Marseille-Valenciennes par Notre Footballologue

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Notre Footballologue ne se laisse pas berner par l’ambiance festive…

« Shéhérazade » derrière Matoux, BMW (Black Magic Woman) derrière l’invité, Canal Football Clown illuminait une nouvelle fois son plateau des joyaux de la société post-coloniale française, bien loin du ressassé d’expo coloniale de Vincennes offert par la ferme de TF1. Conscient que l’identité européenne s’obtient par le baptême, Savidan rachète une église pour en faire un resto concert, et d’aucuns s’imaginent déjà enfourner un plat de moules-frites ou autre couscous dans la maison du Seigneur. Pendant ce temps, Deschamps écoute les doléances de ses freaks, tous excités à l’idée de « faire la fête sur le vieux port » (Niang) après avoir ramené la…coupe de la Ligue.

“That deaf, dumb and blind kid
Sure plays a mean pinball” Pinball Wizard, The Who, 1969.

Ces paroles du refrain de «Pinball Wizard » des Who doivent sonner aux oreilles de Deschamps lorsqu’il pénètre dans le vestiaire et tombe face aux Valbuena, Ben Arfa, Andrade ou encore Taïwo. Après 6 mois passés à leur inculquer quelques bases tactiques, le résultat est nul voire contre productif. Aussi, le technicien marseillais se voit-il contraint de transformer son attaque en flipper géant : en compagnie de Cissé, Cheyrou récupère et distribue tandis que Valbuena et Ben Arfa rebondissent sur Lucho, bumper axial, et Brandao, bumper nomade. En face, le « Barça du nord d’avant la bonne série du LOSC » se présente dans le même dispositif tactique que son adversaire (433) mais perd tous les duels et, très vite, ne semble pas en mesure de faire tilter l’OM.

En effet, VA ne parvient pas à régler « le problème de la permutation des milieux de terrain marseillais », dixit Dugarry pousse au crime dans sa doudoune inflammable. Les billes virevoltent au gré des rebonds, faisant exploser un milieu valenciennois peu habitué à ce genre d’incohérences tactiques. Impuissant, les hommes de Montanier balancent sur les crânes de Pujol ou Audel (20 et 25ème), tandis que Ben Khalfallah, homme orchestre de l’attaque valenciennoise, est privé de baguette. D’ordinaire joueurs, les latéraux ch’tis restent discrets, l’unique Mater débordant jusqu’au centre (27, 37, 38ème.) L’OM est imprévisible mais ne créé pas de décalages. Seul Cheyrou joue face au jeu tandis que le reste décroche petit train, relayant le porteur du ballon. Les marseillais s’approchent facilement des 30 mètres nordistes sans jamais déstabiliser leurs adversaires. En effet, si Deschamps s’est résigné au flipper offensif, il n’en exige pas moins une extrême rigueur défensive, limitant les montées des latéraux. Sur un train de sénateur, seules les percées axiales de Cissé et Cheyrou (28ème) présentent un réel danger et voir Brandao en position d’ailier gauche souligne l’absence de percussion dans les couloirs.

Contraint de monter pour effectuer une touche, Taïwo sert Cissé pour un centre lobé au second poteau. Ben Arfa récupère et… « inspiration d’un génie différent des autres dont le talent rend moins indulgent malgré le travail invisible qui le met à 200% au point que Aulas ait gardé 20% de la revente » pour Lucho au 6 mètres : 1-0, 32ème. Certes, l’influence de Taïwo semble toute relative, mais sa présence est pourtant essentielle. Ainsi, côté droit, Valbuena et Ben Arfa contre-attaquent, Cheyrou relaie le triporteur pour le « génie » qui renverse côté gauche à destination de Taïwo, centre, faute de Lucho sur Pancho au profit de Brancho dos au but aux 6 mètres, entrechats de tête de conserve, ronron spectral : 2-0, 42ème. « Notre bête du Nigéria » (Gerets) n’est jamais aussi efficace que dans l’improvisation, à l’image des autres freaks de l’équipe, et l’enthousiasme général, s’il ne masque pas l’amateurisme de l’ensemble, condamne Valenciennes pour ce soir.

« On essaie de jouer au football. » Hatem Ben Arfa, mi temps, Canal +

Face à un adversaire hors du coup dès la première minute, le flipper s’emballe et « tilt » à trois reprises en seconde mi temps. Cheyrou « récompensé » sur une frappe lointaine déviée par Bisevac (52ème, 3-0), Valbuena « récompensé » sur un plat du pied petit filet opposé (4-1, 77ème), Niang « récompensé » suite à un service de son cousin Diawara (90ème, 5-1.) Sur ces trois buts, les passeurs sont Cissé, Hilton et Diawara, et d’aucuns comprennent que Valenciennes n’y est pas tandis que l’OM renoue avec le hourra football période Gerets. Le but concédé à la 66ème sur un corner (tête de Sanchez) souligne le peu de rigueur dont fait preuve cette équipe enthousiasmante, et tandis que « Brandao commence à faire des Ben Arfa » (Dugarry), Taïwo envoie le tube de Patiance Dabany à Dassier (cliquez ici) De son côté, Deschamps, dont l’OM compte 2 points de retard sur l’équipe de l’an passé, fait le deuil de son ambitieux projet tactique fait de rigueur et de maîtrise : « Droit au but »…

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