Bayern-Arsenal (0-2), die Bayerne Akademie livre ses notes

Un coup de gueule dans la nuit :

Jeudi (ou Vendredi plutôt). 4h23. Je viens de rentrer d’une soirée bien arrosée. A l’occasion de mon voyage en Noctilien (les banlieusards parisiens me comprendront) je me suis mis à repenser à ce match. Je rentre chez moi, j’allume la télé, met TF1, pensant tomber sur les essais du Grand prix de Melbourne. Puis, dur retour à la réalité, je me rappelle que la F1 est passée sur Canal. Tristesse. Je zappe alors sur D8 un petit « Voyage au bout de la nuit ». Cette nuit, c’est Carmen et treize autres nouvelles de Prosper Mérimée. Mais je suis plus intéressé par la jolie demoiselle qui me fait la lecture. Probablement à moi seul d’ailleurs, ou à une dizaine d’autres insomniaques. Je me dis que je lui mettrais bien un petit coup. Un crochet intérieur frappe du gauche, en hommage à Robben. Enfin bon, je me suis trouvé un programme télé, j’entame mon akademie. Je réfléchis. Je me demande ce qu’il y a retenir de ce match. Pas grand-chose au fond. Le Bayern était quasiment qualifié. Les joueurs n’ont même pas joué, sûrs d’être qualifiés. Même les joueurs d’Arsenal n’y ont pas cru. Malgré l’ouverture du score par Giroud dès la 3^ème minute, les Gunners ne sont pas dangereux. Ils ne touchent que peu le ballon. Et s’approchent encore moins de la surface. Ils semblent même résignés. Les occasions pour le Bayern se multiplient, Robben parcourant l’équivalent d’un Paris-Tourcoing balle au pied. Mais rien ne vient. Et les joueurs s’en foutent. Et c’est là que je me suis rendu compte du problème. Les joueurs s’en foutaient. Vous savez dans les matchs couperets, comme un huitième de finale retour devrait l’être, on sent à chaque occasion manquée que les joueurs sont entre la vie et la mort. Dans les yeux de l’attaquant qui rate son duel et qui se cache la tête dans le maillot pour ne pas affronter le regard de ses coéquipiers ou du public. Dans les yeux du milieu dont la frappe finit en tribune, et qui se retourne implorant le pardon du collectif, conscient de la faute qu’il a commise. De la rareté d’une possibilité de but à un tel niveau. Mais rien de tout ça. Mercredi soir, le Bayern a insulté le football. Mais loin de moi l’idée de glorifier Arsenal, qui n’a rien fait d’exceptionnel. Ils n’ont en aucun cas dominé. Ils ont même montrés de grosses faiblesses individuelles (erreurs de passes, pertes de balles, …) et collectives. Mais le Bayern a manqué de respect à tout le monde. Arsenal, le football, son public, sa propre histoire. Les Bavarois ont tirés 23 fois au but, mais ils auraient pu tirer de 200 fois que le résultat aurait été le même. Les joueurs ne jouaient pas un match de Ligue des Champions. Les types ont tirés une 15 de fois en tribunes, mais tu ne voyais rien dans leurs yeux. Cette équipe, pourtant magnifique, du Bayern se repose sur ses acquis. On l’avait déjà vu à Hoffenheim et contre Düsseldorf, une équipe tellement forte qu’elle n’avait pas besoin de jouer. Et c’est sans doute vrai. Le Bayern pourrait remporter la Bundesliga sans jouer. Mais merde quoi. Putain, on joue au football. Un putain de jeu. Un jeu qui a pris une importance exceptionnelle certes, mais un jeu toujours. Après le match, Uli Hoeness a déclaré que « Ces trois dernières semaines, nous avons joué comme des merdes. Que ce soit contre Hoffenheim et Düsseldorf en Bundesliga ou Arsenal, nous n’avons pas bien joué. L’équipe doit se remettre les esprits en place ». Et il a tellement raison. Le Bayern est dans le Top 3 européen. Allez Top 4 avec Barcelone, le Real et la Juve. A ce niveau, là tu ne peux pas faire preuve de la suffisance qu’a montré le Bayern. Je ne me fais aucun souci pour l’avenir dans la compétition du Bayern, ils seront là et joueront à fond le prochain tour. Mais on ne peut se satisfaire, à partir du moment où on prétend aimer le football et le Bayern, de ce qu’on a vu mardi soir. Une mascarade. Un match que les joueurs ont truqués eux-mêmes. Le Bayern n’était pas à côté de la plaque. La preuve, la lucidité de Neuer sur le deuxième but qui se couche sur le ballon et lutte pour empêcher les Londoniens de ramener la balle dans le rond central rapidement. Ou le jeu en bord de touche en toute fin de match pour gagner du temps. Ils n’ont tout simplement pas joué. Ils couraient dans le vide, comme pour faire semblant. Comme un boxeur qui fait semblant de mettre quelques coups avant de se coucher. Un exemple criant, Mandzukic. Souvent sur un débordement de Müller ou de Robben, Mandzukic était en retard, la faute à un dézonage anelkaesque. Mais là où la plupart aurait couru comme Philippidès de Marathon jusqu’à Athènes, lui non. Il se contentait de trottiner, comme s’il s’économisait pour un match prochain. Et cette suffisance du Bayern s’est traduite par un manque de simplicité, d’instinct. Donc pour conclure, et aller me coucher, je dirais qu’il n’y a rien de grave en soit dans ce match. L’avenir du Bayern dans la compétition n’est pas remis en cause, ils sont toujours favoris, et cette défaite (la première en 2013) sonne comme un simple avertissement. Arsenal n’a que rarement mis en danger le Bayern (5 tirs 3 cadrés) et les deux buts ont un caractère anecdotique (une glissade d’Alaba et une tête étrange). Mais pourtant quelque chose m’a fait mal. Et j’espère vous avoir fait comprendre quoi. Sur ce je vais me coucher. J’écrirais les notes et résumerais les buts demain matin avant d’envoyer mon akademie. Amour.

