Décidément, l’année commence bien trop tôt pour Roazh Takouer qui a déjà quelque peu  de mal à suivre le rythme, occupé qu’il est à digérer ses dindes ha farz, ses galettes au saumon, ses coupes de champagne, ses 12 mois de l’année 2011 (année du bronze), ses bûches, ses chocolats, son kouign amann au pomme, son kouign-amann au cidre et la liste est non-exhaustive.
La Breizhou Académie est donc en retard, tant dans ses cadeaux de janvier qui arriveront peut-être avant février, que dans son travail hebdo. Il faut dire qu’alors qu’il méditait pour entrer en communication avec Toutatis (Dieu de la guerre) et Youssefrossis (Dieu de la relance moisie et protecteur de la Vilaine), enfin alors qu’il roupillait donc, le brave druide tomba dans une faille spatio-temporelle qui l’isola du reste du monde l’espace de quelques jours, abandonné des hommes et des Dieux, mais ni des Déesses Péhestroy et Marie-Jeanne, ni des meilleuers abbayes belges.
Il ne put même se libérer en temps et en heures pour suivre ce Mont-Saint-Michelico, la faute à une aide demandée par un vieux pécheur paimpolais que connaissait Roro de longue date et qui le tira de sa torpeur. Le Druide dût aider cette vieille connaissance par sa science herboriste et ses multiples potions magiques le temps d’une soirée. Peu importe au final, car celui-ci se passa merveilleusement bien. Le Mont-Saint Michelico, pas l’aide apportée par Roazh Takouer, non pas que sa science pointa aux abonnés durant ce temps de soirée, mais plutôt que les effets secondaires (somnolences et douleurs anales) furent largement sous-estimées par les consommateurs.
Magie du web, le match put tout de même être regardé. Roazh Takouer retrouva la porte de sortie de l’appartement dans lequel il erra spatio-temporellement, après un petit déjeuner croissant-coreff et huître-muscadet. Il récupéra dès hier soir le .avi de ce déplacement de nos rouges et noirs en pleine reconquête du Cotentin.

Konpozision

En l’absence des trois éléments majeurs d’après foot+ que sont Pitroipa, Mangane et Hadji (cherchez l’intrus),
En l’absence de la fidèle doublure qu’est John Boye,
Et en l’absence du jeune et prometteur Diarra (qui ça?),
Totonetti composa ce 4-3-la-là :

Totorugo récupère sa place d’attaquant de pointe et de buteur à cran, qui donne l’impression de ne pas avoir touché les mailles du filet depuis 4 mois et une fille depuis 4 ans.
Boukari repasse ailier gauche où il aura la tâche de faire oublier Pitroipa. Non. D’être aussi décisif que lui suffira (c’est moins dur).
Pajot est aligné aux côtés de M’Vila à la récupération, confirmant ce que Roazh Takouer disait déjà la semaine dernière, mais avec une semaine d’avance.
En défense centrale, Onyekachi Apam fête la troisième titularisation de sa deuxième vie, et Kana-Biyik anticipe l’élection présidentielle en occupant l’axe gauche.
Le reste c’est du classique.

Ar Matc’h

Il a déjà été dit beaucoup sur ce Mont-Saint-Michelico au match aller, et il est d’autant plus inutile de revenir sur ce qu’est un Bas-Normand que la Breizhou est en retard et qu’elle peut vous assurer que de toutes façons, on en fait rapidement le tour.
Ce qui a moins été dit, et même qui ne pouvait être dit à l’époque, c’est que le SM Caen se porte mal, ce qui tend à laisser penser vu ses deux premières lettres qu’il se porte en fait très bien, puisqu’il prend du plaisir quand ça fait mal. Rennes ne va pas mal, mais compte-tenu de la spécialité maison à relancer des équipes qui ne vont pas très bien, il y avait de quoi se sentir soi-même mal à l’approche du coup d’envoi, ou alors franchement très bien. Enfin, nous pensons que c’est clair : comme toujours, ça allait être un match de mâles, qui allait se jouer à grands coups de bollocks, pour peu que les hommes de Franck Dumas retrouvent d’abord les leurs.
S’il s’agit du premier match que Roazh Takouer rata depuis une triste défaite à Quevilly, le matage en différé changea ses habitudes en profondeur, puisqu ‘il se résigna à rester au café et à ne pas toucher à la moindre goutte d’alcool pendant au moins quelques heures.

