Trop dégoûté par le match d’hier, je me suis couché avec la ferme conviction de faire le vide et d’oublier le foot pour quelque temps. Et puis ce matin, comme un cadeau de Noël inespéré, est arrivé une proposition de partenariat. Un autre, plus endurant que moi, avait réussi à mettre des mots sur la déroute : j’ai nommé Stanislas Carwash, le Nîmois au foie le plus éprouvé de la twittosphère. Nos joueurs sont à la rue, notre entraîneur s’enferre dans sa médiocrité, mais la Crocro Académie est plus vaillante que jamais, communsymbole du Nîmes Olympique que nulle adversité de fera couler. Merci à toi camarade, et à toi l’honneur.

La bise, et joyeux Noël les pitres. Karoud.

Le match

Voilà, on y est. Dans la merde. Et puis bien en plus, parce que se faire poutrer à domicile par le 20e en étant 18e c’est une chose, mais encore faut-il le faire avec la manière. De ce côté-là, on n’a pas été déçus.

Quand y’a d’la lose dans l’air, c’est Stan Carwash que j’préfère, c’est la BAFFE. Désolé j’essayais d’imiter un slogan publicitaire mais je me suis complètement foiré. C’est le stress de la première, l’envie de plaire tout en étant original. Un peu comme notre musique d’entrée des joueurs dans ce magnifique écrin gris arrosé par un sympathique crachin. Carmen, quelle belle mélodie, joliment désuète pour certains, synonyme de boucherie ensanglantée pour d’autres, assourdissante pour la plupart car crachée par une sono mal réglée aux haut-parleurs totalement pourris.

La minute de grève des commentateurs de Téléfoot aurait du nous renseigner sur ce qui nous attendait : pour continuer à commenter les matchs d’une chaîne qui va te virer dans quelques jours, faut vraiment aimer les tenues seyantes en cuir, les lanières qui claquent et le cliquètement des chaînes fermement fixées aux chevilles. Pour supporter Nîmes c’est un peu pareil, dans le fond on se comprend. Un stade vide, des sièges gris, de la pluie, un pack de bières, de la vaseline et du Dulcolax pour demain matin, le décor est parfait. C’est parti pour l’aventure. Maintenant, comment présenter cette belle histoire ? Ayant trop longuement et vainement usé mes pantalons sur les bancs des amphis de sciences-pot-de-vin, où j’ai d’ailleurs rencontré Jean-Marc Connard (il faisait partie du bureau du club oenologie, à chaque soirée Beaujolais nouveau il tapissait les chiottes en violet et jaune), j’ai gardé une affection particulière pour le plan en deux parties, deux sous-parties – aucune allusion sexuelle, on se calme bande d’obsédés.

La phrase d’accroche de toute dissertation sérieuse : nous verrons donc dans une première partie comment on a cru qu’on allait pas être ridicules voire même gagner le match, puis, dans une deuxième partie, comment on s’en fait baiser de façon méritée parce qu’on a une équipe de pébrons.

I. A/ La mayonnaise prend Nîmes a fait illusion.

Plus ou moins l’espace d’une mi-temps. Sarr récupérait des ballons, Ferhat, Ripart, Duljevic apportaient le danger devant, le dernier nommé se payant même le luxe de défendre et de gratter des ballons (ce n’était donc pas un problème de maîtrise de la langue ?) et, derrière, malgré quelques situations favorables pour l’adversaire, ça semblait tenir la baraque, avec mention spéciale pour Guessoum. Pendant de longues minutes, on a cherché à trouver la tête d’Aribi, sans doute plus pour justifier sa titularisation et in fine son recrutement que par réel souci d’efficacité, toutes les tentatives étant soit vendangées, soit lues à l’avance et interceptées sans difficulté par la défense bourguignonne. Ripart met une belle reprise de volée au-dessus, puis sur une nouvelle action offensive de la part des crocos, Alhinvi, idéalement placé dans la surface, saisit une belle occasion d’ouvrir le score. Son deuxième but en deux matchs.

I. B/ Elle est fanée ta vinaigrette garçon

Et là grosso modo, on s’est arrêtés de jouer. C’est alors que le caporal Arpinon s’est rappelé au bon souvenir de la période festive, propice aux cadeaux, pour s’amuser avec sa nouvelle voiture télécommandée. Une voiture à onze plots (certains manquaient peut-être d’énergie, c’est sans doute la faute du président radin qui préfère acheter des piles chez Lidl plutôt que des Energizer max power plus ultra) qu’il commandait à la voix, avec un peu de latence quand même niveau réactivité. Ca m’a rappelé 1999 quand je jouais à Counter Strike avec mon modem 56k Olitec et que je me faisais tringler par les mecs dont les parents payaient l’ISF et avaient une ligne Numéris (oui, ces deux choses existaient, au même titre que le Minitel et la boutique du N.O. en mobil home sur l’Amiral Courbet en face du musée d’histoire naturelle). Désolé pour les moins de 30 ans. Du coup, disais-je avant d’être grossièrement interrompu par l’époque où Alain Clary était maire de Nîmes, on a arrêté de jouer, et on s’est fait punir.

