La Scapulaire Académie note Reims – Bordeaux (0-0)

Dimanche, 13h50.

Alors que je viens de m’installer devant mon PC et que je recherche un stream correct pour ce Reims – Bordeaux, Madame m’interpelle et me lance :
–         T’es sur de vouloir regarder le match ? En général le dimanche à 14h ils sont tout pourris
–         *Grognements
–         Fais-ce que tu veux, moi je regarde Captain America, y’aura de l’action au moins.
–         *Grognements

Madame n’est pas Nostradamus elle connaît juste la L1 et les Girondins. Mais bon avant de passer au match, intéressons-nous à Reims.

La région de Reims c’est un peu comme la région bordelaise, avec plein de vignes un peu partout. Sauf que c’est un peu plus moche et qu’il y fait froid (une de ces deux déclarations est empreinte d’un pur chauvinisme). Du coup on pourrait croire que le Rémois est hautain comme le Bordelais sauf que non, le Rémois a connu la mine, le froid et les loups dans la ville, le genre d’histoire qui te fait chialer la ménagère l’après-midi sur M6. Mais quand même il se la pète un peu tout ça parce que SA cathédrale a couronné tout un tas de rois. Mais à part des rois morts y’a qui de connu à Reims. Je vous donne pêle-mêle :

• Elodie Gossuin, miss France sans sextape en 2001 pour flatter mon lectorat masculin
• Jackie Berroyer, acteur (Le Péril Jeune par exemple), pour flatter mon lectorat… expérimenté.
• Kyan Kojandi pour flatter mon lectorat jeune qui a trouvé que « Bref c’était trop bien »
• Yohann Diniz, le marcheur, pour flatter mon lectorat qui aime les sports à la con.
• Et enfin pour flatter mon lectorat alcoolisé (soit 90% d’entre vous), Barbe Nicole Clicquot, dit la Veuve Clicquot.

Au niveau foot, je rappelle juste que Reims est l’un des plus grands clubs de l’Histoire du foot français qui a vu passer en son sein des joueurs comme Raymond Kopa (à l’époque on s’en foutait de la double nationalité), Juste Fontaine (13 buts en une Coupe du Monde, réponds à ça Lionel Messi), Albert Batteux, Robert Jonquet, Michel Hidalgo, Roger Piantoni ou encore Carlos Bianchi. Peu de clubs français peuvent se vanter d’une histoire aussi riche. Mais aujourd’hui le Stade de Reims est juste un promu qui revient de l’enfer puisque ayant subi une liquidation judiciaire en 1992. Mis à part ça on trouve quelques ex-bordelais dans l’effectif avec notamment Glombard, Krychowiak et Ayité.

Côté bordelais, après avoir fait reposer les cadres face à Newcastle, Gillot se présente avec une équipe théoriquement fraîche et en 3-5-2 avec le onze suivant :

La première mi-temps plus chiante qu’une rediff de Derrick :

BeIn Sport commence fort en annonçant que ce match est le « match des millésimes ». Ce sera plutôt celui des piquettes.

2^ème : Bonne intervention de Marange dans la surface devant Ghilas. C’est suffisamment rare pour être noté.

5^ème : Corner en faveur des bordelais tellement mal tiré que Kossi Agassa a à peine besoin de sauter pour attraper la balle.

6^ème – 25^ème : Rien de notable si ce n’est la rupture de mon stream français qui est remplacé par un stream en arabe où les commentateurs n’arrivent même pas à s’enflammer pour le match. C’est dire s’il se passe rien. Je vais donc moi-même chercher mes propres bières pour éviter de déranger Madame.

27^ème : Ah tiens, il se passe un truc : Henrique a collé un gnon dans les airs à Floyd Ayité. Tellement classique.

36^ème : Tacalfred prend un jaune pour une faute grossière sur Gouffran. Le coup-franc est bien placé mais tiré comme une tante par Plasil. La défense se dégage sans soucis.

