Le Footbusiness et ses agents vont bien, merci

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Notre Footballologue livre son diagnostic. Déconseillé aux âmes naïves…

Choqué par les mutins de Knysna, le football français se modernise en accueillant CARE, HAL9000 version 2010, programmé pour « maintenir, perpétuer et réparer notre « monde », de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-même et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie. » (Un monde vulnérable. Pour une théorie du CARE, Joan Tronto, La Découverte, 2009.) Et, « en soutien à la vie », il y a le spectacle sportif…

 

Englobant l’ensemble des services dits d’aide à la personne, l’économie du CARE, mélange de sollicitude et de responsabilisation, se pose en alternative acceptable par les marchés à l’inadmissible Welfare State et sa fabrique d’assistés. Après avoir subtilement démembré le corps social en promouvant l’individualisme consumériste, il s’agit de recoudre avec une tendresse toute maternelle l’épiderme en confiant les sutures à des experts de la gestion des carrières, des stades ou encore des droits audiovisuels.

 

Life management programs*

 

Déficitaires à hauteur de 180 millions d’euros en 2009, les budgets hors-transferts des clubs de Ligue 1 reposent à 45% sur les recettes de billetterie, le merchandising ou le sponsoring, le reste relevant des droits audiovisuels. Ainsi, le joueur est un actif économique dont la valeur spéculative permet d’équilibrer les budgets. De la stabilité des joueurs dépendent les résultats tant sportifs que financiers et l’envolée des salaires depuis les années 90 révèle l’affrontement entre clubs et agents. Une commission de 10 à 15% sur les transferts et de 15 à 20% sur les contrats publicitaires, aucune formation, un CAP Vente facultatif pour l’agent d’image, la « profession » recense près de 150 acteurs – dont une cinquantaine ne serait pas en règles –  soit autant de menaces sur les bilans comptables. A titre d’exemple, l’odyssée de RLD à la tête de l’OM résume les difficultés de maîtriser les joueurs. Echaudé par Courbis et ses mises en examen, Bouchet parti faire carrière dans le marketing sportif (actuel DG de Sportfive), RLD récupère un agent, Diouf, dont il se méfie dès le transfert Drogba. (1) Mandaté par la présidence, Acariès acquiesce et fournit les moyens d’intervention en « inventant » Karim Aklil d’un coup de licence magique de son ami Didier Girard (2). Après le départ éclair de Ziani chapoté par Aklil l’an dernier, la direction parisienne réitère avec le départ éclair de Niang, un temps mené par Bernès mais passé depuis janvier 2009 chez…Aklil : l’OM vend une valeur vieillissante pour deux spéculatives, Anigo renoue avec le défenseur du « milieu », Jean-Christophe Cano (agent de Gignac), tout en constatant avec Rémy que Aulas gère bien mieux son cheptel. En effet, Frédéric Guerra, ancien patron d’une entreprise de BTP lyonnais, est depuis 2001 l’agent des principales rosettes de l’OL et accompagne tous les « produits OL », de Sydney Govou à Loïc Rémy en passant par Benzema ou Belfoldil (3). De plus, le directeur sportif marseillais peut également observer les stratégies marketing mises en place autour de Yohann Gourcuff par Didier Poulmaire, agent Jones au service de la matrice McKinsey, et Philippe Sauze, nouveau directeur général de l’OL. Avocat spécialisé dans la gestion de carrières sportives, initiateur du culte Manaudou, Didier Poulmaire entend « marketer » le joueur sur ses performances (et non sur son physique) et ne tarifer que si « affinités. » (4) Hormis la menace que représente l’agent de Bousquet pour le partenariat HorsJeu-MycoApaisyl, il résulte de ces plans com’ que le joueur doit « véhiculer de vraies valeurs » et que Gourcuff incarne technique, état d’esprit, intégrité et surtout, « la joie. » (5) Certes, Aulas tempête et relativise l’impératif BMW mais la fonction marketing du joueur n’en reste pas moins définie et de menace, l’agent devient désormais partenaire du club, relais d’une stabilité profitable à tous. L’association Sporsora, lobby sportif regroupant une « centaine d’acteurs de l’éco système du sport » au rang desquels les sociétés de marketing sportif telles que IMG ou Sportfive, a d’ailleurs publié un rapport réclamant la « professionnalisation » du métier d’agent par la mise en place d’une formation et la redéfinition du métier. (6) Ainsi, l’agent polyvalent laisse place au chef d’une équipe coordonnant le volet « transfert » (10% de commission) ou « marketing » (10 à 15% de commission.) De son côté, Arnaud Lagardère envisage de prendre 15 à 20% sur chaque contrat négocié par Sportifve tandis que Didier Poulmaire en appelle à la défiscalisation du mécénat ou encore des contrats de reconversion. Proposition d’une loi sur la réglementation de la profession d’agent ou sur le statut du sportif de spectacle, quelque soit l’orientation prise il s’agit bien de nettoyer la profession pour mieux l’intégrer à un système globalisé. Illustrant l’intérêt d’un tel système maîtrisé, le mercato 2010 rappelle que « nos emplettes sont nos emplois » après l’orgie de 2009 due au DIC et aux 668 millions de droits TV. En effet, la Ligue 1 a joué sur la variable d’ajustement afin d’équilibrer les comptes et il est notable que les gros transferts, tous intra ligue1, aient permis à Nice, Toulouse et Bordeaux de renflouer leur trésorerie.

