FC Dallas – Impact Montréal (3-2) : L’Impact Académie ouvre sa saison
Welcome to Texas
Manque de classe à Dallas
On l’aura attendue depuis la fin octobre, cette fois ça y est, la saison de l’Impact a enfin commencé ce ouikenne à Dallas. Elle commence d’ailleurs avec deux matches sur la route : Dallas donc, et Houston ensuite pour un road-trip texan du plus bel acabit.
Conférencé à l’Ouest, le FC Dallas, huitième de la Régulière l’an passé, est un bon premier test pour Montréal. En effet, l’équipe n’a montré que très peu de choses en 2013, et elle paraît bien plus facile à prendre par derrière que sa voisine houstonienne, bien plus farouche. Dallas se dote cependant de deux joueurs désignés dont il faut absolument se méfier. Mauro Diaz et Fabian Castillo, les deux détonateurs texans, petits joueurs rapides, se frottent donc aux griffes acérées des Montréalais Camara, Ferrari ou Lefèvre. Ah, pardon ? Pas de Lefèvre ? Mais pourquoi, comment ? Je… ferme ma gueule avec mes questions ? Parfait, mais vous allez prendre cher.
Donc, l’Impact se présente à Dallas avec plusieurs absents de marque : Marco Di Vaio est suspendu trois matches pour avoir tenté la prise du sommeil sur un joueur de Houston lors des play-offs, Patrice Bernier est de retour de blessure, mais toujours convalescent. De même que Jeb Brovsky qui souffre encore du… Pardon ? Titulaire ? Mais la préparation manquée, toussa… Que… j’aille me faire enfiler pas un troupeau d’élans ? Soit, soit.
On a aussi d’autres absents, mais bon, est-ce vraiment nécessaire de se lamenter de l’absence d’Andres Romero ? Celle-là, j’y réponds, à la Arsène Wenger. « Non ».
Alignement
Qui, alors, pour débuter la saison dans la confiance la plus anale ? J’eus avancé la semaine dernière un dispositif classique en 4-5-1. C’est bien celui-ci qu’a choisi coach Klopas, s’appuyant sur le travail effectué pendant le camp de concentration footballistique à Montréal et la Coupe à Mickey en Floride.
Mais alors pourquoi Frank ? Pourkouwa ? Pourquoi nous coller une défense inédite sous ton entraînorat ? Pourquoi titulariser Jeb Brovsky que l’on n’a pas vu disputer une minute à Orlando en cinq matches, lui qu’on dit toujours en récupération ? As-tu eu peur, Frank, des retombées négatives qu’aurait provoquées le délitement de ta défense expérimentale, mais déjà en place ? As-tu pensé qu’avec Camara, Ferrari et Brovsky, l’expérience prendrait le pas sur la forme physique ? A toutes ces questions, je n’ai qu’un jugement à rendre. Frank Klopas a commis là sa première boulette en tant qu’entraîneur-chef. Une erreur que je qualifierai d’ « erreur petite bite ». Et pourtant, Frank a un gros phallus, j’en suis quouasiment certain.
Comment s’est traduit cette pétouille de début d’année sur le terrain ? C’est, tout de suite, dans, LES FAITS SAILLANTS (avec l’accent Alexandre Ruiz).
Les faits saillants
Saillir c’est bien. Durer c’est mieux. Un adage applicable à bien des causes comme au match de l’Impact samedi. Quinze minutes, c’est le temps qu’a duré la saillie Bleue et Noire. Le temps d’un corner qu’Eric Miller et Hassoun Camara reprennent successivement dans un cafouillage dantesque. Les deux Montréalais se voient refuser chacun leur but par un défenseur de Dallas sur sa ligne. Bonne première sensation, décuplée en une jouissance précoce dès la 10e minute. Recevant un bon ballon sur l’aile droite, Justin Mapp passe en revue quatre joueurs de Dallas avant de parfaitement centrer pour Sanna Nyassi, l’homme en forme de la préparation, qui confirme ses bonnes dispositions en reprenant au second poteau l’offrande de Mapp. Sa reprise à bout portant trompe Chris Seitz (64) et fait 1-0 Montréal.
