Montpellier – Metz (1-3) : La Metz Que Un Club Académie a gagné un match

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Hein ?

C’est déjà Noël.
Humeur Mosellane actuelle

 

Et tout à coup, un frisson. Un léger picotement même, qui part de l’extrémité des membres pour remonter le long des jambes et bras, puis épaules et cuisses, pour se rejoindre enfin dans le creux du dos. Une douce chaleur prolifère dans tout le corps. Les sens deviennent imprécis, indécis, confus. On se sent étourdi et anodin. Les tracas s’évaporent pour laisser place à l’insouciance, à un bonheur qui ne demande qu’à s’exprimer. Le rire devient fort, les mouvements lestes. Tout devient illusoire, et l’on souhaite succomber à la légèreté.

Certains voudront danser. Se hisser sur les tables peut-être. Escalader la plus proche statue. Remonter la rue voisine entièrement nu. S’abandonner dans les bras de l’autre. Se tenir les épaules et chanter. Célébrer la vie. Tirer profit par tous les moyens de ce moment précis où la vie n’est qu’une douce folie. Ce sentiment, on ne le voit pas arriver, ni le contrôle. C’est lui qui nous contrôle, nous surprend, nous détend. C’est lui qui révèle les hommes, adoucit les femmes, fait naitre les enfants.

On se sent alors puissant, presque invincible. On a envie d’aimer, d’être aimé. De partager cet indicible apaisement qui s’est emparé de nous et nous transporte. On aimerait que cela dure toute la vie, tant c’est réconfortant et transcendant. On aimerait que chacune de ces secondes qui s’égrainent soit autant d’éternité de bonheur, même si l’on sait que tout ne sera ensuite que flou et embrumé. Ce sentiment, c’est celui qui nous rend humain et nous fait nous redécouvrir.

Ce sentiment, c’est l’ivresse de la victoire. Et putain de bordel de merde, que c’est bon.

 

18e journée : Montpellier – Metz

Un rebond –  à peu près aussi mou qu’un sein bonnet D d’une quinqua sans soutien-gorge et lancée à faible vitesse derrière son bus un mardi matin pluvieux – nous a permis de retrouver le goût de faire entrer des points en championnat face à Rennes, lors de la précédente journée. Mais d’aligner la réserve de l’équipe U13 lors du match suivant et le déplacement en Coupe à Angers allait ensuite bien vite ternir nos rêves inavoués d’épopée de Coupe.

Alors penser que la pire attaque de Ligue 1, nantie comme Isabelle d’une paire Roux-Rivière, pouvait triompher de la meilleure défense du championnat, c’est s’installer devant le match avec la résignation d’une vache qui s’en va à l’abattoir. La seule attraction du jour étant la première titularisation en Ligue 1 d’un nouveau Luxembourgeois en défense centrale, Vahid Selimovic. Pour le reste, c’est foutaises et calembredaines.

 

Metz Que Un Match : 

On ne change pas les mauvaises habitudes, la routourne n’a visiblement pas encore fait de routourné. Si la possession est Grenat, les premières banderilles sont de la Paillade. Lasne (5e) puis Sessegnon dans la foulée (6e) balancent la gonfle en tribune pour remercier les supporters présents. Après tout, c’est bientôt Noël. Mais en guise de cadeau, cette fois autant vérolé que Tata Suzanne, sa goutte et ses morbacs, c’est Roussillon qui profite d’une lumineuse ouverture sur son côté gauche et d’une couverture de qualité slipesque de la défense pour aller nantir Kawashima de l’ouverture du score, sur la première véritable occasion dangereuse du match. 1-0, 20e.

On pense alors déjà connaître le scénario : Un second avant la mi-temps, puis un 3e vers la 60e, un coup dans maman, la bise au chat et au dodo. Mais c’est sans compter sur l’homme providentiel, le chauve de tout un peuple. D’une frappe sèche venant d’ailleurs et très certainement pas de la planète Terre, Renaud Cohade en personne se charge de mettre les deux équipes à égalité, des 20 mètres. 1-1, 29e.

L’égalisation ne va pourtant pas servir d’électrochoc. Le jeu est pauvre et dégueulasse, tellement haché que Parmentier lui-même en serait fier. Rivière sur le centre de Roux (43e), puis Niakhaté sur corner (45e), seront trop courts tous les deux. A la reprise, la sortie neueresque de Kawashima (toutes proportions gardées pour Neuer vu qu’il ne joue plus au football depuis la chute du Mur) témoigne d’une chose : Le Metz Que Un Club semble décidé à en découdre.

