Superacad, ép. 5 : Les gnomes, la machine, l’ennemi.

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Il revient, et s’attaque à du gros.

Résumé de l’épisode précédent : sitôt accueilli au siège d’HorsJeu Média, notre héros n’a pas le temps de se reposer. Suite à des tweets malheureux suggérés par l’Editeur, une première mission d’animation des réseaux sociaux dérape et voit le HorsJeu Building menacé par une armée de trolls bien réels. Acculé, notre héros est en mauvaise posture…

J’étouffe. Enseveli sous une armada de gnomes se matérialisant sans discontinuer, dans une atmosphère saturée d’éclairs et de fumée, je me résous à voir ma brève existence arriver à son terme. D’où viens-je ? Pourquoi ces superpouvoirs ? Que me voulait l’Editeur et pourquoi m’a-t-il fait venir ? Pourquoi m’a-t-il tendu ce piège numérique ? Non seulement je vais mourir sans avoir découvert ne fût-ce qu’un infime fragment de réponse, mais de plus les dernières paroles que j’entendrai seront les inepties de ces trolls pro-henry, pro-aulas, pro-tapie, praud-pascal, praud-ctologue… et merde, ne voilà-t-il pas que des calembours merdiques me viennent à l’esprit… la dernière étape avant le grand tunnel blanc, je suppose.

 

La porte à laquelle j’étais adossé cède avec fracas, me dégueulant dans le secrétariat pêle-mêle avec des dizaines de gnomes. Hébété, je contemple la désolation qui frappe la salle, elle aussi touchée par la légion des gremlins : secrétaires en pleurs harcelées par ces nains aux couleurs des différents clubs, fumée omniprésente, arcs électriques à foison. Ici encore, de nouveaux monstres naissent à chaque seconde dans un « plong » retentissant. Certains s’agglutinent à la fenêtre et, impassibles, contemplent la ville… si nous ne trouvons pas la parade, ils pourraient bien sortir et c’en serait fini de Paris… de l’Europe ?

 

« T’arrêtes de te branler, un peu ? » On m’agrippe violemment par le col. C’est l’Editeur. Il se fraie un passage à coups d’extincteurs dans les gencives des nuisibles, avec une prédilection pour ceux arborant les couleurs d’Arsenal. « Louis, tu vas me retrouver le Prof. Toi, tu me suis ». Je me rue à sa suite dans un couloir plus dégagé, que nous parcourons au sprint. Il pousse une double porte et nous pénétrons dans une immense salle en coupole. Il me faut quelques instants pour m’accommoder de la douloureuse clarté blanche émanant du plafond. Un siège futuriste trône au centre de la salle, vide à l’exception de ce meuble. Seule faute de goût, ce plancher rosâtre dont je ne pense pas qu’il figurait aux premiers croquis d’Oscar Niemeyer. A y regarder plus attentivement, le motif n’est pas uniforme, un ensemble de stries d’un rose plus sombre semblent converger vers le centre. Ce ne sont pas des stries d’ailleurs, on dirait plutôt des … des plis, comme un… oh non.

« Non mais putain, c’est un anus, dessiné au sol ?

– Tout à fait Thierry, un anus. UN FION DE TROIS-CENT-QUATRE-VINGT METRES CARRES, grandiloque-t-il à la Al Pacino, tout en s’avançant vers le siège. Et tu vas t’installer là.

Je flaire une nouvelle entourloupe. Le siège, d’un métal brillant, est équipé de sangles d’apparence solide. Un casque, métallique lui aussi, pend au bout d’un fil. Une sorte de grand manche à balai est installé devant lui.

Qu’est-ce que c’est encore que cette connerie, risqué-je.

