Notre Footballologue analyse Uruguay-France

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Le vieux barbu a beau ne pas aimer les médias, il se lasse tout de même de Raymond

Baisse de croissance, recrudescence des violences conjugales, pic de natalité dans 9 mois…les cérémonies célébrant l’Empire ont débuté, avec pour originalité que le continent hôte permet le retour du refoulé colonial. L’Histoire occidentale exige technique, et l’homme noir y entre balle au pied…

Desmond Tutu en Steve Ballmer avait sorti R-Kelly des closets pour la liturgie footballistique tant attendue. La France, pays inventeur, affronte l’Uruguay, premier organisateur et vainqueur, l’heure pour Ray and the faces de déballer la marchandise.

433, 451… contre le Costa-Rica, « le sélectionneur national » (Larqué, âne à battre 2010) a transformé ses « récupérateurs » en « relayeurs », fait traîner Toulalan du côté de la charnière et enthousiasmé avec le 433. En définitive, il s’agit d’un ajustement du triangle central Toulalan-Malouda-Gourcuff copié sur Cissé-Cheyrou-Lucho. Comme pour l’OM, le problème de verticalité a été résolu par le remplacement d’un servomoteur par un joueur assurant la couverture tout en apportant un soutien offensif par ses déplacements verticaux. Punition ou pas, la sortie de Malouda correspond à ce diagnostic même si ce choix fait fi de la forme du joueur. Ainsi, le triangle français se compose-t-il de Toulalan à la récupération, Diaby sur le côté gauche chargé des courses dans l’axe et Gourcuff en soutien de Anelka. Au 2323 théorique succède un 2431 furieusement « 451 » à vous éviter de miser malgré la « côté à 2…plus d’infos, plus de stats sur TF1.fr. » (CJP)

–       Gourcuff et Govou sont mis au service de Anelka. En effet, Rain Man joue où bon lui semble tandis que Loko2000 et Khôlos Agaçant compensent, qui avant-centre, qui ailier droit (5ème, 6ème, 25ème.) Ainsi, le couloir droit s’offre à Sagna mais prive l’edf de véritable buteur au moment de conclure. Judicieux avec Govou, son numéro 10 et sa soixantaine de but en 10 ans de carrière en L1…mais puisque Anelka est 9 ½.

–       Abou Diaby verticalise raides et passes. L’isthme du trio Larqué-Wenger-CJP répond aux attentes tactiques et s’affirme comme incontournable. Seul joueur à éliminer au dribble lancé, son ouverture à la 30ème en direction de Govou ailier droit méritait mieux qu’un Anelka de passage qui plus est hors jeu. Son seul problème reste qu’il sort Malouda de l’équipe…

–       Supposée attaquer par les ailes, l’edf centre peu et déborde encore moins. Dépourvue d’ « impact players » capables de percuter – Ribéry, Anelka, Evra s’empalant systématiquement dans leur vis-à-vis et ne lâchant le ballon qu’une fois perdu (sauf Diaby) – l’edf doit s’en remettre à la vitesse de circulation de la balle pour déstabiliser l’adversaire. Autant dire que c’est mort…

–       …car l’arnaque tactique rajeunit l’équipe d’un mois, époque du 451 tant décrié. Ribéry-Gourcuff-Govou jouent sur la même ligne derrière Anelka et devant Diaby-Toulalan, le premier nommé se chargeant de faire lien tandis que les latérailiers occupent les couloirs. Si ces derniers ne passent pas, l’équipe est enfermée dans l’axe avec ses trois milieux offensifs plus Anelka et Diaby sur 50 mètres de largeur. Ajoutez 3 centraux et 2 demi défensifs uruguayens, le tout avec un meneur de jeu avant-centre et un avant-centre en mode « Where is Wally ? » : Ribéry n’a centré qu’une fois à la 6ème (vendange de Sydney), Sagna ne s’est signalé qu’un quart d’heure, le temps pour Forlan de le sédentariser. Un comble pour une formation « théoriquement » vouée à passer par les côtés. Si l’OM sert de modèle et Gourcuff s’apparente à Lucho, alors il faut comprendre que l’Argentin se déplace en cercles, que l’avant-centre reste dans l’axe, les latéraux ne montent pas autant, l’équipe joue plus bas et, surtout, ses coéquipiers lui font confiance. Bref, à Bordeaux ou à Marseille, le système est construit autour du 10, mais l’élite du football français méconnaît la L1.