Résistant à une tempête montpelliéraine que ni Roussillon (69e), ni le rush d’Ikoné (73e) ou une tête manquée du mort-vivant Hilton (76e) n’aura concrétisé, l’esquif messin tient bon et ira placé deux magnifiques coups de canon. Botté par notre Scholes du pauvre, le puissant coup franc de Mollet sera repoussé par le portier sur un diable de Niane qui passait par là, et qui aura l’intelligence de servir Manu Rivière abandonné dans tous de la surface. Suffisamment facile à conclure, même pour un ancien Stéphanois. 1-2, 84e.

Connaissant les bestiaux, on se dit qu’on peut encore facilement se faire égaliser et qu’on aura l’air con avec toutes ces bouteilles de champagne débouchées pour rien. Alors on attend. Un contre merdique. Un péno, une grosse faute et un carton rouge à l’entrée de la surface. On tremble. Mais ça vient pas. Puis ce corner, et un contre mené à 2 000 km/heure par un Niakhaté nourri aux hormones de Ferrari. Bien suivi par Basin seul dans l’axe, le premier sert le second, qui ajuste plein de sang-froid et de testostérone une frappe léchée dans la lucarne Montpelliéraine. 1-3, 93e.

On peut alors joyeusement toucher les seins de la voisine (en ayant son approbation, cela va sans dire), la victoire est belle est définitive. La pire attaque vient de se faire la meilleure défense par trois buts. C’est diablement con et totalement inexact, le football.

 

Metz Que des Notes :

Kawashima, 3/5 :
Vous en avez combien des clubs de Ligue 1 en possession d’un gardien qui va aller à la Coupe du Monde, hein ?

Rivierez, 2/5 :
Et vas-y que ça laisse filer l’ennemi dans le dos sur le but adverse. Et que ça perd lâchement des ballons ou balance salement du gros tacle. Qu’on se le dise, Griezmann ne se se déguisera jamais en Rivierez.

Selimovic, 3/5 :
Assez solide bien qu’imprécis, si ce n’est imprudent dans ses relances. Le Lux’ est bourgeois pour sa première en Ligue 1.

Niakhaté, 4/5 :
Un coeur et des couilles grosses comme ça. En témoigne son rush de 70m pour donner la passe dé’ du troisième but. Il m’entraine au bout de la nuit, Moussa Moussa.

Assou-Ekotto, 3/5 :
En dilettante, mais a montré qu’il en a encore dans le slip sur une intervention salutaire sur Ikoné (72e). Mais ça fait longtemps qu’il n’a pas joué un match de football en entier.

Cohade, 4/5 :
Retour en grâce depuis quelques matchs, il a remis tout le monde d’accord avec une frappe moche et efficace. Ainsi marqua le Trecohadista.

Diagne, 3/5 :
Sans trompette ni tambour, il a fait son match. C’est parfois tout ce qu’on demande.

Mollet, 4/5 :
Résiste et prouve qu’il existe, c’est peut-être lui la révélation du système Hantz. En tout cas on le découvre depuis 3 matchs.

Dossevi, 2/5 :
Pas concerné.
Remplacé par Poblete (68e), non noté : Géronimou. 

Roux, 2/5 :
Nolan n’est pas ailier gauche, mais Nolan fait ce qu’il peut. Nolan aimerait juste un peu d’amour.

Remplacé par Niane (78e), 3/5 : Entrée décisive pour le Grand Prince du Sénégal en devenir. Une passe décisive, du culot, de l’intelligence. Ismaïla qui ?

Rivière, 3/5 :
On va pas se mentir Manu, si tu loupais celle-là, tu finissais dans le coffre d’une bagnole à destination de la Lettonie. Oui mec, le pays de Janis Ikaunieks.
Remplacé par Basin (88e), non noté : L’intelligence de suivre le contre et scorer pour faire oublier son épouvantable sortie contre Lyon, elle est là. Bien joué gamin. 

 

Une fois n’est pas coutume, on envoie l’équipe-slip de la journée : 

Balotelli, Neymar, Mbappé, Fabinho, Sidibé… Cohade et Niakhaté. Pas de doute, je suis encore bourré.

Le prochain match : On en aurait (presque) rien eu à foutre eu égard des dernières perfs, mais recevoir Strasbourg après cette victoire prend une toute nouvelle saveur. La victoire ou la mort.

Kast & Deuch

Pour aller plus loin :

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