Clermont-OM (1-2), La Canebière académie n’a presque pas tremblé

6

Sign o’ the slipo-times.

Evitons les fautes de goût.

Aïoli les sapiens,

Après ce nul obtenu à Paris en bétonnant plus que Gaudin au lendemain d’une soirée daube avec Martin Bouygues, c’est un autre match particulier qui attend Rudi Garcia et ses hommes. Pour cette coupe de la ligue, compétition si bâtarde que ses dirigeants ont préféré amputer les matchs de leur prolongation afin d’abréger les souffrances des joueurs et du public, nous nous voyons opposer un adversaire du fond de ligue 2, handicapé qui plus est par l’absence d’une demi-douzaine de joueurs blessés ou suspendus. Nous abordons donc ce 1/16e de finale dans la position de Cécile Duflot à une primaire : si on gagne, il n’y a pas de quoi s’en glorifier, si on perd, on est bons pour un giga-foutage de gueule par le reste du pays. Mais l’on ne peut que gagner, n’est-ce pas.

L’équipe

Le 433 est de rigueur, avec plusieurs permutations des ailiers Sarr et Thauvin pendant le match. Une paire inédite Lopez-Machach prend place devant Diarra, tandis que Rolando et Doria forment la charnière. Petite surprise, Bedimo est préservé et remplacé par Rekik au poste de latéral gauche. Cette rencontre voit également le retour à Clermont de Romain Alessandrini, l’enfant des Chartreux étant aussi un enfant du pays.

 

Le match

Après les attaques précipitées du Parc des Princes, consistant à balancer une passe au hasard à chaque occasion, rare, où nous disposions du ballon, les joueurs semblent avoir reçu comme nette consigne de prendre leur temps. Les préparations olympiennes sont d’une patience extrême, avant soit une combinaison dans les 30 mètres soit une ouverture longue et soudaine. Le fait que les Clermontois jouent non seulement repliés, mais aussi et surtout totalement amorphes au pressing, nous aide d’autant mieux à répéter nos gammes.

La domination olympienne est totale, et les occasions plus ou moins nettes s’accumulent ; parmi les meilleures, on retiendra un tir à angle fermé de Machach sur la barre (11e), ainsi qu’un raté monstrueux de Gomis sur un centre parfait de Rekik – mais nous n’aurons pas tout perdu dans l’affaire, c’est la seule fois du match où il nous est donné l’opportunité d’adresser un compliment à Karim (22e).

Clermont accélère brusquement en fin de première période : accoutumés à aligner tranquillement leurs passes, nos joueurs sont surpris et laissent les Auvergnats approcher notre surface pendant 5 minutes, sans grande conséquence. C’est sur ces entrefaites que nos joueurs offensifs jogabonitent une dernière fois la défense adverse : passe appuyée de Lopez sur Thauvin à droite, Florian se replace sur son bon pied en fixant trois défenseurs au passage et centre sans perdre de temps ; à la réception, Gomis remise intelligemment de la tête pour Machach, qui arrive lancé dans la surface et adresse une jolie volée que le gardien ne parvient pas à détourner (0-1, 45e).

A la reprise, Clermont se décide enfin à mettre un peu plus d’intensité dans ses actions. Pas de quoi cependant faire dédicacer les slips olympiens à la firme Michelin, malgré quelques erreurs de relances de notre part. Soudain s’élève du milieu de terrain une anodine transversale. La courbe majestueuse du ballon fend le ciel volcanique ; contemplant la trajectoire aérienne, métaphore de la vanité humaine de s’arracher à la condition terrestre, Karim Rekik pense au temps où la chaîne des Puys crachait soufre et flammes sur la terre des dinosaures ; oui, nous sommes bien peu de chose, se dit Karim quand le ballon retombe derrière lui. Pendant ce temps, Matheus Doria, l’étoile de Botafogo, est allé goûter aux spécialités locales. Depuis qu’il est arrivé à Marseille, on ne cesse de lui rebattre les oreilles avec un certain José Aligot. Enfin, Matheus va savoir, une curiosité qui justifie bien de s’absenter en plein match pour filer au resto du coin. Forcément, Doria accuse un léger retard pour aller couvrir les rêveries de Karim, mais baste, c’était peut-être sa seule occasion de visiter l’Auvergne alors il en profite. Fabien Centonze, lui, ne se rend pas compte. Le ciel volcanique, la chaîne des puys, l’aligot, le bouclier arverne, toutes ces conneries il les a découvertes dès cet été. Et puis il vient d’Evian, Fabien, autant dire que les montagnes, rondes ou pointues, il commence à en avoir plein le cul. Du coup, Fabien, il préfère se concentrer sur un truc : faire des appels de balle et marquer. Il laisse donc Rekik à ses rêveries, Doria à sa digestion, et profite des dix mètres de liberté généreusement octroyés par ces deux mastres pour prendre tout le temps d’ajuster Pelé (1-1, 52e).

