laissez-moi en douter.
Après la qualification contre de modestes Ukrainiens, Poyet se lâche en conférence de presse. Il tance les dirigeants, exige des réponses. Il ne supporte pas la décision du club de vendre Laborde sans avoir recruté, au préalable, un remplaçant. Si, une nouvelle fois, nous pouvons comprendre son désarroi et sa déception, il convient de prendre un peu de recul. La même semaine, le club a officialisé la signature de Jimmy Briand. On peut raisonnablement penser qu’il s’agissait de la compensation tant attendue. La gestion de l’effectif de Gustavo Poyet est aussi en cause. Il pousse vers la sortie Paul Baysse lui préférant Jovanovic ou Lewczuck. Il choisit d’aligner Sankharé en pointe, reléguant Laborde sur le banc, ne laissant à l’attaquant que des miettes sur les matchs de préparation. Ses tactiques seraient comme un message à la direction ? Mais dites-moi, sérieusement, quel peut être la portée d’un tel message ? En quoi des patrons qui vont se barrer seraient concernés par un chantage aussi ridicule ? M6 n’a jamais été actif sur le marché des transferts, à un mois de la vente définitive, vous espériez un mercato débridé ? Poyet, l’homme des Américains, n’a pas été briefé sur la situation ? La conférence de presse sera celle de trop. Les Américains donnent leur accord pour renvoyer illico presto l’Uruguayen. Vous doutez de ça ? Êtes-vous sérieux ? Vous pensez qu’il est possible de rompre un contrat aussi facilement ? Vous pensez que nos futurs repreneurs apprécieraient des conférences de presse aussi délirantes ? J’ai bien peur que vous vous trompiez lourdement.


Le Trône de fer

La foire à la testostérone est donc engagée. Les internautes s’émeuvent et applaudissent les propos de Poyet. Il faut bien l’avouer, le mercato est déjà bien engagé et les arrivées tardent à se concrétiser. On le trouve courageux, audacieux. On le présente comme un preux chevalier s’élevant contre l’injustice. Et pourtant, les faits sont là. Après ses déclarations tapageuses, quelles en sont les conséquences ? Poyet est renvoyé, le club tarde toujours à recruter. La méthode « d’étaler sur la place publique » ses rancœurs est rarement efficace. Bedouet devra donc assurer son énième interim. Après une défaite inaugurale contre Strasbourg, le préparateur physique a la lourde tâche d’affronter les Violets. Tout le monde se félicite de ce feuilleton à rebondissements. Ça nous évite de parler de la couleur de la Garonne, du Derby qui n’en est pas vraiment un et de tout le reste.
On oublierait presque  la défaite. On attend les dernières rumeurs. Laudrup, Klinsmann, Blanc, Ranieri ou Thierry Henry sont dans la short list. On déteste ce genre de trucs. Ça finit toujours mal. Regardez nos chers voisins toulousains, après avoir testé Dupraz et Debève, Casanova revient à la maison. Et pourtant, on imagine que ça rêvait à un autre destin au Capitole. Mais la raison est revenue, implacable. Casanova a beau avoir le charisme d’une huitre, il présente l’avantage de ne pas coûter cher et d’être disponible. Alors quand on évoque la succession de Poyet, on tremble à l’idée de revoir Elie Baup, d’entendre René Girard « espérer revenir chez lui ». L’hiver va arriver, il nous faudra un homme solide pour tenir la situation. On se dit que Thierry Henry semble correspondre à la volonté du club, de ses repreneurs et au besoin de M6 de sauver la face. Mais le match contre Toulouse a de quoi effrayer les derniers candidats sains d’esprit. Les Américains vont arriver. Malgré toutes nos inquiétudes, il était temps.

Le Match

Vous l’avez vu. Sinon, vous avez de la chance. Alors épargnez-vous cette douloureuse expérience. Ou regardez le petit résumé que nous vous glissons ici même. Vous devriez nous remercier pour notre bienveillance légendaire.


Les Notes

Costil : 1/5
Costil réalise des parades impressionnantes. Dommage qu’il faille toujours attendre qu’on soit mené pour le voir décisif. Il devient le spécialiste des erreurs de placement. Son parcours à Bordeaux ressemble de plus en plus à une erreur de casting. Et il se permet des déclarations houleuses. On peut récupérer Bernardoni ?

Palencia : 1/5
Dès son premier match, on a tout de suite compris ses qualités et ses défauts. Très habile avec le ballon et dans ses appels, Sergi pêche très sérieusement en défense. Gradel s’est amusé avec lui, nous moins.