 

Dans la partouze, seuls sont tolérés les jeunes actifs quand passifs, mous du gland et autres grabataires sont expédiés vers l’étranger, les sommes générées par le spectacle restant dans l’entre soi des oligarques. Faisant office de videurs, les sociétés de marketing sportif se présentent comme des opérateurs indispensables car seuls capables d’assurer le lien entre club, joueur et sponsors, de « maintenir, perpétuer et réparer notre « monde », de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. »


 

 

Les maçons du cœur

 

 


CARE version marketing sportif participe également à la construction de « notre » monde. Bavant sur les monolithes voisins, bijoux technologiques et moteurs de croissance, les primates français constataient leur manque de liquidités ajouté à l’indifférence voire l’hostilité des pouvoirs publics. Constatant les divergences, le CARE s’occupe de réunir les deux partenaires à coups de lobbying de l’Institut de la Gestion Déléguée, d’études de IMG ou Sporsora, voire du rapport Augier (7.) Objectif clairement défini : obtenir l’assouplissement de la législation française en matière de partenariat public-privé (PPP.) En effet, la personne publique ne peut passer commande auprès d’un partenaire privé qu’à des conditions drastiques notamment liées à la complexité, l’urgence de l’ouvrage à réaliser ainsi que de son intérêt pour la collectivité. Autant dire que la construction de Grands Stades à utilisation essentiellement footballistique n’a que peu à voir avec ces conditions et se succèdent pressions, rapport de la commission pour la libération de la croissance, procédures dérogatoires voire ordonnances, pour arriver aux lois de 2007, 2008 et 2009 qui permettent l’inauguration de chantiers rendus urgents par le providentiel Euro 2016, cadeau de Michel Platini à  la France. Ainsi, la personne publique, incapable de diriger les opérations, commande un projet « clés en main » à un consortium privé en s’engageant à rembourser l’ouvrage par le versement d’un loyer pendant 30 ans, à l’issue desquels elle en devient propriétaire. Par ce contrat, le public perd la gestion du service d’intérêt général (le consortium gère et tire les bénéfices d’exploitation durant les 30 années), tout pouvoir d’inflexion sur la réalisation et l’évolution de l’édifice (le consortium dispose de sa propre équipe d’architectes ainsi que des plans) mais s’engage à financer les infrastructures de transports nécessaire à sa valorisation. De ce fait, le spectateur paie l’usage, le contribuable la location et l’accès…et le citoyen se félicite de ne pas avoir creusé la dette publique. Décidément à la mode en ces temps de crise économique, le PPP s’est notamment répandu via le Grenelle de l’environnement, devenu depuis Cercle de Grenelle, « lieu de rencontre entre entreprises privées et publiques », et a fait l’objet de plusieurs études critiques au Canada soulevant la question du devenir des anciens équipements, la limitation de l’investissement public sur 30 ans, le faible impact sur les PME-PMI locales et, surtout, sur le coût supérieur de ces partenariats comparé à un financement public direct (8.)

Ainsi, le grand stade de Lille pourrait être un cas d’école. En effet, la LMCU s’est fourvoyée dans des emprunts toxiques et Martine Aubry attaque Dexia pour mensonge par omission. De plus, la maire de Lille semble regretter le recours au PPP car les cabinets d’audit ont la fâcheuse pratique d’intégrer le coût du grand stade dans la colonne endettement malgré le PPP. Sur les 12 stades de l’Euro, la majorité fait dans le PPP au motif de l’urgence et/ou de l’intérêt général, portant au rang de dogme économique le fait de nationaliser les risques et de privatiser les profits.