S’ensuit un quart d’heure de bouillie contrastant salement avec le jeu propre et posé de la première mi-temps. Dans ce marasme, Thauvin se fend d’un dernier geste avant de sortir, et quel geste ! D’une précision et d’une justesse rares ce soir, y compris dans un jeu long assez inhabituel, Florian récidive avec une ouverture du milieu de terrain répondant parfaitement à l’appel de Gomis. Le contrôle de Bafé est excellent, la frappe plus douteuse, mais cela suffit à tromper de nouveau Caillard (1-2, 68e).

L’OM enfin rassuré ? Ce serait mal nous connaître. Au contraire, le slipo-time survient encore plus précocement que d’habitude. 73e : nous laissons les Clermontois jouer, jusqu’à trouver Pereira Lage seul dans la surface, obligeant Pelé à un bel arrêt. 74e : Ajorque pivote autour de Rolando comme une strip-teaseuse autour d’un homme d’affaires : le Portugais se rattrape de justesse. Corners et coups-francs se succèdent contre nous : nous nous en sortons sans sérénité, mais sans dégât non plus. Seule satisfaction dans cette fin de match crispante : Maxime Lopez assume pleinement la responsabilité de la relance, et d’une belle manière s’il vous plaît.

A la 88e, Rudi Garcia sort Gomis pour passer à une défense à cinq. Rapatrié au centre à l’arrivée de Bedimo, Rekik n’en est pas plus rassurant pour autant : après avoir forcé Pelé à aller au carton pour sauver une passe suicidaire, Karim est victime d’une nouvelle attaque de trypanosomiase dans une réédition de l’égalisation angevine il y a quelques semaines. Tétanisés, les Olympiens laissent Clermont s’approcher de la surface ; endormi, Karim laisse partir Jobello au but. Seule nouveauté, le tir du Clermontois à la 95e est trop croisé pour arracher l’égalisation, transformant en coaching gagnant ce même choix qui valait à Franck Passi l’empalement en place publique il n’y a pas 15 jours. Question de chance ? Question de classe, Messieurs.

 

Les joueurs

Pelé (4/5) : Ses équipiers l’ont mis à la limite du bore-out en première mi-temps, et du burn-out en seconde.

Rolando (3-/5) : Pas d’erreur directement préjudiciable mais de temps à autre une faute, une mauvaise passe ou un duel perdu qui maintiennent la tension slipale au-dessus du raisonnable. Bon, il faut dire que quand ce n’est pas Cavani en face, c’est plus difficile.

Doria (2+/5) : A peu près comme le précédent, si ce n’est qu’il a davantage participé au jeu et qu’il avait les conneries de Rekik à couvrir. Ce dont il s’est d’ailleurs acquitté à merveille, sauf une fois : la pire.

Sakai (2+/5) : Une première mi-temps où Hiroki fut bon voire presque séduisant, n’ayons pas peur des mots. A croire que les Auvergnats avaient lu tant de quolibets à son propos qu’ils n’ont pas jugé utile de défendre sur lui. Malheureusement, il a suffi d’un quart d’heure en seconde période pour que ces bonnes dispositions s’évaporent à force de viols défensifs et de coups-francs concédés, blessure à la clé.

Fanni (65e, 2+/5) : Concentré sur les tâches défensives, il a lui aussi eu bien du mal à maîtriser Jobello.

Rekik (1/5) : Dans tout changement d’organigramme, il y a de la casse sociale. L’avantage avec Karim, c’est que la charrette, il la traîne déjà lui-même.

Diarra (2+/5) : En bon capitaine, mon capitaine, le de-nouveau capitaine olympien s’est attaché à stimuler la concentration de ses camarades par quelques pertes de balles bien senties.

Lopez (4+/5) : Courageux, juste, constant, talentueux. Ajoutons l’exploit que l’on croyait impossible du point de vue des capacités humaines : jouer en parfaite entente avec Florian Thauvin. Histoire de ne pas crier trop tôt au génie, insistons sur le fait que les Auvergnats l’aient laissé jouer plutôt confortablement.