Les 10 premières minutes sont des plus calmes. Roazh a déjà fini sa tasse de café italien qui l’accompagne tous les matins depuis plusieurs décennies. Sauf une fois où il a tenté de passer un journée sans caféine, et il s’est couché à 21h sous la fatigue. Un bon décalage vers Fajr parti côté droit se termine par un dégagement d’Apam aux 6M. « Le match s’anime et gagne en vitesse » dit le consultant. Bulot lui répond d’un centre au 3e poteau. Caen insiste et finit par frapper au but, par Hamouma, seul joueur caennais qui pourrait prétendre à une place de titulaire à Rennes. Mais sa tentative de pétarade finit en 6M.
N’étant pas passionné par la rencontre, et n’étant même plus pris par l’enjeu puisqu’il connaissait le score, Roazh Takouer retourna souhaiter une bonne journée aux dames de la toile, en jetant juste un bref regard à la frappe contrée de Boukari. Retournant aux belles choses, il réussit lui aussi à se faire surprendre par Kembo qui dans la minute suivante, efface Seube d’un double contact, crochète et frappe du plat du pied à l’entrée de la surface. Thébaux ne peut se déployer suffisamment. 1/0. Mais pas de’ just can’t get enough’, ni même de joie démesurée chez le druide ; au contraire, un peu contrarié de devoir appuyer sur retour rapide pour voir ce que pouvait donner le but en live.
Le café étant terminé, il est temps de passer au jus de fruit. Soit une bolée de cidre brut ramené du Penthièvre. On avait dit pas d’alcool, donc le calva peut et doit attendre. Le cidre, ça ne compte pas. De toute façon, il se passe plus grand chose sur le terrain, les Caennais ont pris un sacré coup de massue avec toute la force du Jésus, et les Rennais se contentent de gérer tranquillement un adversaire qui ne parvient pas à l’inquiéter. Même plus à enchaîner trois passes. Boukari s’illustre à son tour en se claquant. On annonce 3 semaines d’indisponibilité et l’entrée en jeu immédiate de Yacine Brahimi. Sacré Razak. Kembo, qui ne tend pas la joue, et Sorbon, vexé par l’ouverture du score, se frictionnent un peu. Fort de son expérience béninoise, Tony Chapron vient les apaiser. Son assistant n’a pas besoin d’intervenir et de leur demander de dégager. À la 42e, les Caennais arrivent enfin à réveiller leur public en frappant sur Costil qui dégage du pied.

On arrive à la mi-temps, et il est donc temps de rouler un spliffou câlin du matin. Ça permettra de ralentir un peu, et donc de mieux suivre le match. Malheureusement, la mi-temps n’a pas été enregistrée, il n’y aura même pas la pub FDJ pourrie et franchement moins drôle que la plus mauvaise blague du neveu de Roazh Takouer qui a 11 ans (pas Roazh Takouer, son neveu). Le match reprend direct, mais maintenant que le matos est sorti, on va quand même pas le ranger.
Il fait un peu froid. Moins sans doute qu’au stade, bien qu’il y ait des supporters torses nus. Mais ils ont bu, ça ne compte pas. La deuxième mi-temps, une fois la tâche accomplie et roulée, sera suivie en différé du lit et de sa couette.
Rennes repart en prenant directement la deuxième mi-temps en main. Nos héros semblent décidés à faire le break pour éviter de concéder un nul idiot comme à la maison. Au bout de quelques lattes Roazh s’est endormi. Il ne voit même pas le petit Pajot sortir sur blessure. Rennes tient toujours la rencontre, M’Vila tente même une frappe enroulée après un bon décalage de Kembo. Le druide footballistique finit par se réveiller. Il rêvait qu’il était devenu le fidèle compagnon de Charlotte Lebon. C’est à dire son chien. En humant la belle, il est un peu déçu de voir qu’elle sent autant la vielle bière et l’usure. Reprenant conscience, il réalise qu’il s’agissait en fait de sa couette et qu’il serait temps de l’emmener à la Dame du Lac pour qu’elle la nettoie un peu, ou alors carrément en racheter une autre.
La déception est de courte durée, elle lui permet de voir en direct du différé le but de Montano. Kembo décale Féret à l’entrée de la surface qui frappe. Thébaux sauve son camp mais le ballon revient sur le Colombien qui répond par un missile, ce qui a foutu les chocottes au goal caennais. Autant dire que le match est gagné. D’ailleurs, je vais arrêter mon résumé-là, parce que je suis déjà suffisamment en retard, que je n’aime pas trop travailler le matin, et que je m’en voudrais d’arriver en retard à la sieste, après j’ai moins la forme pour l’apéro.

