MàJ : Notre footballologue fait du scouting

Phnom Penis et Dien Bien Fufu livrent leur rapport sur l’OM et ManU.

OM

par Phnom Penis

S’il suffisait d’optimiser le système mis en place l’an passé, le recrutement estival a contraint Deschamps a redéfinir un nouveau projet de jeu pour un « OM, année 0 bis. »

Chantier ouvert au public

Deschamps avait mis six mois pour mettre en place le 433 champion. Une animation centrée autour de Lucho soutenu par Cissé en sentinelle et Kaboré en relayeur gauche tandis que Brandao à gauche pesait sur les défenses et remisait pour Niang, attaquant gauche reconverti buteur providentiel. Par le recrutement d’un latéral droit offensif (Azpi), l’OM s’offrait une nouvelle rampe capable de centrer pour Niang ou le renard des surfaces espéré, tandis que l’arrivée d’un milieu défensif (Diarra) renforçait les fondations. Las ! Le recrutement sur critères économiques s’est porté sur deux attaquants issus d’équipes défensives pour aucun milieu défensif. Depuis lors, le stratège marseillais cherche à concilier un projet conquérant et joueur avec les qualités de conservation de balle et l’activité de Gignac ou la recherche d’espace et de profondeur indispensables à Rémy…le tout sans Niang.

OM, année 0…bis

Entre blessures, méformes et difficultés d’adaptation, Deschamps compose plus qu’il ne bâtit. Toutefois, l’ossature demeure autour de Lucho en soutien des attaquants, alternant combinaisons à gauche et renversements de la droite, tandis que Valbuena (remplacé par Ayew face à Sochaux) tient le couloir droit en phase défensive avant de partir percuter les défenses adverses lors des attaques phocéennes. La petite boule chère à Corynne Charby s’est d’ailleurs imposée comme leader d’une équipe en mal d’animation offensive et sa blessure prive l’OM d’un élément tactique assurément original et potentiellement déterminant. En mal d’attaque, Deschamps a resserré sa défense avec l’arrivée de Fanni et sa préférence pour Heinze. Cependant, la lenteur de l’argentin l’oblige à jouer haut et ouvre un espace que doit combler M’bia ou, nouveauté, le milieu défensif gauche.

Les Onze Fioretti de Saint Didier des Champs

En effet, le match contre Sochaux a proposé une nouvelle variante avec la présence de deux milieux défensifs à plat (Kaboré-Cissé) en soutien de Lucho. Ainsi, l’OM repose sur un socle de 4 joueurs (2 DC + 2 MC) renforcé sur les flancs par Heinze et Fanni, conférant à l’ensemble une plus grande solidité. De plus, le placement haut de Heinze conjugué aux présences de Kaboré, Lucho, Gignac (attaquant gauche renouant avec son passé lorientais) voire Brandao a permis de travailler l’entente de ce qui se veut être le couloir fort de l’équipe. A droite, Cissé n’a tout juste qu’un BAF d’Animation et Fanni s’arrête à la médiane, résumant le couloir aux appels de Ayew et au transversales d’un Lucho de passage. Bref, si l’équipe a démontré une plus grande maîtrise (relatif après Arles-Avignon), l’ensemble reste fragile et la concentration du jeu dans le couloir gauche, si elle oblige Gignac ou Brandao, marque les limites d’une équipe encore bancale.  Suite à la blessure de Gignac, Deschamps pourrait verrouiller en titularisant Abriel côté droit ou choisir l’option Rémy. Dans l’axe (Brandao sur le côté gauche) ou à droite (ce qui remettrait en question l’animation « clarckienne » de Deschamps), titulariser Rémy n’offre cependant que peu d’intérêt dans un match fermé où le replacement défensif semble primordial. Reste qu’à gauche comme à droite ou dans l’axe, l’OM n’a toujours pas de buteur et que l’absence de Dédé la panse décapite l’animation.

A-E-I-O-…Ouïe ?

Le socle aperçu face à Sochaux relève peut-être de la réponse de Deschamps au dispositif de Ferguson. De plus, O’Shea côté droit n’offre pas les même garanties que Evra et concentrer les attaques sur son côté obligerait Nani à défendre et permettrait d’éviter Giggs et Rooney côté opposé. Reste que la paire Carrick-Fletcher est capable d’imposer le rythme et l’éventuelle présence de Scholes représenterait une menace constante sur jeu long. Si les marseillais ne peuvent qu’être performants sous peine de fessée, les prestations du milieu défensif gauche (Kaboré voire Ayew ou Cheyrou) et de Valbuena (ou Ayew) peuvent être décisives, le premier par sa relance et ses percées, le second par son statut d’électron libre capable de s’intercaler entre les défenseurs adverses. Ainsi, face à la densité dans la surface, décoller le latéral de son DC permettrait d’ouvrir un mince corridor « droit au but. »

ManU

Par Dien Bien Fufu

Les Reds Devils brandissent leur turgescence augmentée de pics gelés à la face de la Bonne Mère…côté « pile » : Ouïe ?

