Paris SGEL / Angers sa mère (3-1) – La Porte de Saint-Cloud Académie a la rancune tenace

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Ah, Angers ! Ville aux fleurs, bordée par la Maine, couchée sur ses basses vallées, riche de tant d’histoire ! Son château des ducs d’Anjou (DROITE), sa cathédrale Saint-Maurice, ses quartiers médiévaux… Athènes de l’Ouest, patrie de Jean-Claude Brialy, de Roselyne Bachelot, de Valérie Trierweiler… ET D’UN PURÉE D’ENFOIRÉ DE TOMBEUR D’ARTISTE RATÉ DE MES DEUX, LE SANG DE SES MORTS.

Hmm. Désolé. Voilà, je me calme, pardon. C’est que j’ai une histoire personnelle assez conflictuelle avec la cité angevine, la faute à une sale tromperie entre les quatre murs de la chambre à coucher d’un élève des Beaux-Arts d’Angers… Alors, du coup, disons que j’ai quelques idées préconçues sur cette ville, préjugés que je me suis efforcé de surmonter au début de cette académie, vous l’aurez noté. De toute façon, toute cette histoire remonte à déjà bien longtemps, j’ai refait ma vie, j’ai surmonté cet épisode douloureux, mes plaies sont pansées, je n’ai plus aucune raison de ressentir la moindre inimitié pour ces CONNARDS D’ENFOIRÉS D’ANGEVINS NÎMOIS SA MÈRE.

 


LA RENCONTRE


 

Pour niquer bien profond ces saletés d’Angevinasses, notre secrétaire de section (Rote Deutsche Qualität) nous pose là un système qui ressemble trait pour trait à ce qu’il entend mettre en place de manière définitive chez les camarades séquanais de l’Internationale footballistique, histoire d’en finir avec le 4-3-3 laurentblanquiste de toute éternité. Comme une sangsue néo-libérale sur le dos suant des classes laborieuses, cette bourgeoise tactique s’accrochait férocement aux basques de nos Bleus-et-violets. Le camarade Unaï avait bien timidement tenté d’en faire un hardi 4-2-3-1, mais les pontes du vestiaire l’en avaient empêché. Thomas, quant à lui, semble avoir les mains plus libres pour nous débarrasser pour de bon de ce maudit blocquéquipe à la sauce franchouillarde. Place, donc, à l’expérimentation tactique, symbole s’il en est de l’ingéniosité du footballétariat face au conservatisme capitaliste, place au 3-4… au 5-3… au 1-2-3… Place à l’avenir.

 

Et l’avenir a la gueule d’un test de Rorschach.

 

Que de retours et de nouveautés en ce beau samedi après-midi au Parc des Ce-prin : outre l’arrivée d’un nouveau petit défenseur teuton, Thilotruc, en provenance de Chalkeunoulefirre, cette partie contre les infâmes val-de-loirains voyait le retour conjugué dans le onze de départ de la Sainte-Aréole, de Kiki Mbappette et surtout de notre cher guérillero Eddy, revenu d’un pronunciamiento estival dans la pampa uruguayenne avec quelques schrapnels dans le corps (non, ce n’est pas une pâtisserie alsacienne). Le nouveau schéma appelait également quelques changements de postes, certains parfaitement logiques (Némarre en meneur de jeu), d’autres plus indécis bien que plausibles (Markiki en sentinelle), d’autres encore franchement plus bancals (Angelito en ailier gauche). Quoi, on dit bancaux ?

La première mi-temps se déroule en trois actes. L’incipit voit nos camarades psgélistes s’évertuer à occuper méthodiquement le camp adverse, gegenpressant ces salauds d’Angevins comme un groupe de mecs blancs cishét’ opprimant une jeune fille seule à une terrasse de café un vendredi soir après minuit : c’est brouillon, c’est bourré, mais ça occupe foutrement bien le terrain, ne laissant pas une chance à l’adversaire de s’extirper de la nasse. Les passes en profondeur de Némarre  et de l’Angelito s’accumulent pour les deux avants-centres, comme autant de sous-entendus graveleux sur la sexualité supposément libérée de la jeune femme, et finissent par toucher le camarade Eddy, qui coupe tranquillement au second poteau. 1-0, et une main aux fesses des Angevins. Une deuxième action du même acabit voit le guérillero trouver le poteau deux minutes plus tard, toujours sur un service du Brésilien : aujourd’hui encore, la drague lourde finira bien par payer (non).

 

Spank it ’cause we are number one.

