Marseille-Lille par Notre Footballologue

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Celui que certains lecteurs irrespectueux appellent « Le vieux Barbu » revient en forme.

Conjonctions de prépositions, transitif d’intransitif, relatives subordonnées…France Télévision et sa cohorte d’impressionnistes langagiers honoraient la croupe de la Ligue de leur numérique présence. En affiche, l’OM affrontait le « Valenciennes du Nord » tandis que le salon des refusés défiait Claude Hagège, histoire de ne pas finir la saison en « queue de boudin. » (Emmanuel Petit)

Brandao absent, Niang trouve l’axe tandis que la paire de futsal Valbuena-Ben Arfa profite de la CAN pour occuper les couloirs. Polysémiquement seul « grand » sur la pelouse, Lucho continue son exploration du poste d’avant-centre par des déplacements circulaires digne d’un Pluchenko. En phase défensive, l’argentin déclenche le pressing en position de milieu centre-droit, tendance Nouveau Centre, puis fait relais sur la première relance avant de contourner Cheyrou le Bayrou par la gauche et terminer sa boucle en position d’avant-centre axial. Tournoyant autour du maître de ballet, « Petit vélo » et Ben Bientôt profitent du point de fixation et des brèches de Niang pour transformer les débats en partie de street soccer, multipliant feintes et crochets, percutions et relais. En face, le LOSC présente ses trois milieux offensifs Hazard-Obraniak-PAF en soutien de Tulio, tandis que Mavuba et Cabaye se chargent d’alimenter l’ensemble, et n’a pas perdu de temps : 5ème minute, Tulio, 0-1. Le « match phare » est « lancé », des « espaces » et des « brèches » vont se créer, une « avalanche de buts » nous « régalera » bientôt…Gravelaine déballe amulettes lexicales et statuettes rhétoriques, persuadé qu’à ses incantations répondra une « pluie de buts. » Lucho, lecteur de Castaneda et Artaud, s’y connaît en peyotl et fusille Landreau sur une remise involontaire de Vandame : 10ème, 1-1. Hazard, Ben Arfa, Niang et Valbuena prennent le pouvoir, la partie s’emballe et d’aucun s’extasient sur la « beauté des matchs de coupe », football débarrassé de calcul et de tactique.

L’OM masque ses problèmes derrières l’agitation de ses « bannis. » Les boucles de Lucho limitent un Cheyrou atone, tandis que Bonnart a oublié qu’il était gaucher de naissance et arrière droit d’occasion. Fondamentalement joueurs de devoir, de club, ces deux-là accompagnés de Valbuena flambaient sous le « père » Gerets. Pour Deschamps, seuls comptent les professionnels, et certains marseillais transpirent la carence affective, à l’image de Mandanda, décisif jusqu’à la béquille dans son duel face à Obraniak (28ème.) A contrario, Diawara s’est trouvé une nouvelle victime en la personne de Hazard. Tel l’impuissant violant faute de mieux, le meilleur défenseur de France expie systématiquement sa frustration sur le meilleur technicien adverse. Ainsi, Hazard a pu goûter au « mode CR9 » du sénégalaid, sous l’œil bienveillant des thuriféraires de la puissance et des duels. Expulsé à la 56ème pour deux cartons jaunes, Cabaye prendra sa douche pendant que l’ex de Bordeaux découpe impunément du Hazard.

« Dans ce métier, il n’y en a pas beaucoup qui ont de la classe. » José Anigo

A la reprise, Cheyrou confirme ses errances du moment en enlaçant Andrade. Tel Luis Fernandez, Mandanda manque d’appui et le Jesus trans-roumain installe crucifix et chapelets en moins de temps qu’il n’en faut à un humanitaire occidental pour abandonner sa tante. Les satellites continuent leurs rotations autour de Lucho, le LOSC se repose sur Rami, Mavuba et Hazard, tandis qu’en compagnie d’Anigo, Daniel Lauclair s’encanaille : « Dès que le petit génie va sortir de sa lampe, ça va faire des dégâts. » Béria fait une « Valbuena défensive » sur Niang, la simulation n’offre pas le penalty et Deschamps buzze au docteur Maboul (53ème.) Lucho se fixe en avant-centre, Cheyrou en profite pour s’installer en meneur, Cissé feint de mimer une action, avant de passer en  « mode CR9 » sur l’inévité Hazard (60ème.) Mavuba aspire tous les ballons, PAF sort au profit d’un type coiffé comme une majorette, Abriel remplace Cissé, le LOSC subit les assauts marseillais et le commentaire s’adapte. Rami devient « le capitaine de derrière » car « il tient le barreau », l’OM « n’écarte pas assez », « manque de monde dans la surface », « insiste en écartant côté droit », « pousse fort…car faut tout donner, il reste 13-14 minutes », se demande si elle est rentrée avant de déplorer : « Tant qu’on n’aura pas de caméras dans les putes… »

La coqueluche est une infection respiratoire bactérienne de l’arbre respiratoire inférieur, d’évolution longue et hautement contagieuse. Selon Gravelaine, Madamnou Diang serait « la coqueluche du Vélodrome » et nul doute que les labos pharmaceutiques développent déjà une offre de vaccins. Toujours est-il que sur un service de la bactérie offensive phocéenne, Dwarfbuena donne l’avantage à l’OM avant d’étonner son monde en prouvant qu’il est plus grand qu’un poteau de corner (81ème.) Conscient d’entraîner des trous du cul, Deschamps craint qu’ils ne s’enflamment et sort Lucho au profit de M’Bow. Rien n’y fait et Andrade embrasse son « sauveur » suite à une frappe de Béria détournée par l’équerre (90ème.) Hazard est balancé, Tulio dérape, Niang oublie Ben Arfa et l’OM disputera son demi de croupe à Toulouse.

4 thoughts on “Marseille-Lille par Notre Footballologue

  1. « Conscient d’entraîner des trous du cul, Deschamps craint qu’ils ne s’enflamment  »

    c’est beau… merci !

  2. Excellent article, quelle prose.
    Pris au fil des lignes d’un fou rire nerveux, le dernier « Selon Gravelaine, Madamnou Diang serait « la coqueluche du Vélodrome » et nul doute que les labos pharmaceutiques développent déjà une offre de vaccins. » aura eu raison d’un gloussement fatal.

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