Armageddon, round 12: Analadada
Au milieu des années 60, le jeune Cruijff embrase les terrains et la jeunesse amstellodamoise pense révolution. Bravant la reine et le nazi, le mouvement Provo envisage « une société dite « ludique », où les virtualités créatrices de chacun pourraient s’exercer dans une sorte de révolution permanente dans le jeu, qui reléguerait au second plan les cloisonnements imposés par la division du travail », et l’Art Total infuse le football. Des canaux de l’Amstel aux embouchures du Dniepr ou du Llobregat, entre Scorff et Blavet, s’écoule désormais un flux jailli du « cabaret Voltaire »: Ta Panta Rei…
« Il est interdit d’interdire…
…et les catalans espèrent s’introduire dans le dortoir des filles par le couloir gauche. Relance droite/ Mandala à gauche, manoeuvre éculée qui n’émeut plus un Real pourtant privé de P4. Les merengues contraignent ainsi les excités à la ligne de fuite vers Daniel Alves (diagonales de Xavi, 6ème, 7ème) et se permettent d’attaquer à droite pour mieux repousser les assaillants (7ème, 8ème, relances de Xabi Alonso par la droite.) Sentant le fond de l’air rouge cyprine, Xavi-Busquets échangent alors leur condition et lient l’universitaire à l’ouvrier. Le provotariat uni, la meringue cède doucement (combinaison couloir gauche Adriano-Pedro et Adriano-Pedro-Messi-Piqué aux 12ème et 16ème; carton jaune pour Xabi, 11ème) mais déjà Tito-Ernest change de bord.
… se livrant à la dérive renoncent, pour une durée plus ou moins longue, aux raisons de se déplacer et d’agir qu’elles se connaissent généralement, aux relations, aux travaux et aux loisirs qui leur sont propres, pour se laisser aller aux sollicitations du terrain et des rencontres qui y correspondent. (…) On peut dériver seul, mais tout indique que la répartition numérique la plus fructueuse consiste en plusieurs petits groupes de deux ou trois personnes parvenues à une même prise de conscience, le recoupement des impressions de ces différents groupes devant permettre d’aboutir à des conclusions objectives. Il est souhaitable que la composition de ces groupes change d’une dérive à l’autre. Au-dessus de quatre ou de cinq participants, le caractère propre à la dérive décroît rapidement. (…) » et Tito conçoit alors New Barcelone. Après 20 minutes, les 4 dériveurs (Busquets-Xavi-Messi-Iniesta) quittent le couloir des filles pour explorer l’ensemble de la casa blanca. Installés dans le rond central, ils disposent de deux points (Pedro-Alexis) et deux lignes (Adriano-Daniel Alves) de fuite pour éviter le diabète. Xabi-Ozil-Khedira assistés de Callejon voire Cristiano peinent face à l’avant-garde catalane mais ne rompent pas et Xavi se contente d’une frappe de 35 mètres (39ème.) Pendant ce temps, Mourinho est à Baden-Baden…
…clame l’Unique en remontant Ozil à hauteur de Benzema. Le conseiller tactique de Bento s’offre aux culés mais pense reprendre le pouvoir par la gauche où Coentrao-Cristiano emportent les suffrages. Stratégie payante dans l’immédiat (tête de Cristiano sur corner de Ozil: 0-1, 54ème) mais coûteuse par la suite. Concentré sur les dériveurs, le cordon madrilène laisse Mascherano lancer Pedro qui égalise (1-1, 55ème.) S’enchaînent alors les dérives axiales d’un quartet qui s’appuie sur les couloirs en cas d’impasse à l’image du penalty obtenu et transformé par Messi suite à un relai avec Daniel Alves (2-1, 68ème.) Dix minutes plus tard, Iniesta transperce l’axe pour servir Xavi qui bat Casillas (3-1, 77ème) et récidive pour un Messi encore en pré-Parousie (84ème.) Entre temps, Mourinho a renforcé son milieu par Marcelo pour Ozil (81ème) et profite bientôt du pressing de Di Maria (entré pour Callejon, 65ème) sur V² en mode P4 (3-2, 84ème) pour réduire l’émergence du provotariat à des revendications salariales teintées de critique artiste.
J’aimerai prétendre que j’ai tout compris, mais ce n’est pas vrai.
Petite rectif’: c’est Iniesta qui obtient le pénalty.
La révolution ne passera pas!