Fiorentina-Inter (4-1) : L’Internazionale Académie livre ses notes.
Best of vs worst of
« Vous qui entrez, abandonnez toute espérance », rarement une prophétie ne se sera montrée aussi percutante, lorsque Dante a écrit La Divine Comédie au début du 14ème siècle, il ne se doutait pas que près de 7 siècles plus tard, Stramaccioni et ses hommes allaient de nouveau être plongés dans les entrailles de l’Enfer, mais sans guide cette fois-ci, le bel Andrea se montrant incapable de rassurer et de mener ses troupes à travers les sentiers sinueux et dangereux du Stadio Artemio Franchi.
La semaine dernière, Snake avait évoqué les quelques signes de redressement perçus face au Chievo mais il avait insisté sur le fait que c’était encore bancal, qu’il fallait y aller crescendo afin d’éviter les sorties de route qui propulseraient l’Inter de nouveau au fin fond des abîmes. Le déplacement à Florence fleurait bon le traquenard, tant il représentait l’affrontement entre deux équipes dont les deux courbes se croisent au pire (ou meilleur, selon qu’on est Florentin ou Intériste) moment de la saison : Là où la Fiorentina retrouvait un second souffle et que ses automatismes se fluidifiaient de plus en plus, l’Inter continuait sa lente mais sure descente aux Enfers enchaînant blessures, méformes, contre-performances et tactiques aléatoires.
Le résultat fut éclatant : La meilleure Fiorentina de la saison a croisé la pire Inter de l’année.
Snake avait rarement ressenti une telle frustration devant un match de l’Inter. Vous savez, ce genre de sentiment que vous aurez beau y croire, espérer, pester, hurler, troller, rien n’y fait, votre équipe est plus faible que l’adversaire et à un moment ou à un autre, ça va se payer au tableau d’affichage. Et soyons honnêtes, sans un excellent Handanovic, l’Inter serait reparti avec un score encore plus humiliant, tant la première mi-temps a vu les hommes de Montella balader les Intéristes dans les grandes largeurs avec un festival d’occasions. Si Wagner avait été un contemporain du Snake, il aurait abandonné l’idée de composer La Chevauchée des Walkyries, il aurait préféré donner naissance à un Opéra qui se serait appelé « La danse du Lys ».
C’est simple, 80% du temps, l’Inter défendait. Et lorsque Snake parle de défendre, il veut dire se dégager en catastrophe face à une énième incursion Viola, c’était flux et reflux au niveau des occasions et le score ne reflète absolument pas la domination totale des hommes de l’Aeroplanino, et selon votre humble serviteur, au delà des hommes présents sur le terrain qui se montrés d’une inénarrable médiocrité, cette défaite est à mettre au crédit de Stramaccioni.
Pourquoi avoir mis en place un plan de jeu aussi offensif, alors que la Fiorentina constitue l’anti-Inter par excellence ? Une équipe rapide, joueuse, qui presse superbement et intelligemment avec des joueurs qui savent gérer leurs efforts pour ne pas finir sur les rotules au bout de soixante minutes ? Face à une Viola qui s’articule en 3-5-2, avec deux hommes de couloir qui attaquent continuellement, comment peut-on être inconscients à ce point et aligner seulement trois milieux de terrain, dont deux avec des aptitudes défensives limitées ? Pourquoi avoir exigé des défenseurs un marquage individuel quand on connait les incessantes permutations des joueurs de La Viola et leurs sempiternels dédoublements, créant des boulevards sur nos côtés que ne se sont jamais gêner d’exploiter les Gigliati ? Et pour finir, comment peut-on mettre en place un pressing qui se déclenche dans nos trente dernières mètres face à une équipe qui n’hésite pas à attaquer à huit ?
