Real Madrid – Manchester City (3-2): La Merengue Académie livre enfin ses notes
Dans l’arrière-train les nouveaux riches

L’Homme Mystérieux aimerait bien s’excuser pour le retard, tout ça, mais son rang ne le lui permet pas. Croyait bien qu’il n’en est pas désolé (ben oui, sinon ça ne marche plus). Si vous êtes le Roi de France, ou que vous pouvait prétendre à ce titre par votre naissance, envoyez un mail à l’Homme Mystérieux, qui vous présentera alors ses plus plates excuses par retour de courrier.
Avant de commencer, j’annonce officiellement que je suis prêt à dédommager gracieusement toute personne qui m’apportera la tête de Charles Bietry sur un plateau d’argent, ou d’un autre métal quelconque d’ailleurs. En effet, alors que Canal+ est désormais à porter de ma chevalière, voilà que BeIn vient chiper la Liga… Alors évidemment je pourrais me laisser aller à déverser ma colère sourde sur les milliardaires à Keffiehs mais les Arabes étant plutôt chaud en ce moment, je passe mon tour. J’en profite pour dire que je n’ai rien à voir avec la vidéo sur Mahomet, malgré mon aigreur actuelle. Me revoilà donc à nouveau sur les pentes abruptes des sites de streaming pourris et je ne sais même pas pourquoi j’utilise une métaphore montagnarde. La ligue des champions semblait devoir être mon Eden… Et bien non ! BeIn, tout pareil. Et c’est là que je me rends compte que vous vous tamponner complétement de me problèmes et donc j’arrête.
C’est la crise !!!
Alors ça y est, on part un peu en vacance (d’où pas d’académie, cqfd) dans une ancienne colonie – j’en profite pour signaler que le colon est de moins en moins bien reçu par les sauvages alors même que l’ancien gouvernement (reste in pace) avait formellement reconnu les bienfaits de la colonisation. Peuples ingrats, tiens. – et lorsqu’on rentre au château, pouf, c’est la crise en Espagne. Attention, le chômage, les gens à la rue, les pauvres qui s’appauvrissent alors que les riches s’enrichissent d’autant plus, je m’en tape. Au contraire, j’appelle ça un rééquilibrage, le retour aux vraies valeurs d’antan. Avec un peu de chance, on aura de nouveau des serfs corvéables à merci dans quelques années, en échange de quelques pommes de terre. L’espoir fait vivre.
Non, la vraie crise, c’est au Real Madrid que ça se passe. Mourinho vit le pire départ de sa carrière (3 défaites, 1 nuls, youpi…), à peine éclairci par la victoire sur Barcelone en Super Coupe, et déjà on parle de querelles de vestiaires, d’entraineur lâché par ses joueurs etc… Sans compter l’affaire Ronaldo sur laquelle je vais revenir. Mais par Juan Carlos que se passe-t-il dans ce bon royaume de Castille ? Si on en croit les matchs, le Real 2012-2013 a deux visages, celui du championnat et celui de la finale retour de Super Coupe. En championnat, ce n’est pas que l’équipe joue mal, mais c’est moche, ça manque d’envie, on dirait une formation lessivée par 10 ans de règne sur la Liga, on dirait la droite Française, on dirait le Barça, sauf qu’en fait non, le Barça est reparti pour un tour. Pourtant, le Real n’a fait qu’une seule saison au top, et c’est la même équipe, à croire qu’une victoire leur a suffi. Ou alors le vestiaire est-il vraiment éclaté, entre des Espagnols champions d’Europe, du Monde, de l’univers et des stars à méga melon chatouillées dans leur orgueil (surtout un). La sortie de Ronaldo fait office de symptôme visible, monsieur fait la tronche, pas assez payé, pas assez ballon d’or, pas assez Espagnol pour gagner des titres, que sais-je. Le tout dans un contexte de crise économique sévère en Espagne, super timing.
Et ce n’est pas terminé. Après une nouvelle défaite toute moche à Séville, le Mou prend le taureau par les cornes (la corrida est encore permise chez les gens civilisés) et pointe du doigt les trois quarts de l’effectif. « Je n’ai pas d’équipe », avoine-t-il, avec un regard méchant pour les journalistes mais qui en fait s’adresse aux joueur, c’est subtil, c’est de la com’. A part Pepe et Higuain, en état de grâce depuis la reprise, et Arbeloa qui fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il a, tout le monde en prend pour son grade. Ramos est d’accord mais il n’est quand même pas très content de se faire pourrir si tôt dans la saison, surtout qu’il a gagné plein de trucs et tout, et le fait savoir. En gros, c’est chaud. Ronaldo, lui, est en passe de se faire détester de ses propres supporters, la presse le lâche, son entraineur aussi, tout va bien. C’est à peu près dans cette ambiance que les Merengues accueille Manchester City en ouverture de la Ligue de Champions, l’objectif principal de cette année, et peut être le seul même si ça continue comme ça en championnat.