Score final donc 2/0. Première victoire des Rennais à Caen depuis plus de 30 ans. Une victoire tranquille donc, qui permet aux Rennais de recoller encore plus les gros, et de rester devant l’OM son prochain adversaire en championnat.
Les gars du stade

Costil 4/5 : Match qu’il s’est rendu tranquille en restant vigilant sur les rares trucs qu’il a eu à foutre, essentiellement des sorties aériennes et deux ou trois bons arrêts en fin de match. Un retour chez lui qui se sera fait sans grande émotion en ce surlendemain de fêtes. On est sûr par exemple que chez les Villiers, les retours à la maison sont toujours plus chaleureux. Mais c’est vrai que c’est le Sud (par rapport à Caen en tous cas).

Danzé 3/5 : Apport offensif notoire durant les deux mi-temps sans pourtant qu’il y ait eu besoin de forcer collectivement.Travail défensif similaire à d’habitude. A rendu aussi une touche à l’adversaire, ce qui est fairplay, mais ne s’impose pas du tout avec des Bas-Normands, même en perdition.

Apam 4/5 : Recrue très intéressante. Sans doute le super coup de ce mercato, puisqu’il a d’un certaine façon coûté zéro euros (sauf à la Sécu). En termes plus manager-marketing-service après vente, nous dirons que cela sonne comme une façon de dire aux supporters parisiens qu’il leur faudra être un minimum patient avec leurs Beckham, Pato et  Tevez.

Kana-Biyik 3/5 : Sans forcer non plus, il a veillé sur son territoire où il n’est jamais conseillé de roder trop longtemps. Les Caennais n’étant de toute façon pas très motivés, il passé à l’image de ces compères de derrière une soirée assez tranquille. On va dire que c’est maintenant que commencent les gros matches et que Jean-Mamelle va tous les bouffer.

KTC 3/5 : Match où il n’aura pas eu à trembler non plus. Un apport offensif intéresant, mais on regrettera son horsjeu (.net) de la 69e minute qui aurait pu déboucher sur un bon contre, avec peut-être à la clef son premier but de la saison. Toujours aussi solide derrière. Le granite briochin, ce n’est pas du granite rose de nîmois.

M’Vila 3/5 : Tranquille, il a veillé à ce que son équipe confisque la balle pendant ses temps forts, et reste solide durant ses temps faibles. La maîtrise rennaise n’ayant pas pu être contrée, il s’est balladé sur la pelouse de Malherbe sans vérifier l’adage selon lequel la Normandie, ça fait gerber.

Pajot 3/5 : Match qui a semblé des plus corrects avant qu’il ne se blesse pendant que Roazh Takouer dormait. Rien à signaler donc.

Kembo 4/5 : Sans être réellement brillant durant la rencontre, il a pleinement assumé son statut d’homme providentiel, de sauveur du moment, de buteur qui marche sur l’eau et multiplie les parpaings au fond du filet adverse. Homme de cœur, comme le montre sa célébration câlin à l’écusson. Mais aussi homme de couilles, comme le montre sa mimique « ouillouille, j’en ai plus qu’une » de la 74e minute, sous l’oeil malicieux et le sourire sadique de Tony Chapron, qui a quand même une dégaine de gland.