En réalité, Snake soupçonne Stramaccioni d’être terrifié par Moratti. Ce dernier est quand même un président dont la principale qualité n’est pas la patience. Pour sa première expérience sur un banc, Andrea craint de mal faire et de provoquer la colère du Boss, entraînant un licenciement pur et simple. Au lendemain du Mercato hivernal – intéressant mais un tantinet sur-évalué dans l’absolu – Moratti avait déclaré que cette équipe n’était pas bâtie pour jouer la troisième place mais pour être championne, comment ne pas ressentir un surplus de pression après une telle sortie médiatique ? Les objectifs du début de saison étaient les suivants : Essayer de se qualifier pour la Ligue des Champions tout en amorçant un processus de renouvellement en intégrant petit à petit des joueurs, insuffler une réelle identité de jeu à l’équipe et ainsi concilier fond et forme pour repartir sur de bonnes bases et rattraper le temps perdu après le départ de Mourinho. Jusqu’au match face à la Juve, Stramaccioni remplissait très bien ces conditions, l’équipe était en avance sur ses temps de passage et le projet prenait forme. Mais patatra, dès le week-end post-victoire sur les Zèbres, l’Inter a entamé une chute qui – malgré quelques sursauts comme face au Chievo ou Naples – n’a de cesse de perturber notre Coach qui ne sait plus à quel saint se vouer (après avoir fait confiance à Juan Jésus).
Mentalement, il doit frôler l’ulcère et ça se sent. Ses larmes (face à Siena et encore hier soir), ses déclarations d’après-match qui suintent la mauvaise foi (comment parler d’arbitrage après une telle correction … Même, admettons, un but ne devait pas être accordé, ça aurait changé quoi au fond ?), ses compos fantaisistes, ses schémas de jeu illisibles (c’était quoi le plan hier ? Contenir et se projeter en contre ? Dans ce cas, pourquoi mettre Kovacic aussi bas et Guarin aussi haut sur le terrain ?), ses changements bizarres, son absence de réaction, son opiniâtreté à se cacher derrière les sénateurs pour assurer sa place (les séduire, c’est bien, les guider, c’est mieux) trahissent une réelle panique qui ne devrait pas décroitre avec le Derby qui se profile.
Comprenons-nous bien, selon Snake Stramaccioni doit rester pour grandir en même temps que l’équipe, mais il doit prendre les choses en main et ne pas se liquéfier à la moindre difficulté, c’est la première grosse crise qu’il aura à traverser dans sa carrière et Dieu sait qu’il devra en affronter d’autres, alors s’il implose dès maintenant, autant arrêter ce métier tout de suite et devenir dirigeant pour se la couler douce au Brésil façon Branca à chaque mercato.
Le Derby de la semaine prochaine face au Diavolo sera l’occasion rêvée pour Stramaccioni d’inverser la tendance. Dante et Virgile avaient du chevaucher Lucifer afin de quitter les Enfers et revoir les étoiles, Andrea sait ce qu’il lui reste à faire s’il souhaite pérenniser une carrière au potentiel certain.
Les Highlights (Quel supporter de l’Inter serait assez fou au point de s’infliger cela ?) :
Les Notes :
Handanovic : 3/5. Il aurait franchement pu mieux faire sur le quatrième but, même si Ranocchia obstruait sa vision. Le reste du temps, il fut irréprochable, enchaînant les parades sur Valero, Jovetic, Ljacic and co et maintenant son équipe à flots avant de sombrer en même temps que le reste de ses coéquipiers sous les coups de boutoir Florentins.
Zanetti : 1/5. Offensivement inexistant, défensivement très limite. Il coûte un but, s’aligne très mal sur les hors jeu (ce n’est point net), relance bizarrement et par dessus tout, il n’enclenche aucun sentiment de révolte pour guider ses partenaires lorsque le bateau s’est mis à tanguer dangereusement.
Ranocchia : 1/5. Sur le premier but, son marquage est laxiste, après ça il avait l’air perdu et semblait plus lent que d’habitude. Jovetic lui a fait mal et à chaque redoublement de passes côté Florentin, Snake craignait que sa tête ne se dévisse à force de chercher la balle.
Juan : 2/5. En 1986, Jordan plante 69 points au Boston Garden, et ce en Play-Offs s’il vous plaît. La Légende Larry Bird avait déclaré ce soir-là « C’était Dieu déguisé en Michael Jordan ». Hier, Juan a vécu un véritable chemin de croix face à la Fiorentina, Snake a déclaré après ce match « C’était Rivas déguisé en Jésus ».
Nagatomo : 1/5. insignifiant. Rien à dire. Devrait rembourser à Snake le prix des touches du clavier qu’il a pressées pour écrire ces phrases.
Kuzmanovic : 1/5. Le premier joueur au monde capable de terminer un match sans une passe, un tacle ni une interception réussis, et cela sans que ça ne pose de problème à qui que ce soit.