A cela, on peut ajouter les baux emphytéotiques alloués aux clubs (Paris « donne » le Parc des Princes à Colony Capital sous cette forme moyennant travaux d’une soixantaine de millions.)
Précurseur, le Stade de France, construit sur le modèle de la concession (donc de l’entretien) sur 30 ans, devrait bénéficier d’un ravalement d’un montant de 10 millions ainsi que d’un projet de revalorisation des alentours financés… par l’Etat.

Plus discret, le stade de Lyon s’enorgueillit d’être financé par le groupe OL mais bénéficie d’un aménagement des transports par les pouvoirs publics d’un montant de 180 millions d’euros rendu possible par une loi de 2009 qualifiant le projet… d' »intérêt général. »


Des lois votées entre 2007 et 2009 sous la pression d’un lobby (Institut de la Gestion Déléguée), un EURO 2016 tombé du siège pour une économie du football qui exige ce type d’ouvrage…et une dette publique au bal masqué. Bienveillant, le CARE appliqué par les sociétés de marketing sportif au football français se veut décisif dans la mise à disposition de financements publics au service d’entreprise privées et déjà des voix réclament le passage de la taxe sur le spectacle sportif de 12 à 5.5%. Le prix de services de qualité…(9)

 

 


 

Miss Swan

Thierry Roland retrouve l’équipe de France sur M6 et Dassier réclame des « professionnels » à la tête de la FFF. En effet, Escalette, idiot du village, s’est cru apte à négocier directement les droits audiovisuels de l’équipe de France avec TF1 sans solliciter les services de Sportfive ou autre. Crime de crédules envisageant de se passer d’intermédiaires (et d’économiser sur les marges) là où les fédérations bosniaque, luxembourgeoise et roumaine sont confortablement prises en charge par Sportfive. Aussi, les matchs de ces fédérations sont-ils vendus à M6 pour punir TF1 et la FFF de leur outrecuidance. (10) Sportfive ? L’œuvre de Jean-Claude Darmon, qui depuis les années 70 a « inventé son métier » en ouvrant la porte des stades aux annonceurs publicitaires et autres diffuseurs audiovisuels. Rapidement, la production et la revente d’images devient la principale manne financière du sport spectacle et, en 2001, Darmon fusionne avec Sport + et UFA Sports (RTL-Bertelsmann) avant d’être racheté par le fond de pensions américain Advent International en 2004 pour 560 millions d’euros. Restructurée et recentrée sur sa branche allemande, valorisée par le mondial 2006, ne reste plus alors au private equity américain qu’à vendre la société au prix fort à Lagardère en 2007, soit…865 millions d’euros. Tandis qu’en 2003, RLD reprend Kirch Sport (ancien leader du marché en grosses difficultés) pour le rebaptiser Infront et en confier la direction à Philippe Blatter (neveu du président de la FIFA, ancien du cabinet McKinsey), Tony Starck en finit avec les armes et s’invente marchand de rêve. (11) Avec un gâteau estimé à 70 milliards d’euros dont 60% générés aux Etats-Unis et le reste essentiellement en Europe, une croissance de 6 à 8% depuis 2000 (étude de Booz Allen Hamilton), le marketing sportif attise les convoitises. Outre le développement des paris sportifs qui implique la diffusion toujours plus grande des compétitions, la production et la vente des images de spectacle sportif génère l’essentiel des retombées du sport-spectacle et permet la multiplication quasi infinie des intermédiaires. Ainsi, la dernière coupe du monde a-t-elle vu la FIFA mandater Match Hospitality AG (filiale de Infront dirigée donc par le fils Blatter) pour la commercialisation de l’ensemble des images sous forme de licence, Sportfive s’adjugeant celle pour le continent européen. (12) Autre exemple, la Ligue 1 emploie Hotspot Broadcasting afin de produire des images qu’elle revend à…Canal + via Sportfive (13), en attendant un éventuel rachat de Orange Sport qui permettrait à la Ligue de financer son produit artificiellement. Ainsi découpée, l’activité laisse place à nombre d’intermédiaires capables de travailler en bonne intelligence afin de se partager « un des rares marchés encore en croissance » dixit Arnaud Lagardère (ndlr : autour de 5% l’an). Du reste, la rondelle montée en rétro fusée, Iron Man envisage la gestion des droits média et marketing, l’hospitalité (accueil VIP dans les stades, organisation de séminaires,…), le « stadium consulting » (aide à la gestion de grands stades) et le « client servicing » (gestion de carrière) comme piliers de Lagardère Unlimited, programmé pour devenir leader mondial à l’horizon 2015. Si l’Editeur souhaite pérenniser sa petite entreprise, voilà où il faut envoyer son CV.