En face, l’Uruguay a le bon goût d’obéir à la remarquable présentation de Radek. 352 essentiellement latéral, les Pereira s’accouplant avec Forlan ou Suarez tandis que Fernandez exerce un original poste de « sentinelle » derrière les attaquants, premier récupérateur devant la paire Pérez-Arevalo. Le positionnement des latéraux passe l’équipe de 5 défenseurs à 5 milieux en 10 mètres de course, les stoppeurs et les demi défensifs se partagent les ailiers et la paire Anelka-Gourcuff. A la 15ème, Forlan « plante une banderille » (AW) que Lloris détourne et le scénario se confirme : incapable de faire le jeu, l’Uruguay enlise l’adversaire dans l’axe pour mieux gicler sur les flancs où attendent ses attaquants stars. Wenger loue leur « extraordinaire sens du duel », leur « patience…incroyable » lorsqu’ils se désintéressent du jeu avant de « tout lâcher » dans des attaques directes.

Mi temps : « Dribbler dans l’axe, exactement ce qu’il ne faut pas faire. »

Wenger n’y connaît vraiment rien en 9 ½…

Dès la reprise, le duo Evra-Ribéry campe dans le couloir gauche, l’edf s’installe dans le camp adverse avec Anelka-Govou rejoints par Diaby dans les 6 mètres, Gourcuff au service et Sagna à droite « Alors que la côte de l’équipe de France est toujours de 2…TF1.fr » (CJP), Pereira ouvre de 60 mètres pour Forlan, poitrine-frappe dévissée dans la course, l’occasion d’apprécier Gallas en duel (51ème.) Sagna centre pour la tête de Anelka, Toulalan cadre une frappe de 40 mètres, Evra bénéficie de deux contres favorables et Larqué s’enflamme : « les Uruguayens ont perdu leur football. » Certes, « mais on n’en profite pas » (AW) et Toulalan compense difficilement les absences de Evra et Diaby tandis que Tabarez sort Fernandez pour Lodeiro. Dixit Casque d’or, le pensionnaire de l’AJAX entre dans les 20 dernières minutes pour déstabiliser la défense adverse. Pas vraiment un signe de perdition et pendant que l’arbitre récompense le placement  français d’un carton jaune à Toulalan, une « corner-touche » de Pereira trouve déviation auprès d’un Suarez enlacé par Gallas, Forlan en retrait pense crucifier Lloris mais rate la planche (72ème.)

Abreu remplace Suarez, Ribéry, Evra et autres brevetés des collèges snobent Gourcuff. Jugés coupables par le félon vert, Anelka, Gourcuff et bientôt Govou cèdent leur place à Henry, Malouda et Gignac. Meneur de jeu, Ribéry ne déborde jamais autant (à droite, 78ème ; à gauche, 83ème), Malouda tire « une balle de fusil » (Larqué), Sagna centre pour une tête « pas cadrée mais je peux vous dire qu’elle est dangereuse » (Larqué) de Henry tandis que Lodeiro reçoit son second carton jaune pour un tacle sur la « cheville fragile » (AW) de Sagna (82ème.) A 11 contre 10, avec Gignac en renfort, le centre aux 6 mètres de Ribéry ne trouve toujours pas preneur (83ème), et l’edf termine avec Malouda-Henry-Gignac dans les 6 mètres, Evra et Sagna sur les ailes, Ribéry aux 20 mètres et Diaby guère plus loin. Une pseudo main mollement réclamée par Henry, et il ne reste plus que Wenger pour saluer un sursaut de vitesse dans la circulation de balle à la…90ème.

