Courrier du cœur – Blessure d’une langueur monotone

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Ca devrait être beau un monde qui joue.

Aimons-nous vivants

A lire, à entendre, à voir, il se dit de manière assez répandue que les grandes équipes sont celles qui gagnent et celles qui, à la fois, proposent un beau jeu. J’ai lu, nous avons lu, vous avez lu, tout un tas de thèses diverses pour essayer de planter un décor théâtral, et donc factice, autour d’une question que personne ne se pose quand on perd : peut-on parler de réelle victoire, de victoire totale quand la plèbe n’a pas le doigt levé ? Le pouce levé, pas n’importe quel doigt. Ici la plèbe ne concerne que les faiseurs d’opinion, ces fameux trend-setters médiatiques membres actifs du monopole de la PQN sportive française.

Le premier tour est passé, les 1/8e aussi et, sauf de manière sporadique, il ne m’est pas revenu à l’oreille que les Harlem Globe Trotters du football existaient, étaient présents et les favoris de la coupe du monde du football. Ni le Variétés, ni France 98. Nous avons vu beaucoup de matchs, beaucoup d’équipes, certaines et pas des moindres sont déjà en train d’essayer de récupérer leurs passeports au Kremlin. Et celles qui restent ? On nous invite fortement à faire le tri entre le grain et l’ivraie, les torchons et les serviettes, les belles équipes qui gagnent et les moches équipes qui gagnent, les moches équipes qui gagnent et les belles équipes qui perdent, les belles équipes qui perdent et les moches équipes qui perdent, les moches équipes qui perdent et celle qui ne sont pas là, mélangées dans un sac qu’elles soient belles ou moches.

Ce n’est pas chose aisée que de faire ce tri de manière scientifique et imparable. Et pourtant, L’Equipe a décidé depuis plusieurs semaines que l’équipe de France était une moche équipe qui ne gagnait pas, puis que c’était une moche équipe qui gagnait, puis une moins moche équipe parce qu’il y avait des changements, qui gagnait, puis une moche équipe qui ne gagnait pas, puis, miracle de la sémantique de la mauvaise foi, qu’il y avait de superbes joueurs qui gagnaient, sans que cela se traduise par une belle équipe qui gagne.

C’est à n’y rien comprendre. Je reprendrai donc pour moi ce merveilleux adage, ce merveilleux présage, ce merveilleux souvenir ému d’Axelle Red et Youssou N’Dour, interprètes, faut-il le rappeler de l’hymne de France 98, c’est beau un monde qui joue. Oui Monsieur Duluc, puisque c’est de vous dont il s’agit. C’est beau un monde qui joue, qu’il joue bien ou qu’il joue mal, s’il joue, c’est autant de conneries qu’il ne fera pas, même si nos dirigeants ont un talent pour n’épargner rien, ni personne tout le temps. Mais ce monde qui joue n’a pas à être plus élitiste qu’il ne l’est déjà, ces équipes sont toutes belles à être arrivées au bout d’une sélection de deux ans. Ces équipes sont belles de ne pas bouder la compétition, elles sont belles de chercher à rester le plus longtemps possible, cela montre cet attachement viscéral pour un jeu, un maillot, une quête. Ce monde c’est le leur et pas le vôtre, c’est le nôtre parce qu’on veut en jouir totalement. Sans entrave, sans pisse-froid, sans donneur de leçon, ce jeu il est beau sur 90 min, sur trois matchs de poule et quatre d’éliminatoires. Contentez-vous de l’analyse et non de la critique, contentez-vous de louer ce sport plutôt que de la rabaisser continuellement à une soupe comptable indigeste. Enflammez-vous, enflammez-nous, montrez-nous aujourd’hui ce qui doit nous réjouir plutôt que de nous rabaisser avec ce qui doit nous dépiter. Cette équipe de France a toujours été belle, elle a toujours progressé, elle est maintenant, encore une fois parmi les 8 plus belles de la planète et ceux qui ne savent pas en profiter, n’aiment peut-être tout simplement pas ce sport.

13 thoughts on “Courrier du cœur – Blessure d’une langueur monotone

  1. Vivement que te sortes le balais que tu t’es enfoncé prématurément dans le rectum pour que les gens puissent vivre leurs passions sans subir les jugements des trou du’c dans ton genre.

  2. J’aime j’aime tes yeux, ton odeur, tous tes geste en douceur…

    Ah purée pas merci Spooner.

  3. « c’est vous dont il s’agit » ou alors « c’est de vous qu’il s’agit » parce que le mélange des 2 (« c’est de vous dont il s’agit ») fait mal aux yeux… …j’ai l’impression de lire l’Equipe ou d’entendre parler les Favard/Dufy/Roustan et compagnie ;)

  4. ALORS HEIN QUI VA VENIR FAIRE LE PUTAIN DE MARIOLE ICI HEIN IL EST OÙ DULUC???!!!!!

    ALORS IL EST OÙ MONSIEUR SCIENCE INFUSE????

    VA LECHER D’AUTRES BOTTES MAIS ARRETE LE FOOT.

    1. Et donc, cela te dérange peut-être ?Tu préfères défendre la Corée du Sud, peut-être ? hein ?

      C’est hyper tendu aujourd’hui. Hyper tendu. Demain c’est encore pire. Tu n’y es pour rien ? Ne fais pas semblant.

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