 

Le Cérébranle, très cher ! clame une voix derrière nous. C’est le « Professeur », en blouse blanche et tout sourire, qui vient d’entrer dans la salle accompagné du rédac’chef Louis Cifert. Le Cérébranle. Fleuron de la technologie, tout droit sorti de la division Horsjeu Innovation. Le pouvoir absolu sur le monde du football à portée de main. Un chef d’œuvre. Mon chef d’œuvre.

Le prof interrompt son monologue pour tirer de sa blouse une cannette de 8.6, qu’il s’envoie incontinent. Par je ne sais quel prodige, il sort de sa poche exiguë une seconde bière, que j’accepte volontiers. Cet homme marie l’amour du houblon et des capacités hors du commun… il faudra que je le cuisine, lui semble détenir les clés de mon histoire.

C’est pas le tout, mais on a des nains qui menacent de tout péter, je vous rappelle, intervient l’Editeur. Donc tu te fous ici, et on t’explique pendant que tu t’équipes.

– Le Cérébranle démultiplie les perceptions extra-sensorielles de son utilisateur, baragouine le Prof. En manipulant ce manche, il connecte son esprit à l’ensemble des amateurs de foot dans le monde, voire interagit avec eux.

– Ca fait beaucoup de monde, ça…

– Ah oui, mais tu peux te concentrer pour trouver plus précisément tes cibles

– Et c’est fatigant ? Douloureux ? Je vais encore risquer de me faire tuer ?

– Bof… ça va. Huit stagiaires sont morts pendant la mise au point, mais c’est parce qu’ils n’avaient pas tes capacités. Tu dois être l’une des seules personnes au monde à pouvoir faire fonctionner ce truc sans que son cerveau ne se liquéfie. Enfin, si mes calculs sont bons.

Bon, on se sort les doigts, là ? s’impatiente l’Editeur en bouclant mon casque et mes sangles, sans me laisser le temps de protester. Louis, au panneau de contrôle !

Le petit blond regagne le bord de la salle, où se trouve une console qu’il manipule brièvement. Un bourdonnement emplit le dôme, obligeant le Professeur à hausser sa voix pour continuer ses explications.

Ca y est, c’est en route. Maintenant, tu tiens fermement ce manche et tu te concentres. Pense à tous les trolls que tu as fait apparaître.

 

Des lignes blanches commencent à se dessiner en trois dimensions, et se mettent à constituer un réseau de plus en plus dense qui finit par emplir la pièce. A chaque nœud de connexion apparaît une silhouette différente, la plupart du temps celle d’un homme plutôt jeune, assis.

Les homoncules qui nous pourrissent la vie, là derrière, ce sont les avatars des internautes qui nous pètent les couilles à distance depuis des années. Par tes superpouvoirs, tu as amené la conversation en ligne à un tel niveau de tension qu’ils ont fini par se matérialiser directement au pied de ton ordi pour te péter la gueule.

– Je ne saisis pas l’intérêt, à part détruire vos locaux.

– Ta gueule, si tu parles tu perds de l’influx. En attirant tous ces avortons dans le bâtiment, tu les as rendus particulièrement vulnérables au Cérébranle. Et maintenant, c’est à toi d’enchaîner. Voilà, continue, regarde. Tous ces personnages qui se dessinent, ce sont tous ces casse-couilles connectés devant leurs claviers.

– Ces enculés qui défendent Wenger et Henry, lâche l’Editeur dans un rictus.

Le réseau de néfastes s’étend et se densifie. Le bourdonnement de l’appareil, la masse d’informations à traiter par mon cerveau transforme la séance en épreuve. Le Professeur m’abreuve de 8.6 à intervalles réguliers pour me faire tenir le coup.

Je fais quoi, là, maintenant qu’ils sont tous apparus ?

– On va se les faire, sourit l’Editeur. Mais attends encore, c’est pas eux, le principal.

 

Au sommet du réseau, une boule blanche se forme. Elle enfle, des excroissances y apparaissent et se résorbent, peinant à lui donner un aspect bien défini.

T’es là, mon enculé… approche. Viens faire risette, saloperie, murmure l’Editeur.

