Versailles – Nancy (0 – 0) : La Chardon à Cran Académie re-re-re-re-re-re-revient
Les vieilles re-recettes
Si on calcule bien, il y a le bon nombre de “re” dans le titre eu égard au nombre des années passées à se branler la nouille autour d’un délire pseudo littéraire et d’une vie gâchée à raison d’environ deux heures passées par semaine à insulter une onzaine de couillons rarement fichus de réaliser ce pour quoi ils sont grassement rémunérés. Mais ceci tout bien pesé, on n’est pas sûr qu’on accepterait si facilement de se pointer en short au boulot par moins dix au beau milieu de la Forêt de Haye un matin de janvier, même pour de grosses sommes d’argent. Car tout juge-pute au verbe haut qu’on soit, on fait partie de cette majorité de la population qui préfère se faire mal en maugréant sur des résultats pénibles et des gueules de bois évitables qu’en se râpant les pruneaux sur un synthétique qui pue le pneu mort le dimanche à l’aube.
Sans déconner, vous avez déjà essayé de jouer au foot ? Non seulement on ne touche jamais la balle, mais en plus quand elle parvient enfin dans nos pieds, un grand type baveux probablement de droite se jette sur vous pour vous la voler et, avec la chance que vous avez, il va sûrement aller courir en lui donnant la trajectoire voulue pour pousser l’humiliation jusqu’à marquer. Ses jambes légères aux mollets fuselés, vous ne pouvez que les fantasmer avec vos arpions en ciment donc chaque foutu orteil n’est plus qu’une unique phalange de douleur. Et dans le cas où vous essayez de vous en tirer avec une passe désespérée vers un éventuel coéquipier pas beaucoup plus dégourdi que vous, le ballon devient subitement aussi pesant qu’un planétoïde peuplé de monstres de cinéma obèses d’avoir bouffé trop d’Américains. La possession est perdue, de toute façon ; c’est un peu comme si Bruno Le Maire était l’arbitre de la rencontre ou que vous aviez confié le tricotage de vos chaussettes à la grand-mère d’un banquier : il y a un trou au fond, et il n’a pas la bonne forme pour laisser passer votre pied carré.
Le match
Peu à l’aise dans le domaine de la rédaction de courriers d’insultes à l’encontre du président de la République ou d’articles drôlatiques sur le football, nos onze clampins tâchent tout de même de montrer pourquoi eux aiment bien se frigorifier les glaouïs sur des plaines herbeuses en confrontant Versailles.
Hélas, non contents de ne justifier que partiellement leurs salaires (au moins ont-ils l’élégance de ne pas lancer de numéro vert Alerte Football Gris de Toul), nos chardons confortent notre jugement bileux en n’étant pas foutus d’oblitérer un adversaire pourtant bien timoré autrement qu’en faisant valser osselets et métatarse, confirmant par là-même l’adage selon lequel ma grand-mère avec un seul col du fémur frapperait mieux le ballon que ces glandus (pensée pour toi, ma petite mamie, moi aussi les Vosges m’appellent).
Les notes
Sourzac 3/5
Ayant passé ses vacances à soulager des dauphins de leurs pulsions sexuelles à la main, il a rechaussé les gants (non s’en s’être lavé les doigts) avec l’agilité et le sens aiguë du spectacle des braves animaux aquatiques, sans leur comportement de dégénéré prédateur. Au moins on espère pouvoir compter sur ça.
Saint-Ruf 3/5
Le retour du barbu des hauts des Abymes (en fait il est de Rouen) ne s’est pas fait sans un parfum de fête, un petit verre de rhum puis un autre mais dites moi, il est déjà cette heure-là, dites moi, dites moi, il faut que j’appelle madame… oh ça attendra demain matin.
Thiare 3/5
On n’a même pas encore parlé de football cette saison qu’il faut déjà commencer à regarder la forme des pieds d’un nouvel échantillon, son crâne pour les têtes, ses couilles pour les duels. Plutôt que nous donner du boulot, vous ne voulez pas prendre exemple sur vos camarade et arborer un patronyme rigolo ?
Julloux 3/5
Jullou, lui, il a compris, il nous paraît tout de suite plus sympathique, on a envie de lui payer un riflard juste à entendre son blaze. Il nous décevra sûrement sauf s’il nous fait la blague de la pute et du concombre (surtout s’il la mime).
Experience 3/5
Lui aussi c’est marrant de l’appeler par son nom de famille, ça nous rappelle les parties de jeu de rôle ou les cours à la fac quand on nous disait “KANT N’EST PAS UN EMPIRISTE” le matin et qu’on nous servait du “Chez Kant, il n’y a que de l’expérience” l’après-midi, puis que le secrétaire nous assénait au moment de refuser notre inscription pour la septième fois consécutive : “vous savez pour moi les trois Critiques, c’est plus clair que votre dossier”.
Carlier 3/5
Bon trêve de plaisanteries, lui a montré qu’il savait manier le ballon par le passé, ce qui nous a surtout amenés à constater qu’on pouvait toujours essayer de compter sur un soliste pour obtenir des résultats, mais que c’était plus facile avec un collectif.
Sidibé 3/5
C’était un milieu ou peut-être un avant, on ne sait plus très bien. C’est pas qu’on n’en ait rien à foutre, mais après avoir manqué le premier match, on a mis un temps à se rendre compte, en regardant le résumé, que ceux qui jouaient en blanc c’était pas nous.
Camara 3/5
Les postes n’étant pas encore exactement bien définis en cette rentrée scolaire, on n’attend pas de lui qu’il assure complètement dans ce qu’on lui a demandé de faire. Vous ne demanderiez pas à un gestionnaire de faire les emplois du temps des élèves ou à un prof de physique-chimie de programmer des séances de course d’orientation, si ? Mais non, voyons.
Touré 3/5
Les gens qui courent sur la pointe des pieds nous ont toujours parus suspects, un peu comme ces éditorialistes qui prennent toujours le taxi pour sonder la chair de l’homme de la rue et en tirer de grandes vérités générales, le plus souvent racistes. Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça vu que lui ne court pas vraiment.
Bouabdelli 3/5
Assoiffé de buts devant l’éternel, il a débloqué son compteur il y a peu et en veut encore, il est insatiable, intarissable, inclassable.
Dabasse 3/5
Mazette, un nouveau buteur sans but à l’ASNL ? C’est comme un mec de droite pour remplacer un mec de droite quand le pays vote à gauche, dites moi : jamais réjouissant mais pas beaucoup plus étonnant.
Marcel Picon
Merci pour ce re(x5 ou x6)-retour et comme il y a déjà quelques temps que je n’ai plus le courage ni la résilience de m’infliger des matches du chardon, merci pour tes académies qui sentent le vrai et qui transpirent l’authenticité de la remontée de kebab upgradé au fuseau après une énième fin de soirée chez Moncef.
On t’a lu, on te lit et on te lira.
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