Nancy-Nantes (1-1) : La Chardon à Cran académie se fait du mal.

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Ca commence à n’en plus finir

Marcel Picon se morfond à la vue du classement de son équipe, au point de rater les matchs où elle gagne. Même l’alcool ne lui fait plus rien ; la bile est devenue son seul moteur.

 

Salut les pouilleux,

Ne soyez pas triste de me voir revenir commenter un match nul, je me sens las. Il fallait que j’expurge les différents revers de fortune footballistiques que j’ai vécu ces dernières semaines en me mettant la pâtée façon grande bouffe, mais sans la bouffe, juste avec de l’alcool et de la drogue. Résultat, la victoire à Lorient m’a échappé, vu que j’étais penché au-dessus d’un caniveau occupé à essayer de ramasser mon vomi pour me l’injecter en intraveineuse. Cela prend du temps, surtout quand on n’a ni pipette, ni mouchoir absorbant. J’ai essayé avec mon slip, mais il était trop sale.

Pendant que je conjurais ma tristesse, le match des extrêmes battait son plein sur pelouse sainte et éthique comme à la maison s’il vous plaît, l’ASaNaL ouvrait son compteur buts et victoire en même temps, Lorient plongeait dans la crise, et la Lorraine respirait un petit peu. Tout ça c’est bien gentil, mais hop, un nouveau challenger au classement pour la 18è place qui offre deux matchs bonus en fin de saison se hâtait déjà de venir nous défier et tenter de nous piquer le titre de pire équipe de ce début de saison. Et encore des bouffeurs de galette saucisse. Ah mais je ne vous lâcherai pas avec ça les Bretons. Au moins jusqu’au jour où vous aurez arrêté de me demander si l’Allemand est ma langue naturelle, tas de déchets.

Par ailleurs, comme on n’en rate jamais une du côté de la presse paresseuse pour nous chier dans les bottes, je me suis permis une nouvelle capture Twitter, histoire de prouver une nouvelle fois à la terre entière que la victoire peut bien revenir nous rendre visite une fois de temps en temps sur la queue multicolore et bien roide de son étoile filante domestique, l’amour, lui, n’a vraiment rien à voir avec l’observatoire footbalistique globalisé, même le plus habituellement hype et sympathique à la fois. Si tu n’y comprends rien, fais des études, lecteur. Je n’y peux rien si tu es creux.

Allez tous vous faire mettre à la fin avec ça.

SUR LE PRÉ EN POLYURÉTHANE.

Pablo Neruda Correa, le retour : ne venez pas l’importuner avec votre pragmatisme borné, l’homme est poète, romantique, socialement engagé et supérieurement concerné par les intérêts du bas peuple. Il ne va donc pas courber l’échine devant des puissants qui exigeraient de lui qu’il fasse jouer des recrues, ou qui considèrent naïvement que certains de ses joueurs sont nuls.

Devant Jean-Gui de la compta Ndy Assembé, Geoffraie Cuffaut prend donc place à droite, puisque Julien Cétout est maintenu en défense centrale à côté de Clément Lenglet ; Vincent Muratori prend le couloir gauche, pour un nouvel épisode de souffrances et de chagrin.

Au milieu, l’éternel Benoît Pedretti, l’espoir-qui-a-choisi-le-Maroc-donc-il-faut-le-tuer Youssef Aït Bennasser et Diallo Guidileye of the tiger, dit le Guide, forment le triangle du milieu bien dégagé sur les oreilles.

Sur les ailes, Anthony Robic, Loïc Puyo. Et en pointe, l’encore plus éternel puisqu’il était là avant Pedretti, qui tapait déjà dans des panses de chèvres gonflées à la bouche au moyen-âge, celui que les moins de 140 ans ne peuvent pas connaître : Youssouf Hadji le Second, descendant direct de Genghis Khan et de Marie La Sanglante. Je dis n’importe quoi pour me dérider moi-même, tant je me sens vieux.

EUL MÔTCH.

-15 Je ne vois pas où est le problème. 17 000 moutons biberonnés à la ligue 2 sont venus assister aux prolongations, le football se porte plutôt bien en Lorraine. La désertion des stades n’atteint pas la blanche et rouge colombe.