Putain. On va avoir la tête. J’y croyais pas, ajoute le Professeur pour lui-même.

La boule sommitale prend peu à peu l’apparence d’un visage massif, hideux, d’où émergent de hideuses tentacules se perdant dans les ramifications du réseau lumineux.

Encore quelques secondes et on se le fait, prévient l’Editeur. Menesis. Mon petit Superacad… je peux t’appeler Superacad ? Tu vas t’énerver comme tu sais le faire. Tu vas voir, ça ne va pas être trop dur. Tu vois tous les connards qui nous pourrissent le foot ? La vidéo, les diatribes anti-arbitrales, la négation de la culture et des valeurs, la starification à outrance, le mercantilisme putassier ?

 Ces mots savamment choisis me font en effet monter la rage. Mes mains se crispent sur le manche du Cérébranle tandis que mon corps enfle et vire au gris.

Menesis, c’est leur chef, poursuit l’Editeur. Notre ennemi juré. On ne sait pas bien qui il est ni où il se cache, mais on se doutait bien qu’on arriverait à le faire apparaître via les réseaux informatiques. Pour diffuser sa merde, il est bien obligé de rester connecté à ses enculés de sbires. C’est par là qu’on va l’avoir, on va remonter jusqu’à lui par ces petits cons. T’es prêt ?

– Et comment ! Je vais pas tenir longtemps d’ailleurs.

– Attends encore. Il faut que son image soit stable pour qu’on arrive à l’exploser. Concentre-toi encore, ne lâche pas tout tout de suite, il s’enfuirait.

 La haine conjuguée à l’effort de concentration me donnent un mal de crâne atroce.

Je veux me les faire, Eddy !

– Patience. Concentre-toi, tu n’es pas encore complètement connecté à lui !

– Heu… excusez-moi les gars, appelle Louis Cifert depuis le bord de la salle, mais ça commence à partir un peu en vrac, ici. De fait, le tableau de contrôle commence à fumer et à produire quelques étincelles caractéristiques : l’attaque des gnomes commence à toucher la salle. De l’extérieur, des coups commencent à être donnés contre les murs et les portes.

On attend, tranche l’Editeur.

Attends, Eddy, tente le Professeur, on va être en rupture, là.

– J’ai mal à la tête !

– Les gars, ca commence à péter ! crie Louis.

ON ATTEND.

– J’ai mal !

– Eddy, déconne pas !

 Des éclairs commencent à emplir le dôme, se juxtaposant au réseau dessiné par le Cérébranle.

 – Lâche tout, Superacad, putain !

– LACHE RIEN, TU ATTENDS MON SIGNAL !

– Putain, on va crever !

– Ca y est, les gars, je le vois bien ! Je vois Menesis ! hurlé-je.

NIQUE-LE !

– RHAAAAAARRRAAAARGHHHHHHHHHHH

 

Hurlant sans discontinuer, j’agite frénétiquement le manche du Cérébranle en m’efforçant de lui transmettre toute ma haine des parasites du web. Les silhouettes se mettent à disparaître une à une dans une multitude d’explosions pixellisées depuis la base du réseau vers son sommet. A l’extérieur de la salle, nous entendons des détonations se succéder.

Ca marche, s’extasie le Professeur en contemplant la décomposition du réseau. On va l’avoir !

Pas sûr… il est retors, l’enculé. Continue, mon gars, c’est bien, encourage l’Editeur.

On a effacé la moitié de ces connards, ça continue à monter.

– Merde, regarde, il nous a repérés. Il s’en va ce fils de chancre ! Merde, non !

De fait, la créature virtuelle surplombant le réseau semble progressivement ôter ses tentacules des nœuds de connexions où elles étaient plongées.

Il nous échappe, l’enculé ! Active, Superacad ! Enerve-toi, exècre-le encore plus ! Je sais pas, moi, dis-toi qu’il se sert du foot pour faire de la publicité pour des lave-linge !

