Clermont – AC Ajaccio (2-1) : L’Aiacciu Académie livre ses notes, I Sanguinari y était
Ils vont être sympas les déplacements à Chambly, Epinal, Belfort, Fréjus et Béziers la saison prochaine : les parcages directement aux bords des mains courantes, des buvettes qui servent de la vraie bière, les vestiaires en Algeco, les ultras adverses paysans.
En attendant une hypothétique descente en National, il fallait bien aller à Clermont. Un mardi. A 21h. Sous la pluie. Dans un parcage pas couvert. Tous les ingrédients étaient réunis pour un match de merde. Heureusement qu’I Sanguinari est une bande de potes qui s’est déplacée pour l’occasion. 9 membres, dont 8 nouveaux, venus découvrir l’ambiance d’un kop visiteurs d’un match de Ligue 2. Là-bas, ce seront en tout 12 supporteurs acéistes qui se retrouveront. Dont 2 filles inconnues et un autre inconnu. Voici l’histoire de ce mec :
Pour ce match, Olivier Pantaloni avait décidé de faire jouer son équipe dans un nouveau système de jeu. Un changement encore plus attendu que l’ouverture du Burger King à Ajaccio. Exit le 4-2-3-1, faites place au 4-4-2 en losange. Un système utilisé, entre autres, par l’Olympique Lyonnais. Sauf qu’à l’ACA on n’a ni Lacazette, ni Valbuena, ni Gonalons. Mais Toudic, Cavalli et Gonçalves. Sans leur faire offense. Si la défense ne change pas, le milieu est remodelé : Gonçalves en pointe basse du milieu avec devant lui, sur les côtés, Vincent et Frikèche. En numéro 10, Johan Cavalli. Et les deux attaquants ? Toudic et Panyukov. Un peu le même genre de joueurs. Cela va se vérifier en première mi-temps. Le Français et le Russe vont faire plusieurs fois les mêmes appels en profondeur, se gênant à une ou deux reprises. Encore plus souvent hors-jeu que Bafé Gomis, les deux attaquants auront quand même plusieurs occasions à se mettre sous la dent. Mais le problème de finition et de précision dans l’avant-dernier et le dernier geste persiste. Dans ce système en losange, les latéraux ont un rôle ultra-important. Ce sont eux qui doivent faire le surnombre et apporter sur les ailes. Mais ni Diabaté ni Lippini ne prendront leur couloir. Le jeu est donc concentré dans l’axe, un régal pour les défenseurs clermontois.
En seconde période, petite réorganisation : Gonçalvès passe sur un côté, Frikèche redescend. Pas de révolution pour autant. L’ACA continue de dominer, Clermont ne joue pas et on s’emmerde un peu. Mais que ce soit Cissé de loin ou de près, Diallo de la tête ou Toudic seul face au gardien, personne ne trouvera la faille, plutôt les gants de Jeannin ou les panneaux publicitaires derrière le but. Celui qui changera – un peu – la physionomie du match est un ancien auvergnat, Hugo Vidémont. Libre, il permutera entre le côté droit et la pointe. La liberté de Zana Allée aux avants-postes permettra également d’ouvrir quelques espaces. Mais c’est encore une fois à la fin, dans les 5 dernières minutes, que l’ACA se réveillera vraiment, multipliant les occasions franches. Le but de Vidémont ne suffira pas.
Surtout qu’avant, en première mi-temps, Clermont avait profité d’une petite main de Frikèche pour marquer sur pénalty et d’une erreur défensive pour doubler la mise en une petite minute. L’ACA aura jouer 92 minutes, mais le match en a duré 93.
Et du côté du parcage visiteur ? Plusieurs chants, des « oh arbitre, oh PD » habituels, des « Oh arbitre, on va cramer ta Xsara ! » et même un petit « Corinne, deux qui la tiennent, trois qui la pinent. » Qui a dit que les membres d’I Sanguinari étaient intelligents ?
On a beau avoir gueulé pendant des minutes et des minutes, peu de joueurs nous salueront, juste quelques applaudissements depuis le rond central. Au contraire des ultras clermontois qui prendront la peine de venir nous rejoindre aux grillages du parcage pour nous féliciter de notre déplacement.
Les joueurs auront juste un petit mot pour nous, avant de partir « désolé ». Nous aussi on est désolé.
ANNUTAZIONI :
Anthony Scribe 1,5/5 : Même le gardien de 12 ans du challenge Orange de la mi-temps a fait plus d’arrêts que lui. Pas forcément inquiété pendant le match, il a été la principale victime de la minute fatale de l’ACA. Un pénalty sur lequel il ne peut pas grand chose mais un deuxième but plus évitable : il plonge sur un côté quand Diedhiou frappe en plein centre.
Zié Diabaté 2/5 : Vu son bon jeu de corps, il doit être un sacrément bon danseur. Mais on a surtout besoin d’un joueur de foot, pas d’un danseur de zumba. Pris trop souvent dans son dos en profondeur.
Zakaria Diallo et Pape Cissé 3/5 : Quand tes défenseurs centraux ont des occasions plus dangereuses que tes attaquants, tu peux te poser des questions. Défensivement solides, dans les duels aériens ou au sol. Si les attaquants clermontois n’ont pas eu d’occasions, c’est en partie grâce à eux. Pape Cissé aurait pu être un peu plus agressif sur Diedhiou sur le deuxième but de celui-ci.
Anthony Lippini 2/5 : Tu sais, Anto, même au rugby les tacles les deux pieds décollés et les tacles quand un joueur n’a plus le ballon sont interdits.
Claude Gonçalves 1,5/5 : C’est triste mais on retiendra seulement sa passe en retrait sur le deuxième but clermontois.
Rayan Frikèche 2/5 : Sur un côté du milieu à 3 en première période, il s’est montré offensif mais maladroit aux abords de la surface adverse. En sentinelle du milieu à 3 en seconde période, il a joué très bas mais sans être décisif aux abords de sa surface.
Christophe Vincent la moyenne/5 : Moins à l’aise et moins impactant dans ce système. Une bonne frappe sur le gardien après un crochet en première mi-temps.
Johan Cavalli 3/5 : Le meilleur acéiste du match. Avec deux pointes devant lui, il a retrouvé un peu de sa superbe des saisons passées avec des dizaines de balles en profondeur millimétrées pour Panyukov et Toudic. Il a cassé les lignes et apporté de la vitesse dans le jeu ajaccien.
Andrey Panyukov 2/5 : Il aurait mieux fait d’aller à la chasse, il aurait tiré quelque chose au moins.
Julien Toudic la moyenne/5 : Une frappe juste à côté, un but refusé pour hors-jeu. Tout ça après avoir passé plus d’appels que les centrales téléphoniques de SFR au Maroc.
I RIMPIAZZANTI :
Hugo Vidémont, 58ème minute, NN : Vidémont c’est une pute en boîte : il chauffe, il allume et il conclut.
Zana Allée, 66ème minute, NN : « Allée, c’est pas celui qui était à Rennes ? Il est bon non ? Sur Fifa il arrive à 80 de général en tout cas ». #EntenduEnParcage. Sauf qu’en vrai, à l’ACA, il arrive juste à 60 de général. Même s’il a beaucoup bougé sur le front de l’attaque.
Hugo Aine, 92ème minute, NN : Pantaloni l’a fait entrer dans les dernières secondes du match pour apporter de la taille dans la surface sur le dernier coup de pied arrêté. Comme avec Micka Leca la saison dernière à Sochaux, sans le même effet.
