West Ham – Liverpool (2-3) : La Reds Academy livre ses notes

PREAMBOULES

Alors que me prenait l’envie de méditer sur le destin du monde, je fis une découverte étonnante. En fait non, je ne méditais pas sur le destin du monde, mais je trouve que c’est une phrase d’accroche magnifique. On était vendredi soir, la neige tombait à Abondance et je m’étais astucieusement avachi dans un fauteuil près de la cheminée. Je compulsais consciencieusement (un mot très dur à épeler ça) un traité traitant de la grande histoire des techniques de réanimation. Le feu crépitait et la neige s’écrasait par gros flocons (splatch splatch) sur le sol tandis que je réajustait mes lunettes rondes cerclées de fer dont je n’ai pas besoin mais que je mets quand je veux avoir l’air intelligent alors qu’en fait elles me font surtout ressembler à un médecin nazi.
La transition est toute faite pour en revenir aux techniques de réanimation puisque les premières méthodes consistait à « harceler » le malade en lui criant dans les oreilles ou en y allant carrément à coup de trompette. Mon esprit divaguait avec bonheur au fil des paragraphes qui égrenaient les différentes techniques qui évoluaient selon les siècles, avec plus ou moins cruauté : flagellation à mains nues, avec des orties, des linges humides voire plonger un marteau de tapissier dans de l’eau bouillante avant de l’appliquer à côté du coeur ou au creux de l’estomac, au choix.
Une technique retint toutefois mon attention, celle dite de la « fumigation » qui vit le jour au XVIIIème siècle. Le principe était fort astucieux. Imaginez, on remplissait alors une vessie d’animal (veau, vache, cochon) de tabac en le faisant se consumer. On reliait ensuite un tuyau en cuir à cette vessie pour mener la fumée à une annule qu’on enfonçait avec précipitation mais fermeté droit dans le rectum de la victime.

Quelle ingéniosité ! Je ne sais pas vous, mais j’essaierais bien la fumigation sur Stewart Downing, non ?

PREAMBOULES 2

Avant de vous parler du spectacle du match face aux Hammers, je vous fais un petit résumé du match d’Europa League de jeudi à l’Udinese.

Line up : Reina, Johnson, Enrique, Carragher (c), Skrtel, Henderson, Sahin, Allen, Suso, Downing, Suarez.
Subs : Jones, Cole, Coates, Sterling, Shelvey, Assaidi, Wisdom.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est passé à un poil de cul de l’élimination. A la dernière seconde du match, Di Natale (à peine entré en jeu) envoie une frappe qui frôle la lucarne et a fait souiller tous les caleçons des Reds. Liverpool s’est imposé 0-1 et termine 1er du groupe alors qu’à 1-1, les hommes de Rodgers auraient été éliminé.
Pour venir à bout des Italiens qui s’étaient imposés à Anfield, Rodgers aligne une équipe solide avec un revenant de marque, le Turc Nuri Sahin. Un retour qui ne fut que de courte puisqu’il n’est resté que 7 minutes sur le terrain avant de se faire ratatiner le pif et de céder sa place à Shelvey.
Le buteur du jour est Jordan Henderson. Non, je ne me fous pas de votre gueule. Sur un corner, Luis Suarez réalise une course magnifique pour reprendre le ballon de la tête. Evidemment c’est tellement pas cadré que la balle atterrit dans les pieds de Suso qui remet intelligemment inconsciemment pour Henderson qui surprend son monde et ouvre la marque du plat du pied sécurité.

Bref, ça c’est fait, mais que cette phase de groupe a été compliquée.

MISCELLANEOUS

• Liverpool a joué n’importe comment, a pris des buts de merde mais a gagné au finish. Mince, on devient Manchester United ?
• Sterling a 18 ans. Bon anniversaire mon lapin. Tiens un stylo. Pour ? Ben pour signer ton nouveau contrat tout beau.
• Un but d’Henderson et de Joe Cole la même semaine. Elle fait quoi ta femme pendant les matchs Brendan ?
• 9 décembre 2012, Liverpool atteint enfin les 10 premières places au classement.
• Luis Suarez suspendu, notre attaquant remplaçant est… en prêt dans l’équipe dans face.
• Ce moment gênant où le monde entier va découvrir que Glen Johnson est largement meilleur que Lionel Messi.
• Plus efficace que le changement tactique de Brendan Rodgers, la blessure de Diamé.
• Encore un pénalty non sifflé pour les Reds. Tant qu’une jambe ne sera pas brisée, ça joue.

Brendan est peut-être cocu, mais il ne laisse pas abattre pour autant. Bien vu ma couille.

ON DA PITCH

Privé de son démoniaque attaquant uruguayen, Brendan Rodgers aligne Shelvey dans une position avancée, une option testée avec succès en Europa League face aux Young Boys de Berne. Pour le reste, c’est du classique pour le back four et le retour de Lucas est confirmé avec une nouvelle place de titulaire au milieu aux côtés de Gerrard et Allen qui joue désormais plus haut. La surprise c’est la titularisation de Downing au poste d’ailier droit où on est sur qu’il ne fera rien.