– L’enfoiré. Dis-moi qu’il est déguisé en poney dans ses pubs, ça va m’aider à le détester, suggéré-je.

– En licorne ! Il est déguisé en licorne.

– RHHHHA, JE LE HAIS. JE VAIS ME LE FAIRE.

– Deux-tiers du réseau effacés, il ne reste que le sommet, indique le Professeur. Trois-quarts maintenant, on va le toucher. Au sommet de la coupole, le Cérébranle ne laisse plus visibles que quelques rescapés surmontés de Menesis, dont l’apparence se déforme de manière anarchique, comme s’il cherchait à s’échapper. Seul un de ses tentacules ne s’est pas encore extirpé du réseau.

On le chope, on le chope, on le chope, ON LE CHOPE, trépigne l’Editeur.

Le feu d’artifice de pixels achève d’emporter les derniers internautes révélés par le Cérébranle… et s’interrompt au ras de Menesis. Sa silhouette blanche flotte un instant au-dessus de la pièce, et finit par s’estomper puis s’évanouir. Pendant de longues secondes, seul le bourdonnement de la machine meuble la pièce, désormais vide à l’exception de nous trois. C’est la petite voix dépitée de Louis Cifert qui rompt le silence.

– Il nous a bloqués.

 

Ni le Rédac’chef, ni le Professeur, ni moi n’osons regarder l’Editeur, craignant de le voir rejouer la scène du bunker dans La Chute. Pourtant, il semble très vite surmonter sa déception.

Bon. Au moins on aura eu quelques centaines de trous du cul, à défaut de leur chef.

– Qu’est-ce qui leur est arrivé, d’ailleurs ?

– Normalement, explique le Professeur, à chaque silhouette virtuelle que tu dégommais, les connexions mentales du Cérébranle faisaient en sorte que tu flingues à la fois l’internaute réel et son avatar trollesque. Il ne doit pas rester grand-chose d’eux à l’extérieur de la salle, d’ailleurs.

Poussant les portes du dôme, nous voyons le couloir envahi par une épaisse fumée bleue, seul vestige de l’invasion des nains. S’ils n’ont pas eu le temps de se répandre en ville, ils ont en revanche semé la désolation dans le bâtiment. Cloisons éventrées, fenêtres cassées, portes démantibulées, réseau électrique ravagé, dessinent un champ de bataille, d’où émergent les pleurs des employés. Un tel tableau me pousse à interpeller le patron :

– T’es certain que ça valait le coup, de saccager ton entreprise juste pour avoir une petite chance de choper ton ennemi ?

– Toute destruction est créatrice, comme le disait Karl Marx – ou François Bayrou, je sais plus. Et puis, on est quand même à l’aube d’un jour nouveau, maintenant que tu es là.

– Oui, au fait, comment tu m’as appelé tout à l’heure ?

– Je t’ai appelé l’homme qui pourfend l’injustice par le séant, je t’ai appelé l’homme qui purifiera le sport-roi, je t’ai nommé le surhomme d’où émergera enfin l’Alterfoot, je t’ai nommé : Superacad.

– Super. Et c’est quoi, déjà, l’Alterfoot ?  »

 

***

«  Ca va Taillandier ? La famille, les amours, bien ? Tranquille ?

– J’avance, commissaire, si c’est ce que vous voulez savoir.

– Voyez-vous cela. Tout va bien alors, puisque Madame avance. Et Madame sera ravie de savoir que, pendant que Mâdâme avance, la jeunesse de France vient de perdre 10562 internautes, victimes simultanées de ténesme fulgurant. Vous savez ce que c’est, Taillandier, le ténesme ?

– Non.

