Les dés étaient pipés bien avant le début du match. La défaite semblait inéluctable. Il suffisait de voir les têtes des joueurs dans le hall de l’hôtel deux heures avant le coup d’envoi. Les Sanguinari peuvent témoigner (le Perfettu aussi donc), les sacs claquaient sur le carrelage, aucun mot, aucune parole. Les sourires post-victoire rémoise sont bien loins. On sent alors que quelque chose de grave s’est déroulé. Le comportement des joueurs sur le terrain ne fera que confirmer ce mauvais pressentiment. Le licenciement d’Alex Dupont dans la journée de lundi encore plus. La vérité c’est une rupture entre les joueurs et leur coach. Orsoni a donc tranché. L’ancien entraîneur de Brest devient aussi ex-entraîneur de l’ACA malgré un classement pas si dégueulasse que ça compte tenu de la pénalité de deux points infligée par la Ligue. Bref, le Perfettu est là pour parler du match, même si cela ne l’enchante pas le moins du monde.
Le début du match conforte les craintes de tous. Troyes fait le jeu, Nivet et Darbion font du mal. Bahebeck lui aussi fait du mal, mais c’est à cause de sa coupe de cheveu dégueulasse. Les acéistes ne montrent rien et seul Medjani aura une immense occasion sauvée sur sa ligne par un Thuram en état de grâce tout au long du match. Comme si l’on avait besoin de ça. Puis tout s’enchaîna très vite et en dix minutes, Troyes menait 3-0. Ajaccio est alors incroyable de fébrilité. Comment peut-on prendre trois buts par le dernier du championnat ? Comment peut-on perdre trois points contre Troyes ? Comment fait-on pour perdre des points contre Nancy ? Comment fait-on pour se faire éliminer en Coupe de France par Bourg-Péronnas ? Concernant ce match, nous pourrons arguer que ni Faty, ni Eduardo n’était là. Mais tout de même, on perd contre l’équipe de Jean-Christophe Bahebeck ! Jean-Christophe Bahebeck !!! Aka le mec qui va finir en quatrième division anglaise dans pas longtemps. Pire, Ajaccio a même pris le deuxième but à 11 contre 10 pendant que l’ex-parisien se faisait soigner sur la touche.
Le score à la mi-temps est mérité, le score final le sera aussi même si l’ACA réussira à inscrire deux buts dans le temps additionnel, le point faible de l’ESTAC depuis le début de saison. Il faut dire que Troyes s’était « arrêté » de jouer depuis un moment mais cinq minutes de plus et l’ACA l’emportait. De quoi avoir la rage de ne pas s’être réveillé plus tôt.
(Ricardo) Fatti diversi :
– Dupont limogé, Dupond est pressenti pour le remplacer.
– Coucou, nous sommes BeInSport et nous sommes perdus.
– #ESTACACA, c’était le hashtag du match mais Estacaca ça veut dire « c’est de la merde » en espagnol. CQFD.
– Le Perfettu a fait le déplacement avec les I Sanguinari pour la première fois, le résumé de la soirée est ici.
ANNUTAZIONI :
Ochoa 2/5 : sans doute sa pire note depuis qu’il est là et pourtant il ne peut pas faire grand chose sur les trois buts qu’il encaisse. Fusillé tel Maximilien l’empereur du Mexique sur le premier, mystifié sur le troisième, il aurait quand même dû sortir plus franchement sur Nivet avant que celui-ci ne double la mise.
Lippini 3/5 : Lippini c’est un footballeur typique des années 80 et pourtant il est en avance sur ses coéquipiers au niveau de l’envie et de la hargne. Bon en défense, il régale aussi en faisant toujours le même crochet et le même dribble derrière la jambe à la Drogba. En moins impressionnant quand même. Il sort à trois minutes de la fin à cause de crampes synonymes de son engagement de tout instant.
