Le stagiaire live a regardé les Verts sur Orange

Ce soir j’ai regardé Lyon-Sainté. Il paraît que c’est le derby le plus rageux de France. Du coup, on dit que Sainté veut sauver sa saison sur ce match. Ils sont probablement mal classés les Verts, vu que j’entends parler d’eux qu’au Café des Sports quand Vincent Moscato me sert mon diabolo-grenadine. Sinon, je suis pas trop l’actualité du club, jeunesse oblige, Sainté c’est pas mon truc. Au fait, Alain Souchon et Laurent Voulzy sont toujours co-présidents ?

Ordi allumé. Denis « George-Alain » Balbir et Youri « Snake » Djorkaeff, imper en cuir anthracite d’un goût douteux (le genre de vêtements que seuls des footballeurs osent mettre) sont aux commentaires. Gomina et Nutella, voilà un duo plein de promesses.

C’est que Pamplemousse Sport met les petits plats dans les grands pour ses 500 abonnés. Mais le stagiaire paye des forfaits téléphoniques et des Livebox à Orange depuis des années, tout ça pour avoir quoi ? Des pubs avec Zidane et des chansons des Beatles, mais creusez-vous le fion les gars ! Bref ce soir mon con, le foot ça sera en streamine.

Agrumes Sport commence fort avec des statistiques qu’elles sont utiles : le Top arbitre. Classement en fonction des cartons distribués. Le numéro un se trouve être l’arbitre du soir, Lionel Jaffredo. On ne sait que conclure, donc… bravo Lionel. Autre bizarrerie sous forme de mini-tableau, les buts marqués et encaissés par tranches horaires (arbitraires) au sein d’une même mi-temps.

Puel, le Pierce Brosnan du RMIste affiche un impeccable brushing façon Cloclo, comme gonflé par l’orgueil accumulé mercredi, ainsi qu’un costume OL caché sous une vilaine parka. Galtier, crooner cheap façon Marc Lavoine ou mafieux méditerranéen, porte un manteau trois-quarts qui le classe parmi les entraîneurs élégants de L1.

A part ça,

Delgado c’est le bonhomme des clips de Gorillaz.

Bergessio c’est Robin Williams. Avec un soupçon de Ginola et de Michael Douglas.

Gomis c’est Muriel Hurtis, mais en cloque de 6 mois.

Sur le banc les lyonnais ont du Belfodil, c’est une marque de médicament pour la gastro. Autant dire que par les temps qui courent, Puel a raison de le garder sous le coude le gamin. En plus, Ishak ce prénom, on dirait la nouvelle technologie Apple. Bah en voilà un qui a de l’avenir.

Début de match rugueux où Balbir ne relève qu’un « arbitrage à sens unique, mais sans fautes ». Attitude bienveillante envers l’arbitre, donc.

Les lyonnais affichent un sponsor Les Restos du Cœur, qui rappelle l’engagement à gauche de leur enfoiré de président mais surtout le concert pourri qu’y avait à la téloche hier soir. Que j’ai surtout vu au zapping d’ailleurs.

Balbir, le Moundir du commentaire sportif, laisse entrevoir une soirée riche en perles quand il assène que « Bergessio est un joueur de timing aérien ».

14^e min : Bergessio, excentré, frappe comme un sourd et oublie deux partenaires dans l’axe.

18^e min : Sako efface Toulalan, se lance dans un rush et décale Bergessio qui frappe. Rivière, trop relâché, reprend à côté. Trop occupés à chercher une erreur de l’arbitre, Gomina et Nutella ne réalisent pas que le drapeau puisse se lever pour un six mètres et commencent déjà à questionner l’immaculé Révélateur.

Bref, ce Rivière, je suis sûr qu’il fume des joints. Mais à part ça, c’est un attaquant d’une grinta rarement vue chez un français depuis Franck Ribéry version OM, à part peut-être Jimmy Briand, ok. Et non, je veux pas faire de jeux de mots sur son nom.

Govou lui son truc c’est l’alcool. Mais il est en jambes ce soir. Le Spike Lee du foot français n’a pas désaoûlé depuis la caisse de mercredi soir. Pas grave, il fonctionne comme ça depuis des années et il est plutôt bon. Tant que le rhum est pas sur la liste des produits dopants, il est tranquille Sidney.

Le milieu de Lyon peine à créer, Cris et Toulalan jouent long, et assez bien. Mais les contres stéphanois sont tranchants. Puel demande à Gomis de bouger son big fat booty non pas d’avant en arrière mais d’arrière en avant.

Le long de la ligne, « Rivière était passé dans le petit pont » (Balbir).

Pjanic vit une déprime post-Bernabeu. Ah non, en fait il a toujours ce regard de cocker triste.

30^e min : Ederson et Lovren, achetés à bon prix, se distinguent respectivement par un contrôle du tibia et une passe en touche, rappelant que Lyon ne peut pas trop attaquer le Real sur le terrain des folies financières.

Monsoreau est à l’échauffement. Gerland l’acclame, le Sylvain est de retour dans son jardin. Non, j’déconne. Le supporter lyonnais s’en souvient même pas.

34 ^e min : Presque high-kick d’Ederson sur Perrin. Les gonzesses et le magazine Têtu frissonnent.

