Arsenal – Chelsea (1-4) : La Gunners Academy juge ses joueurs
Accusés, levez-vous

Madame le président, Mesdames et Messieurs les jurés,
Nous sommes ici pour juger quatorze personnes et leur commanditaire. Monsieur Noël, le greffier, vous a lu l’acte d’accusation et l’ordonnance de renvoi qui les amène devant vous, en vue d’être jugés pour ce sabordage complet. Pour les deux d’entre vous qui cuvaient leur pitance alcoolisée, je me permets toutefois de procéder à un rappel succinct des faits.

Les quatorze prévenus sont accusés d’avoir souillé le maillot du Arsenal Football Club, en balançant la première finale de Coupe d’Europe disputée par le club en treize ans. Circonstance aggravante que vous ne manquerez pas de relever, cette défaite a eu lieu contre un rival historique, et ce après avoir cédé une place qualificative en Ligue des Champions au même rival.
Ces ignobles personnages ont en outre eu la double indécence à la fois de laisser croire à leurs supporters que le coup était jouable en première période et d’oublier de revenir disputer la deuxième. Après huit minutes, le prévenu Ainsley Maitland-Niles réussit à adresser un centre, dévié par la défense adverse, ce qui permet au prévenu Pierre-Emerick Aubameyang d’hériter du ballon en bonne position. Et de tirer à deux mètres des cages. N’oubliez pas ce point au moment du verdict, Mesdames et Messieurs les jurés.
Vingt minutes plus tard, le prévenu Granit Xhaka tente bien d’obtenir une réduction de peine, mais sa lourde du droit passe juste au-dessus de la cage du gardien qui n’aime pas être remplacé. Toutefois, les accusés commencent immédiatement à se laisser piétiner en offrant à Emerson un face-à-face avec le futur salarié de son club. Lequel en sort vainqueur, tant le latéral semble limité techniquement. Dans la foulée, c’est au tour de l’ancien prévenu Olivier Giroud de faire briller le prévenu Petr Cech. A la fin du premier acte, aucune des deux équipes ne semble avoir pris l’ascendant et tous les espoirs sont permis pour la suite.
C’est donc là que réside le crime des quinze. Oubliez Ponzi, oubliez Madoff, oubliez Gilles Favard, l’équipe d’Arsenal s’est rendue coupable d’une escroquerie dont des milliers de personnes ont été victimes : croire que leur équipe pouvait remporter une Coupe d’Europe. Les tours précédents, le Second Half FC, tout était réuni pour nous berner. La chute n’en fut que plus rude.
Deux minutes. Il a fallu deux minutes pour qu’Arsenal s’écroule. Eden Hazard, qui n’a sans doute pas été identifié comme un danger du côte de Chelsea, peut dès la quarante-septième minute se permettre une percée plein axe au milieu d’un tas d’humains moins réactifs que les patients de Niels Högel. Le Belge a ensuite tout le loisir de servir Giroud et il faut une intervention in extremis de Koscielny pour empêcher le traître d’ouvrir le score.
Sur l’action suivante, c’est au tour d’Emerson de bénéficier de l’apathie généralisée de la défense des Gunners, qui lui permet de centrer tranquillement pour la tête de Giroud. On peut comprendre les prévenus, Olivier, on ne connaît pas, personne ne l’a jamais vu jouer et c’est donc une énorme surprise de le voir placer une tête hors de portée de Cech (0-1, 49e).
A ce moment-là, Mesdames et Messieurs les jurés, comment croyez-vous qu’Arsenal réagit ? Que les joueurs se réunissent pour se dire « on a pris un but, rien de grave, on a quarante minutes pour revenir » ? Que nenni ! Ils tendent à la fois la joue, l’autre joue et leur rectum. Chelsea ne tente même pas d’enfoncer le clou et se contente de procéder par contres, la défense des Gunners les laissant tranquillement approcher à chaque fois. C’est ainsi que Hazard peut tranquillement centrer pour Pedro (0-2, 60e), et que peu après Giroud se retrouve seul dans la surface. Fauché comme il se doit par Maitland-Niles, le Français offre ainsi un pénalty à son équipe. Hazard se charge évidemment de transformer la sentence, Cech ayant laissé à Stamford Bridge son manuel « Arrêter les pénalties pour les nuls » (0-3, 65e).