Ce match a encore mis en lumière les carences athlétiques et psychologiques de l’équipe pourtant mise sur de bons rails par un Glen Johnson en forme Falcaoesque.
Hélas, la perte de José Enrique, en forme Glen Johnsonesque, a complétement déstabilisé l’équipe qui n’est pas arrivée à se remettre de l’entrée de Joe Cole et du repositionnement de Downing au poste de latéral gauche. La mi-temps est atteinte sur le score de 2-1 pour les Hammers avec des buts de Noble sur pénalty et de quelqu’un contre son camp.

La deuxième mi-temps était encore à l’avantage des hommes de Sam Allardyce qui ont dicté leur loi dans tous les duels et en coupant toutes les relances des Reds. Seulement, sur leur seule bonne action à une touche de balle entre Shelvey, Sterling et Joe Cole, les Reds égalisent. La confiance change de camp et Jordan Henderson fait la différence côté droit et centre pour Shelvey. Kojak est devancé par Collins qui touche suffisamment la balle pour lober son propre gardien et offrir une victoire inespérée à Liverpool.

Liverpool: Reina, Johnson, Enrique, Skrtel, Agger, Lucas, Allen, Gerrard, Sterling, Downing and Shelvey
Subs:  Jones, Cole, Henderson, Coates, Carragher, Suso, Morgan

GOALS

10′ (0-1) Glen Johnson puis Glen Johnson, encore Glen Johnson qui tire et nettoie la lucarne de Jask… du gardien de West Ham, son club formateur.

36′ (1-1) Main de Joe Allen qui va contrer une frappe les bras décollés du corps. Noble égalise sans trembler pour West Ham, son club formateur.

43′ (2-1) Les Reds ne parviennent plus à se dégager, sur un énième centre vers le duo Cole/Nolan, Gerrard dévie de la tête dans ses propres filets.

76′ (2-2) Quelques instants après la sortie de Diamé sur blessure, superbe jeu en triangle à une touche de balle des Reds qui permet à Joe Cole de trouver la profondeur et de placer une frappe au ras du poteau contre son club formateur.

79′ (2-3) Centre d’Henderson que James Collins dévie et lobe son propre gardien. Le club formateur de James c’est Cardiff City, on s’en fout donc.

THE LOCAL HEROES

Reina 3/5 Ne peut rien sur les buts, des relances au pied merdiques et des sorties aériennes cruciales et irréelles, comme des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas.

Enrique a été solide jusqu’à sa blessure à la demi-heure de jeu où il cède étonnamment sa place à Joe Cole 3/5 le héros du jour qui a mis beaucoup de temps à entrer dans son match mais qui fait de gros efforts pour apporter du mouvement dans le jeu offensif. Un joli but pour couronner le tout.

Skrtel & Dagger 2/5 Un match compliqué dans les airs face à de sacrés morceaux (Carlton Cole et Kevin Nolan). Notre charnière centrale n’a pas vraiment était en faute, mais elle aurait pu faire mieux, notamment dans la relance.

Johnson 5/5 Magique depuis quelques matchs, son but superbe lui accorde la note maximale qu’il a frôlé à plusieurs reprises ces dernières semaines. Parfois un peu dissipé dans son marquage, ses lacunes sont vite oubliées grâce à ses montées tranchantes, sa vitesse, sa technique. On a vu que lui en première mi-temps.

Allen 2/5 Doit prendre ses repères pour jouer plus haut désormais. Ou alors se reposer un peu, hein Brendan !

Gerrard Immunité/5 Un CSC malheureux et une première mi-temps à en faire trop et pas assez bien. La deuxième mi-temps est vraiment quelconque.

Lucas 2/5 Bien dans le rythme en début de match, il a nettement baissé le pied par la suite ce qui est bien légitime face à un Mohammed Diamé fantastique de percussion. Il cède sa place à Henderson dont on a pas envie de se moquer. Surement la meilleure semaine de Jordan depuis son arrivée à Liverpool.

Downing 2/5 L’équivalent footballistique du handicap au golf, c’est Stewart Downing. Un match qu’il a commencé en haut à droite et qu’il a fini en bas à gauche, en essayant de mettre le ballon en touche et en empêchantles adversaires de centrer. Il s’est encore ridiculisé avec une frappe du droit des 35 mètres qui a fini plus proche du poteau de corner que des cages.

Sterling 1/5 Complètement nul sauf sur l’égalisation des Reds. Il a tout raté, du contrôle à la passe dans les pieds. Mais comme il n’a pas encore prolongé son contrat, ce n’est pas le moment de le foutre sur le banc. Saleté de monde moderne.

Shelvey 3/5 Inspiré mais mal servi, il a assuré l’intérim comme il a pu avant d’être décisif sur le but de la victoire, même s’il ne touche pas la balle.

Un grand merci à Corentin, Cédric, Mark, Valentin, Mathieu, Gregory, Axel, Louis et j’en oublie qui viennent régulièrement liver le match en direct sur la page de la Reds Academy et qui viennent lâcher une vanne ou se soutenir mutuellement quand le captain marque dans la mauvaise cage. C’est un plaisir les gars.

Merci à Cédric pour la photo de Brendan avec Claire Rourke.

Prochain match le 15 décembre contre Aston Villa, ça sera Jimmy Caravane aux manettes. You’ll never walk alone

JustWide est vrai Scouser, et vous offre les images du match

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