Soyons positif, un gros match, c’est bien, c’est ce dont l’équipe a besoin pour se repartir dans la bonne direction, du moins en cas de victoire. Sinon,… En plus, je déteste City, un club du peuple, issu d’une ville de prolos pluvieuse, sans passé, sans histoire et nouveau riche en plus, il n’y a rien de pire pour un aristocrate comme moi. City sera donc le Némésis, et le test ultime pour une équipe en manque de challenge. Bah oui, regardez le match contre Barcelone. C’était incroyable. Il y avait tout, puissance, intensité, maitrise, envie. Le meilleur match du Real depuis très longtemps, les nains n’ont même pas été mauvais, juste dépassés par la vague blanche, tel l’enfant Thaï face au Tsunami. Mention spéciale à Pepe, tout simplement monstrueux, et qui fait passer Ramos pour le dernier des Christanval tant il impressionne en ce moment. J’ai pris plus de plaisir à le voir défendre, avec Marcelo, qu’à voir Ronaldo et Higuain devant, par exemple. Ce qui est rare, tout de même. Par ailleurs, ce match est à revoir, notamment si votre damoiselle se refuse à vous, puisqu’il peut donner autant de plaisir, sinon plus. Même Fernando peut apprécier, pour peu qu’il imagine des poneys à la place des Blaugrana.
Il y a donc des raisons d’espérer de ce match face aux Anglais. Le Mou sait se servir des grandes occasions pour motiver les troupes, Ronaldo en a pris plein la tête ce qui devrait le calmer un peu et le pousser à se faire pardonner avec un peu de chance, et puis c’est la Ligue des Champions, c’est un autre championnat, une autre histoire. Or dans cette histoire-là, le Real tient une place à part et a une image à défendre, un statut que City n’aura peut-être jamais. Après tout, le championnat, c’est fait, et pas qu’un peu, alors maintenant, seule compte la Decima, même si on termine 16ème, un dixième titre sauverait tout. Bon évidemment ce n’est pas souhaitable, le championnat c’est bien aussi.
Les équipes :
On parle, on parle et on n’avance pas.
Manchester City n’est pas venu faire de la figuration. Tevez devant Silva et Nasri sur les côtés, Touré, Barry et Javi Garcia dans un milieu à trois et la défense Maicon, Nastasic, Kompany et Clichy. Un 4-3-3 classique pour les Mancuniens, avec suffisamment de qualité pour embêter n’importe qui.
Coté Blancs, le Mou a pris les choses en main. Changement de tactique déjà, l’équipe joue en 4-3-3 en lieu et place du 4-2-3-1. Du coup, exit Ozil et/ou la nouvelle recrue Modric pour un milieu à trois défensifs comme à la triste époque des Clasicos perdus. Ensuite, surprise du chef, l’éviction de Ramos, pour rappeler à tous qui est le patron. Et pour enfoncer le clou, pas de Raul Albiol, mais le jeune Varane, qui n’avait pas encore joué jusque-là.
Mou : Raphael !
Varane : Oui coach ?
Mou : T’as pas joué cette saison, t’as aucune expérience de la Champion’s, on a pas le droit de perdre ce match contre le champion d’Angleterre devant nos supporters. J’ai décidé de sortir Ramos pour le punir, c’est toi qui va jouer à sa place. T’es prêt ?
Varane : Heu ben c’est-à-dire…
Mou : Bonne chance fils !
Attention. Varane, je suis pour, je le réclame même. Mais plutôt contre Getafe à la place d’Albiol que contre City à la place de Sergio. Mais bon, il faut bien se lancer un jour.
Coentrao étant encore suspendu, il n’est pas sur la feuille de match. Mais en fait c’est plutôt une bonne nouvelle. La défense est donc confiée à Marcelo, Pepe et Varane donc, et Arbeloa à droite évidemment mais après tout, City joue bien avec Nasri.
Milieu inédit donc avec Xabi devant la défense, Khedira et Essien (encore une surprise, encore une première) devant lui. Très défensif donc.
L’attaque est menée par Higuain en toute logique, vu qu’il marque buts sur buts, épaulé par Ronaldo et Di Maria, toujours aussi indispensable quand il tient debout.
Le match :
8’ : La première frappe est pour CR7. Logique, puisqu’il a interdit à quiconque de tirer avant lui. Ça marche aussi pour l’équipe adverse. En tout cas, Hart est sur la trajectoire.
11’ : Ronaldo et Higuain butent sur Hart qui est chaud patate.