38^e min : talonnade de Payet au milieu qui déclenche une magnifique contre-attaque. Bergessio ne peut reprendre. Balbir et Djorkaeff complimentent Rivière, avec qui il n’y a pas de « tripotage de ballon ». Obscène.

39^e min : But de Rivière ! Sur un centre déposé avec amour par Bergessio sur sa tête de rasta, Manu-Manu River se couche bien et place le ballon hors de portée de Lloris. Cabrioles, et confirmation d’un beau duo d’attaquants. Balbir exulte façon finale de Coupe du Monde.

Ce Balbir, il me donne envie de me crever les tympans quand il force sa voix. Déjà qu’elle est pas très mélodieuse, mais c’est la plupart du temps surjoué. Bref, un homme de télé a-t-il le droit de s’introniser « commentateur hard-rock » sans l’avis des téléspectateurs ? On aimerait un son plus jazz, Denis. Sois gentil Denis…

Bref, selon qui vous savez, Lloris venait de passer 630 min sans encaisser de but en L1. Stat’ inutile, si on ne la met pas en parallèle avec l’efficacité, ou la stérilité offensive.

Sako « fait une frappe de dégagement pour dépasser son défenseur » (Balbir). Quel flow, Denis.

Payet voudrait avoir un bouc mais avec son duvet juvénile c’est peine perdue. Un peu comme la campagne médiatique de Luis Fernandez, invité à la mi-temps.

Seconde mi-temps : Entrée de Lisandro « Grincheux » Lopez, qui rumine un chewing-gum. La bête s’est levée du mauvais pied, comme d’hab. Il a un tic avec sa barbe pointue genre Jafar d’Aladin… c’est stressant. Mais le pire c’est dans le vestiaire quand il doit choisir : la barbe, dans le maillot ou dehors ? C’est un peu comme le capitaine Haddock avec son duvet dans Tintin au Tibet.

Pendant ce temps, on reparle du « raté tellement facile » de Rivière. (Balbir)

49^e min : Lisandro frappe du gauche. Pas content. Pour se calmer, il remonte le ballon comme un autobus sur 30m côté droit, mais au bout, n’obtient pas de faute. Il envoie quelques noms d’oiseau à l’arbitre de touche.

54^e min : Janot boxe un ballon et rappelle que sa première passion avant le kick-boxing et les tatouages, c’est d’être nul sur les coups de pieds arrêtés.

M. Jaffredo, le TOP arbitre justifie sa reputation de cartonneur en cartonnant d’un carton jaune et d’un autre carton jaune Perrin et Bergessio.

Cissokho, blessé et s’apprêtant à sortir selon les Experts d’Orange, fait quand même un rush de 40m sur son côté, ballon au pied.

Pression lyonnaise. Les centres abondent mais sur les pieds de Diakhaté pour l’instant.

61^e min : Janot boxe, il adore ça. Symbole de la détresse des Verts, Payet est « coincé dans le coin » (Djorkaeff).

Remontée in extremis de Benalouane, Gomis est hors-jeu. Du cul.

66^e min : un papier circule jusqu’à Benalouane, qui sèche complètement face à l’équation à 3 inconnues qu’est Lisandro.

Balbir prononce Lisandro Lopez à l’espagnole et c’est irritant. D’ailleurs il prononçait Pedro-Miguel Pauleta avec le même accent donc y’a arnaque quelque part.

69^e min : Parade de Janot sur Toulalan. Hurlements, tapage. Balbir perd une corde vocale dans la bataille.

L’affirmation gratuite : « Gomis est quelqu’un qui a besoin de toucher le ballon » (Djorkaeff). Ah bon ?

Monsoreau remplace Payet. Un changement défensif, ça va gronder sur RMC…

75^e min : Källström se prend pour Guti en distribuant les ouvertures.

Bergessio cherche le petit pont sur Lovren pour s’offrir un duel avec Lloris. Raté.

Perrin, blessé, sort ; c’est ensuite un classique « momentdeflottementà10contre11 » conclu par un but lyonnais. Tête de Lisandro, poteau rentrant. « Je n’aime pas les poteaux rentrants. », qu’il dit.

L’analyse du maître : « La sortie de Perrin a complètement déstabilisé de manière comptable ce match » (Balbir, s’il est besoin de préciser).

87^e min : Jérémy « poivre et sel » Toulalan trouve la barre de la tête, suite à un nouveau coup de pied arrêté. Lisandro se fritte avec Diakhaté.

Puis les arrêts de jeu sont une succession d’occasions pour lyonnais et stéphanois. Denis Balbir agonise.

« On est loin d’être le Real de Madrid » disait Galtier avant le match. Saint-Etienne a pourtant fait mieux à Gerland.

Enfin Kim Källström fait admirer ses progrès en français au micro de Florian Genton, héros d’une série en préparation sur M6 intitulée « Frères de footballeurs ».

La fin de match, riche d’intensité dramatique est rendue plus supportable par l’entrée d’un Kevin Mirallas très peu inspiré d’abord quand il s’est agi de reprendre un centre de Sako puis de centrer à son tour (pour personne). Mais qui sait ? Est-ce que le but de ce gamin, ça ne serait pas, finalement, d’être l’incarnation parfaite d’une blague belge ?