Escalette, Le Graët, France 98, Blanc, Domenech, Knysna, Evra, Henry…sont des lunes pointées par le singe tandis que l’autre main rédige lois et contrats. A l’image de ses voisins, le football français bascule sur la civière du CARE et remet son destin entre les mains des experts du marketing sportif. Subtilement démembré par le boucher de Tchouang-Tseu, le corps social s’en remet à des entreprises faisant du lien commerce tant dans les domaines du sport spectacle que de la santé, de l’environnement, du travail, de l’éducation,…et HAL9000 de prévenir : « Les communications avec la Terre risquent d’être interrompues… »

 

* : Expression empruntée à Martin Vial, DG du groupe Europe Assistance et auteur de La Care Révolution : L’Homme au cœur de la révolution mondiale des services.

http://www.journeeseconomie.org/fichier/29_1.pdf

(1)http://www.football.fr/footballfr/cmc/marseille/20082/diouf-et-le-transfert-de-drogba_35233.html

(2) http://www.laprovence.com/article/region/il-est-lagent-des-stars-de-lom

(3)http://www.tribunedelyon.fr/index.php?actus/sports/20462-un-lyonnais-au-coeur-du-foot-business-

(4) http://www.strategies.fr/articles/r44762W/le-business-manaudou.html

http://www.challenges.fr/actualites/sports/20100824.CHA7149/gourcuff_avenir_du_foot_francais_et_du_sponsoring_.html

http://www.parismatch.com/Actu-Match/Economie/Actu/Le-business-des-celebrites-dans-l-aeil-du-cyclone-152467/

http://archives.lesechos.fr/archives/2007/PremiumSport/12/17/300227375.htm

(5) http://www.dailymotion.com/video/xesv25__sport

(6) http://www.sporsora.com/nos-actions/livre-blanc

(7) http://fr.calameo.com/read/0000083197151ec8af4ea

http://www.lexpress.fr/region/les-grands-evenements-sont-des-formidables-leviers-de-croissance_776708.html

Maire de Deauville, fondateur de Arqana, société de vente de chevaux de course, Philippe Augier explique l’intérêt de posséder une écurie de pur sang depuis la loi TEPA (http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1999 )

(8) http://blog.mondediplo.net/2007-09-08-Les-Partenariats-Public-Prive-PPP-sont-nuisibles

http://www.guglielmi.fr/spip.php?article111

http://www.youtube.com/watch?v=HYzl2od3JY4&feature=related

(9) Au cas par cas (liste non exhaustive…une recherche google renseignera sur le stade près de chez vous)

http://www.liberation.fr/sports/0101646728-de-l-argent-public-pour-relustrer-le-velodrome-et-faire-briller-l-om

http://www.chezlesgirondins.com/actualites/nouveau-grand-stade-bordeaux-financement-cout/20100604773.html

http://nonaugrandstade.free.fr/

http://www.carton-rouge-decines.fr/page_suivante_8.htm

(10) http://www.bakchich.info/La-Fede-de-foot-hors-jeu-avec-TF1,10286.html

http://benjphilblog.canalblog.com/archives/2010/05/14/17893617.html

(11) http://www.cahiersdufootball.net/article.php?id=1580

http://www.challenges.fr/magazine/strategie/0116.002402/lagardere_veut_decrocher_un_titre_de_dieu_du_stade.html

http://www.lexpansion.com/entreprise/en-rachetant-sportfive-lagardere-complete-logiquement-son-portefeuille_117694.html

http://www.challenges.fr/magazine/strategie/0116.002402/?xtmc=cameroun&xtcr=8

http://www.challenges.fr/actualites/sports/20100531.CHA4486/lagardere_refond_sa_division_sport.html

http://www.challenges.fr/magazine/encouverture/0210.030511/?xtmc=fond_de_court&xtcr=1

http://www.lagardere-unlimited.com/lagardereunlimited/

(12) http://www.bakchich.info/Les-rates-du-Mondial-de-foot-en,10745.html

et en complément http://www.monde-diplomatique.fr/2010/06/GARCIA/19214

(13) http://www.lfp.fr/corporate/article/la-societe-hbs-produira-les-images-de-la-ligue-1.htm

Liens annexes :

