OM-Nice (2-1), La Canebière académie est increvable

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L’équipe aimée des gens de goût.

Quoi ! un seul match à venir cette semaine ? Mais on va refroidir !

Aioli les sapiens,

Trois jours après la qualification en finale européenne*, on pouvait craindre le pire pour cet OM épuisé par l’enchaînement des matchs, face à un OGC Nice encore concerné par le haut du classement. Epuisés, dites-vous ? Allons donc. La razzia de ces dernières semaines sur le Red Bull, assortie d’un bon hectolitre de jus de couilles issu du même bovidé pour faire office de ciment d’équipe, nous permet de faire fi de toute fatigue. Nous enquillons les matchs à enjeu comme l’académicien Horsjeu enquille les Suze : avec une constance et une abnégation qui forcent l’admiration, à défaut parfois d’élégance.

[*Note de la rédaction, à l’attention de nos lecteurs parisiens ou lyonnais : l’expression « finale européenne » (prononcer : \fi.nal\ \ø.??.pe.?n\ ) désigne un événement sportif survenant au mois de mai et mettant aux prises les deux meilleures équipes de chaque compétition continentale. A titre pédagogique, rappelons ainsi que les confrontations sous forme de matchs aller-retour désignées sous le vocable de « huitième de finale » ou « quart de finale » ne sont (pour certaines équipes), qu’une étape desdites compétitions dont l’achèvement est, comme son nom l’indique, la « finale ». Merci de votre attention.]

 

L’équipe

Mandanda

Sarr – Rolando (Sertic, 46e) – Luiz Gustavo – Amavi

Zambo Anguissa – Kamara (Sanson, 85e)

Thauvin (Njie, 71e) – PayetOcampos

Germain

Mandanda est de retour, ce qui n’est pas le cas de Sakai et Mitroglou. Soucieuse de notre réussite européenne, la LFP nous intime l’ordre de préserver Rami pour la finalevous ai-je seulement dit que nous étions en finale ?en le privant des trois derniers matchs.

Versé en début de saison dans des calculs d’épiciers, Rudi envoie désormais promener son crayon et sa blouse : quitte à finir par cracher ses tripes sur le terrain, les quatre derniers matchs seront joués à fond. Hormis un milieu recomposé par la présence de Zambo Anguissa et Kamara au lieu de Sanson et Lopez, l’équipe n’est pas tant remaniée.

 

Le match

Au cas où les Niçois s’attendraient à nous voir économiser nos réserves physiques, nous exerçons au contraire un pressing intense, accrocheurs comme des poux du pubis qui auraient passé trois mois de formation sur auprès d’Elise Lucet. Nos intentions sont cependant gâchées par quelques imprécisions, et surtout par l’initiative de Balotelli qui, trouvé à l’angle de la surface, décide de passer en revue Rolando, Zambo Anguissa et Kamara pour allumer Mandanda (0-1, 5e).

Nous encaissons cette péripétie avec un certain fatalisme, mais sans résignation. L’OM repart de l’avant selon une stricte répartition des tâches : Zambo Anguissa s’occupe ainsi de transformer le milieu niçois en pâte à modeler, d’où Dimitri Payet façonne ensuite quelques œuvres d’art. Sur une montée de balle rapide, c’est pourtant Ocampos qui se charge de décaler notre maestro : un contre favorable en guise d’échauffement, quelques passements de jambes pour hypnotiser le spectateur, et voici un centre parfait adressé par Dimitri à Germain dans les six-mètres, et qui surgit fort à propos entre les deux centraux (1-1, 13e).

Sur notre lancée, nous continuons de broyer les adversaires et nous procurons plusieurs occasions. Un une-deux Payet-Thauvin est alors anéanti par une obstruction d’une subtilité estrosienne, qu’Antony Gautier s’abstient de siffler à la surprise générale de dégun . A ce moment de la rencontre, cette enculade interprétation arbitrale contestable mais néanmoins légitime n’est pas encore décisive, si bien que Rudi Garcia choisit très sobrement de se rouler par terre plutôt que d’insulter la mère de l’homme en jaune.