Les équipes :

Compo assez classique. Schweinsteiger, Boateng et Ribéry sont absents (suspension pour les deux premiers et blessure pour Ribéry). Du coup Robben se retrouve à gauche, même si on se doute qu’il va beaucoup visiter l’aile droite.

Les buts :

3^ème : Cazorla lance Ramsey du rond central sur le côté gauche. Le Gallois passe à Rosicky à 20 mètres du but de Neuer. C’est le moment que choisit Alaba pour effectuer un test de la pelouse avec son cul. Rosicky peut alors tranquillement la passer à Walcott seul sur le côté droit du but qui centre en force pour Giroud, seul dans la surface, envoie une minasse dans les filets.

83^ème : Corner d’Arsenal. Martinez bat Koscielny et saute plus haut. Le problème ? La balle arrive à mi-hauteur. Alors Koscielny place une tête comme il peut, et elle vient tromper Neuer qui se touchait tranquillement.

Les notes :

Neuer 2/5 : Il a eu très peu de travail, mais les deux fois où il a été sollicité il n’a pas répondu présent. Pas décidé à sortir sur Walcott, et gros caca sur la tête (très étrange à sa décharge) de Koscielny. Neuer traverse une passe difficile, déjà à Dusseldorf il n’était pas exempt de tout reproche sur les deux buts.

Lahm 4/5 : Il a surnagé dans l’apathie du Bayern. Le seul qui semblait (avec Kroos) avoir envie de marquer. A joué ailier la moitié du match. Toutefois son absence sur le premier but provoque un surnombre qui permet à Walcott d’être seul.

Van Buyten 3/5 : Complètement à la ramasse sur le premier but, il laisse Giroud tranquille alors que c’était le seul Gunner dans la surface (hors Walcott). Il s’est bien rattrapé sur le reste du match par plusieurs récupérations et interceptions utiles.

Dante 3/5 : Un match moyen pour Dante. Lui d’habitude si habile dans son jeu de passes, il n’a pas été d’une grande utilité aujourd’hui. Rien d’autre à dire.

Alaba 2/5: Si on ne doutait pas du talent d’Alaba, on pouvait se poser des questions sur son âge et ses capacités à très haut niveau. Le match aller nous avait mis en confiance, il avait bien participé à la très bonne performance de son équipe. Mais ce soir, Alaba était tout autre, il était craintif, jouait sur le reculoir. A force de reculer il s’est pris les pieds dans le tapis sur le but de Giroud.

Le duo Martinez-Gustavo 3/5: Pas grand-chose à dire sur eux. A part qu’on a vu la classe d’écart entre ces deux-là et Schweinsteiger. Ils n’ont ni son influence, ni sa présence physique. Martinez précieux dans le domaine aérien et dans les interceptions, mais trop imprécis dans son jeu de passes. 74% de réussite pour un milieu c’est très loin du niveau d’un huitième de finale de C1. Gustavo intéressant, mais quelques absences préjudiciables.

Müller 4/5 : Après une période de doute, Thomas Müller est revenu en forme pour la Ligue des champions. Gestes de classes, débordement et percées balle au pied. Un bon match, mais trop d’imprécisions dans la finition. Comme toute son équipe de branleurs.

Kroos 4/5 : Sans doute l’homme du match (pour changer de Lahm). Il a souvent joué très bas pour annuler le surnombre au milieu d’Arsenal. Performant offensivement et défensivement. Un taulier en l’absence de Schweinsteiger. Remplacé à la 81^ème par Tymoshchuk qui lui pour le coup a vraiment joué milieu défensif.

Robben 1/5 : Qu’est-ce qu’on va faire de toi Arjen ? Hein ? Tu veux aller t’amuser en Turquie ? Te faire une pige chez les Arabes ? Parce que là t’y vas tout droit. Moi qui prenais plaisir à te voir jouer depuis un mois. Toi qui profitais de la baisse de forme de Müller pour afficher toute ta classe. Pourquoi tu m’as fait ça, putain ? Pourquoi t’as tout fait à l’envers ? Pourquoi t’as tiré quand il fallait passer ? Oui tout le monde connait ton crochet intérieur enroulée pied gauche, mais si ça marche, fais le putain. Au moins de temps en temps. Joue simple Arjen. Joue.

Mandzukic 2/5 : Un match de Mario difficile à analyser. Il n’a pas joué attaquant, mais milieu de terrain. Remplacant Kroos qui était descendu encore plus bas. Du coup sur les attaques du Bayern, plus personne devant. Tristesse. Période dans le dur pour Mandzukic. Remplacé par Gomez à la 73^ème, qui n’a pas servi à grand-chose. Absent.

Bon malgré mon coup de gueule, on peut retenir quelques petites choses positives. Déjà la capacité du Bayern à jouer sous la pression. Après le deuxième but, bon nombre d’équipes auraient craqué le slip et encaisser un troisième. Mais là non, conservation intelligente du ballon. Puis le Bayern n’a pas été vraiment mauvais, ils ont dominés mais je vous ai déjà expliqué les raisons de ma colère. Il ne faut pas oublier aussi que Ribéry et Schweinsteiger étaient absents.

Bon on retrouve le Bayern Samedi pour un match qui s’annonce difficile contre Leverkusen en championnat. Lahm, Ribéry, Mandzukic et Müller sont annoncés absents. Une occasion pour Robben de se rattraper sans doute, et pour Mario Gomez de revenir en pleine lumière.

Der Rekordmeister