Pour Wenger, Liverpool prouve qu’il n’est pas facile de rester dans le Big Four. De son côté, Arsenal prouve qu’il n’est pas suffisant d’y rester. Duels de « has-beens » renvoyés au foot pré-Bosman.

 

Le « jeu des gunners »

Fabregas retourne au paradis, le board en Terre Promise et Wenger revêt la couronne d’aubépine. Contre un peu plus de 30 pièces d’or, Nasri achève le martyr et l’Emirates gronde. Remonter la balle en une touche, s’arrêter à 35 mètres, relancer péniblement le mouvement par des attaques placées, échouer… le tout dans un maillot bafoué par la présence de l’Iscariote. Le Roi est nu et derrière le voile l’héritier du « jeu des gunners » se nomme Frimpong : 1ère minute, tampon sur Agger ; 8ème, carton jaune ; 70ème, rouge pour un second avertissement. D’avoir rêvé Arsenal en Catalogne, Wenger n’en dort plus et son équipe de gisants agonise. Peut-être serait-il temps de respecter ce club et dépoussiérer le WM de Chapman avec Song en Roberts, une rivière d’anglais autour et une pincée d’exotisme pour le goût… ?

 

« You’ll never walk alone »

Les victoires sous forme de saccages du club d’Attila Houiller et Gengis Benitez nécessitaient tout le savoir-faire d’un jardinier anglais. Aussi, Kenny Dalglish s’attaque aux racines pour revigorer une végétation promise au trépas. Bloc bas, compact, léger pressing pour déporter l’adversaire sur les côtés et l’enfermer dans des prises à trois, jeu long (Carragher-Adam), centres (Downing) sur la tête de l’attaquant (Carroll), direction du jeu old school (Adam), recrutement local à forte dominante nationale. Méfiant face à la bête blessé, Dalglish propose un 4231 bas qui procède par petites incursions dans le camp adverse (montées de Henderson et Adam) afin d’observer les réactions du mourant. Caroll tient la balle, obtient des coups francs et place sa tête, Downing centre, Adam organise le jeu de l’arrière, joue long tandis que Henderson s’agite sous l’attaquant et Kuyt déserte son côté pour le soutenir aux avants postes. A priori, l’adversaire ne présente aucun danger.

 

Principe de précaution

Adam tire du milieu de terrain sur l’engagement et le projet semble clair : comme le public de l’Emirates, Liverpool est venu pour admirer le « jeu des gunners. » Désiré par le jardinier et supposé organiser le jeu, Adam produit toutefois plus de déchets qu’il n’en recycle, en témoigne ce coup franc ubuesque à la 21ème ou cette passe mal assurée pour Caroll (53ème) que l’avant-centre parvient toutefois à remiser pour Kelly qui trouve le poteau. Tendant vers l’axe, Kuyt ouvre son couloir à Kelly et oblige Carragher à le couvrir (62ème). Ainsi, Arsenal adapte ses offensives aux permutations du Néerlandais avec Downing et pénètre facilement jusqu’aux 25 mètres adverses où… stop, 3 joueurs, une touche arrière, deux touches latérales, aucune combinaison verticale. A la 67ème, l’arbitre encourage la reconversion de Arshavine en judoka, Van Persie pense en profiter mais Reina veille.

 

Petits meurtres dans un jardin anglais

70ème, les canonniers perdent leur boulet et Dalglish ajoute ses plantes tropicales. Raul Meireles et Suarez entrent pour Kuyt et Carroll, Henderson passe à droite et Arsenal ne peut même plus profiter des brèches causées par Kuyt (72ème, Walcott stoppé à 35 mètres). 73ème, 74ème, Suarez enchaîne et les gunners craquent sur un dégagement de Miquel renvoyé dans ses filets par Ramsey (77ème.) Une main sur la ligne, le reste hors-jeu, Suarez inscrit le second but sur une passe de Meireles (0-2, 90ème). Dalglish construit un joli pré carré, à Wenger de démontrer ses talents de paysagiste pour continuer d’en être.

4 thoughts on “Notre Footballologue analyse Arsenal-Liverpool (0-2)

  1. Dommage pour Arsenal mais avec le match de l’Undinese, une contrainte existait dans le choix des hommes.

    Liverpool n’est pas non plus une équipe foudroyante. Avant le rouge, le score était nul.

    Circonstances atténuantes, je demande la relaxe.

  2. Merci, j’suis quasiment d’accord sur tout. Il y aurait pas mal à dire sur le jeu de Ramsey côté Gunners, mais peut être vaut-il mieux attendre de le juger dans un contexte Song-Wilshere-Ramsey…

  3. Le replis identitaire du LFC ne date pas de ce match évidemment.
    Avec les années de transition qui se sont succédées les unes après les autres, il ne reste plus à Liverpool qu’à ressortir les vieilles marmites dans lesquelles il a connu ses heures de gloire, comme un symbole stéphanois.

    On note quand même un changement tactique de Liverpool pour ce match, laissant son habituel 4-4-2 pour un 4-3-2-1 plus défensif qu’à l’accoutumé, obligeant les Reds à se passer de Luis suarez, certainement leur meilleur joueur.

    L’exclusion (méritée) de Frimpong, le joueur ayant le plus de champs à Arsenal, est évidemment le tournant du match. Les entrées en jeu de Suarez et Mereiles ont suffit pour faire pencher la balance, mais cela prouve que les Reds ont un banc cette année. Enfin pour l’instant.

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