-10 Il se pourrait que le diable ait en revanche voulu prendre possession d’un membre de l’équipe d’en face : son entraîneur, ex-champion de France dans une dimension parallèle à la nôtre (quoique bancale). Un homme, si l’on peut dire, qui a résisté courageusement à l’évolution pour conserver en son sein le patrimoine génétique de tous les grands simiens qui ont précédé notre ère, et dont la plupart des Mosellans respectent l’intégrité primitive, car ils sont rassurés par ce qui leur ressemble.

-5 Je me permets de glisser un conseil à nos chardons : Faudrait quand même gagner, parce que nos principaux concurrents engrangent, pendant ce temps-là : Brest est très chaud, le Red Star a gagné, Strasbourg a l’air bien lancé…euh, vous voyez ce que je veux dire ?

1 C’est Nantes qui engage. À deux, comme dans le passé, bande de rétrogrades esclavagistes.

3 Et c’est à nos chers invités que revient l’honneur d’adresser un premier centre derrière le but, comme un symbole d’équipe qui joue à son niveau.

5 Le Ped frappe un coup franc sans grande conviction, qui ne donne rien. Quand on ne sait pas quoi faire…

7 Centre spectaculaire de Robic, qui reste bien sur le terrain, mais dont personne ne se saisit, puisque personne n’est monté proposer un peu de présence. Hormis bien sur Youssouf Gadji qui attendait un ballon à 27° à la verticale de sa tête, petite vitesse de croisière sous mach 2, sens du vent favorable, pour envoyer la bicyclette du siècle. Un incompris.

12 Cétout glisse comme un petit tas de crottin hors du cul du cheval, et offre généreusement une première frappe à un Nantois. Ce n’est évidemment pas cadré.

13 Le Guide, ce génie abrasif, bénéficie d’un bon ballon de Robic suite à un contre favorable (le premier depuis Michel Platini, je dirais), mais se décide à fêter ça en sabotant avec délectation l’occasion.

17 Robic est mis à mort par Vizcarrondo le chaviste. Une exécution par hernie discale, ce qui est aussi rare que barbare.

19 Youssef Wati B Nasser se jette dans la bataille avec talent et énergie, ensorcelle toute le milieu jaune et décide très intelligemment de frapper. La balle assomme un enfant dans le kop, mais c’est bien fait pour sa gueule, et puis ça fait du bien pour expurger la frustration du raté.

20 Un plan de jeu sans accroc, ce n’est pas pour nous en ce moment. Vincent Muratori se blesse sur on ne sait quel contact et est remplacé par Tobias Badila le mutant des Andes.

23 Contrairement à ce qu’avait annoncé Girard, l’homme bouc-émissaire du néant footballistique, les Nantiens ne jouent pas comme des salopards. Comme des sous-hommes violents et scélérats, en revanche, oui.

25 Et nous reverrons donc Ndy Assembé dans le top arrêt de cette journée. Cet homme s’allonge mieux et plus vite que Christine Boutin devant un homme de son sang.

33 Robic tente de toucher un ballon dévié par Hadji sur une saloperie de touche longue de Badila. Il ne fait que l’effleurer. Si on marquait là-dessus, j’apprenais toutes les insultes possibles en islandais pour les infliger aux rouges et blancs.

41 On entre dans une phase d’échanges timides de frappes de loin. Peu après celle de Pedretti captée, en voilà une pour Nantes, mais elle n’a pas plus d’effet que les précédentes.

45 C’est pas qu’on est mauvais ou qu’on ne tente pas d’aller au défi dans les petits espaces, c’est plutôt que chacune de nos intrusions est sanctionnée d’une faute brutale et méchante. Et bien sur, si on laisse Puyo tirer les coups francs…

Allez, poussez donc vos culs jusqu’au vestiaire, on verra bien ce qui en ressortira en deuxième mi-temps si vous refusez toujours d’aller vous le faire cuire.

46 Une chape inexpugnable d’amour enveloppe Picot alors que Nancy engage.

51 Frappe de loin évidemment ratée, car c’est Poyo le poulet unijambiste qui a tiré, ceci alors qu’il n’avait que trois solutions de passe autour de lui. Très distrayant.

52 Quant à Youssouf Hadji, qui paraît bizarrement étranger (voir Arabe) ce soir, il ne regarde même pas où le ballon a atterri tant il savait sa frappe sans espoir avant même qu’elle parte.

57 Centre. De qui ? On s’en branle. On. Se. Fait. Chier.

59 Anthony Koura entre à la place du gros bide de Robic Antony. Ce changement permettant de me rendre compte que l’un dispose d’un h dans son prénom tout nul, et l’autre pas, mais que cela n’en fait pas un meilleur prénom pour autant.