On commence alors à se dire que l’Impact peut se faciliter un début de saison qui s’annonçait pourtant difficile. Mais en amour comme avec Montréal, mieux vaut ne jamais baisser sa garde et se reposer sur ses lauriers. Car oui, si Ferrari ne nous a pas paru si catastrophique chez Mickey, c’est bien parce qu’il avait Wandou Lefèvre à ses côtés, en ramasse-miettes. Ainsi, en faisant jouer d’entrée Jeb Brovsky à gauche (là où Miller, arrière droit de profession, avait fait toute la pré-saison, pour pallier à l’absence de… Brovsky pour les premiers matches), tout en faisant confiance à Eric Miller à droite, Frank Klopas a donc décalé Hassoun Camara dans l’axe aux côtés de Matteo. Est-ce nécessaire de signaler que Camara a fait la majeure partie des matches de préparation à droite ? « Non ».
Le reste de la première demie se résume donc à des phases défensives catastrophiques. Collen Warner, consternant en soutien de ses défenseurs, laisse tout le loisir aux milieux texans de s’exprimer. Ces derniers se présentent face à un Matteo Ferrari petit bras, sans conviction dans ses interventions et dans son placement, comme on peut le voir sur l’égalisation de Castillo dès la 16e minute. Dans un gloubi-boulga de jambes, les Texans bénéficient d’un contre grâce à la mollesse de Ferrari. Camara et Brovsky s’alignent au point de penalty, Ferrari, Miller et les milieux à l’entrée de la surface. Résultat, Castillo récupère ce vieux balloune qui traîne pour tromper Perkins de près. Ça fait 1-1, et le nombre d’erreurs défensives visibles au même moment me provoque mon premier vomi de la soirée.
Mais ce n’est que le début, puisque sur chaque incursion des Rouges on ressent une fébrilité monstrueuse derrière. Clairement pas prêt du tout, Jeb Brovsky traîne un crisse de VR derrière lui. Commun symbole du type qui n’a pas compris, ou que trop bien, le sens de l’expression « départ arrêté ». En retard sur chaque ballon, il est puni, et tout Montréal avec lui, à la 24e minute. Ayant laissé la porte ouverte à Diaz qui pénètre dans la surface, il commet une faute, ou du moins, il place très visiblement ses bras dans le dos du 10 de Dallas qui s’écroule. Plongeon ? Sûrement. Penatly ? Sûrement aussi, tant l’erreur de rookie de ce vieux briscard crève les yeux. D’où le célèbre adage : « Gardez vos mains dans vos bobettes ». Pérez, lui, ne se pose pas la question et envoi un parpaing pour le 2-1 Dallas.
Devant, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, profitant d’un Andrew Wenger confirmant sa bonne forme de la préparation. Sans cesse en mouvement, créant des espaces, le jeune attaquant compense l’apport assez limité de Felipe. Mapp et Nyassi sont au diapason de Wenger, mais leur repli défensif nécessaire et appliqué les fatigue. Les frayeurs se multiplient pour l’Impact et on voit arriver la mi-temps comme le salut. Bien mal nous en a pris, car sur le premier ballon dans les 30 mètres montréalais, le Ref’ de remplacement (pour cause de lockout des arbitres « Pros » de la MLS) signale une main vraiment limite de Bernardello à l’entrée de la surface. Pas le temps de se dire qu’on se fait un peu crosser là-dessus que Diaz nous la colle pleine lulu. 3-1.
Un quart d’heure pour s’en remettre. Un quart d’heure pendant lequel on aurait pu en prendre trois de plus. Un quart d’heure inferanal avant de revoir les Bleu et Noir dans le camp de Dallas, venir chatouiller les arpions d’un Seitz très inspiré. Et le portier texan le restera jusqu’à la fin de la rencontre, uniquement pris à défaut par la tête de Wenger à la 65e. L’attaquant place parfaitement son coup de casque entre les deux centraux sur un excellent centre de Felipe. L’espoir renaît, mais ni l’entrée de la Jeune Découverte Gonzalez, ni les quelques belles tentatives de l’Impact ne changent le score, malgré un ascendant repris dans la dernière demi-heure. Le score ne bougera pas. 3-2 Dallas.
Un pack de Montréal
Troy Perkins (3/5) : Un match qui a dû rappeler les mauvais souvenirs de la fin de saison dernière au pauvre Troy. Un tir à bout portant, un péno et un coup franc lucarne, pas grand chose à faire là-dessus. Le reste, il l’a bien fait, maintenant l’Impact à flot jusqu’au bout.
Jeb Brovsky (1/5) : Triste partie. Il n’aurait jamais du être aligné tant il était visiblement à court de forme. Mal placé, lent comme jamais, il a manqué de lucidité à chaque instant. Je sais qu’il va revenir en forme mais là, sa titularisation reste un mystère.
