La Gones Académie note ETG-Olympique Lyonnais (1-3)

Match en retard pour l’OL, presque capital. En effet, l’OL avant ce match compte trois points d’avance sur ses poursuivants qui n’ont plus que deux matches à jouer. En cas de victoire, c’est la quatrième place qui est sécurisée, nous laissant grogner à coeur joie sur les points ratés ça et là (contre les équipes en lutte contre la relégation par exemple…) qui nous font finalement rater la Ligue des Champions. L’OL s’offre donc deux chantiers pour les saisons à venir: le grand stade qui semble plus ou moins bien lancé, mais aussi l’équipe qu’il faut en partie rebâtir à plusieurs endroits (défense, animation offensive). En face, Evian Thonon Gaillard.

A l’exception de Lovren, de Grenier et de Bastos, Garde disposait de son effectif au complet et pouvait tenter d’imposer sa nouvelle formule. Enfin, ancienne nouvelle puisqu’il s’agissait d’une énième mouture de ce qu’avait tenté Puelinho lors de ses heures de gloire à Gerland: un 4-2-1-2-1 avec Lisandro sur l’aile gauche. L’Argentin semble bien mieux prendre ce positionnement maintenant que l’an dernier, c’est dire combien il est volage… Peu de surprises en défense: devant Lloris, Cris et Koné forment une charnière qui va devoir continuer à bosser pour effacer les mauvaises impressions laissées au cours de nombreux matches. Réveillère occupe tranquillement son aile, Cissokho profite du turn over pour aller gambader sur son côté, profitant de Dabo qui souffle sur le banc. Gonalström est là pour solidifier le milieu, Gourcuff doit tenter d’aguicher les recruteurs, Briand est à droite, Lisandro à gauche et Gomis dans l’axe.

En face, Pablo Correa se réinvente une image. Le frileux bétonneur de Nancy est devenu adepte d’un jeu bien plus débridé que ce qu’il proposait en Lorraine. Bon, c’est sans doute plus facile d’attirer du monde quand tu passes du statut d’entraineur d’un club dont tu es la grande figure à un club où tu peux citer dans les actionnaires un certain Zinedine « c’est bieng » Zidane… Bref, l’ETG quoi qu’on puisse en dire, réalise une belle saison, avec un maintien obtenu confortablement. L’effectif a été certes renforcé durant l’été, mais par des joueurs expérimentés qui n’ont pas forcément leur place en permanence sur le terrain (Govou, Ehret, Leroy), mais aussi une jolie pépite dénichée au Benfica, Daniel Wass. Recrutement qui doit d’ailleurs faire de l’ETG l’équipe qui doit compter le plus d’internationaux danois en activité avec l’équipe nationale dans son effectif (Wass, Poulsen et Andersen) ou pas loin. Correa donc se retrouve désormais à la tête de la cinquième attaque du championnat (les quatre premières sont aux quatre premières places), mais accompagné de la sixième défense la plus perméable (Lyon est deux ou trois places de plus qu’eux seulement…). Correa à la tête d’une des équipes qui dominent le classement du coefficient de spectacularité de Canal+ et le Fils du Football selon Canal+ qui bataille pour maintenir son club de Lorient en L1… Décidément, 2012, c’est la fin du monde tel qu’on l’a connu.

Le match fut âpre à gagner, avec plusieurs fois Evian en position de prendre l’avantage après l’égalisation lyonnaise. Lyon s’en sort en étant plus efficace. Une victoire pas forcément imméritée, mais loin d’être la plus facile de la saison. Au moins on a su gagner ce match…

Les faits du match:

Les images du match sont là.

Les notes:

Lloris: 5/5. Ouais, j’avais envie. Je ne lui reproche rien sur le premier but puisqu’il se fait taper à bout portant (bien qu’on puisse trouver sa sortie hésitante). Mais vu le comportement de sa défense, peut on lui reprocher d’être le seul sur cinq à tenter quelque chose sur ce coup là ? Ensuite, il a contribué à écoeurer les Savoyards quand ils cadraient. Parlez-en à Wass qui perd son duel à la 68e minute alors que l’OL va marquer juste derrière pour prendre l’avantage. Brillant dans la défense, un jeu au pied parfois largement au-dessus des standards habituels, bref un match quasi parfait. Andersen en face fut aussi très bon d’ailleurs.

