Un périple où il est plus question de bière et de bouffe que de football, dans le fond.

Votre serviteur a de chouettes amis. Du genre a avoir fait une belle cagnotte pour le laisser filer en Angleterre avec son compère de toujours (vous vous souvenez de l’Homme Mystérieux ?) assister à un match de Premier League. Votre serviteur a un chouette Homme Mystérieux, qui s’est dit « quitte à aller mater un match dans ce championnat de cons, autant faire ça dans un club qui emploie Mourinho, un mec un tant soit peu respectable« . Ou un truc du genre.
Il n’aura fallu qu’un an et huit mois d’organisation pour choisir un week-end et une affiche ô combien alléchante : Manchester United – Swansea. Les grosses affiches ne sont de toute façon pas accessibles à ceux qui se pointent au Théâtre des rêves pour la première fois de leur existence. Du moins si vous ne voulez pas claquer 6000 boules pour une place chez Viagrogogo, cela s’entend.

ALLER AU STADE : 4/5

Mon ami Nick, oui j’ai un ami qui s’appelle Nick, et même qu’il est anglais, s’était chargé, la veille, de nous faire visiter la ville et surtout ses nombreux pubs spécialisés en bières artisanales qu’il y en a tellement que tu sais pas laquelle choisir…
A ce titre d’ailleurs je vous recommanderai, si vous avez l’occasion, de goûter la « How do you like them Pineapple« , une petite blonde au délicat goût de noisette (comme votre maman, bouya) et surtout l’incroyable DIPA de chez Cloudwater (pas donnée, mais le demi en vaut la chandelle). Le tout fut consommé au Café Beermoth, petit lieu aussi branchouille qu’agréable. La maison (c’est moi) vous recommande aussi un petit tour houblonné chez The Knott, qui propose une très belle sélection (il y avait même une bière qui avait « Raptor » dans son nom, c’est cool non ?).
Bref, lors de cette session touristique mon ami Nick, m’a pointé un truc au loin et m’a dit, « là tu prends le metro direction Altrichwwww et en 20 minutes tu es au stade ».
Alors il faut savoir que le metro, c’est un tramway, que c’est trois putain de pounds le ticket et que « Altrichwwwoww », ça s’écrit Altrincham.
Mais sinon, donc, le lendemain, en partant bien une heure trente avant le coup d’envoi, on a eu droit a un tram modérément bondé jusqu’à l’arrêt recherché : « Old Trafford ». Un arrêt qui, sachez-le, est en dehors de Manchester-ville en fait. C’est plus Stretford.
La ligne de tram traverse les principaux points de Manchester, il est donc hyper facile de s’y rendre.

Old Trafford donc. Et là, stupefaction alors que nous posons le pied hors du wagon. Qu’est-ce qu’on lit sur le stade juxtant la station ?

QUOI ? Comment ? Racheté par le sponsor d’Arsenal ? Non mais qu’est-ce que ? Ah c’est le stade de cricket ? Très bien.


La route vers le vrai Old Trafford est une terrible ligne droite grisatre, sous un ciel grisatre. Seule une sandwicherie à la gloire du King (le footballeur), stationnée sur un trottoir vient mettre un peu de couleur avant les 100 derniers mètres vers la terre sainte, si vous me passez l’expression.
Et là c’est du classique : Vendeurs d’écharpes à la sauvette, vendeurs de fanzine à la sauvette, selfies intensifs devant les statues de Bobo, Dede et Geogeo, les Riri, Fifi et Loulou locaux. A noter que le filtrage-fouille avant l’accès au stade est hyper rapide, ce qui est plutôt sympa quand le vent est aussi glacial. Ca évite le décès par le froid, par exemple.