38^ème : Frappe de Saivet au-dessus, pas de quoi réveiller le chien qui dort sur les genoux de Madame qui elle-même dort sur le canapé. C’était une bonne idée ce somnifère dans son verre de rosé à midi.

40^ème : En 10 secondes les Rémois collent deux semelles à deux bordelais qui restent au sol. Sans gênes, ils continuent de jouer et obtiennent un corner. Je me retiens de les insulter pendant que Madame se bave dessus. J’aurais peut-être du mettre un seul somnifère. Au passage, N’Guémo obtient un jaune pour contestation, bien joué Bartolomeu Varela.

A la mi-temps, 0-0, on s’emmerde et Madame s’est réveillée parce qu’un nazi a osé s’en prendre à Chris Evans dans Captain America. Saloperie de somnifères chinois achetés sur le net, même pas foutus d’être efficaces.

La seconde période plus chiante qu’un apéro chez des cathos intégristes :

A la mi-temps, Francis pose les couilles sur la table et sort deux joueurs : N’Guémo et Saivet. Sauf qu’il se trompe légèrement puisqu’il y a un mec encore plus à la rue que N’Guémo sur le terrain c’est Plasil. Du coup Sertic rentre ainsi que Planus qui prend place dans l’axe de la défense, Sané passant 6.

46^ème : Tentative de loin d’un rémois, pas de quoi surprendre Carrasso.

48^ème : Frappe de Mariano arrêtée par Agassa. Ça s’anime.

49^ème : En fait non.

54^ème : Ayité profite du fait que Planus soit entrain de brouter la pelouse pour partir dans son dos. Malheureusement pour Reims, son centre ne peut être correctement repris par Diego qui expédie la balle au-dessus.

55^ème : Faute d’intellectuel de Planus à 35 mètres des buts bordelais. Diego la tente directe, un Bordelais dévie, Varela accorde un 6m. Dites-moi la FIFA, avant de penser à introduire la vidéo dans le foot, faudrait penser à introduire des arbitres qui ont plus que 2/10 à chaque œil.

59^ème : L’arbitre de touche voit un accrochage entre Henrique et Ghilas (un duel de bonhommes quoi) et fait sa rapporteuse à l’arbitre qui du coup donne un jaune aux deux joueurs.

61^ème : Nouvelle faute de Planus, toujours à 35 mètres du but. Gillot a du lui expliquer que c’était autorisé à cet endroit là mais pas plus près du but.

68^ème : Sur un long ballon, Ayité part dans le dos d’une défense à la ramasse et réussit à lober un Carrasso auteur d’une sortie à la mords-moi le nœud. Mon slip est sauvé par la barre transversale, lui qui est passé à deux doigts d’affronter une tornade qui te ferait passer l’Ouragan Sandy pour un vulgaire pet dans une baignoire.

77^ème : Ça colle une semelle à Sané et prend un jaune. Il en est étonné.

80^ème : Dernière pseudo-occasion bordelaise avec Gouffran qui frappe à côté, l’occasion pour lui de montrer qu’il est sur le terrain.

82^ème : Entrée de Diabaté à la place de Gouffran

83^ème : Tacle dégueulasse d’un Mariano à la ramasse (lecteur tu apprécieras cette rime en –asse, comme un symbole de notre adversaire de jeudi) qui prend un jaune logique. Sur le coup-franc, Mandi est littéralement plaqué au sol par un Planus qui s’est pris pour un rugbyman sur le coup. Heureusement la cécité de Monsieur Varela nous sauve d’un penalty incontestable.

91^ème : Le match se termine sur Courtet qui prend un jaune pour avoir contesté son hors-jeu.

Au final un bon gros 0-0 bien pourlingue qui te pourrit la joie d’avoir repris les académies. Merci les Girondins. En attendant de battre Sainté demain parce que les joueurs se sortiront les doigts, place à l’analyse.