Koundé : 2/5
Allez, on va oser le dire. Sur ce match, Jules n’a pas montré sa sérénité habituelle. Il a même offert une situation aux Toulousains. Il nous livre une prestation insuffisante et décevante. A charge de revanche…

Lewczuck : 1/5
On l’aime bien Igor mais surtout sur le banc.

Poundjé : 1/5
Comme ses camarades, Maxime a failli. Il a pêché dans sa relance, dans son placement et ses appels. Il ne reste donc plus grand-chose à retenir de son match. Mais comme c’est notre seul arrière gauche, on n’a pas à s’inquiéter hein…

Plasil : 0/5
Et pis, il y a Plasil, qui est mort d’une glissade et qui regarde le troupeau bouffer la soupe froide (on garde nos habitudes surtout quand elles sont bonnes). Pourtant il jouera tout le match.

Match compliqué pour Jaro qui n’a décidément plus ses jambes de quarantenaires.


Lerager : 1/5
Il court, il court mais ça ne suffit pas. Le football se joue avec un ballon. C’est son principal problème. Remplacé par un Tchouaméni à la 64e minute, pas tellement dans son assiette non plus.

Sankharé : 1/5
Prestation indigente. Il a fait preuve de bien plus de panache et de rage sur son remplacement que sur l’ensemble de sa prestation sur le terrain. Remplacé par Vada à la 73e minute, qui excelle dans le « je tripote le ballon avant de trouver un copain derrière et bien souvent, je perds la balle quand même sinon c’est pas drôle». D’ailleurs, c’est pas drôle.

Kamano : 2/5
Depuis le mois de juillet, Kamano est le leader de l’équipe. Et si parfois, il en fait un peu trop, il faut reconnaître qu’il est aussi un peu le seul à savoir manier le ballon.

Kalu : 2/5
Avec Kamano, Samuel est le seul rayon de soleil de ce match. Alors, oui, on s’attend à mieux, oui ce n’était qu’un premier match, mais par rapport à ses petits camarades, on s’en satisfera.

Préville : 0/5
L’antithèse du joueur de foot. Il rate tout, il ne tente rien, il est incapable de faire un appel ou de faire le pressing. Quand il tire un corner, il vise la station orbitale. Quand il fait une touche, il oublie le ballon. On se moque de la gestion de Lopez à Lille mais il a réussi à nous vendre un cul de jatte dix millions. C’est une histoire que l’on raconte au coin du feu dans certaines contrées de Roumanie. Et à l’époque, nous étions contents. Remplacé par Briand à la 46e minute qui avait décidé de dédicacer son but à Desplat. Mais il ne marquera point. Il sort une prestation décevante. Malgré tout, la comparaison avec Préville est à son avantage. Mais ce n’était pas bien difficile.

Encore une pauvre victime de Nicolas de Préville.


Ailleurs dans le monde

Hadi Sacko n’en finit plus d’écumer les bancs européens. Après le Sporting et Leeds, Hadi teste celui de Las Palmas. Il pourra toujours postuler pour bosser dans le Guide du Routard. En Turquie, Gouffran et Poko s’éclatent comme des fous. Le premier ne marque jamais, le second peut essayer à loisir tous les bars à chicha de la ville avec son maillot de Marseille. Lamine Sané écume toujours les pelouses de la MLS. Il ne fait pas parler de lui. On commence à s’inquiéter sérieusement.
En attendant notre prochaine académie (probablement contre Monaco si Nausée n’apas  le courage d’en faire une sur les barrages) et notre entraîneur (et notre neuf, notre milieu et notre honneur), perdez-vous sur Horsjeu.net et venez tailler la bavette, le bout de gras ou ce que vous voulez sur Twitter.

5 thoughts on “Toulouse-Bordeaux (2-1) : La Scapulaire Académie s’offre une crise

  1. D’accord avec toi,mon Kiki. Kamano est devenu notre leader. Deux questions se posent: doit-on s’en inquiéter ? De qui allons-nous nous moquer? La réponse à la deuxième question semble plus simple car le choix ne manque pas… Pour le match de jeudi, je vais faire mon possible…

  2. OUI en effet COSTIL est bon pour les commentaires et c’est tout PLASIL il y a des maisons de retraites pour les joueurs de foot SANKHARE est bien un joueur de L2 avec lewsuck

  3. Henry + un neuf (Pedro, ça semble ne pas devoir se faire), tu laisses mijoter jusqu’en janvier, et tu vois ce que ça donne. Et il faut désenvouter De Préville, c’est pas possible qu’il ait tout perdu, là c’est devenu un Crivelli qui se bat pas (autant dire rien).

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