 

Héros en contre-jour sous ciel gris

 

LA GUEULE DU TRUC : 5/5

C’est de toute beauté. Bon, vous l’avez vu en long en large et en travers sur toutes les chaînes de télé, le « truc », vous voyez la tronche qu’il a. Mais punaise ce que c’est beau en vrai. Alors sans doute que cette impression est renforcée par la relative laideur du quartier environnant. Old Trafford, c’est un peu Phil Jones dans au milieu de Valencia, Smalling et Young : une œuvre moderne, efficace, qui embellit le tout.
Je ne vais pas m’étaler sur ce classieux vitrage qui entoure le stade, sur ces magnifiques statues qui témoignent de l’histoire du club, sur ces jolis petits kiosques rétro où récupérer le programme du jour ou bien encore sur ce megastore qui avale et recrache des milliers de supporters à chaque minute : Old Trafford, c’est beau, c’est imposant, c’est triomphal, à l’image du club.

Ave Sir Matt, supporteri te salutant

Les couloirs intérieurs sont bétonnés et pas forcément inoubliables, mais l’entrée dans les gradins laisse sans voix pour le supporter qui découvre. Ces travées rouges à perte de vue, cette pelouse impeccable, ces grands noms qui frappent les tribunes latérales. C’est la deuxième grosse montée d’émotions en quinze minutes. Si bémol il y avait à émettre, on ferait les difficile en vous expliquant que bon, l’espace pour les jambes, sur les jolis strapontins, c’est pas simple quand on dépasse le mètre quatre-vingt cinq.

Matez moi un peu ces belles lignes qui fendent l’horizon grisatre pendant que ces tocards de Swansea s’échauffent.

 

L’AMBIANCE : 3/5

Oui oh ça va, je vous entends déjà rire. Mais votre point de vue je m’en moque. On passe tellement de temps à se moquer de l’ambiance des stades anglais, catégorie grosses cylindrées, que finalement on ne peut-être qu’agréablement surpris en se rendant compte que : ça chante. Alors oui, c’est pas la Bombonera, mais votre serviteur, qui a visité autant de stade qu’il a connu de partenaire sexuels différents, est facilement impressionnable dans les deux cas.
En proximité de virage comme nous étions, l’ambiance était chaleureuse, et vas-y que ça se lève même à chaque action en latérale, et que ça pousse quand il le faut. Oui, c’est « peu », non il n’y a pas de tifos ou de fumis, ou de ce que vous voulez… Oui vous avez vu cent fois mieux, dans vos périgrinations autour du monde, mais pour moi, c’était déjà « pas mal » compte tenu de ce que l’on entend chaque jour.

Oui ces gens là sont supporters et passent le match debout et chantent. Incroyable.

Je n’occulte pas le fait que l’on est aussi un peu dans un stade « à touristes » non plus, je ne suis pas aveugle. Nous étions parqués entre Français (mais supporters hein, allez pas non plus me faire dire ce que je n’ai pas dit) et on a eu droit, juste à côté de nous, au plus cliché des touristes asiatiques évoqué quand on parle de la Premier League et de MU : combo je me pointe 10 minutes après le coup d’envoi – je me pose, je sors mon téléphone pour instagrammer mon ticket pour le match, la pelouse en arrière plan – je consomme mon hotdog tellement local à la mi-temps – je me casse quinze minutes avant la fin du match.
En définitive Old Trafford ce n’est pas une ambiance grandiose, mais elle a le mérite d’exister.

Twenty times, est-il besoin de le rappeler ?

 

LE MATCH : 4/5

Alors là…  Ah non mais chapeau l’organisation qui s’est donnée un mal de chien pour offrir le maximum de spectacle aux supporters français présents :
– pas besoin d’attendre plus de cinq minutes pour voir Lukaku, de notre côté du terrain, envoyer un caramel dans la lulu de Fabianski (je vous raconte pas le bond, les frissons et tout ce que j’ai pu ressentir à ce moment là)
– allez hop, on est tout aussi bien placés pour le second but, celui de Sanchez.
– d’ailleurs on a vu le premier bon match de Sanchez avec United.
– toute la première mi-temps est passée par le côté gauche pour nous faire profiter au mieux du jeu, en fait. Et des centres ratés d’Ashley Young. On peut pas tout avoir…
– on a vu Pogba dribbler des mecs avec son épaule purée.