61 Et le Koura fait un festival, puis tire, la panique est à son comble dans la surface adverse, le gardien a même déserté son poste, mais bordel, ça retombe comme un soufflé et Nantes peut se dégager.

62 Ndy nous refait le coup du plongeon réflexe de folie sur un coup franc astucieusement dévié du genou par un canari (non, en fait il n’a pas fait exprès). Incroyable performance de Jean-Gui.

63 Ndy encore, pour un arrêt au pied qui force le respect, puis attire l’opprobre sur sa défense en carton plume, puis attise l’angoisse de voir les Nantistes prendre confiance et se montrer de plus en plus dangereux. Bordel, vous avez pris 3-0 par Metz chez vous, vous n’allez pas en plus vous infliger le déshonneur de battre un homme à terre ?

67 Eh bien si. La défense nancéienne, inspirée par les plus grands statuaires et le musée Grévin, s’empêtre dans une mobilité d’anémone de mer, le tout en regardant jouer les attaquants adverses comme s’ils étaient le Taj Mahal. Certainement trop admiratifs de voir des hommes pourtant presque comme eux réussir à se passer un ballon, ils gâchent le match jusqu’alors parfait de Gui Roland Ndy Assembé en laissant les petits Lu marquer tranquillement en petites passes et déviations, hop, hop, c’est plus facile comme ça les tocards. 0-1.

70 Rien du tout. Aucune foutue réaction.

71 Pablo prend le bœuf par les cornes (ne parlons pas de taureau pour une équipe qui manque autant de couilles) en sortant un milieu (Pedretti) pour un attaquant (Dalé). ET LÀ IL EST TOUJOURS DÉFENSIF MON PABLO ???

72 Une initiative qui se solde d’ailleurs par l’égalisation immédiate des chardons. Alors d’accord, Dalé n’est pas impliqué, ni même Loïc Puyo d’ailleurs, qui s’est contenté de balancer son coup-franc lointain dans la surface et qui a pu constater avec surprise que si le ballon franchissait bien la ligne, il le faisait entre les poteau, et sous la barre, avec le concours d’un gardien breton complètement sous acide sur ce coup. 1-1.

75 Hadji se fait descendre par Fistcarrondo. Mais le chauve à sifflet décide que non, les vieux on a le droit.

78 Et le criminel croquage de Nantes, qui jouait un contre à 7 contre 2 dans notre surface, pour finir par faire n’importe quoi ! Sur ce coup je crois que je les ai même insultés de ne pas avoir marqué.

83 Les minutes se succèdent dans un n’importe quoi aux accents burlesques, le ballon rebondissant en d’audacieuses arabesques autour des joueurs, sans jamais sembler les toucher ni se plier à leur volonté. Il y a du beau dans le tout pourri, je m’acharne à vous le répéter.

86 Coup-franc, je ne sais même plus pour qui, je voyais trouble. Remboursez moi cet alcool frelaté, je voyais encore quelque chose.

Fin nulle de match nul, sans même une petite polémique arbitranale.

LES NOTES.

Ndy 4/5 Oui monsieur. À se retrouver derrière une défense aussi timide et perméable, on se retrouve à briller avec des horizontales fort bandantes, des mains opposées Richard, des arrêts-au-pied-de-gardien-de-handball-c’est-le-Thierry-Omeyer-Blanc, bref, vous voyez où je veux en venir.

Cuffaut 2/5 Splendide tête de con pour formidable capacité pulmonaire. Le génie s’accompagne rarement du beau, mais le nul s’acoquine en revanche facilement avec le bête. Fais gaffe.

Cétout 3/5 Pour étrenner son troisième poste en trois ans, le Juju commence à nous pondre des matchs corrects. On devrait peut-être l’essayer attaquant ?

Lenglet 3/5 Allez, on se repose sur sa capacité à vite apprendre, et à vite se mettre au niveau. C’est-à-dire qu’il faudra apprendre en regardant moins et en agissant plus à l’avenir, mais aujourd’hui ça allait.

Muratori NN Blessé en vingt minutes. Les Nantiens n’avaient pas envie de repartir à huit hommes valides, ils ont donc pris les devants et le Vincent à son propre jeu de la mort. Ils auront au moins gagné ça, les salauds.

