Liverpool – Newcastle (2-0) : la Reds academy livre ses notes

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Cuisine légèrement Salah.

Est-il possible d’être aux fourneaux et de regarder les Reds marcher sur Newcastle ? Entre Top Chef et L’Équipe d’Estelle, votre hôte va tenter de vous le démontrer.

Ce coup du sort vous est certainement déjà tombé sur le coin de la gueule, alors que vous n’aviez pourtant emmerdé personne. Vous aviez bien descendu les poubelles. Vous aviez enchainé trois magasins de décorations d’intérieur sans sourciller. Vous aviez même accepté de changer les draps et, dans un élan de courage sans égal, balancé : « Laisse chérie, je m’en occupe seul ». Ces bonnes actions n’étaient évidemment pas sans une arrière-pensée. Un dessein mûrement réfléchi, patiemment négocié : vous vouliez être peinard à 18h30 pour le match des Reds. L’heure est presque arrivée. La bière est sur la table basse, le décapsuleur à ses côtés. Comble du luxe, vous aviez même gagné la méridienne du canapé à pierre – feuille – papier – ciseau la veille. 18h25, un dernier coup d’œil sur les compositions pour voir que Newcastle vient à Liverpool pour ne surtout pas encaisser de but et que les Reds, eux, alignent la même équipe que face à West Ham à l’exception d’Henderson qui remplace Milner, probabl… « Au fait, j’ai oublié de te dire : Heidi et Antoine viennent manger à la maison ce soir. J’ai pensé à ton match, ils viendront pile à sa fin. Tu veux bien faire une quiche et ton super crumble ? Je m’occupe de dresser la table. » Quel putain de coup de poignard.

Pour le crumble, j’ai pris huit pommes Reinette du Canada. Une valeur sûre. Klopp a lui aussi fait confiance à son équipe habituelle à un changement près vu plus haut. L’idée est donc simple : réduire les Magpies en compote. Loin de cet objectif, je m’attelle à l’épluchage des fruits alors que Liverpool se heurte au bloc compact formé par les visiteurs. Ce match sera long, comme la soirée à venir avec les deux autres cons. Une pensée immédiatement chassée par la reprise de Salah (12e) détournée de la gueule par Dummett. Un sacrifice honorable. 16e, l’épluchage est terminé et je commence à couper en petits carrés les pommes. Salah, excentré côté gauche, tente une nouvelle reprise suite à une belle inspiration de Can. C’est dans petit filet. Alors que je termine de disposer le sucre vanillé et la cannelle sur les pommes, Salah, encore lui, tergiverse trop dans la surface (28e). Du gâchis, un peu comme les négociations avec Madame entamées depuis lundi. Le crumble est terminé, j’ai les mains pleines d’un mélange de beurre, farine et cassonade et c’est le moment choisi par Salah pour crucifier Dubravka (40e). On appréciera le beau travail d’Ox, qui est à la passe décisive. Je nettoie mon bordel (à l’avenir, n’applaudissez pas quand vous n’avez pas les mains propres) et fais le calcul : 24 buts pour l’Egyptien. Pas mal pour une première saison. Je n’ai pas le temps d’enfourner le plat au four (200°C, 30 minutes) que Karius s’envole pour détourner une frappe enroulée de Diomé. Un superbe arrêt bienvenu et qui permet aux Reds de rentrer aux vestiaires sereinement.

La cuisson de la quiche prenant du temps, je m’attelle dès la mi-temps aux assaisonnements. Je prends quand même soin de boire ma bière, qui m’attend sur le coin de la table, ouverte, depuis une heure. Cette garce a perdu toute pression, ce qui n’arrive pas à celles de Just Wide, sauf les bières à la capsule rouge dès qu’on les ouvre. Qu’importe, je m’occupe de ma quiche Lorraine chère à Kast & Deuch. Si certains surnomment les Messins « Les Quiches », je n’oserai le faire : n’oublions pas qu’ils évoluent avec Nolan Roux et un ancien Magpie en la personne d’Emmanuel Rivière. La pâte étalée, les Reds rentrent sur le pré avec l’envie de faire pareil avec les visiteurs une bonne fois pour toute. Cela se traduit par une belle inspiration d’Ox mais Firmino n’arrive pas à passer la défense adverse. Me voilà en train de battre mon mélange œufs, crème fraîche et lait que Mané s’illustre à la suite d’une superbe inspiration de Bobby Firmino (55e). 2-0, les carottes sont cuites pour Newcastle. Les lardons crament alors que je ne lâche plus le match du regard. Je prends alors une décision radicale : je balance tout l’ensemble dans le moule, la quiche remplace le crumble et y séjournera pendant 50 minutes. C’est la 60e, je me pose enfin dans ma méridienne tant désirée. Alors que Van Dijk manque de peu d’aggraver la marque sur corner (68e), j’absorbe une première goulée d’une bière fraîche et avec pression s’il-vous-plaît. Un luxe en cette fin d’après-midi compliquée. Newcastle tente de faire bonne figure, ne serait-ce que pour faire esquisser un sourire à l’élégant Benitez, qui est resté avec eux jusqu’en Championship. Klopp en profite alors pour apporter du sang frais sur le terrain : Lallana pour Mané, Ox pour Milner. Ce dernier s’illustre justement sur un corner (81e), mais c’est repouss… *DILING-DILING*

Salope d’Heidi et sa foutue ponctualité de mes couilles.