Cambiasso : 1/5. Une hérésie biologique. Est parvenu à survivre plusieurs années sans jamais se remettre en question. Très proche de l´internement psychiatrique après le viol subi par son alter-égo chauve : Borjan Valero.
Kovacic : 3/5. Un être supérieur mais trop modeste pour le hurler à la face du monde, d’ailleurs Stramaccioni l’a bien compris et l’a fait sortir à la mi-temps. On ne pouvait pas se permettre de laisser notre meilleur joueur sur le terrain tout le match.
Guarin : 0/5. Il réalise parfois des prestations exceptionnelles, et parfois indécentes, comme hier soir. Peut-être faut-il le fusiller pour l´exemple, ou lui ériger une statue en marbre.
Cassano : 2/5. Une ligne parmi tant d’autres. Auteur de passes et de décalages que lui seul comprend.
Palacio : 1/5. Sa grand-mère a dérobé l´or des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. A investi l´intégralité de son pactole dans sa queue de rat. Oui, il fut tellement insignifiant qu’il n y a rien d’autre à dire.
Les remplaçants :
Master Chiefs. Vedettes d´un futur roman-photo best-seller en slow motion.
Snake : 0/5. L’homme le plus vieux du monde. Nous raconte régulièrement (= nous casse les couilles) comment les jeux, les films, la musique, le foot et le cinéma étaient vachement plus intéressants sous le Second Empire.
A dimanche prochain pour Le Derby.
Snake.
L’Inter la plus faible que j’ai vu depuis que je suis fan de ce club.
(Pas sur ce match, mais depuis 2011).
Apathique Inter, on a prit l’eau sur les ailes. Particulièrement déçu par Zanetti, j’ai du mal à admettre qu’il est sur la pente descendante (par ailleurs incapable de remotiver ses troupes).
Bon et Nagatomo au bûcher, j’en peux plus de ce joueur qui gambade à tout va sans réfléchir un minimum à ce qu’il fait. Si Cambiasso a un QI football de 100, Yuto est à 0, ce mec est ultra prévisible dans tout ses choix, il est tombé dans le panneau à chaque dédoublement de la Viola.
Bref, consternant.
J’ai peur pour Dimanche. Moralement ça sera très dur si on perd et niveau comptable on lâche le peloton de tête (sachant que la Lazio peut creuser l’écart contre Pescara et la Fiorentina passerait devant nous en allant chercher 3 points à Bologne).
REACTION!
bel article snake, mais je suis étonné que tu n’aie pas eu un mot sur Milito? C’est le séisme de la semaine entre tes deux chroniques.
L’horreur du management d’hiver: Jouer l’Europa league à fond (qui en soit est très digne), mais wtf le choix des hommes? Ne pas sélectionner Rocchi en EL, WHYYYYY??? laisser partir Livaja, ne pas reprendre Longo. Maintenant nous reste 3 attaquants pour le reste de la saison: Cassano (qui ne peut pas jouer en pointe), Palacio (seule mec bon en pointe) et Rocchi (peut jouer en pointe mais trop mauvais pour jouer en championnat et pas in liste EL, donc inutile le mec). Ce qui veut dire que Palacio va devoir jouer tous les fronts.
Question: on fait quoi si Palacio se blesse? ne serait-ce que pour 2-3 matchs?
Misère misère misère misère misère misère
Salut KaD !
Effectivement, je n’ai pas parlé de Milito. Pour deux raisons :
1 – J’avais peur que ça donne l’impression que j’essayais d’expliquer en partie la défaite par l’absence du Prince, alors que même avec lui on aurait déchanté.
2 – J’ai complétement oublié d’en parler ! J’étais tellement obnubilé par le match, à réfléchir dessus et essayer de comprendre le pourquoi du comment que j’ai oublié de glisser un mot sur Milito.
Mais oui, il méritait un hommage et tu fais bien de le signaler, merci à toi !
Pour le reste, entièrement d’accord avec toi. Ce soir Palacio va jouer son quoi, 10ème match d’affilée en tant que titulaire, dimanche soir il va pas foutre un pied devant l’autre car cramé et tout le monde lui tombera dessus.
Pfff, VDM. Bon match à vous quand même …