Pedretti 3/5 On va attendre un peu avant de dire qu’il n’a plus du tout le niveau pour la Ligain, en attendant il nous fait toujours du bien au milieu.

Guidileye 2/5 Ah ça fait bizarre quand on avait pris l’habitude de dominer tous ses adversaires physiquement et qu’on se rend compte qu’on a juste une carrure lambda au plus haut niveau, hein ?

Aït Bennasser 2/5 Ah ça fait bizarre quand on avait pris l’habitude de dominer tous ses adversaires techniquement et qu’on se rend compte qu’on a juste un touché de balle lambda au plus haut niveau, hein ?

Robic 2/5 grandissime tocard au pied losangeoïde, mais au cœur pur et vaillant.

Hadji 3/5 Quiconque a pu dire du mal des Arabes verra Youssouf baiser sa sœur. C’est vous dire ce qu’il a dans les couilles en réserve.

Puyo 3/5 Bon c’est un peu emmerdé que je lui mets la moyenne, vu qu’il est le sauveur. Mais que dire de plus, à part qu’il a fait du Poyo, sinon ? C’est pas que c’est mauvais, c’est que c’est juste pas un footballeur…

REMPLAÇANTS

Badila 2/5 Il ne devait tellement pas s’attendre à jouer qu’il en a oublié de jouer, dites donc !

Koura NN Une entrée pleine de folie et de sprints ventre à terre. C’est un oui. Titulaire, Pablo, stp.

Dalé NN Du physique, de la volonté, de la transparence, aussi. Beaucoup.

NOTE ARTISTIQUE DE L’ÉQUIPE : 2/5.

On ne va pas se mentir, c’est toujours pas ça. Nos petits chardons peinent à se hisser au niveau de la Ligain, et si l’on ne sent pas encore l’urgence arriver (on est à 3 points de la place qualificative pour le ventre mou, ça va), on s’impatiente encore de voir un « match référence », pas forcément joli (on ne va pas s’embourgeoiser non plus), mais au moins un peu féroce, gagné au courage et/ou des crampons aiguisés comme des poignards s’il le faut.

Je ne blâme pas les joueurs pour l’instant. Je sais qu’une majorité d’entre eux n’a aucune expérience du haut niveau, et que toutes les recrues que l’on ciblait justement pour ce profil expérimenté nous a snobé pour aller se planter en Grenadie. Il n’empêche que le milieu de terrain de la préhistoire Alou Diarra-Benoît Pedretti, agrémenté d’un jeune talentueux, fait un peu rêver sur le papier. Pareil pour la ligne d’attaque, avec le retour d’Issiar Dia, que seuls les vrais connaissent, ainsi que certains Allemands.  Bref, d’aucuns voudraient qu’on se morfonde, personnellement je ne vois que des occasions de frissonner d’aise à la découverte des tanches qui vont bientôt fouler notre gazon en PVC.

Je ne blâme d’ailleurs personne pour ce début de saison plus que poussif, car au fond de moi, je n’ai qu’une hâte, c’est qu’on retourne en ligue 2 pour voir à nouveau du beau jeu. Avec Pablo et des Chinois aux commandes, pourquoi pas. Rien à branler, tant qu’on m’assure que Jean Fernandez est toujours bien enfermé à la cave attaché à une chaise, et mort de préférence.

Je crois en Pablo Correa.

Marcel Picon.

9 thoughts on “Nancy-Nantes (1-1) : La Chardon à Cran académie se fait du mal.

    1. Pour vous, ce serait plutôt la Nouvelle Austrasie, si je ne m’abuse, non ? Je vous la laisse. La Lorraine, elle, restera toujours rouge et blanche.

  1. C’est là que je me rends compte que la médiocrité a du bon lorsque l’on est académicien. L’inspiration cynique, et donc par extension l’attrait du lectorat, viennent plus facilement devant une série de drops et de remises en touche que face à un 6-0 proche de la perfection.

      1. Voir le match du Red Star lundi contre Strasbourg m’a en effet ramené à ma condition de malheureux privilégié.

    1. Ca, c’est une évidence. Encore que, dans le cas de Monsieur Picon, cet homme de talent serait capable de réécrire Voyage au bout de la nuit avec sa bile en commentant une victoire 5-0 du Real en match de charité.

      1. Et forcément, dès qu’y a des choses à dire, je ne peux pas voir le mâche. C’était bien la peine.

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