Algérie-Togo (0-2), la 1-2-3 Académie s’explique sur l’armée des si

5

Et son commandant Vahid

El Khadra n’aura pas répondu à la demande d’un peuple avide de liesse, de démonstrations de joie démesurée et de mathématique anglophone. Cette équipe stressée n’a pu s’offrir un but et son déclic salvateur. Le sentiment d’aujourd’hui pouvant se traduire par un collégiale et épuisant « Et maintenant? ». Un peu comme un drogué que la pénurie aurait contraint à un retour dans une réalité ridiculement désespérante. Donnez-nous du foot, juste un peu !
La bouche bée a laissé grandes ouvertes les portes à une armée de « si » et sa stratégie du conditionnel s’attaquant sans retenue à notre bon sens et flattant notre colère. Peu importe ce qui suit ce fameux « si », l’important est de décréter la fuite d’un succès à portée de mains. Un seul changement, une seule modification auraient protégé de la désolation nos terres fertiles en espoir. Engagez-vous, l’armée des « si » recrute !

Dans le football, les absents ont toujours raison et la présence d’un tel ou d’un tel offrira les premières cartouches face à notre ennemi « déception ». Le général de l’armée des « si » se présente comme le célèbre « si j’avais été sélectionneur ». Mais cet officier a fait son temps et les batailles suites à la défaite tunisienne l’ont considérablement affaibli. Les meilleurs joueurs étaient sur la pelouse, mais les meilleurs n’ont pas suffi.
L’infanterie se compose des « si il l’avait passé », « si il avait tiré » et autres soldats du même genre. Ces petits troufions ne sont rien de plus que la chaire à canons de l’armée des « si » et ne servent qu’à préparer l’assaut final.

Pour ma part, j’ai choisi de m’enrôler dans la brigade des « si l’arbitre avait eu des yeux ». Cette troupe d’élite est l’une des plus opérationnels de l’armée des « si ». Elle s’affaire toutes les semaines et dans le monde entier, toujours prête à partir en mission. Décorés maintes fois de la médaille de l’insulte supportrice, les expérimentés membres de cette brigade ont quand même eu fort à faire avec Monsieur Nampiandraza.
Enfin Monsieur est vite dit puisqu’il s’agit d’un jeune homme de 28 ans n’officiant que pour la deuxième fois en phase finale de la CAN. Les deux capitaines étaient plus vieux que lui de quelques mois. Ayant une conception très africaine de l’autorité, j’ai dû mal à imaginer un petit faire la loi à ses aînés. L’argument de la jeunesse reste toutefois assez bancal. L’incompétence est un escadron qui engage à tout âge et à travers le monde.
Cet enfant soldat de la myopie a fait la fierté de ses troupes en oubliant au minimum trois pénaltys flagrants. Ses « yeux » restaient pourtant rivés sur les actions. Son exploit le plus héroïque étant bien entendu suite au crochet de Slimani qui a provoqué dans mon entourage une rafale d’insultes interdites au moins de 38 ans et certainement dénoncées par une ou deux conventions de Genève.

Mais ces chimères de l’armée des « si » soutiennent difficilement la traversée d’un désert de déception légèrement teinté de honte. Oui l’arbitre aurait dû siffler mais surtout avec une vingtaine de tirs et prêt de 70 % de possession, les verts aurait dû marqué et plusieurs fois. Les togolais ont eu cette fâcheuse tendance à poster un pied, une tête, un corps, une main (pas toujours celle du gardien) pour repousser les assauts des fennecs. Même des arrêts de jeu
surréalistes (la CAF ne sait donc compter que l’argent) et un poteau de fabrication chinoise n’ont pas suffi.

Pas la peine non plus de céder aux avances du commando de mercenaires « C’est ça l’Afrique » qui ne veut rien dire. Même le poteau cassé a connu un précédent lors de la Coupe du Monde 1994 aux Etats Unis.
Il faut quand même rendre hommage au Togo, ce petit pays en forme de cigarette qui a su se battre avec ses armes derrière son capitaine malgré un contexte des plus défavorables (voir ici).
Nous sommes éliminés et le dernier match sera un calvaire. Nous pensions vibrer pendant trois semaines, nous n’avons même pas célébrer un but. Bon je préfère m’arrêter là et me plonger dans cet exercice thérapeutique qu’est la distribution de note.

MBohli 2/5 : Un match de ramasseur de balle. N’a rien n’eut à faire si ce n’est cherché le ballon dans les filets après deux sorties de danseur de claquette.

Mostefa 2/5: Impeccable dans son impact physique et sa tenue du côté droit. Son hésitation à choisir entre gaucher et droitier limite considérablement son apport offensif.

Belkalem 1/5: C’est sévère mais le premier but dessine le chemin qui lui reste à parcourir. Un pas en avant aurait suffi pour mettre Adebayor hors-jeu. Le duel de titan annoncé a été gagné sur l’expérience et la science du placement. Va
très certainement faire des pompes pour calmer sa colère.

Halliche 1/5 : En recherchant constamment le duel physique, il a eu tendance à se jeter et désorganiser la défense comme sur le premier but. On sait que tu es fort Rafik, on t’a tous vu dans 300, mais ça ne suffit pas devant Xerxès
Adebayor.