Les mecs qui avaient pas envie :

Carrasso (2/5) : Ok on prend pas de but mais putain c’était quoi cette sortie genre « charge de rhinocéros » ? On n’est pas sur National Geographic bordel ! En plus tu sors pied en avant et tu chausses Ayité ! Putain vu que Varela sifflait n’importe quoi il aurait été foutu de te siffler un péno ! Alors mon petit Cédric, on se reprend, on se refait une santé pendant les vacances et on revient au top niveau en Janvier. Il reste deux matchs ? Essaye de limiter les dégâts.

Henrique (2/5) : Un point pour le gnon collé à Ayité, moins un pour son jaune de neuneu. Souvent dépassé par la vitesse des Rémois et la technique de Diego, Carlos a passé une sale aprèm. Il aurait sûrement préféré rester chez lui pour s’adonner à sa passion préférée : se battre avec des pitbulls.

Sané (4/5) : La bonne surprise. Avec Planus sur le banc il a endossé le rôle de chef de la défense et a rendu une copie quasi-parfaite en première période. Replacé au milieu de terrain en seconde, il a tenté de colmater toutes les brèches du milieu de terrain, sans toutefois y parvenir.

Marange (3/5) : Un match propre et solide. Tant que ça va pas trop vite en face. Débordé par la vivacité des attaquants rémois il a toujours eu la force et le courage de revenir pour contrer/tacler/gêner/être sur la photo. La presque bonne surprise du match.

Mariano (1/5) : Des transversales dans le dos, des contrôles foireux, aucun centre réussi, c’était un jour sans pour Mariano. Heureusement pour lui que Chalmé ne peut pas enchaîner 2 fois 90 minutes en 3 jours.

Trémoulinas (2/5) : Boisé en bonne et due forme sur une de ses premières montées il n’a pas eu énormément d’occasions pour s’exprimer, la faute à un milieu de terrain défaillant pour ne pas dire inexistant.

N’Guémo (1/5) : Quand tu sors à la mi-temps c’est que soit t’as été nul soit que t’es blessé. Landry n’était pas blessé. Remplacé par Planus à la 46^ème.

Saivet (1/5) : Les rares moments où il touchait le ballon on aurait cru voir jouer Abdou Traoré. Grosse déception, il prend la même sanction que Landry. Remplacé par Sertic à la 46^ème.

Plasil (0/5) : L’impact physique d’un lémurien, la qualité technique d’une chaise roulante. Je ne comprends toujours pas comment il a pu finir le match.

Jussiê (1/5) : Jussiê il aime : jouer quand il fait bon face aux gros clubs. Là les conditions étaient clairement pas réunies.

Gouffran (2/5) : Se battre seul à la pointe de l’attaque c’est bien. Le faire quand tes coéquipiers sont pas foutus de te donner un ballon c’est dur. Une seule véritable occasion pour lui. Remplacé par Diabaté à la 82^ème.

Les mecs qui avaient plus ou moins envie :

Planus (1/5) : Une entrée aussi inutile que la salade quand tu commandes une entrecôte-frite. Devait sortir tout juste du resto au vu de sa lourdeur. Et je préfère éviter de parler de son plaquage dans la surface de peur d’être grossier.

Sertic (3/5) : Son entrée a changé le visage du milieu de terrain bordelais. Seul problème : il était seul à vouloir changer quelque chose.

Diabaté (non noté) : N’a pas eu l’occasion de se mettre en valeur. Peut-être aurait-il fallu le faire rentrer plus tôt.

Les remarques à la con :

• Instant stat’ : en 90 minutes, Plasil a touché… 33 ballons. En 45 minutes, Saivet en a touché 40, Sertic et N’Guémo 32.
• 20 tirs, 3 cadrés, entre deux villes connues pour leurs vendanges cela semble normal.
• Pour meubler, le commentateur arabe de mon stream donnait les nationalités de chaque joueur à chaque fois que l’un d’entre eux touchait le ballon.
• Grosse ambiance dans le stade pour un match à 14h.
• Généralement le dimanche à 14h tu digères tu es sur le canapé à te baver à moitié dessus en comatant devant le Grand Prix de F1. Visiblement c’était aussi le cas des joueurs.

Claude Pèze

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