 

Les Notes

Karius (4/5) :

L’élégant blondinet semble être sorti vainqueur de la guerre des infirmes. Sa parade (45e+1) est, en plus d’être magnifique, louable alors que l’Allemand n’a pas bien été sollicité auparavant. Vigilant donc, sa confiance grimpe et nous ne pouvons que nous en réjouir. On regrettera son manque de réussite quant à envoyer Lovren à l’infirmerie.

Alexander-Arnold (3/5) :

Gomez nous avait fait oublié Clyne. AA nous fait maintenant oublier Gomez. Un match sérieux, peut-être décousu, mais solide eu égard à son âge. Que du bon.

Lovren (3/5) :

Rien à redire. Un match correct qui aurait pu être une totale réussite si Karius avait réussi à vraiment coucher Dejan. Pour la prochaine fois peut-être.

Van Dijk (5/5) :

Sa tête est un aimant à ballon et sa présence semble rassurer Lovren. Et c’est tout ce que Liverpool souhaitait au moment de signer son chèque pour Southampton.

Robertson (4/5) :

Le jeune ailier n’a peut-être pas été aussi vif que lors des précédentes rencontres, mais sa prestation vaut toutes celles des larrons qui étaient à son poste avant.

Hendo (3/5) :

Le capitaine de Liverpool a assuré son rôle pour son retour. Il a joué un rôle décisif en soulageant parfois sa défense mais aussi offensivement en cherchant systématiquement notre trio offensif.

Ox (4/5) :

Dans un scénario de match qui lui convenait peut-être pas, Ox s’est montré créatif et volontaire. Sa sixième passe décisive en est la preuve.

Can (3/5) :

L’objectif de la soirée était de ne pas prendre de carton pour s’assurer une présence lors du derby le week-end prochain. C’est chose faite. Pour le reste ? Correct.

Salah (5/5) :

32 buts cette saison. 24 en Premier league. Que veux-tu rajouter d’autre si ce n’est que, lui, n’obtient pas aussi finalement de penalty que Kane ?

Mané (4/5) :

A l’image d’un Karius, sa confiance monte en flèche. Le copieur de célébration a été récompensé de son travail par son 14e but de la saison.

Firmino (4/5) :

Cet homme sait tout faire avec un ballon. Sa passe décisive pour Mané est une pure merveille et s’il a eu du mal à rentrer dans le tempo (comme toute l’équipe avant le premier but d’ailleurs), Bobby a su s’illustrer et montrer à quel point il est l’homme de la saison. Je le dis : Roberto, si ton regard vert translucide et tes dents blanches me font parfois peur, je t’aime d’un amour sincère.

 

Steve Macadam

13 thoughts on “Liverpool – Newcastle (2-0) : la Reds academy livre ses notes

  1. Saloperie de bière à capsule rouge.

    Allez objectif, régler le compte de Mourinho et se garantir une deuxième place honorable mais sans intérêt.

    1. C’est la seule rencontre déterminante de la semaine, sachant que celle de demain est d’ores et déjà pliée.

      1. C’est chouette de vivre sur des souvenirs d’une époque où vous produisiez encore un peu de jeu.

  2. Ca n’arrive à personne de ne faire des quiches qu’avec de la crème et sans lait ?

    Je crois qu’il manque un mot dans la dernière phrase de la note du Roi Mohamed. Ou alors j’suis con.

    Allons défoncer Mourinho et chopons le Shaktar en quarts.

        1. « Que veux-tu rajouter d’autre si ce n’est que, lui, n’obtient pas aussi finalement de penalty que Kane ? »

          « N’obtient pas aussi finalement. » Je suis désolé, je comprends rien. Pourtant je suis un littéraire, j’me suis farci le bouquin de Pierre Ménès, mais là, c’est un autre niveau.

        2. Il faudrait peut-être remplacer « finalement » par « facilement ».

        3. Mea culpa, je me suis rendu compte de mon erreur. Vous êtes super, Didier.

        4. Au plaisir.
          Vous serez au Lush Bar ce samedi ? Moi oui.

        5. Je n’y étais pas pour la simple et bonne raison que je ne suis pas sur Paris. Et j’ai bien fait.

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