PSG-OM (0-0), La Canebière académie stérilise

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On n’est plus là pour la fantaisie.

Pas de jeu ? Zéro tir ? Pour tout dire, on s’en bat les couilles sur la tombe des défaites honorables.

Aïoli les sapiens,

Ce matin est un triste jour pour le football : après tant de matchs contre le PSG séduisants mais invariablement conclus par une défaite, l’OM a enfin glané un point en refusant le jeu. Honte à Rudi Garcia de n’être pas parti la fleur au fusil, d’avoir sacrifié ses ambitions offensives alors que cela fait deux jours – déjà – qu’il a pris en main cet effectif de guerriers. Quoi ! un Rolando ajouté en surplus à la défense centrale, et ce dès le départ, sans même avoir la décence d’attendre la 89e minute ? Quoi ! notre dribbleur fou Bouna Sarr écarté alors qu’il aurait donné le tournis à la défense parisienne ? Quoi ! l’absence de confiance accordée à Maxime Lopez, lui qui n’attendait rien tant que d’entrer dans le grand bain du haut de ses 19 ans pour donner une leçon de football à Verratti et Motta ? Est-ce cela, l’ambition de l’OM Champions Project, sous les yeux de Frank McCourt qui plus est ? Honte à vous Rudi Garcia, vous ne valez pas mieux que Franck Passi et Bruno Génésio réunis.

Oui, telle est l’analyse que l’on peut tirer ce matin de ce triste «  »clasico » ». Enfin, telle est l’analyse que l’on pourrait en tirer si l’on était un abonné Canal+ frustré de n’avoir pas vu l’OM donner son cul aux parisiens pour la beauté du spectacle. Au contraire, du haut de notre streaming moldave et de nos 10 académies de défaites rédigées en ces lieux depuis 2012, nous serions plutôt en mesure d’affirmer que nous n’en avons absolument, mais alors là absolument, rien à foutre. Un 0-0 chez le favori, c’est bon pour le résultat, c’est bon pour la confiance et ça fait chouiner nos rivaux. Il sera toujours temps de parler de manière à l’occasion des matchs suivants.

Ce n’est pas un bus, que l’OM a parqué, c’est tout le dépôt de la Capelette le jour où on leur demandera de repasser aux 39 heures.

 

L’équipe

Vainqueur, Cabella et Alessandrini sont blessés, Diaby continue d’assouvir son fétichisme chirurgical : comme si les choses n’étaient pas assez compliquées, Garcia se voit donc offrir la titularisation de Zambo Anguissa en cadeau de bienvenue. Choix radical : l’entraîneur réhabilite Rolando dans une une inédite défense à trois, éjectant au passage le Garrincha de la #TeamFCMetz. Devant l’inanité offensive qui en résulte, Rudi ajuste la formation à la pause en faisant monter Thauvin aux côtés de Gomis, l’entrée de Machach renforçant autant que faire se peut le milieu. Par ailleurs, le brassard est retiré à Diarra pour être confié à Gomis.

Nul doute que la même stratégie retenue par Franck Passi aurait valu à son auteur une exécution sommaire sur les réseaux sociaux et les plateaux télévisés. Mais justement, Passi n’aurait pas fait ce choix, il aurait fait confiance à son 442 où les meneurs excentrés défendent mal et laissent les latéraux se faire violer. Pardonnez-moi ma pusillanimité, mais je suis heureux de pouvoir m’asseoir pour écrire cette académie ce matin.

Le match

Oui, les relations entre l’OM et le PSG sont désormais apaisées et c’est tant mieux. D’où l’utilité de ce genre de piqûre de rappel, pour se remémorer à quel point il s’agit d’un club de putes.

 

Soyons honnêtes, l’efficacité des choix tactiques de Garcia ne saute pas aux yeux dans les premières minutes. Milieux et latéraux peinent à se coordonner, ce qui ouvre la porte à des combinaisons parisiennes juste sauvées par des tacles à la one again, de Rolando notamment.

L’ensemble se stabilise vers le premier quart d’heure : le PSG domine toujours mais s’approche moins de nos buts. Dans notre jeu en revanche, c’est toujours le néant. Plusieurs de nos bonnes sorties de balle échouent par des passes suicidaires, qui nous font manger une contre-attaque en retour. De manière générale, nous n’essayons même pas de conserver la balle : quand il nous arrive de passer le milieu de terrain, nous recherchons immédiatement la passe décisive avec la même espérance de réussite qu’un pari bourré sur un match de D2 norvégienne.

