Incipit, ici.
Deuxième, ici.
Troisième, ici.

Le téléviseur affichait une image de piètre qualité. De temps à autre, celle-ci sautait, laissant l’espace de quelques secondes place à un écran noir, pour revenir l’instant d’après.

—   Raah, mais qu’est-ce qu’elle a, cette putain de bande ?

L’homme assis sur le fauteuil en face du poste s’agitait de colère, menaçant du poing l’image défectueuse.

—   Non mais c’est pas vrai ! T’es encore en train de regarder ton foutu match ? C’est la huitième fois cette semaine, et on n’est que mercredi !

Un deuxième venait d’arriver dans la petite pièce rectangulaire. Il venait d’interpeler l’autre et restait là, appuyant sa main gauche sur le mur de brique passablement usé par le temps.

—   C’est ma faute à moi, si c’est les dernières images de foot dignes sur cette putain de Terre ?

—   Utilise ta mémoire, Kévin. Ou va demander à Youri, notre noble barde, de te conter un des innombrables matches dont il se souvient. Parce que tu vas devenir fou à force de regarder un Las Palmas-Bétis Séville.

—   Le doublé de Tannane ne me lasse pas.

L’homme regarda Kévin d’un air las, avant de tourner les talons.

—   Peut-être que tu es déjà fou, tout compte fait.

Avant de lancer, plus loin, depuis le couloir :

—   Allez, rapplique, Constantin réunit tout le monde. Savidanus s’est fait loger par la Ligue.

Le jeune emboîta le pas de son comparse. Au bout du couloir, d’autres s’agitaient. Au milieu du groupe, un homme était juché sur un bloc de composite rouge. Il leva les mains pour demander le silence.

—   Concitoyens de l’Analternance, écoutez-moi. L’heure est grave, Savidanus a été appréhendé par les forces despotes de la Ligue. Selon mes informations, il serait détenu dans l’antenne de la Coalition nordiste.

Une jeune femme fendit le groupe pour se retrouver au pied du bloc. Elle paraissait affolée.

—   Est-ce qu’il va bien ?

—   Rassure-toi, Tafarelle, la Ligue n’aucune raison de faire du mal à ton frère. Laisse-moi poursuivre, je te prie.

Tafarelle recula d’un pas et rentra dans le rang.

—   Bien. Connaissant Savidanus, il ne parlera pas. Mais il faut changer de planque, par précaution. Que tout le monde prépare son bardas, rendez-vous ici dans quinze minutes. Allez, on y va !

Le groupe s’éparpilla, chacun partant dans une direction qui semblait décidée depuis longtemps. Kévin s’approcha de Tafarelle.

—   Ça va ?

—   Non. Ça me tue de le savoir là-bas.

—   Ne t’en fais, il est super costaud, ton frangin ! Il ne lui arrivera rien.

—   S’ils découvrent qui il est vraiment, ce ne sera pas la même histoire.

Tafarelle se dirigea vers sa chambre et agrippa un sac de toile brun. Il était temps de partir.

À suivre…

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