Usual United

En vieille gagneuse, Fergie protège l’essentiel quitte à dégarnir les flancs et son équipe repose sur un socle de quatre joueurs placé au centre du terrain (2 DC+ 2 MC) qui protège l’axe et dicte le tempo. Les latéraux montent rarement au-delà de la médiane et se collent à leur DC en phase défensive. Ainsi, 4 joueurs se trouvent constamment devant le but (parfois 5 avec le relayeur opposé) tandis que les couloirs sont défendus par l’attaquant, le milieu offensif et le relayeur concernés. Un pressing harcèlement (A+MO+MC) à partir de la médiane permet généralement la récupération suivie d’une saillie éclair « droit au but. » En effet, Rooney à gauche et Nani à droite jouent les « impact players » au profit d’un buteur (Berbatov) et du stratège gallois Ryan Giggs. Initialement milieu offensif gauche, Giggs n’est certes plus l’impact player d’autrefois mais compense par son savoir-faire. Ainsi, il excelle en appui pour Rooney voire Evra dans le couloir ou aux abords de la surface, s’efface pour mieux rôder à la conclusion lorsque « Ginger is on Fire » et, surtout, reste décisif par ses centres rentrant à l’angle de la surface. Symboles de l’obsession de Fergie pour l’essentiel, les centres ne s’effectuent pas au poteau de corner mais à l’angle de la surface pour des petites braises plongeant vers le second poteau. Bref, c’est tout serré prêt à percuter.

Alternative Unit

Face à Manchester City, Ferguson a présenté une version « Ginger Touch » du 442. Le vieil écossais dresse dès lors trône au centre de son socle pour y placer Scholes. L’héritier du « Scholes châtain » évolue tel Pirlo d’Italie 2006, enchaînant passes courtes ou longues avec la justesse des vielles gagneuses. Le buteur abandonne alors le front de l’attaque à « British Beefdog », à la plus grande douleur de la défense adverse. L’offensive repose sur les percussions de Nani et Rooney histoire de fatiguer l’adversaire puis de sortir Scholes et passer en 442 (rapide et adroit, Chicharito et, en fonction de l’adversaire, Berbatov.)

Trend

Maître du temps, Ferguson trace un sablier sur le terrain et dispose ses pions dans les cônes. Depuis janvier, la ligne défensive a été resserrée (les latéraux pacsés aux défenseurs centraux), Rooney est revenu, une variante Scholes a vaincu. La défaite face à Wolverhampton conjugue malchance ou déconcentration (les buts encaissés face à Wolverhampton et Manchester City) et compétences de Mick MacCarthy. En effet, face à un adversaire aussi percutant, le sélectionneur américain a proposé un 451 défensif avec socle de 5 joueurs (2MC + 1 sentinelle + 2 MC) cantonné dans les 35 mètres. De cette façon, la percussion mancunienne doit déclencher plus haut au risque de s’enferrer dans un jeu latéral stérile. Paralysés, les mancuniens ont encaissé par les côtés (corner et centre-tête aux 6 mètres), le pari écossais de densité face aux buts cédant sur corner et bon vieux centre-tête aux 6 mètres. Singeant parfois la paire Xavi-Iniesta, Fletcher et Carrick jouent depuis peu l’un derrière l’autre afin de donner plus de verticalité au jeu et Rooney ou Giggs se placent derrière Berbatov en 442, indices laissant à penser que Ferguson cherche une animation capable de percuter non plus de 40 mais des 25 mètres (cf tentative catastrophique de 442 losange du Sir.) Sur le banc, Smalling remplace dignement Ferdinand (grosse présence aérienne sur les coups de pied offensifs), Chicharito allie vitesse, agilité et sens du but et les jumeaux Rafael et Fabio, s’ils incarnent le chemin parcouru de Mengele à Puerto, n’en restent pas moins des clones de Marcelo plus disciplinés que leur cellule souche.

Depuis janvier, le stratège écossais a replié son équipe pour mieux passer l’hiver et gère à l’expérience les différentes compétition. Au Vélodrome, le 451 « Scholes » permettrait de s’assurer la maîtrise et de placer quelques saillies histoire de savourer un « Old Trafford » au feu de cheminée.