La première période s’écoule ainsi entre mauvaise relances olympiennes, sauvetages sur la ligne de Pelé voire de Doria et oublis de marquage gâchés par Cavani. Ce même Cavani dépasse Rolando sur une ouverture en profondeur ; touché par le Portugais, il s’écroule d’une manière si grotesque que même Clément Turpin est convaincu de ne pas accorder le pénalty, ce qui n’est pas un mince exploit de la part de l’Uruguayen.

A la pause, donc, Machach remplace un Njie fantomatique. Toujours dominé, l’OM parvient cependant à mieux conserver le ballon. Notre seule situation vaguement dangereuse survient à la 70e quand plusieurs contres favorables placent Thauvin en bonne position. Comme trop souvent hélas, Florian tente le dribble improbable plutôt que la frappe ou le décalage de Gomis. Hormis quelques séries de corners, systématiquement ratés, le PSG ne se procure guère d’occasion avant la fin du match. Preuve que le slipo-time n’a pas disparu avec le changement d’entraîneur, Maxwell puis Cavani échouent coup sur coup au ras du poteau à la 81e puis la 82e minutes. Oppressante, la fin du match se déroule tous orifices verrouillés jusqu’à libération.

« Savoir se faire aimer de ses coéquipiers, de son entraîneur et de son public», un ouvrage d’Hatem Ben Arfa.

Les joueurs

Il va de soi qu’en d’autres circonstances, un tel match nous aurait conduits à nous désintéresser des joueurs pour noter directement leurs mères. Mais l’indulgence ne peut qu’être de mise aujourd’hui. Enfin, pas pour tous, faut pas exagérer non plus.

Pelé (2+/5) : Le carton pour gain de temps à la 69e minute résume bien notre partie. Jamais battu et donc satisfaisant, mais on n’oublie pas une prise de balle très mal assurée et de trop nombreux dégagements perdus.

Fanni (3-/5) : Un bonus « pas de but encaissé » qui récompense de solides interventions. La vitesse à laquelle il réagit aux balles en profondeur évoque un chat obèse essayant en vain de se lécher les testicules tout en regrettant sa jeunesse passée.

Rolando (4/5) : Ces espaces réduits lui conviennent à merveille, les attaquants du PSG auraient eu moins de mal à croiser François Hadji-Lazaro dans un couloir de TGV. Et puisque ses quelques fautes n’ont pas eu de conséquence, ne boudons pas notre plaisir.

Doria (2+/5) : Lui aussi très présent au duel, mais ses relances à la gacha empega n’ont rien fait pour alléger l’impression de panique vécue tout au long de la rencontre.

Sakai (2/5) : Violé pendant de longues premières minutes, au point que l’on n’aurait pas été surpris de voir son short mis en vente dans un burusera shop à côté des petites culottes d’écolières. Sauf que, pendant qu’on était tous en train de nous taper la tête contre les murs, Hiroki ne s’est pas découragé, a mis encore plus d’intensité dans ses actions jusqu’à une seconde mi-temps où – prenez une profonde inspiration et accrochez-vous au fauteuil – il n’a pas été si mauvais que ça.

Bedimo (2-/5) : Réputé moins nul que son collègue nippon, il ne s’est paradoxalement pas lâché et a révélé une fébrilité aussi constante que dommageable à notre intégrité slipale.

Rekik (91e) : Entré pour une minute, il a eu le temps de concéder un coup-franc dangereux. Sans dégât final, signe que les temps changent.

Diarra (4/5) : Médaille Bob Denard du mercenariat de qualité.

Zambo Anguissa (1+/5) : Chacun d’entre nous l’a déjà fait, ce genre de rêve angoissant, où l’on se retrouve nu et édenté, seul sur la scène de l’Opéra de Paris à devoir danser la Bayadère devant une salle comble ? Eh bien pour André-Frank, ce n’est pas du tout un cauchemar, au contraire ça aurait plutôt tendance à le reposer de ce qu’il vit éveillé chaque week-end.

Thauvin (2+/5) : Magnifique d’ardeur et de combativité dans un contexte difficile. Mais dire qu’avec de meilleurs choix en fin d’action, l’OM serait peut-être reparti du Parc avec trois points et un fist historique.

Njie (1/5) : Si l’on considère que l’OM a garé le bus, dans ce cas Njie a eu l’utilité de l’enjoliveur de la roue de secours.

Machach (45e, 2/5) : Une présence plus utile que celle de Njie, c’est une évidence. Mais pour ce qui est de l’intelligence de jeu, à côté de lui Florian Thauvin c’est Hubert Reeves.

