La Paillade Académie note Nancy-Montpellier (0-3)

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Ô sombrero de l’amer.

 

Dans un océan de carrelage blanc, fier comme un esquif en abordage, mon canapé navigue. Hissant au grand mât le pavillon écarlate de la paresse, tentant de prendre le vent délicat des après-midi inactives, j’en suis le capitaine solitaire. Mon périple s’étend par-delà les mers des jours et des semaines, je traverse dans un souffle tranquille les heures, je fixe le cap sur l’incertitude des lendemains et vise les horizons flous du futur.
Mon canapé s’ébranle sur ces flots laiteux, sans hâte, accueillant ça et là quelques passagers d’infortune, compagnons éphémères dans l’ennui sucré d’une journée grise, illuminée par les fenêtres qui, clémentes, laissent passer le peu de lumière qu’offre le dehors.

Mais mon canapé a des ressources. Il sait m’émerveiller lorsque toute lueur semble perdue, il sait me surprendre au coin d’un début de soirée monotone. Cette habitude que j’avais — voir un match insipide que j’espérais empli de passion furieuse, parcouru de sursauts allègres —, m’a été ôtée par ledit support fessier. Alors que je finissais un samedi morne, vide d’évènement déclencheur et de péripéties, mes petits comparses pailladins m’offrirent un spectacle plus que divertissant. Celui-ci fut empli de buts, de jeu qu’on pourrait qualifier sans honte de beau, et m’enchanta sans même que je puisse me décrocher du poste transmetteur. Et, si je puis relativiser cette performance au regard de l’offre adversaire quelque peu dénuée de niveau technique équivalent, je pus apprécier à leur juste valeur les efforts fournis par une entité clapassienne qui ne laissait transparaître jusqu’à présent qu’inquiétudes et terreur pour le futur. Jugez plutôt.

 

Les notes :

Pionnier (3/5) : Prompt à éteindre le feu avant-coureur, il a réussi à prouver que c’était bien lui, le calife.

Roussillon (3/5) : Pas forcément en verve au niveau défensif, il a tout de même réussi à adresser quelques bons (!!!!) centres.

Pokorny (2/5) : Géant dégingandé et peu sûr de ses gestes, il a bénéficié du pauvre niveau en face pour ne pas faire de toile.

Hilton (3/5) : Il a recommencé à se placer au bon endroit. Un exemple pour une campagne sabordée, si vous voyez ce que je veux dire.

Mukiele (3/5) : Commence à prendre la mesure de son poste, cela devrait suffire pour supplanter l’habituel titulaire.

Skhiri (2/5) : Un peu à la ramasse, ce qui est dommage quant on sait qu’il devrait être à la relance.

Boudebouz (3/5) : Décontenancé par le fait d’avoir d’autres joueurs de foot à ses côtés, il a essayé d’en faire trop, sans dégât aucun, fort heureusement.

Sessegnon (2/5) : A essayé de montrer qu’il valait mieux que les petits jeunes, sans succès.

Mbenza (4/5) : Ah ça, c’est sûr, dès que tu réussis tes dribbles, dès que tu es efficace, ici, à La Paillade, on sait te remercier.

Dolly (3/5) : Des percussions vraiment impressionnantes, mais qui n’ont pas le succès escompté, pas de doute, une intégration éclair réussie.

Mounié (3/5) : Alors, si même lui se met à faire des trucs sympas balle au pied, pas de doute, on est sur une putain de pente ascendante.

Sont entrés en jeu :

Sylla : Notre Fort Knox à nous.

Lasne : A laissé passer une chance, voire plutôt deux.

Deplagne : Cire enfin le banc.

 

Le bisou vigneron,
Marcelin Albert

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