* Politique :

http://www.senat.fr/rap/r03-319/r03-3195.html

http://www.senat.fr/rap/a07-092-8/a07-092-86.html

http://www.lemonde.fr/sport/article/2008/11/25/philippe-seguin-souhaite-un-financement-prive-des-stades_1122894_3242.html

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000019261845

http://www.youtube.com/watch?v=65AI2lq9gbE&feature=related

http://lemarketingsportif.com/2009/06/19/euro-2016-lassemblee-nationale-donnent-son-feu-vert/

* Lobby :

http://www.fondation-igd.org/

http://www.qualite-publique.org/article.php3?id_article=4&id_rubrique=10

http://www.sporsora.com/

http://www.spinpartners.fr/concours-lobbying/edition-2010

 

* Sociétés de marketing sportif :

http://www.imgworld.com/about/default.sps

http://www.infrontsports.com/

http://www.sportlabgroup.com/

http://www.havas-se.com/#/What-we-do/

http://www.cplg.com/offices/france

21 thoughts on “Le Footbusiness et ses agents vont bien, merci

  1. la fédération bosnienne…

    Il y a donc de l’argent à prendre. Si le Footballologue à des contacts chez Sportfive, je suis preneur

  2. Peut etre que quelqu un qui habite pres de Grenoble pourrait nous eclairer apres la construction du stade. Le torchon libere avait fait paraitre deux ou trois articles dans les cahiers du foot (Grenoble: un stade à coups de haches)
    Est ce que maintenant que Grenoble n est plus en l1, ce stade etait un bon investissement ou pas??

  3. La réalité est souvent moche et pas seulement dans le foot.

    Pour avoir suivi des études menées sûr les PPP dans la maintenance portuaire en France, je ne m’étonne pas des observations rendues ici.

    Mais c’est comme partout, une chaîne logistique globale implique nombre d’intermédiaires capables de réduire vos marges mais qui garantissent l’intégrité du flux financier.

    Il faut savoir ce que l’on veut : faire entrer un loup dans la bergerie qui ne dévorera pas vos moutons mais qui mangera à la même table que vous.

  4. On pourrait mettre:
    Il faut savoir ce que l’on veut : faire entrer un loup dans la bergerie qui ne dévorera pas vos moutons mais qui mangera à la même table que vous.

    dans le comite d’aujourd’hui?

  5. @FootRich

    Je possède déjà des publications internationales.

    Le comité ce n’est pas suffisant pour moi ;)

  6. Excellente synthèse sur le Foot Business qui gangrène le foot au « profit » exclusif de l’argent-roi et au détriment:

    > Du Sport dans son ensemble !

    > Du Développement Durable ! (= implantations irraisonnées)

    > De nos Impôts ! (même s’il y a des projets privés, les accès sont à la charge de la collectivité)

  7. A Grenoble, le stade payé par la municipalité a coûté 2 fois plus cher que prévu (90 millions au moins). L’ancien stade a été démoli et de nombreux arbres ont été coupés. Il y a un parking sous le stade, mais il est inutilisable les soirs de match (très pratique).
    Index, propriétaire du GF38, a profité de la construction du stade pour refourguer la gamme d’équipements qu’ils produisent. Ce qui leur a permis finalement d’amortir le coût d’achat du club, sachant que maintenant c’est des cacahuètes auxquelles le club a droit.

    Quand Grenoble jouait au stade Lesdiguières, l’affluence moyenne était de 5000 spectateurs.
    Les affluences se sont améliorées lors du déménagement en février 2008, cette hausse est due aussi au fait que Grenoble était bien placé en L2 à ce moment-là (année de la montée en L1, mais en février Troyes le 3e avait quand même 12 points d’avance).
    On peut tabler donc de 2008 à 2009 sur une affluence moyenne d’au moins 15000 spectateurs sur 20000 places, ce qui est très correct.
    Je ne sais pas ce que ça a donné lors de la saison 2009-2010 avec la saison pourrie du GF38 et la hausse du prix des places, mais j’imagine que l’affluence a dû sérieusement baisser.
    Cette année, le prix des places n’a pas bougé (arnaque) et le club est dernier, sachant que la politique du club a été de faire partir la plupart des joueurs potables pour lancer les jeunes qui ont fini derniers de leur poule de CFA en 2009-2010.
    Et comme vous pouvez le constater : http://www.gf38.fr/fr/statistiques.25.0.0.0.html
    L’affluence est à nouveau à 5000 spectateurs.

    La boucle est bouclée, heureusement Bafe Gomis a mis 2 buts dans ce stade récent et J. Halliday y a fait un concert (whaou).