17’ : Arbeloa humilie Clichy d’un crochet derrière sa jambe d’appui, je m’étouffe avec mon Bordeaux grand cru. Grisé par son geste technique miraculeux, Alvaro frappe sur Joe Hart au lieu de faire une passe à un vrai footballeur, je recrache 18 Euros de vin rouge.
20’ : Di Maria envoie un caviar à Higuain par-dessus la défense mais Pipita rate son contrôle et bute sur Hart. La balle reste dans les pieds de l’Argentin qui remet en retrait sur Ronaldo dont la frappe contrée se dirige vers Khedira qui dévie comme il peut vers le but mais ça passe largement au-dessus.
34’ : Nasri blessé laisse sa place à Kolarov. Le message de Mancini est clair, il flippe sa mère. Terrible nouvelle pour le Real puisque Nasri n’est plus sur le terrain. Marcelo va peut-être devoir défendre.
39’ : Di Maria trouve encore Higuain derrière Kompany mais Gonzalo foire encore.
Mi-temps.
Une 1ère période à sens unique. Sans être extraordinaire, le Real tient le ballon et domine largement de pâles Mancuniens qui peuvent s’estimer heureux d’avoir un bon gardien.
48’ : Kolarov fonce tout droit en sortie de but. Bon comme fait de jeu ça n’a aucun intérêt mais c’est assez drôle à voir à l’image.
55’ : Hart sort devant Higuain. L’histoire se répète.
61’ : Silva sort pour Dzeko, sous les applaudissements de Bernabeu qui n’oublie pas ce qu’il doit à l’Espagnol. Applaudir un champion d’Europe, rien de plus normal, du moment qu’il n’est pas Barcelonais (c’est-à-dire pas vraiment Espagnol).
64’ : Mourinho passe la seconde et fait entrer Ozil pour Essien.
65’ : Marcelo frappe de peu au-dessus, pour la seconde fois. Rageant.
69’ : Perte de balle au milieu de terrain. Contre-attaque. Yaya Touré trouve Dzeko qui va défier Casillas. Iker anticipe un peu trop et Dzeko marque sans difficulté. 0-1. C’est quasiment la première action des Citizens, il y a de quoi frapper un domestique.
71’ : Forcément les Bleus ciel prennent leurs aises, Kolarov teste Casillas qui tient bon.
72’ : José s’énerve. Higuain sort pour Benzema et Khedira remplace Modric. Postes pour postes. Maicon en profite pour laisser sa place à Zabaleta. Poste pour poste.
74’ : Yaya Touré, l’homme à abattre de City, trouve le petit filet d’Iker grâce à l’intervention de Marcelo.
75’ : La troisième est la bonne. Après deux grosses frappes du gauche au-dessus, Marcelo choisit le crochet intérieur frappe enroulée du droit et ça marche. But. 1-1.
79’ : Hart se distingue face à Benzema, puis face à Xabi et Modric.
84’ : Légère faute de Benzema à 30 mètres. Kolarov frappe le CF, direct dedans avec un rebond devant la cage. Benz’ a surement apprécié l’hommage à Juninho. 1-2. J’en casse mon verre à pied. Du cristal quand même.
86’ : 2 tirs, 1 but. Karim récupère une passe de Di Maria dos au but, se retourne et frappe instantanément le long du poteau de Hart battu. Un vrai geste de buteur. 2-2. Ça soulage, je ne le cache pas.
89’ : CR7 se débarrasse de Zabaleta. Sa frappe vicieuse rebondit devant Hart, peu inspiré sur le coup, et termine sa course au fond des filets. 3-2. Magnifique, grandiose, superbe. J’aime la ligue des champions !
Fin du match.
Mes pensées vont à Jean-Eudes, dont les mots résonnent encore en moi : « c’est chiant votre match patron, il se passe rien. Je vais me coucher. » C’était à la 68ème minute.
Les Notes :
Casillas (2/5) : Il anticipe la frappe croisée de Dzeko avant même que l’attaquant ait eu le temps d’armer sa frappe. Il reste collé à sa ligne sur le coup franc de Kolarov et se fait surprendre. C’est à peu près tout ce qu’il avait à faire. Toujours aussi friable dans les airs, il a sa part de responsabilité dans les contre-performances de l’équipe.
Arbeloa (3/5) : Il ne s’est pas fait bouffer par Silva et il a pris son couloir, ce qui était indispensable compte tenu des choix tactiques de Mourinho (3 milieux défensifs). Un bon match, à l’image de son début de saison solide. Il a même frappé au but après avoir dribblé Clichy, quasiment de la science-fiction.
Pepe (3/5) : -1 pour la perte de balle au milieu qui entraine le premier but de Dzeko. Sinon, c’est toujours un mur en défense et à vrai dire le meilleur Madrilène depuis le début de la saison. Carlos Tevez, porté disparu pendant 90 minutes, peut en parler. Un gars qui s’améliore de match en match, à presque 30 ans. Pour info, sa prestation face au Barça valait 10/5.