Maire entre 2 et 3/5 : un début de match surprenant de sa part, dans la lancée de sa prestation contre Reims. Le défenseur central a eu plus d’autorité dans sa défense que Manuel Valls n’en a sur la Corse. Malheureusement, il fait une faute inutile qui amène le but sur coup-franc de Camus.
Medjani entre 2 et 3/5 : à la 17ème minute, Medjani a marqué un but mais Thuram l’a arrêté. Si cette tête surpuissante était rentré, le cours du match aurait été tout autre c’est certain. Sinon, pas grand chose à dire, il a fait son maximumen étant présent défensivement et offensivement.
Bouhours 1/5 : son bandage à la main l’empêche de jouer au ping-pong. Obligé, il a un badage au pied qui l’empêche de jouer au foot. Ce serait la seule explication plausible à son mauvais match. Irréprochable depuis le début de saison, deux de ses montées se sont transformées en deux buts pour toi. Sur le premier but, il laisse les troyens déborder tranquillement sur son côté et sur le deuxième il délivre une magnifique passe décisive de la tête à Nivet. Pour Noël, offrons-lui donc une semaine dans un centre de remise à Nivet footballistique.
Pierazzi 2/5 : il l’a joué à la Mostefa : un carton et un tir qui aurait pu faire mouche. Mais son action principale fut un coup du sombrero en hommage à son gardien mexicain.
Mostefa entre 2 et 3/5 : le plus régulier des ajacciens depuis deux saisons a remis ça encore une fois. Sa hargne et son abnégation font de lui un exemple même si cette fois-ci il n’a pas su contenir le milieu troyen. Par contre, il met la tête où personne n’oserait mettre le pied.
Mutu 2/5 : nouvel Esnaider pour certains, joueur au talent incontestable pour d’autres, Mutu divise. Sur le terrain pourtant, il a multiplié les mauvais choix. Gardant le ballon lorsqu’il faut le donner et le donnant quand il faudrait le garder, le roumain a au moins eu le mérite de se battre et de se montrer dangereux sur tous les coups-francs qu’il tire. Par ailleurs, ses coéquipiers ont du mal à le trouver, ou pire, ils ne veulent pas le trouver. Au nouvel entraîneur de savoir le gérer maintenant..
Diarra 2/5 : face à un Faussurier qui doit être paysan dans la vraie vie vu sa gueule, l’international malien n’a été que trop peu dangereux. Ce que l’on retiendra de son match ? Sa blessure…au doigt.
Belghazouani 2/5 : moins décisif depuis plusieurs matchs, Belghazouani n’a réussi à rien ce soir ce qui l’a rendu particulièrement nerveux. C’est malheureux à dire mais sa prestation est comme l’andouillette : elle pue la merde.
Cavalli 3/5 : très bon dans les petits espaces, il l’est aussi lorsqu’il s’agit d’écarter le jeu et de faire de longues transversales. Contradictoire ? Pas pour Cavalli. Un petit plus pour son but sur coup-franc à la dernière minute.
I RIMPIAZZANTI :
Sammaritano, 68ème, NN : il joue au Nain Jaune avant les matchs.
Lasne, 75ème, 5/5 : on connaissant le Cheval de Troie, il y a maintenant Lasne de Troyes. C’est la même chose, en moins performant, même si Lasne a marqué après être rentré, presque comme contre Reims. En tout cas, il s’avère être un joker décisif. Cheval de Troie > Lasne de Troyes > Mule de trois.
André, 87ème, NN : il est rentré et l’ACA a marqué deux buts. Cependant, c’est un coincidence puisqu’il n’a aucun rapport avec les deux réalisations.
Avec son nouvel entraîneur ou alors avec Paganelli sur le banc, l’ACA devra réagir contre Rennes samedi prochain. Retrouver une âme et l’envie sera le principal objectif de ce match avant des vacances bien méritées pour les joueurs … et pour le Perfettu.
A prestu,
Perfettu Erignacci.