Phrase de transition entre les deux parties : Nous avons vu qu’on a cru qu’on allait pas perdre, nous allons maintenant voir qu’on s’est fait tire-bouchonner le trou de balle comme il faut, tout en croyant jusqu’à la dernière minute qu’on allait échapper à la branlée, parce qu’on demeure des demeurés de supporters de base.

II. A/ La moutarde nous monte au nez

C’est alors que ce qui devait arriver arriva avec Aribi. Bon, OK, c’était facile. On oublie le gros fail de Baldé qui s’est empalé sur Reynet en feignant d’avoir subi une quadruple amputation tibia-péroné-coccis-omoplate, avant de se relever tranquille Émile (dédicace à Émile Gravier, le célèbre projectionniste du festival Moutarde & Cinéma). Bizarrement, une fois après avoir pigé qu’il n’obtiendrait rien vu qu’il était hors-jeu et que Reynet avait dégagé le ballon, il s’est remis à gambader champêtrement. En cherchant l’incipit de la prochaine pitoyable phrase de ce malheureux et maladroit récit, j’ai envie de le traiter d’enculé, au nom de la tribune sud. Je sais pas si c’est quelque chose qui se fait sur ce site, je suis nouveau alors bon je voudrais pas choquer, mais dans le doute je vais quand même le traiter d’enculé. Et Aribi donc, venons-y. On nous a vendu ça comme un pivot, remiseur, réaliste, bon de la tête et tout et tout, mais le garçon n’a enfermé que dalle. C’est pas faute d’avoir essayé. Et quand il a été lancé en profondeur dans la défense, mama mia, ça m’a rappelé les vieilles K7 VHS du Foot en folie, avec le gros logo TF1 vidéo garantissant l’origine beauf 100% garantie, commenté par Thierry Rolland, Pascal Praud et Cristián Juanpedro. Le pauvre garçon s’est emmêlé avec le ballon, ses mouvements étaient tellement désordonnés que pendant un instant j’ai eu peur qu’il se pète les vertèbres cervicales en tentant de faire un contrôle du pied gauche.

II. B/ Allez tous niquer vos morts

Je sais plus trop si je suis dans les clous chronologiquement, mais bon j’écris cette daube à chaud. Donc voilà on se fait rejoindre à 1 partout et là, on dégoupille physiologiquement. Celles et ceux qui ont suivi la saison jusqu’à présent ne seront pas étonné(e)s (putain d’écriture inclusive de merde, faut que j’arrête avec ces conneries), mais on est très fort pour s’auto-saboter. Donc voilà, on a perdu pied psychologiquement, comme quoi la première mi-temps et le match de Sainté étaient en trompe-l’œil, Miguel se fait expulser sur un tacle soi-disant non-maîtrisé (alors que la pelouse aurait dû maîtriser Miguel, jardiniers démission) et ensuite on prend le bouillon. C’est même plus la peine de commenter, on est en-dessous de tout, on fait n’importe quoi, et le caporal Jérôme continue de beugler des trucs incompréhensibles depuis son banc de touche. Dijon 3, Nîmes 1, il n’y a rien à dire. Ils nous ont fait l’amora, on s’est fait brandader.

Conclusion : On l’a dans le cul. A moins d’un miracle, on y va tout droit. Après « le club des 100 » en D1 entre 91 et 93, on peut fonder une nouvelle association « le club descend ». Allez je vous laisse, je vais aller me faire marquer le cul au fer à repasser avec du gros sel vers le Gambetta.

Stanislas Carwash

Les chèvres

On va pas faire les difficiles, on va vous mettre un joli 0/5 collectif, tas de grosses bites que vous êtes.

Allez, à vite pour de nouvelles aventures crocodilesques en 2021. Et d’ici là noyez bien votre tristesse dans l’alcool, nous on s’y emploie déjà.

4 thoughts on “Nîmes-Dijon (1-3) : La « fesse-moi avec une pelle » Académie

  1. Je n’ai malheureusement pas eu la possibilité de suivre l’intégralité du match Nîmes Olympique vs Dijon Football Côte-d’Or?! Je pense que les deux clubs sont au bord du gouffre, bien que les hommes de David Linarès sont parvenus à se sauver la face. N’empêche qu’ils sont toujours avant-derniers au classement.

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