 

Deuxième acte : les Angevins, con de leurs morts, semblent profiter des hésitations de notre défense dans ce système nouveau (les petits salauds, va) pour bousculer les camarades bleus-violets, à grands coups de Sénégalais de 90kg dans la gueule. Cela finit par payer lorsque, élément déclencheur, celui-ci trouve un ailier lancé dans la surface parisiano-saint-germanoise, lequel est fauché illicitement par notre nouvel ami allemand. Bonjour le bizutage, on se croirait dans une école de pharma. Pénalty transformé, 1-1, et une grosse claque dans la face de nos oppresseurs mâles non-racisés. Ça va d’un but à l’autre, gardiens, défenseurs et milieux contrant in extremis les divers attaquants lancés vers les buts adverses, avant que le rythme ne s’endorme pendant le dernier quart d’heure de la première période, le fameux troisième acte dont tout le monde se fout toujours.

La pause est l’occasion d’une remise en question du système en place, parce que BORDEL, je me sens devenir impuissant rien qu’à me voir pousser les cornes devant une possible victoire de ces petits cons d’Angevins et de leurs grosses bites bien dures. Il est temps de revenir aux choses sérieuses, et de troquer les belles idées révolutionnaires pour un plan d’action plus pragmatique : Thomas passe du marxisme au léninisme, fait sortir le bizut teuton, et opte pour le 4-2-3-1. Ça ne tarde pas à payer : cinq minutes après la reprise, un travail de Némarre et Rambo dans l’axe permet de servir Angelito seul à gauche, repositionné plus haut, qui renverse le jeu sur Mbappette, à l’autre bout de la surface. Celui-ci vient placer une volée croisée somptueuse, dans le petit filet opposé. 2-1, on broie de l’Angevin, mes cornes disparaissent, et ma virilité refait surface avec vigueur.

 

La fameuse trique teutonne.

 

Mais on peut encore enfoncer un peu plus ces enfoirés de cocus d’Angevinasses, alors on ne se prive pas : peu après l’heure de jeu, après un débordement de Kiki, Némarre est servi en retrait à la perfection, et place son plat du pied-sécurité dans ta gueule en toute décontraction. 3-1, on peut se toucher les boules pendant les 30 minutes restantes, plus rien ne viendra nous enlever notre écrasante victoire sur ces demi-molles d’Anjou, bordel. Notre fière masculinité est sauve, pas comme celle des invertis nîmois d’en face, et c’est bien tout ce qui compte.

 


LE SOVIET VENGÉ


 

Sainte-Aréole (3/5) : Concurrencé par papy Jean-Louis, il n’a pas démérité. Le mâche peut commencer.

Thilo Kéké (1/5) : Fusillé pour l’exemple à la mi-temps.

(Remplacé par Stan N’C’est-qui?, 3/5, deuxième changement à la mi-temps consécutif et deuxième réussite pour ce cher Thomas)

Titi Silva (4/5) : Solide, le gars.

Prunelle de Quimperlé (3/5) : Il a joué arrière gauche une mi-temps entière pour pallier les errances de l’Angelito. Et il s’en est bien sorti.

La Meule (2/5) : Ça va vite, les histoires d’amour : on se rencontre, on se grise, on découvre le corps de l’autre, on est heureux… Et puis un jour, on se rend compte que ça fait trois mois qu’on ne fait plus que baiser en missionnaire, lumières éteintes.

Mohamedinhos (2/5) : Garé en double-file.

Adrien Rambo (5/5) : Presque seul dans le cœur du jeu, il a été partout, sauvant des ballons de but dans sa surface et se signalant par son activité intense de l’autre côté du terrain avec une précision de passes à faire pâlir ce mec que je ne connais pas et qui aurait un bon taux de réussite de passes. C’est que, s’il veut partir en Erasmus à Rome ou à Barcelone, le petit Adrien, il faut se faire un bon dossier.

Ange de Marie (3/5) : Alors, oui, paraît-il qu’il avait un couloir à défendre, et les attaques sont souvent venues de ce côté. Mais bon, il s’en est foutu, nous aussi, il a lâché ses bons centres et sa passe dé, on a gagné, voilà, tout le monde est content. De là à réitérer l’expérience, rien n’est moins sûr.

(Remplacé à la 85e par Juju la Drax, le porte-clés fétiche du secrétaire de section)

Némarre (4/5) : Hé, bé voilà, il nous fait un mâche plus ou moins plein le blondinet. Et en meneur de jeu, s’il vous plaît. Et voilà bien l’une des meilleures idées du mâche.

Kiki Mbappette (4/5) : Tudieu, cette reprise de volée. Et ces appels, sinon. Et cette passe en retrait millimétrée pour le dernier but.

Sous-commandant Eddy (3/5) : Voilà enfin le retour tant attendu du camarade guérillero. Une belle activité en première période, un but et un poteau à la clé, un second acte plus discret. Une prestation en demi-teinte pour un retour attendu, on se croirait devant le dernier film de Quentin Dupieux.

(Remplacé à la 73e par Chris N’coucou, pour continuer sur sa lancée)

 

La bise trotskanale,

Georges Trottais

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