Gomis (2/5) : Un engagement digne de son capitanat et une efficacité défensive méritoire, qui lui valent la note maximale (pour ce qui est du barème lié à la production offensive, nous allons parler d’autre chose si vous voulez bien).

 

L’invité zoologique : Hatem Ben Narval.

Il se prend pour une fabuleuse licorne, et certains le croient jusqu’à ce qu’il se révèle être un simple cétacé à la con avec une dent de traviole : se voyant plus beau qu’il n’est, le narval était bien l’invité zoologique approprié pour commenter avec moi ce match contre ces vulgaires.
Les autres : Comment voulez-vous que j’aie du respect pour des gars qui ont laissé Zambo Anguissa et Sakai effectuer des passes redoublées. Deux fois (s’il y en a qui doutent, je mettrai les gif en fin de journée).
Le classement : Onzièmes, à égalité de points avec Lyon mais un moral dont quelque chose me dit qu’il est totalement à l’opposé en ce moment.
Les images : Résumé garanti sans tir au but olympien.
Les aventures managériales de Jacques-Henri : Tout en recherchant un directeur sportif, Jacques-Henri Eyraud continue à régler à sa manière les menus problèmes de la vie olympienne.
La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Marc Dev remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

19 thoughts on “PSG-OM (0-0), La Canebière académie stérilise

  1. Rolando, RO-LAN-DO, ROLANDOOOOOOO!!!!!
    Et Larqué qui a fait sa blague avant le match « Vous croyez que l’OM peut tenir avec Orlando en défense centrale AHAHAAHHAHAHAH » Rolando a plus de palmares que ton club ….

  2. Merci pour la minute managériale.
    La minute de l’entraineur: « Toi capitaine ? Va plutôt voir au Lokomotiv si il leur reste pas un gourdin à te foutre au cul… » doit valoir le coup d’oeil aussi.

    1. On sait bien que Staline n’était qu’un gros tyran, que Trotsky que Lénine n’étaient pas des marrants. On s’en bat, on s’en fiche, nous on va de l’avant. On veut le communisme sans les inconvénients.

  3. Renoncer à la victoire et se contenter de ne pas perdre, l’ambition est plutôt limitée pour la première sortie de ce nouvel OM. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, nouvelle devise du club. Ce match aura servi à réhabiliter Rolando et on peut imaginer qu’il aurait pu rendre quelques services depuis le début de saison si Passi ne s’était pas obstiné à s’en passer. Hubocan a pris sa (retraite) place dans le placard et n’est pas près d’en sortir, Zambo le clown devrait le rejoindre dans les prochaines semaines.
    Quoi qu’on en dise Garcia a pris des risques en alignant cette équipe, il serait déjà face à un peloton d’exécution si nous avions pris une valise. Mais je te préviens Rudi c’est la première et dernière fois que tu nous poses une pareille feuille de match !

  4. Attendez, personne ne réagit à ça :
    « Chacun d’entre nous l’a déjà fait, ce genre de rêve angoissant, où l’on se retrouve nu et édenté, seul sur la scène de l’Opéra de Paris à devoir danser la Bayadère devant une salle comble »

    Mais clairement non. Jamais de la vie.

    Sinon, je te trouve un brin sévère pour les notes. A une époque pas si lointaine, on criait au génie de Mourinho de sortir ce genre de match (Inter-Barca), et encore, l’Inter a perdu au retour. Je ne dis pas qu’il faut crier au génie, mais ce n’est pas avec l’effectif de cette saison que j’espérais le nul au Parc.

    1. Le contexte n’était pas le même, mais je l’ai déjà fait. Je crois que c’était le palais des festivals de Cannes, et que je devais jouer de la batterie avec les Blues Brothers. Sauf que je ne savais plus jouer de la batterie, ce qui ne plaisait pas à l’organisateur du concert qui m’amenait sur scène en menaçant de me planter un couteau dans le dos. Bref, mon psychanalyste te remercie, Blaah.

  5. Je sais ce qu’il manque à l’OM :
    Santon, Nagatomo D’Ambrosio Ranocchia Felipe Melo Jovetic Palacio…. ça tombe bien, on les vend en ce moment ;-)

  6. Ca va être bien l’OM!
    A Nantes, tard le matin, on se retrouve souvent à poil face à Richert et 80000 personnes à Saint Denis, mais finalement on décide qu’une panenka c’est pas le moment, et on la glisse mollement au ras du poteau à ras de terre. Selon l’humeur, c’est le titre ou l’échec passe parce qu’on n’est que gardien de but.

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