Féret 3/5 : Propre et élégant. Les commentateurs en ont en revanche mis un peu partout dès qu’il s’agissait de le commenter. Sans être à son top, il a signé une prestation correcte à l’image du milieu rennais. En continuant sur cette voie, il va bien finir par la piquer la place de Marvin Martin. Surtout si ce dernier continue à s’embrouiller sur les parkings de Bonal, pendant que Samir Nasri s’emmerde à Manchester.

Boukari 2/5 : 2/5, c’est cruel pour l’unique passeur décisif de la rencontre, auteur sinon d’une prestation qu’on qualifiera d’active et donc de globalement efficace sur son côté gauche. C’est juste, mais cette blessure intervenue à la 30e minute alors qu’il avait encore 1 mois pour nous faire croire qu’il avait le niveau d’un titulaire en puissance révèle justement que la vie est un peu cruelle avec Razak, et la Breizhou n’a aucune envie de se fâcher avec la vie.

Montano 4/5 : Plus un pour son but qui l’a tant soulagé. Il a eu le mérite ainsi de tuer le match, même s’il ne bougeait déjà plus beaucoup, mais ce qui nous a épargné tout de même quelques sueurs froides en fin de partie (enfin, si on n’avait pas eu connaissance du score avant de la regarder, on n’est pas complètement cons non plus). Match sinon aussi intéressant dans le rôle du pivot qui empoissonne la défense adverse.
Les remplaçants

Brahimi – 30e pour Boukari – 2/5 : Entrée discrète ce coup-ci. Semble sur la retenue. Tant qu’il ne se blesse pas, on se plaint pas.

Doumbia – 58e pour Pajot – 3/5 : Entrée en jeu intéressante, surtout pour son impact et sa puissance qui ont été particulièrement utiles lorsque les Caennais ont tenté de passer à l’attaque (vers la 80e minute environ).

Tettey – 86e pour Kembo– Non noté : Une entrée en mode « coucou, je suis encore là ».

Les autres apparitions

Gérard Le Normand 2/5: Nous ne savons pas si c’est le nom de la mascotte du SM Caen, mais il a un peu une tête à s’appeler Gérard, ou peut-être plutôt une tête à laisser s’appeler Gérard, déjà parce que ça rime avec Hagar, et qu’ils se ressemblent un peu. En tous cas, pour cette année, on ne lui souhaite que du bonheur. Par exemple de délaisser un peu le football, et d’aller choper Erminig sur les bords du lac de Paimpont. Puis même ensuite d’y rester avec elle, puis de se marier, et de vivre très heureux. Pas d’enfants par contre, merci.

Le challenge de l’entraîneur gros et (presque) sympa 4/5 : Remporté par Frédéric Antonetti haut la main, bien qu’il ait tenu à rester discret durant la remise du trophée en demandant à ce qu’on parle surtout des autres. Un peu comme Fuzzatti, Totonetti veut qu’on arrête de lui parler.

La non-apparition

Aurélien Montaroup 1/5 : Dommage pour lui qui a remporté la coupe gambardella avec Faty, Bourillon et autres Gourcuff, mais l’ancien arrière gauche de Minsk aurait pu pour la première fois de sa carrière jouer contre Rennes, son club formateur. On lui souhaite le maintien de Caen, ne serait-ce que pour vivre ce moment l’année prochaine.

 

Roazh Takouer vous offre les images légalement.

1 thought on “La Breizhou Académie note Caen-Rennes (0-2)

  1. Le but de Kembo est beau, joli double-contact et frappe bien placée, il est en feu !

    Et comme tu dis Roazh, on sent que Montano est soulagé de marquer, vu comme il gueule après avoir câliné Brahimi.

    Dernière remarque : qu’est-ce que c’est agréable, les images du match sans les commentaires !

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