Liverpool FC – West Ham United (4-1) : La Reds Academy livre ses notes
La confiance du champion.
Le Summary
Ce beau samedi d’hiver a doublement satisfait le public scouser : Anfield a vu du jeu et de la grinta, Anfield a vu des buts, et Anfield a vu sa victime préférée, l’Écossais David Moyes, se faire encore poutrer, pour son quinzième match sans victoire à Anfield.
Ce magnifique looser aura tout le loisir de croire qu’il aurait pu en être autrement : si Karius ne détournait in extremis ce très beau lob d’Arnautovic (15e), si la faute de Milner sur le gardien lors de l’ouverture du score de Can (29e) était sifflée, s’il parvenait à mieux organiser ses joueurs, si les astres étaient alignés, alors, peut-être, l’ancien manager de la Real Sociedad aurait pu l’emporter. A défaut, il pensera qu’il a fait de son mieux.
Comme disait Sean Connery dans un grand film, « les loosers pleurnichent qu’ils ont fait de leur mieux. Les winners rentrent à la maison et baisent la reine du bal ». C’était de l’amour tendre à Anfield : les mariés étaient en rouge, volaient en essaim, caressaient le ballon avec une délicatesse enviée. Un bal fait de jeu en triangle, de passes courtes, de centres tendus, de transversales de trente mètres, de courses et de tacles rageurs. Cette démonstration d’un football offensif, ce jeu collectif léché, est l’œuvre d’un homme un seul, le beau Jurgen Klopp.
L’Allemand a amené le jeu, le mouvement, la prise de risque, et les buts. La folie offensive des jeunes latéraux du LFC, dont l’enthousiasme n’avait rien à envier à Just Wide avant sa première fois, les a mis en difficulté de nombreuses fois, et notamment sur l’unique but – tardif et vain – des Hammers. Entre temps, les Reds ont montré de beaux mouvements, et concrétisé en une réalisation de Mané (77e).
Le Sénégalais a retrouvé son niveau, et laissé à Salah le manteau du joueur en surchauffe sur lequel on en fait trop. Ces deux phénomènes, d’hier et d’aujourd’hui, éclipsent LE joueur du LFC cette saison, LE premier nom de Klopp sur la feuille de match, le footballeur complet, le maestro, le génie, le grand Bobby Firmino. Il joue à tous les postes, en une touche, en dribble, gère le tempo, harcèle les défenses, récupère au milieu, distribue les kicks, sourire aux lèvres, avec le même plaisir que tu avais lorsque tu allais taper la balle avec tes potes en bas de chez toi.
Alors que le supporterisme bas du front appelle au limogeage du moindre entraîneur subissant deux défaites consécutives, qu’on voudrait trader les joueurs comme dans FUT, que d’ailleurs les journaux sportifs vendent plus de papier durant les mercatii que la saison régulière, qu’on nous imposera la VAR d’ici peu, et qu’ensuite on collera des sponsors jusque sur le cul des joueurs – comme dans d’autres sports pourris par le fric, le plaisir du foot est incarné chaque semaine par Robert Firmino.
Profitons-en.
Les Notes du Match
Karius : 4/5
Auteur d’une parade importante, l’Allemand n’en sera pas moins relégué au banc en Août.
Robertson : 3/5
La mobylette, qui n’a calé que devant Antonio.
van Dijk : 4/5
Grande sérénité dans le jeu au sol et aérien. Son seul défaut est d’avoir un gros cul et donc de ne pas avoir la vitesse de Salah.
Matip : 3/5
Beckenbauer réincarné à deux-trois détails près.
Trent Alexander-Arnold : 3/5
A eu un petit aperçu du championnat vétéran par son vis-à-vis, qu’il a dominé dans l’activité, comme son pote à gauche.
Emre Can : 3/5
Excellent et en confiance, à une perte de balle près.
Alex Oxlade-Chamberlain: 3/5
On ne sait pas où il joue, on ne sait pas s’il en fait exprès, mais ça marche.
James Milner: 5/5
Le combattant, le guerrier, le dribbleur fou. L’homme du match.
Mohamed Salah: 4/5
Des courses, de la technique et un but, on en attendait plus.
Sadio Mané: 4/5
Le Sénégalais a retrouvé son niveau depuis quelques semaines déjà, et réussit même à manquer d’impossibles occasions.
Robert Firmino: 5/5
Bobby a pris une toute autre dimension cette année. Quel amour.