Hormis quelques tentatives d’escarmouches azuréennes vite maîtrisées, c’est bien l’OM qui se montre le plus dangereux, sollicitant le gardien à plusieurs reprises. Alors que la mi-temps est sifflée sur le score d’un but partout, tout l’enjeu réside dans la capacité de l’OM a monter la même intensité en deuxième période. De taille, le défi se complique de surcroît par la blessure de Rolando, remplacé à la pause par Grégory Sertic.

Après un tir cadré de chaque côté dès la 46e minute, le match baisse de rythme, comme on pouvait s’y attendre. Plutôt équilibrés, les débats voient Nice nous titiller doucement le slip sur quelques tirs déviés et coups-franc mal négociés. De notre côté, l’envie est intacte mais la percussion s’émousse, si bien que Thauvin doit sortir à vingt minutes du terme pour faire entrer Clinton Njie. Le talent y perd ce que la fraîcheur y gagne et, du reste, nul autre que le Camerounais n’aurait pu empêcher la saucisse envoyée de 70 mètres par Zambo Anguissa de finir en sortie de but. Surpris de voir Njie lui disputer cette ouverture impossible, Dante se laisse honteusement souiller par Clinton, qui évite donc la sortie, élimine le gardien par la même occasion, et trouve Payet en retrait. Une touche, deux touches de balle, sans précipitation, Dimitri applique pour nous faire chavirer un soin dans la finition que l’on ne trouve plus de nos jours que dans les meilleurs salons du Sud-Est asiatique (2-1, 72e).

D’une solidarité indéfectible, les Olympiens préservent cet avantage en se jetant sur chaque ballon, si bien que nos adversaires ne trouvent aucune occasion d’inquiéter Mandanda. Ce n’est que sur les deux ultimes coups de pied arrêtés que Nice affole le slipomètre : d’abord sur un long coup-franc remis au centre pour une reprise hors cadre, puis sur un dégagement savonneux de Sertic occasionnant un monstrueux cafouillage. Une main azuréenne vient alors mettre un terme à la panique en même temps qu’à la rencontre.

 

Les joueurs

Mandanda (3-/5) : Après une séparation qui nous a paru interminable, le temps des retrouvailles est enfin arrivé et avec lui ses tendres rituels, dont la lourde imparable dès la 5e minute. Une certaine fébrilité par moments, que les Niçois ne se sont pas risqués à éprouver davantage. C’est très bien ainsi.

Sarr (3/5) : Pas d’exploit à mettre à son crédit, mais une combativité de tous les instants. Un match d’honnête homme, sérieux et sans éclat superflu, ce qui lui demeurait la dernière épreuve à passer pour être considéré comme un vrai latéral droit.

Rolando (2/5) : Le héros de la demi-finale a tenu à nous faire passer une autre soirée riche en émotions, tout d’abord en ouvrant la porte à Balotelli pour l’ouverture du score, puis avec cette blessure à la cheville dont les suites serticogènes restent encore à évaluer.

Sertic (46e, 3-/5) : Entrée à haut risque pour Grégory, puisqu’une éventuelle bourde lui aurait valu des monceaux d’insultes d’une hauteur proportionnelle à l’amour que nous inspire le reste de l’équipe. Il s’est mis au diapason de l’effectif, avec cette performance tout à fait sérieuse (et, quand même, cette partie de flipper initiée à la 94e dans nos 6m par son dégagement à la con ; on ne se refait jamais tout à fait).

Luiz Gustavo (3+/5) : Sa vilaine salzbourgite de jeudi semble guérie, pour notre plus grand bonheur.

Amavi (3+/5) : Un volume de jeu défensif et offensif qui enfle toujours match après match. On n’en est pas encore à la turgescence violacée, mais les progrès sont appréciables.

Zambo Anguissa (4/5) : Oui, Lucien Favre. Oui, c’est lui. C’est André-Frank Zambo Anguissa, dit « l’imparfait du défensif », dit « The Man with iron feet », dit « le pistonné des dieux », ce Zambo Anguissa même, avec ses défauts et son envie, c’est lui qui a broyé au physique, humilié à l’habileté et surpassé en justesse tes milieux de terrain pourtant réputés bio-équitables-label-rouge-élevés-sous-la-mère.