Varane (4/5) : Il a 19 ans. Il a 19 ans. Il a 19 ans. S’il continue comme ça, il va faire oublier Hierro dans quelques années. Je ne suis pas loin de le traiter de nouveau Nesta, mais on est pas sur RMC. En tout cas, Albiol peut d’ores et déjà compter ses abatis.
Marcelo (4/5) : Lui aussi ne cesse de s’améliorer, au point que s’en est inquiétant. En plus, il est jeune, bien qu’il soit déjà un ancien du vestiaire. Je ne l’attendais pas à ce niveau mais s’il tient la barre dans cette direction, il n’y aura pas beaucoup de joueurs capables de l’égaler à son poste. Car oui, Marcelo défend, et de mieux en mieux, sans oublier d’être un monstre devant. Tandis que Coentrao sombre, il explose. Sur ce match, il peut marquer trois fois mais se contente d’un but, du droit s’il vous plait.
Xabi (2/5) : Discret et manifestement en difficulté face à l’intenable Yaya Touré, danger principal de City tout au long du match. Sans être indigent, il a eu de la peine à sortir son épingle du jeu. On attend un peu plus de lui car c’est un leader technique sur le terrain.
Essien (3/5) : Pour une première, c’est une bonne surprise. Solide et assez juste techniquement, il a fait parler son expérience et semble de retour en forme. C’est encore tôt mais avec un peu de chance, il peut faire office de bonne pioche pour le Mou. Reste à le voir dans le 4-2-3-1.
Khedira (3/5) : Positionné un peu plus haut que les deux autres milieux, il a tenté de prendre les espaces en plus de son travail de sape habituel. Bon, le résultat est mitigé, mais comme d’habitude, son dévouement force l’admiration.
Di Maria (4/5) : Toutes les passes dangereuses viennent de son pied gauche, et il y en eu. En l’absence de vrai 10, il a moins cherché la profondeur que les décrochages mais dès qu’il touche la balle, il est capable de changer la donne. Indispensable à droite. Par contre il est toujours moche.
Ronaldo (3/5) : Pleureuse en quête de rédemption. Il a beaucoup tenté pour prouver à tous que c’était toujours lui le plus fort du monde de l’univers mais Joe Hart a bien failli le faire mentir. Sauf que, il n’y en a que pour la racaille, et la vie est injuste, et Ronaldo a marqué, sauvé son équipe, sauvé sa peau même si ça se trouve. Voilà, lecteur d’horsjeu.net, pour toi, Irina, c’est du papier glacé dans un magazine. Pour lui, non.
Higuain (2/5) : A tout raté. Pourtant, il avait su faire la différence à plusieurs reprises face à une défense tout de même très solide (il parait que Kompany est le meilleur défenseur au monde, il parait), mais il a péché dans la finition. N’oublions pas néanmoins son début de saison fracassant, à l’inverse de Benzema, et ses 6 buts en autant de matchs. Non, il n’a pas changé, c’est toujours le même étranger (enfin presque, il est né à Brest).
Les Remplaçants :
Ozil (2/5) : C’est le remplaçant qui a le plus joué et celui qu’on a le moins vu. Un début de saison en demi-teinte, mais c’est le genre de joueur qui a besoin que les autres soient au top pour briller vraiment. Enfin c’est l’effet que ça fait en tout cas. Doit mieux faire.
Modric (3/5) : Positionné au côté de Xabi, il a montré des dispositions intéressantes, notamment pour ressortir la balle, et pas mal d’application en défense. A voir sur 90 minutes, mais en tout cas son entrée a donné de l’air au milieu. Offrir une concurrence de haut niveau à Ozil ne peut être qu’une très bonne chose (Kaka, si tu nous entends). Et puis c’est beau à voir jouer ces gens-là.
Benzema (4/5) : Un but et certains crient déjà à la résurrection. Restons mesurés, si le but est superbe, n’oublions pas qu’il n’a touché en tout et pour tout que trois ou quatre ballons (dont deux frappes cadrées et un but, donc) et qu’il y a encore du boulot pour revenir au top. Reste qu’on l’a vu jouer haut, en pivot, comme souvent l’année dernière, ce qui est bon signe. Ça tombe bien, on va avoir besoin de lui.
L’Homme Mystérieux
L’homme mystérieux est désormais sur Facebook et il accepte tous les amis même les gueux, les communs, les ordinaires, les bélîtres et les républicains.
Dommage que le début de l’acad’ soit écrit avec la bite (cf l’orthographe), ce n’est pas vraiment digne d’un noble. Le reste est bon, comme d’hab!