Face à la débâcle qui s’annonce, Unai Emery tente bien de lancer Guendouzi et Iwobi pour amener un peu de sang neuf au milieu. Et dans un premier temps, cela fonctionne, car le Nigérian réduit rapidement le score, en expédiant, vous me pardonnerez le langage Madame le Président, c’est pour illustrer, une grosse lourdasse au ras du poteau de Kepa (1-3, 69e).
Ce maigre espoir va-t-il inciter les joueurs à se surpasser et à tout donner dans les dernières minutes ? Pensez donc ! A peine trois minutes plus tard, Aubameyang perd le ballon à l’entrée de la surface adverse. Personne ne jugeant bon de redescendre, Hazard et Giroud ont tout le loisir pour combiner, ce qui permet au Belge de lever le rideau sur la rencontre (1-4, 72e).
Certes, la défense m’objectera que les prévenus bénéficient de circonstances atténuantes : le match s’est déroulé dans un lointain pays inaccessible pour nos supporters, dans lequel l’un des nôtres n’a pas pu se rendre du seul fait de sa nationalité et notre meilleur joueur de la saison était forfait et l’opérateur VAR est parti en pause café au moment d’un contact litigieux entre Lacazette et Kepa. Toutefois, Mesdames et Messieurs les jurés, vous ferez fi de ces arguments, qui auraient dû au contraire sur-motiver les prévenus et les inciter à se battre comme jamais, plutôt que d’abandonner à la première contrariété. Ces joueurs ont permis à Chelsea de remporter un trophée dont ils n’avaient rien à cirer et cela mérite votre sévérité la plus totale.
LES RÉQUISITIONS :
(Note du greffe : les prévenus risquant chacun cinq ans ferme, la note sur cinq correspond au nombre d’années d’emprisonnement ferme requis par le Procureur et ne constitue pas une évaluation de leur performance, chose étrangère au tribunal de céans).
Cech (3/5) : Cet homme a l’expérience de finales européennes, ce match était le dernier de sa carrière et pourtant, rien de tout cela n’était palpable. Est-ce que Leno aurait pu aller chercher certains des buts de Chelsea ? Nous ne le saurons jamais, mais je pense que oui.
Sokratis (3/5) : L’un des seuls à avoir tenté de se battre, mais son placement aléatoire a souvent mis en danger le collectif.
Koscielny (2/5) : Lui aussi semblait parti pour réaliser une belle performance, mais il a préféré se mettre au diapasons de ses coéquipiers plutôt que de tenter de les secouer. Une triste fin pour ce joueur qui méritait selon les spécialistes de soulever ce trophée.
Monreal (2/5) : Dans la lignée de ses collègues de la défense centrale. Il semble sacrément usé et à ce niveau, cela ne pardonne pas. Remplacé par Guendouzi (Sursis/5), qui a bien tenté de réveiller ses coéquipiers, sans grand succès.
Maitland-Niles (1 an ferme, 1 avec sursis / 5) : L’un des joueurs les plus actifs en première mi-temps, il a tente de déborder, de centrer et a plusieurs fois mis au supplice Emerson. Avant de servir de paillasson à Hazard lors du deuxième acte.
Kolasinac (4/5) : Si son titre de séjour n’était pas valable, je vous aurais même demandé son expulsion. Ce joueur ne défend pas, est lent et ne sait pas centrer. Que vous faut-il de plus ?
