Salut, la Tuicacadémie vous a manquée ? J’étais parti me ressourcer au pays quelques jours pour vous revenir avec encore plus de fougue et d’envie de vous conter les pérégrinations du football roumain.

Pour commencer, comme on est des mecs avec des suites dans les idées,  revenons sur un des anciens articles : on vous avait fait une petite description de Cluj en mentionnant notamment la fac de médecine squattée par les étudiants français. Hé bien ces jours-ci, deux journalistes ont remporté le prix Louise Weiss 2012 du journalisme européen avec un excellent article nommé « La Valse Européenne des Médecins » mettant l’accent sur les échanges franco-roumains. On vous met le lien en bas, prenez 5 minutes pour le lire et voir que tout ce qu’on vous dit est gavé documenté…

Bon sinon revenons à ces vacances. Retourner au pays, c’est toujours jouissif. Surtout quand on fait son entrée par la grande porte : la frontière serbe. Bien entendu, j’étais à pieds avec ma copine après avoir squatté des bus serbes toute la journée. A la frontière, les policiers serbes nous expliquent qu’on ne peut pas passer le pont à pied et nous casent en deux-deux dans une voiture avec déjà quatre mecs à l’intérieur.

Arrivé au milieu du pont qui fait office de frontière, on se retrouve bloqués. Environ 600m de voitures à la file. Je demande ce qu’il se passe : les mecs d’une trentaine d’années nous expliquent que les contrôles sont importants à la frontière roumaine à cause du trafic de cigarettes, beaucoup moins chères en Serbie. D’ailleurs, peu après, nos hôtes nous expliquent qu’eux-même font des aller-retours toute la journée. Malheureusement on est apparemment tombés à un mauvais moment et la nuit tombant n’accélère pas le processus.

Voilà deux heures qu’on attend quand finalement un des gars propose que j’aille voir les gardes-frontières pour leur expliquer que je suis pressé et que j’ai un train à prendre à Severin. Je m’exécute et le stratagème fonctionne à merveille, les fonctionnaires sont contents de voir un Français qui parle un peu roumain. Malheureusement un des convives de la voiture qui m’a accompagné répond qu’il n’y a aucune cigarette dans la voiture quand un des policiers lui demande. On retourne donc à la voiture et l’homme un peu naïf raconte les faits à ses collègues. Bien entendu, il se fait pourrir pendant un bon quart d’heure à base de « Prostule ».

Finalement l’envie de voir le match du Steaua, débuté quelques dizaines de minutes auparavant, prend le dessus et le cerveau de la bagnole trouve un subterfuge. On découvre que le mec connaît au bas mot une dizaine d’autres conducteurs dans la file et il distribue ses paquets de cigarettes un à un, si bien qu’on passe la frontière avec seulement deux paquets de cigarettes chacun dans les poches.

Passer la frontière aura pris deux heures et demie mais au moins avons-nous trouvé un point de chute pour la nuit. Le naïf de la bande nous offre sa chambre et nous conte son histoire. Lui et ses potes étaient chauffeurs routiers, tous licenciés il y a qq mois et obligés de vivre de petites combines. Mais pour lui, l’éclaircie est proche avec un potentiel contrat dans une usine en Allemagne avec 1200€ par mois. Pour les autres, les solutions à court terme se situaient plus dans la diversification des trafics transfrontaliers voire dans le voyage jusqu’à la France « pour récupérer 300€ comme les Roms ».

 Bon finalement le lendemain on s’est retrouvé à Targu Jiu après un voyage en maxi-taxi. Qu’est-ce qu’un maxi-taxi ? En fait, c’est un mec qui prend n’importe qui sur la route et fait payer. Généralement ça se repère facilement, la voiture est assez pourrie et les trais tirés du chauffeur semblent trahir les 40 vies déjà vécues. Mais la Roumanie est également un excellent pays pour s’essayer à l’auto-stop qui marche très bien, notamment avec les routiers. Il faut simplement dire « Nu am bani » quand on rentre dans la bagnole et si les mecs ne vous font pas signe de sortir, c’est parti.

Une Dacia de collection

 

Ce voyage fut l’occasion de revoir les installations du Pandurii qui s’entraînait dans des conditions proches d’un club de DH il y a encore deux ans et qui bénéficie maintenant de très bonnes conditions. Cela ne les a cependant pas empêché de perdre à Constanta lors de la dernière journée de championnat. Le Steaua, qui s’est une nouvelle fois baladé en mettant 4-0 à Gloria Bistrita, s’envole donc encore un peu plus au classement.

 

L’ancien champ de patates qui servait de terrain d’entraînement

 

C’est surtout du côté des bancs que les nouvelles ont fusé du côté de la Roumanie ces derniers jours. Cosmin Contra, l’ancien latéral droit d’Alaves, a pris les rênes du Petrolul qui a gagné 0-1 à Brasov. Contra est arrivé au Petrolul pour remplacer Mircea Rednic parti entraîner le Standard de Liège, ce qui a fait dire au président du Petrolul qu’il « était très fier d’offrir un entraîneur à un grand club européen ». Sinon Paulo Sergio, ancien coach de Hearts, a pris les commandes du CFR.

En Roumanie, ça parle également du retour de Ianis Zicu au Steaua, dont Jean-Nic’ parlait sur Facebook. Le club de Becali a laissé filer la coupe de Roumanie en milieu de semaine en perdant contre Chiajna. Reghecampf avait fait tourner. La rencontre a été marquée par des échauffourées en fin de rencontre menées par le bouillant directeur sportif des Stelesti Mihai Stoica. Dans les autres rencontres, pas vraiment de surprise avec les victoires d’Astra, du Petrolul, du Rapid et du CFR entre autres pour ces 8è de finale. Ce jeudi soir, dans l’affiche de ces 8è, le Dinamo l’a emporté 1-2 sur le terrain du Pandurii après une rencontre très intéressante à suivre. Marius Alexe a sorti un grand match devant et les locaux, toujours aussi joueurs, ont fini par craquer à la dernière minute en scorant contre leur camp. A noter l’apparition de l’ancien Castelroussin et Auxerrois Issa Ba dans les rangs du Dinamo, détenteur de la Coupe.

Ce week-end, retour au championnat et cela va chauffer en Roumanie avec l’immense derby fratricide entre le Steaua et le Dinamo… On vous racontera ça en début de semaine prochaine !

 

Tristan Trasca

 

http://www.monde-diplomatique.fr/2011/05/CHEBANA/20448

1 thought on “La Tuicacadémie te ramène des nouvelles fraîches du pays

  1. Toujours aussi passionnant. Espérons que Copé vienne pas lire l’anecdote des roumains qui viennent chercher les 300eu ca va encore lui donner des idées!

    Pour les frontières ca me surprend pas. Cet été j’ai un peu bourlingué d’un pays à l’autre (notamment de bosnie au monténégro), y’avait toujours de longues heures d’attente. Il semble que y’ai toujours un certain zèle dans l’ex yougoslavie de la part des autorités quand il s’agit d’emmerder son voisin.

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