Sur le dernier coup franc du match, Larqué tente d’écrire sa légende en anticipant le but même si l’incertitude demeure quant au héros. Entre Anaconda et Gros Kiki, ça ne peut se jouer qu’à l’odeur et Henry sent bien la tête de Abreu. Score final, 0-0, que vous soyez Uruguayens ou côté à 2, une impression de victoire ou de défaite, et le « sélectionneur national » qui souligne le rythme imposé par ses joueurs et « le niveau collectif (…) performant » de l’ensemble. « On pousse, on pousse…il faut que ça rentre. » A ce niveau d’analise, Rama Yade serait bien avisée d’envoyer Lena Costa…

7 thoughts on “Notre Footballologue analyse Uruguay-France

  1. Le vieux sage est un peu sénile, le triangle du milieu de terrain n’est pas originaire de Marseille mais de Lyon : petit indice, y a Toulalan dans les deux sommets des triangles inversé français et lyonnais. Désolé, mais faut quand même rendre à César ce qui est à César !

  2. Oui Torben, mais Lyon n’a pas non plus inventé le 4-3-3. À choisir, si on devait parler de triangle inversé, autant prendre celui du Barça (quand il joue avec Xavi-Touré-Iniesta), parce que lorsque celui de Lyon était chouette c’est Diarra qui jouait à la fameuse pointe. ;-)

    J’aime beaucoup cette analyse du footballologue, tellement criante de vérité.

  3. Y a pas de mal !
    Mais je parlais du football français, et il est assez marquant de voir que Raymond depuis qu’il est en place semble s’inspirer du jeu Lyonnais. Coïncidence ?
    Sinon, Lyon est passé au système de « sentinelle » avec Diarra après le départ d’Essien. Avant on avait un vrai 4-2-3-1 !
    Il est vrai que le milieu de l’équipe de France avec Diaby est passé en triangle non isocèle (oui la footballologie est empreinte de mathématiques) : Toulalan sentinelle, Diaby un peu plus haut en relayeur, plutôt positionné à gauche et Gourcuff encore un plus haut à droite, ce qui n’apparaît pas vraiment sur les deux premiers schémas présenté ici.

  4. Avis mitigé après ce match.

    C’est peut etre le match le plus abouti depuis deux ans (hormis les matchs amicaux) mais on n’a pas gagné.

    Encourageant faute de mieux.

    Diaby fait beaucoup de fautes je trouve…

  5. J´adore la phrase du footbalologue: Ribéry, Evra et autres brevetés des collèges snobent Gourcuff….so true! c´est clair qu´en equipe de france, il y en a pas beaucoup qui ont passé le bac….france pays des lumieres…sauf en football….pas d´intelligence tactique, donc evidemment pas d´efficacité.

    Effectivement Domenech s´inspire de Lyon, rien d´etonnant! Il en a pris meme beaucoup (trop!) de joueurs…confere Govou titulaire en EDF seulement grace a la generosité rosette de raymond… On a un jeu deplorable depuis que Ray est a la tete de l´EDF, et on n´a plus de sauveurs a chaque ligne qui mettait de la stabilité et de la confiance comme pouvaient l´être les Thuram, Make, Zidane… Bref l´EDF n´a aucune confiance en soi, aucun fond de jeu (RD et Bogho etant les seuls fautifs), et ZERO efficacité (Henry Govou Anelka Ribery c´est un total de 6 buts avec les bleus sur toute la saison 2009-2010…autant dire aussi famelique qu´un haitien apres un tremblement de terre)…Bref sauf miracle la France sortira difficilement de son groupe.

  6. L’erreur Govou était prévisible : la France ne possède que lui comme vrai ailier droit à ce niveau (attention j’ai bien dit ailier). Par contre, il a eu une saison compliquée et ne s’en ai pas remis (perte du brassard à l’OL et même du statut de titulaire en fin de saison). Il paye les efforts faits pou retrouver sa place à Lyon (qu’il n’a jamais retrouvée).
    Problème : Ribéry fait sa starlette et refuse de jouer à droite. Pourtant avec une attaque Malouda-Henry, Gignac, ou Cissé (mon coeur chavire… non je déconne, ce ne serait qu’un choix par défaut)-Ribéry les Bleus seraient plus performants à mon humble avis.

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