Torreira (4/5) : L’histoire nous dira si cette horrible fin de saison relève de la défaillance physique ou si ses bonnes performances des premiers mois tenaient du feu de paille. En attendant, l’Uruguayen était encore à la rue et a laissé Maitland-Niles à l’abandon jusqu’à sa sortie. Remplacé par Iwobi (relaxe/5), simplement le meilleur joueur sur le terrain à partir de sa rentrée. Et qui s’est même payé le luxe de faire taire les sinistres individus qui répandaient de fausses rumeurs sur sa qualité de frappe (greffier, merci d’effacer toutes les académies où j’en faisais mention).
Xhaka (3/5) : Comme souvent, quand sa défense est à la rue, Granit n’est pas d’une grande utilité. Ce n’est certes pas son jeu, mais on attend d’un joueur qui postule pour le port du brassard de remotiver ses troupes dans une telle situation. Ce qu’il n’a pas fait.
Özil (5/5) : Votre tribunal ne sait que trop bien combien de fois je l’ai incité à la clémence concernant ce joueur. Sauf qu’il a une nouvelle fois récidivé. Je ne sais plus quoi espérer pour lui, à part le voir partir pour renflouer les caisses du club et qu’il puisse s’épanouir dans un autre championnat. Une fois sa peine purgée, bien entendu. Remplacé par Willock (relaxe/5), qui avait pour sa part compris qu’il disputait une finale de Coupe d’Europe et a mis tout l’allant nécessaire. Non seulement, vous passerez sur son gros raté, à un moment où l’équipe était déjà condamnée, mais en plus vous le laisserez rejoindre l’équipe première l’an prochain, car il mérite d’y figurer plus souvent.
Aubameyang (4/5) : Comme pour son coéquipier allemand, vous sanctionnerez durement ce récidiviste. Quand bien même la configuration du match ne lui convenait pas, ses ratés ont été lourds de conséquence.
Lacazette (deux ans ferme, un avec sursis /5) : Il a cru obtenir un pénalty en première mi-temps, mais c’est à peu près la seule chose de positive à retenir de sa performance.
Et enfin, en ce qui concerne le commanditaire, Unai Emery, vous le condamnerez à trois ans ferme, car au final, nous serons une nouvelle fois absents de la Ligue des Champions l’an prochain, après y avoir cru pendant des mois. Nous prenons note qu’il n’est pas facile de succéder à Arsène Wenger, que ses débuts étaient prometteurs, et qu’il n’est pas passé si loin, en n’échouant qu’à un point de la troisième place en championnat et en terminant finaliste de C3. Mais à ce compte-là, je pourrais rétorquer que j’avais préparé sa demande de grâce, mais que les restrictions budgétaires font que je n’ai pas d’encre pour l’imprimer.
À TITRE SUBSIDIAIRE :
- J’invite également votre tribunal à adresser une convocation à Olivier Giroud, lequel a toujours été défendu en ces lieux mais s’est rendu coupable d’outrages répétés à peine le coup de sifflet final donné.
- A l’inverse, d’anciens joueurs (y compris Oxlade-Chamberlain) ont adressé leur soutien au club. Mention spéciale pour l’échange entre Wilshere et Cazorla, qui a même fait couler une petite larme au bourreau pendant qu’il préparait la potence.
- Je pense que nous pourrions également adresser une sanction à Eurosport, pour cette photo de Torreira.

- Soyons beaux joueurs et félicitons nos voisins pour leur titre. Mais nous attendons toujours leur communiqué concernant les difficultés rencontrées par les supporters des deux équipes pour se rendre à Bakou, ainsi que pour Mkhitaryan.
- COMMENT ÇA, TU N’AS TOUJOURS PAS CLIQUÉ SUR LES DEUX BOUTONS CI-DESSOUS ? MAIS T’ATTENDS QUOI ?
- Enfin, un petit bravo aux collègues liverpuldiens pour avoir empêché nos autres voisins de soulever la C1. Cela aurait été de trop.
Sur ce, bises sur vous et à… un de ces jours.
Johny Kreuz
pour une fois que Mustafi pouvait avoir la moyenne … Pas de bol