Par exemple, Maxime a subi cette faute à la 93e. Maintenant qu’il est repéré, il devrait s’attendre en Ligue 1 à en affronter cinq de ce style dès le premier quart d’heure.

Machach (4-/5) : Plus irrégulier que Lopez avec encore quelques ballons perdus bêtement, mais quand même auteur d’une magnifique première mi-temps avec un beau but à la clé.

Thauvin (4+/5) : On n’est pas loin d’enfin le tenir, ce #%£$* de match-référence. Plus qu’à le reproduire en championnat et on sera bons.

Alessandrini (70e) : En phase de reprise, il n’est pas encore au sommet de ses qualités que ce soit en termes de football ou en termes de tête à claques.

Sarr (2/5) : A droite, à gauche, devant, où qu’il aille le jeu l’a fui comme une attaché de presse fuit Denis Baupin : il a tout juste réussi à mettre une main aux fesses le pied sur le ballon de temps à autre.

Gomis (4/5) : Buteur et passeur décisif, avec en prime un gros travail défensif en fin de match (peut-être trop gros d’ailleurs, il a fini cramé en nous privant d’un point d’appui). C’était digne d’un capitaine en tout cas. Ou d’un vice-capitaine. Oh, et puis merde, je sais plus.

Bedimo (88e) : C’était donc son tour de jouer le rôle du slipo-sub.

 

L’invité zoologique : Wesley Jobulot.

Mollusque transplanté hors de sa Méditerranée natale, le bulot est bien obligé de sortir de sa coquille pour rappeler qu’il existe. La plupart du temps, l’animal reste quelque peu insignifiant. Il était donc bien l’invité approprié pour commenter avec moi le match contre ces incongrus en pays d’ovalie.
Les autres : On s’en fout ? On s’en fout. D’ailleurs, à en juger par l’intermittence de leur activité sur le terrain, ils devaient s’en foutre aussi.
La suite : Le 1/8e se jouera à Sochaux le 13 ou le 14 décembre, à quelques degrés près l’ambiance devrait être la même que dans le cœur de Jacques-Henri Eyraud.
Les images : Pour nous mortifier d’avoir ironisé sur l’intelligence de jeu de Machach et Thauvin.
L’anecdote : Figurez-vous Arsène que votre serviteur a noté Wesley Jobello. Une fois. L’académie n’était d’ailleurs même pas parue chez horsjeu.net, l’e-mail au rédac’chef s’étant égaré. A y repenser, on n’a pas dû souvent tomber aussi bas depuis cette défaite.
Les aventures managériales de Jacques-Henri : cette semaine, Jacques-Henri a recadré un Basile Boli un peu trop optimiste, toujours avec chaleur et empathie.
Les aventures managériales de Jacques-Henri (bis) : cette semaine également, Jacques-Henri a pris le temps de rendre un vibrant hommage à Gunter Jacob.
La nouvelle : Car oui, qui dit départ de Gunter Jacob dit officialisation du nouveau directeur sportif. C’est donc Andoni Zubizarreta qui a débarqué à la Commanderie, dans le cadre d’une conférence de presse avec prises de parole millimétrées, éléments de langage maîtrisés, avec même une présentation Power Point et tout et tout. Par rapport aux années clope-copinage-jemenfoutisme de Vincent Labrune, nous venons de changer l’époque. Plus qu’à espérer que le football prenne le même chemin que la communication.
La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Thibault L. remporte le concours zoologique.

Résumé de l’actualité olympienne de ces dix derniers jours.

 

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “Clermont-OM (1-2), La Canebière académie n’a presque pas tremblé

  1. C’est un sabre laser qui nous tombe du ciel ?
    Double minute managériale aujourd’hui, que du bon.

  2. Bizarre le commentaire de la vidéo nous explique le but auvergnat « ne doit rien à personne »

  3.  » l’enfant des Chartreux étant aussi un enfant du pays. »
    Non non on vous le laisse..
    Bon petit match en tout as qui ma permis de remettre les pieds au monpied (non même pas u jeu de mots) sans y être forcé une arme sur la tempe.

    1. L’enfant des Chartreux devenu celui de la Timone…Espérons pour lui que ce soit enfin son année, s’il arrivait à retrouver le niveau qu’il avait avant sa grosse blessure au Stade Rhéné ça pourrait nous faire beaucoup de bien. On a de nouveau le droit de rêver depuis une dizaine de jours, ne nous interdisons rien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.