Swansea, c’est nul.

– en deuxième mi-temps, MU freinera (bien volontairement of course), pour laisser Abraham tenter par trois fois de battre De Gea. Encore une fois, nous serons donc aux premières loges pour assister aux parades de classe mondiale du grand David.
– zero goutte de pluie (et ce pour tout le week-end)
– le vent parfaitement coupé par les gradins.

Non vraiment, chapeau. Manquait juste Phil Jones.

 

LE POINT GUIDE DU ROUTARD : NN/5

Vu les délicieux nectars descendus la veille, il était difficile de se résoudre à boire de la Heineken à 4 pounds (un prix élevé mais pas si surprenant dans le fond, surtout quand on arrive de Paris). On s’est donc rangés sur des cocas pour aider à faire passer le surcopieux petit dej’ de l’hôtel. Quant à la bouffe, le hot dog et la « pie du jour » industrielle… Thanks but no thanks. On a préféré se faire un bon petit burger le soir, chez Byron.
La veille c’était chez Bundobust, restaurant indien végétarien que l’on était allé éponger les bières de la journée (et attaquer le vin rouge). Evidemment, la rédaction valide totalement. Moquez-vous si vous voulez, mais je rêve encore de ces frites de gombo et de ces brochettes champignons-fromage (Elue Phrase la plus bobo de l’histoire d’Horsjeu.net).

ALLER VOIR UN MATCH A OLD TRAFFORD : COMMENT CA MARCHE ?

Figurez-vous Arsène que c’est tout simple : il faut dans un premier temps adhérer au club officiel des supporters français de United : ça se fait sur le site internet, ici.
L’adhésion de mémoire est à 55 euros. Le club dispose d’un petit quota de places à chaque match (entre 27 et 40 en gros) et c’est à vous d’être prompt pour vous offrir un billet  (qui était à 58 euros cette année, ce qui est certes pas donné dit comme ça, mais une broutille pour une place à Old Trafford) lors de leur mise en vente. Il faut savoir que les matchs sont classés en deux catégories : les Gold (Ligue des Champions et grosses affiches contre le Big 4-5-6) et Silver (le reste) et que pour une première, vous ne pourrez pas prétendre au ticket pour la première catégorie. La loi est dure mais c’est comme ça, on profite pas d’une victoire contre Arsenal aussi facilement que ça.
L’association, et j’insiste sur ce point, assure un super service après-vente, est toujours dispo et prompte à répondre en cas de question ou de difficulté techniques. Un grand chapeau et un grand merci à eux de rendre ce genre de moments possibles.

 

Et puis je remercie encore une fois les copains et les copines qui ont rendu ce voyage possible, parce que ce sont les meilleur·e·s.

 

7 thoughts on “J’ai testé pour vous : Old Trafford

  1. On peut se foutre de la gueule de la statue de Ronaldo mais on ne reconnait absolument pas Thierry Henry sur tes photos

  2. Mec on devait être donc ensemble dans ce parcage !

    Et je te rejoins sur l’ambiance, c’était pas la folie, mais c’était pas mou non plus !

  3. Il y a 2 ans, j’étais dans la même tribune, mais de l’autre côté du terrain (vers Stretford End).
    C’était contre Everton, le jour de l’inauguration de la tribune Bobby Charlton.
    De ce fait, j’ai participé à quelque chose de rare: un tifo à Old Trafford !!!
    Et je te rejoins sur l’ambiance: ce n’est pas la Grèce ou l’Argentine, mais ça restait sympa. Comme c’est Martial qui avait marqué le seul but de la rencontre, ils chantaient en boucle la chanson en son honneur.
    Gros souvenirs :)

  4. Tout cela est véridique, et plutôt bien dit. Un regret, nous étions trop loin du meilleur homme sur la pelouse, José Mourinho, très à l’aise dans sa zone technique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.