Hassoun Camara (2/5) : Lui qu’on avait vu si bon dans son couloir chez Mickey s’est coltiné Ferrari tout le match, essayant de réparer les erreurs, de colmater les brèches, mais n’était pas dans son meilleur joueur, en témoignent plusieurs erreurs de placement qu’on ne lui connaît pas.
Matteo Ferrari (1/5) : Reste dans sa forme anale de l’année dernière. À la ramasse dans son placement, un scandale pour un joueur de son expérience, il manque clairement d’envie et d’engagement dans la conquête du ballon… Réveil là-d’dans ?
Eric Miller (3/5) : Le rookie a offert un très bon match pour sa première, manquant d’un poil de cul d’ouvrir le score sur son premier ballon. Son apport offensif a été très intéressant et défensivement, il est apparu plus en confiance que durant la préparation. Bonne pioche.
Collen Warner (1/5) : Je n’en peux déjà plus. En fait, je n’aurais pas du regarder les matches de préparation, ça m’aurait permis de supporter Warner quelques matches de plus. En gros, Bernardello est tout seul au milieu. Warner, lui, est en retard, fait des fautes, perd des ballons… RAAAAAAAH
Hernan Bernardello (3/5) : Pas facile de gérer le milieu défensif tout seul quand ton collègue te fout des bâtons dans les roues. Quand Patrice sera revenu, il pourra complètement s’exprimer. Quand on voit le boulot qu’il abat et la qualité de son pied et de ses transmissions, on a hâte que ça arrive.
Sanna Nyassi (3/5) : La meilleure recrue de l’Impact jusqu’ici. Il marque encore après ses buts en préparation, il joue bien plus finement qu’avant et dégage une dose d’efforts impressionnante, aussi bien devant que derrière. Commun symbole de double pénétration.
Felipe (2/5) : On attend toujours plus de Felipe, notamment dans l’engagement, car on connaît ses qualités techniques. Il dépose encore un centre sur la tête de Wenger qui sauve un peu son match, car il fut souvent brouillon. Il possède également un skill d’invisibilité ou une puissance spectrale qui l’envahit par moment et le rend invisible.
Justin Mapp (3/5) : L’effet Mappillon est de retour, virevoltant entre les défenseurs adverses, sa tonsure divine haute au-dessus des têtes impies, déposant ça et là des ballons comme des caresses et du pain béni pour ses petits protégés. Il est beau, il est de retour. Encore.
Andrew Wenger (3/5) : Et bim ! Lui qui ne marque jamais l’a fait. Et bien en plus. Une tête parfaite sur un centre qui ne lui a heureusement pas laissé le temps de la réflexion. Le reste de son match est un plaisir d’ouverture d’espaces, de jeu en pivot. Il fera très bien son boulot jusqu’au retour de Di Vaio.
Substituts
Santiago Gonzalez : Aisance technique pour la nouvelle découverte, grosse envie, mais il va falloir apprendre à ne pas tout vouloir faire tout seul, sous peine de gâcher ses chances, à tous les sens du terme.
Callum Mallace : Ben oui, à un moment il a bien fallu remplacer Brovsky, complètement cramé. Callum (de son vrai nom Smeagol) est rentré avec l’envie et l’envie d’avoir envie.
Retrouvez les faits saillants en vidéo après l’avertissement ici
http://www.impactmontreal.com/fr/news/2014/03/highlights-fc-dallas-3-2-impact
Et voilà, l’angoisse. Bilan mitigé pour ce premier match au Texas. Je n’ai toujours pas compris pourquoi la défense alignée n’était pas celle étudiée en présaison, et qui marchait plutôt bien. Je crois que Klopas a eu peur de mal faire, en la jouant sérénité/sécurité avec un Brovsky presque 100% titulaire en 2013. Mais vue la forme de Jeb, il aurait dû prendre ce risque de jouer avec Lefèvre et Ferrari derrière. Dans un championnat comme la MLS, c’est cette prise de risque qui fait la différence. Du coup, en ne pensant pas prendre de risque avec Brovsky, il en a pris un énorme car le manque de compétition de Jeb était flagrant. On verra ce que retiendra Klopas pour le prochain match. Ça sera face à Houston, samedi 15 mars.
Becs anaux,
Mauricio Vincello
Je sais pas pourquoi, j’ai super envie d’aller me faire une partie de Risk moi après cette conclusion…
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