  8. Haut perché le Comité. Respect. Le sport, le foot entre autre, n’étant qu’une représentation de notre monde : deux lectures complémentaires mais édifiantes qui éclairent le point de vue du Comité : Le président des riches : Enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy, Monique Pinçon-Charlot (Auteur), Michel Pinçon (Auteur) et Leurs crises, nos solutions de Susan George. Le tout en écoutant Wake Up the Nation de Paul Weller. Bon, je retourne à mon contrôle fiscal.

  9. Les PPP peuvent être vendus comme quelque chose de profitable pour tout le monde, dans la pratique il n’y a qu’un seul gagnant (voire deux, si l’on considère que deux groupes se taillent la part du lion).

    Pour le transfert de Fiorèse à l’OM, c’était qui le/les gagnant(s) ?

  10. Excellent papier, merci Notre Footballologue.

    Oui oui le monde est pourri. C’est pas parce que des fois on l’oublie que le système cesse de tourner, bien au contraire.

  11. Merci Chou blanc.
    A strasbourg qui est maintenant en National, ils veulent aussi refaire un stade. Je pense que c est un bon exemple de la derive de refaire des stades partout. Imaginez qu ils aient fait la meme chose a Guingamp, Anger, Chateauroux, Martigue, Istres, ArlesAvignon parce qu ils ont ete en Ligue 1. Ils veulent faire d’ailleurs la meme chose a Nice (c.f. cahiersdufootball)

  12. Construire des stades c’est pas une mauvaise chose en soi, l’Allemagne est un exemple dans le genre, même en 2.Bundesliga on trouve des stades modernes et fonctionnels, ça attire aussi le public. Alors qu’Auxerre joue la Champions League à l’Abbé Deschamps… http://chasseurdestades.com/photos/Auxerre2.jpg c’est un peu la honte.

    Le vrai problème c’est leur financement et leur exploitation. Etant donné que les appels d’offre vont tomber (Bouygues a déjà versé ses pots-de-vin pour avoir le Vélodrome…), la situation devient assez urgente, si quelque chose doit être fait, il faut pas attendre plus longtemps. Ils en sont où avec leurs états généraux?

  13. Pour résumer, cet article nous donne un exemple de ce que l’on nomme « se concentrer sur son coeur de métier ».

    Un club de foot n’est pas spécialisé dans certaines des tâches qui lui incombent. Par conséquent, il fait appel à des sous-traitants qui proposent leur tarifs.

    Tous les produits que l’on achète son sous-traité, le foot n’y échappe pas.

  14. J’avais plutôt compris que ces intermédiaires sont inutiles et nuisent à la bonne santé des relations entre gouvernement, LFP, et clubs. Bref, des sangsues prêtes à se coller partout où l’argent est présent.

    Qu’on me dise pas qu’un club ne peut pas avoir un responsable marketing qui travaille avec une personne de la LFP sur la vente des droits et la redistribution. Bref, c’est la télé publique qui devrait avoir la priorité sur les droits, comme en Allemagne. En plus leurs émissions sont de qualité (la France c’est avant tout beaucoup de moyens pour beaucoup de bling-bling, et finalement niveau critique et analyse on se retrouve avec des Pierre Ménès et des Téléfoot).

    Et qu’on me dise pas non plus qu’un directeur sportif, un manager, ou un président ne peuvent pas non plus prendre son téléphone et discuter, puis négocier, directement avec un joueur et un autre club.

  15. @JCR

    Cet article met en évidence la manière dont les intermédiaire profitent du gâteau mais ils n’ont obligé personnes à traiter avec eux.

    Il faut, lorsqu’on analyse un phénomène tenter de comprendre pourquoi il existe.

    Certes les intermédiaires prennent une place grandissante dans l’économie du foot mais leur présence est une garantie.

    Ils proposent de pérenniser le flux financier. Lorsqu’ils sont présent, l’activité économique est alors garantit puisqu’il s’engagent contractuellement à remplir leur objectifs.

  16. Avant tout, meme si je n’ai pas eu le courage de relire l’article á 6h du mat, respect au footbalologue.

    Explications subjectives annexes:
    grenoble monte avec quelques dessous de table, on annonce un projet de stabilisation en d1, le contribuable contribue comme un con, le stade construit on redescent, les factures sont payées… tout va bien.
    Le footbalologue ne peut dire ceci par manque de preuves. Hamada lui est moins rigoureux.

    Vive l’OM, notre stade sera plein.

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