– Vous regarderez. Sachez juste que la douleur anale est tellement vive qu’ils sont encore cloués à leur fauteuil, inaptes à tout mouvement. Leur seul point commun connu ? Ils aiment le football et ils étaient sur Twitter au moment du drame. On dirait qu’ils ont été victimes de piratage informatique, sauf qu’à la place de leur PC, les Anonymous auraient hacké leur rectum. Vous avez ça, dans votre catalogue de pratiques surnaturelles ?

Bigre. Non, je… je ne savais pas que les envoûteurs étaient passés au 2.0. Je vais me renseigner. Par contre, je regarderai ça dans un deuxième temps, là j’ai rendez-vous à l’Institut médico-légal avec les types qui ont sorti ce taré de l’eau. On en saura déjà plus sur la manière dont il est arrivé chez nous.

– Faites. Mais dépêchez-vous. Et je le disais sur le ton de la plaisanterie la première fois, mais j’insiste vraiment : faites gaffe à votre cul. »

 

***

L’Editeur a-t-il remporté une victoire ou une défaite contre Menesis ? Ou un match nul, à la rigueur ? Mais pourquoi se haïssent-ils ? Et qui est Menesis ? Et que vient faire Superacad dans l’histoire ? Aura-t-on un nouvel épisode avant le mois prochain ? Vous le saurez en retrouvant le prochain épisode de Superacad contre Menesis.

 

© Gervais Martel Inc.

 

Rappel des épisodes précédents : prologue (l’infirmier)ép. 1 (le pub et la vidéo)ép. 2 (les flics et les clowns)ép. 3 (le lieutenant Taillandier et le chien)ép. 4 (Horsjeu Média, l’Editeur, les gnomes numériques).

27 thoughts on “Superacad, ép. 5 : Les gnomes, la machine, l’ennemi.

  1. Tenir un manche? Je pense que ButtMan le plus grand détective du monde de l’anal à une fist.

  2. Je viens de découvrir le ténesme. Purée j’avais pas lu les épisodes précédents. Qu’est ce que j’étais jeune et con à l’époque. Bravo.

      1. Le ténesme oui et non. C’est très profond, très intérieur, pas specta(cul)aire du tout. Superacad’ sûrement mais je m’en voudrais de gâcher la force des mots par le poids des grumeaux (j’ai pas trouvé d’autre rime). Par contre Roazh Takouer (1967-2003) m’avais suggéré avec un flingue sur la tempe – il était bourré – de lancer les AnalVengers. On peut lancer une série parallèle. C’est pas comme si c’était pas déjà le bordel chez Gertais Marvel.

  3. Et vous croyiez vraiment pouvoir vous taper le gros avec ses bras qui tombent comme ça ? Bande d’amateur. Putain de supporter d’Arsenal

    1. Nous allions préparer une réponse argumentée sur le fait que l’auteur occupe son temps en priorité à sa famille et son emploi (à son corps défendant concernant ce dernier, mais nécessité de gagner sa vie fait loi), et puis finalement nous nous sommes dit qu’il valait mieux tout simplement vous inviter à aller vous faire foutre.

      PS : nous avons vérifié par les adresses IP que ce Stéphane-ci n’était pas l’éditeur. Pas cons.

      1. Pas con, pas con… l’Editeur est Stéphane, mais jamais on n’a dit que Stéphane est l’Editeur pour autant…

  4. Encore quelques épisodes et on va pouvoir en faire un livre.
    Préfacé par Praud ou Denis Bi ?

    1. « L’homme qui pourfendait l’injustice par le séant » ça va s’appeler. On murmure que Tarantino, las de ne faire que dans l’explosion de crânes, serait chaud patate.

  5. Je lis l’histoire de superacad à mon bébé tous les soirs pour qu’il s’endorme serin, sachant qu’un superhéro veille sur les mécréants du foot et les sodomises en punition

  6. Avec SuperNani et MiniMessi ça aurait du panache. ou zZL, le zizi de Lukke Zeapher.

    Mais je fais mieux de me taire.

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