Cissokho: 2/5. Comme d’habitude. S’il a été un peu plus investi sur la défense quand même (comme quoi, la venue de Dabo l’a forcé à se bouger), il totalise bien trop de déchets que ce soit sur ses passes ou ses centres pour mériter plus. C’est un peu dommage, parce que c’est une énième fois le meilleur résumé de sa carrière lyonnaise: on sent le potentiel, on attend qu’il s’exprime et au final, on n’a pas tout ce que l’on attend de lui parce qu’il est incapable de franchir ce cap qui aurait pu par exemple l’envoyer à l’Euro s’il était resté suffisamment consistant.

Cris: 2/5. Il est bien moins sujet à recevoir divers projectiles pour être au courant de notre mécontentement en cette fin de saison. Il paiera toujours la comparaison avec son meilleur niveau toutefois et cela reste dommageable pour lui. Un match correct, sans plus, notamment parce qu’il ne peut faire mieux au niveau de sa pointe de vitesse. C’est pas aussi moche qu’il y a quelques semaines, mais cela reste loin d’être génial et suffisant pour être titulaire dans une équipe qui prétend au titre l’an prochain.

Koné: 4/5. Non pas qu’il soit merveilleux, mais il marque donc il dispose de crédit sur ce match. Surtout quand on voit qu’il fut capable de gagner vingt-cinq ballons, ce qui reste toujours un apport défensif appréciable.

Réveillère: 2/5. Il marque quand même lourdement sa passion à Claude François cette saison.

Gonallström: 3/5. Pas trop mal sur ce coup là. Cela reste perfectible au niveau de la récupération, mais cela s’explique par le fait qu’Evian a beaucoup joué sur les ailes (Olweb donne 15% d’offensives dans l’axe…). Un peu plus libres, le duo a connu moins de déchets que ces derniers temps. Plutôt une bonne nouvelle.

Gourcuff: 3/5. Un bon corner, c’est toujours bien, surtout à Lyon où le départ de Juninho montre à quel point l’équipe était dépendante de ses coups de pieds arrêtés. Sachant qu’on n’a toujours pas retrouvé de joueurs potentiellement capables de remplacer Dieu dans ce domaine, on apprécie les quelques éclairs que sont capables de fournir les types chargés d’exécuter ce genre de tâches. Pas mal descendu par l’équipe adverse (il obtient quatre fautes), il livre un match potentiellement abouti, mais loin finalement des espoirs mis en lui. Surtout qu’il est extrêmement court physiquement.

Briand: 4/5. Un but de renard, un match à mouiller le maillot. C’est moche, c’est pas sexy du tout, mais sérieusement j’aime ça.

Lisandro: 3/5. Il n’a pas été à son avantage, notamment parce que la position n’est pas géniale. Il rate une belle occasion en fin de match, mais il se bat sur tous les ballons qu’il peut disputer.

Gomis: 3/5. Pivot solide, il est quand même moins inspiré depuis qu’il se veut moins collectif. Alors après, on peut se demander qui lui a donné l’idée de se tourner ainsi: est-ce lui, ou est-ce que le staff lui a dit qu’il serait moins souvent remplaçant en étant plus tueur, plus buteur. Il « offre » le second but à Briand sur un centre raté, qui se transforme en centre-tir dévié pour aboutir dans les pieds de Briand. Et non, cela ne compte pas comme une passe décisive.

Les remplaçants:

Pied (pour Gourcuff, 69e): non noté. Son entrée, c’est pour bien faire comprendre à Ederson qu’on ne compte pas sur lui l’an prochain?

Lacazette (pour Gomis, 69e): non noté. Un penalty provoqué et transformé, parce que Lisandro l’a joué classe et le lui a laissé. Une très bonne entrée, comme toujours.

Dabo (pour Briand, 86e): non noté. Non, voyons, Garde n’avait pas peur…

Torben se met peu à peu à la page. Il dispose de la sienne sur Facebook, mais la Gones Académie a aussi droit à sa section à elle seule.

Torben se permet même de vous faire passer l’appel du Che Fredac sous le manteau.