Mesbah : 2/5 Djamel ne démérite pas la concurrence lui fait le plus grand bien. Vaillant mais parfois adepte des centres « Inch Allah ça passe ».

Guedioura : 3/5 Il n’a jamais abandonné. Présent défensivement et offensivement. Rien à dire sur sa copie qu’il a même épicé d’un délicieux petit pont en début de match, ce qui restera malheureusement notre meilleur moment de la CAN.

Lacen : 2/5 On l’a senti prendre la mesure de son rôle de capitaine et insufflé plus d’envie à son équipe. Il aurait pu être expulsé en proposant une partie de rugby à l’arbitre.

Kadir : 1/5: Volontaire en première mi-temps, involontaire en 2ème. Est passé à côté de son tournoi. Heureusement il va pouvoir se ressourcer à Marseille où 100 000 algériens vont s’efforcer de lui faire oublier cette CAN.

Feghouli : 2/5 A dribblé, provoqué de tous les côtés sans pour autant combiner efficacement avec ses partenaires. Sofiane avait les clés du jeu et les a garder pour lui. Le symbole même de cette attaque algérienne qui joue mais ne marque pas.

Soudani : 1/5 Quelques bonnes actions mais on a parfois l’impression que pour lui le foot est un jeu de voiture au vue du nombre de crash provoqué sur les défenseurs togolais pour mieux recommencer la fois d’après.

Slimani : 1/5 Il a encore montré des qualités mais c’est celle de décisif dont avait besoin l’Algérie. Malheureusement pour lui, tout le monde vient de se rappeler que Belfodil arrive.

 

Remplaçants

Bezzaz : Très présent sur le côté droit où ses dribbles ont récolté de nombreux coups francs. L’affaire du poteau marabouté l’a un peu coupé dans son élan.

Aoudia : Selon les témoins, un certain Mohamed Amine Aoudia serait rentrée sur le terrain à la 75ème minute. Si vous avez vu cette personne appelé le numéro pour disparus, 05.07. 19. 51. Ses proches sont très inquiets.

Bouazza : Son entrée est un ovni. Certains disent l’avoir vu, mais peu de preuves viennent appuyer cette thèse farfelue.

123acad-car

Etre sélectionneur de l’Algérie c’est comme conduire une Ferrari

Coach Vahid : Lui-même reconnait des erreurs. Mais ni lui ni nous ne devons douter de la compétence d’un homme qui a montré par sa détresse son attachement à la sélection. « La honte » a-t-il dit alors donnons-lui l’occasion de se
racheter. La parole est aux actes et les actes sont en 2014.

Tahar Fidile

Le Facebook de Tahar Fidile organise régulièrement de thérapie de groupe sur le thème « Ghezzal un homme ou une malédiction ».

5 thoughts on “Algérie-Togo (0-2), la 1-2-3 Académie s’explique sur l’armée des si

  1. Et sinon, Ghoulam, ça valait le coup de le faire venir ou pas ? Apparemment, on lui a promis des choses qui ne sont jamais venues (genre du temps de jeu).

  2. @Roland Gromerdier Le problème c’est que Mesbah a largement tenu sa place. L’Algérie découvre la concurrence sur de plus en plus de poste. Comme Boudebouz, il devrait jouer demain contre la Côte d’Ivoire. Après question promesse, je t’avoue ne pas être un adepte des clauses de contrats pour la sélection. Et puis vous vous en êtes pas trop mal sorti sans lui.

  3. Complètement d’accord avec les « clauses » sur les sélections. Faut vraiment être naïf (pour ne pas dire autre chose) pour croire que le sélectionneur va tenir ce genre de promesses. Après, ça reste un jeune joueur (21 ans) donc il aura le temps de faire sa place s’il continue à progresser. Le match en chocolat contre la Côte d’Ivoire, il va justement falloir qu’il ne le considère pas comme tel s’il veut avoir un jour sa chance dans l’équipe.

    D’ailleurs, tu sembles soutenir Vahid alors que j’ai compris qu’il avait été pas mal chahuté par la presse. C’est l’homme de la situation selon toi ?

  4. @Roland Gromerdier Je viens d’apprendre que Ghoulam s’était blessé. Donc il n’aura gagner qu’une vie de groupe et vous un joueur peut être handicapé. Quant à Vahid, je l’aime bien car outre la discipline, il n’en fait pas trop dans le délire hypocrite de certain entraineurs étrangers du genre « l’Algérie c’est merveilleux, 82, Madjer patata ». Il fait son boulot et a clairement apporter une logique tactique à l’équipe et pas juste « On est des algériens, on est des fous on a peur de personne ». Quant à la presse, il y avait 124 journalistes algériens accrédités autour de la sélection. Bref un truc ingérable et il n’ont pas supporter que canal + ait eu droit à une interview au sein de la sélection.

    @Willy Je vais faire un court papier sur le premier tour, puis un sur les quarts, puis demi, puis final. Si tout va bien. « Inch Allah comme on dit »…..comme on dit en France.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.