Kamara (2/5) : Sans jurer dans le tableau présenté par notre équipe, il a cependant commis trop de pertes de balle et de fautes dangereuses pour être totalement rassurant. Quelques matchs aux côtés de Zambo Anguissa devraient contribuer à le rendre meilleur, mais je vais tout de même m’assurer que ce que je viens d’écrire n’est pas dû à l’alcool ingurgité aux dernières Horsjeuïades.

Sanson (85) : Son tir de mouette habituel, qui a le mérite minimal de souligner sa participation judicieuse à nos contre-attaques.

Thauvin (3-/5) : Toujours branché sur le programme « essorage rapide » même si, cette fois-ci, Florian nous a montré plusieurs actions dangereuses auxquelles il n’aura manqué que la précision.

Njie (71e) : Si nous n’avons rien à attendre de la LFP, en revanche le panthéon vaudou est à fond derrière nous.

Celui-ci, je lui fais confiance les yeux fermés.

 

Payet (5/5) : C’est pas ça qui va réussir à calmer mon piton de la Fournaise.

Ocampos (3/5) : On prend moins de risques à mettre un doigt dans le cul d’un vélociraptor qu’à se présenter balle au pied devant Lucas Ocampos. Les Niçois ont tenté de quitter le stade déguisés en panneau des scores, la seule chose pour laquelle il est inoffensif ces derniers temps.

Germain (3-/5) : D’une transparence à la limite de l’ectoplasmique en seconde période mais, en égalisant dès la 13e minute, une bonne partie de sa mission était déjà remplie.

 

L’invité zoologique : Alassane Kéa

De son nom scientifique Nestor Kea, des fois que son nom commun n’était pas assez ridicule, le kéa est un perroquet mal branlé : sombre quand toutes les autres espèces sont colorées, seul abruti de son ordre à se peler dans les alpages de Nouvelle-Zélande quand tous les autres vivent sous les Tropiques, surnommé « clown des montagnes » par sa capacité à faire le pitre devant les touristes, le kéa n’a de perroquet que son cri répugnant. Les Néo-Zélandais ont pris le parti de cacher autant que possible ce sombre connard, ce qui est une attitude très digne de leur part. On connaît des peuples plus arriérés, eux aussi situés entre mer et montagne, qui se seraient empressés de l’élire président du conseil départemental, ce qui nous ramène tout naturellement au match de ce soir.

– Les autres :Est-on bien certain que ce ne sont pas eux, qui jouent tous les trois jours ?

– Le moment MTVMG : La question reste sujette à débat : après nous avoir entubé d’un pénalty, Antony Gautier s’est empressé d’aller demandé à Rudi Garcia de se taire. Au lieu de le trouver vitupérant comme à son habitude, il l’a cependant découvert occupé à faire l’amour à la pelouse du Vélodrome. Il semblerait donc que, d’un point de vue technique, le MTVMG de la 22e minute ne puisse pas être validé.

– Le classement : Rien ne change en cette antépénultième journée, grâce notamment à un Rémy Vercoutre plus fini à la pisse que jamais, et qui offre une victoire inespérée à nos rivaux monégasques. Un argument de plus, s’il en était besoin, pour les militants de cette cause de salubrité publique qu’est la relégation du Stade Malherbe de Caen en Ligue 2, ou dans toute autre fosse à purin disponible.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Padls remporte une nouvelle fois le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “OM-Nice (2-1), La Canebière académie est increvable

  1. « Il est nul mais on s’en fout, quand il marque c’est du vaudou, Clintooonn Njieeeeeee ».

  2. Mâtin, quel camélidé ! Moins d’un jour après les Horsjeuïades, déjà une académie ! Tant d’abnégation rudigarcienne, j’en ai le tournis.

  3. La bonne nouvelle, c’est la musette de cette salope de Lopes qui ramasse 2 matchs en plus, soit 5 au total.
    Il y a une justice.

  4. Quel plaisir cette rédaction, puissent être à ce niveau les olympiens en finale dans un cadre footbalistique le 16 mai.

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