Ajaccio-Saint Etienne (0-1) : l’Aiacciu Académie livre ses notes
ça pouvait mieux commencer pour Perfettu et Fabrizio
Un stade gorgé de soleil, une vue sur la Méditerranée, des internationaux français, roumains ou encore vénézueliens. Non, vous ne rêvez pas, vous êtes bien à Timizzolu pour assister à Ajaccio-Saint Etienne. Une belle affiche d’autant plus que c’est la reprise après plus de deux mois sans matchs officiels. Quoi de neuf pendant ces deux mois ? Tout d’abord, le débarquement d’Albert Emon au profit de la nouvelle star du championnat Fabrizio Ravanelli mais aussi des nouvelles recrues. Des renforts aux noms inconnus comme Grenddy Perozo, Denis Tonucci, Claude Dielna, Anthony Scribe et d’autres aux noms évocateurs : Benoît Pedretti et Salim Arrache. Mais la grande nouveauté, c’est bien la préparation estivale de Penna Bianca et de Ventrone, son adjoint, préparateur physique de la Squadra Azzura à la Coupe du Monde 2006. Les joueurs ont souffert, les joueurs ont maigri, les joueurs ont couru, les joueurs ont du peser chacun de leur aliment, les joueurs ont du porter des brassières GPS. Bref, les joueurs sont entrés de plain-pied dans la dimension du vrai monde professionnel, Ravanelli voulant que l’ACA ressemble à la Juventus de Turin. Sa Juventus de Turin. Une idée qui fait naître de grandes espérances chez tous les supporters ross’e bianchi.
RIASSUNTU :
16h30 : la composition tombe.
L’ACA va donc jouer dans un 4-4-1-1 assez défensif, avec cinq milieux défensifs de métier alignés d’entrée. Une composition faite pour ne pas perdre et non pas pour gagner. Ravanelli prendrait-il exemple sur Albert Emon ?
16h57 : minute de silence parfaitement respectée en l’honneur de Flore, Laetitia et Thomas, trois jeunes supporters du club décédés dans un accident de la circulation ainsi qu’en l’honneur du jeune Jean-Michel, un supporter de 13 ans décédé le 23 juillet dernier.
16h59 : le match n’est pas commencé que Fabrizio Ravanelli est déjà en situation de sudation extrême. Ca promet pour la suite.
3ème minute : coup-franc à ras-terre de Cavalli bien capté par Ruffier qui s’est bien couché. Ce coup de pied arrêté restera à jamais la première occasion ajaccienne de la saison 2013/2014.
11ème minute : Paul Lasne tente sa chance des 30 mètres. Ca atterrit sur le continent.
16ème minute : Ravanelli se fait rappeler à l’ordre par le quatrième arbitre pour s’être emporté auprès de Brandao qu’il accuse de simulation. « L’hôpital qui se fout de la charité » reprennent en coeur tous les cons qui regardent le match.
19ème minute : carton jaune pour Benjamin André pour tirage de maillot sur Tabanou. C’est mérité.
22ème minute : mouvement du triangle Lasne, Cavalli, Mutu qui se termine par une reprise en pivot du roumain au dessus. Le ballon disparaît. C’était donc le Triangle des Bermudes.
23ème minute : pause boisson. Ravanelli en profite pour faire un premier ajustement technique : il fait rentrer de nouvelles cordes vocales dans sa gorge.
26ème minute : coup-franc excentré de Pedretti qui trouve Mutu. La Madjer tentée par l’attaquant est un échec.
33ème minute : but de Brandao bien servo par Hamouma. 0-1. Et premier but encaissé de la saison. Sans doute pas le dernier.
36ème minute : coup franc fuyant de Cavalli, Zubar est trop court pour reprendre.
52ème minute : Diarra remplace Mostefa.
56ème minute : Mutu tente sa chance de loin. De trop loin. Le ballon finit sa course loin du but. Très loin.
58ème minute : MEMO OCHOAAAAAA ! Premier arrêt de la saison pour notre gardien chéri face à Brandao en un contre un.
62ème minute : tête renversée d’André sur un coup-franc de Cavalli. Il faut vraiment aller chercher loin pour trouver des semblants d’occasions corses.
73ème minute : Oliech remplace Mutu et Olivier Rouyer persiste dans les clichés (ou pas) en déclarant « tout le monde sait qu’il n’est pas très adroit devant le but, Oliech ».
75ème minute : frappe enroulée de Cavalli en dehors de la surface, Ruffier n’est pas inquiété.
80ème minute : crevaison du ballon. On croit tous que c’est de la faute de la chaleur mais non, c’est bien le pointu de Diarra qui en est la cause.
81ème minute : laissé seul par Perozo, Brandao place une tête puissante juste au dessus. C’est la plus grosse occasion de la seconde période. Autant vous dire qu’on s’est bien ennuyé.
91ème minute : énième faute de Benjamin André – sur Corgnet cette fois-ci – qui finit par se faire expulser. Comme la saison dernière contre Nice et l’exclusion de Mostefa, l’ACA ne termine pas son premier match de championnat à 11 contre 11.
92ème minute : 4569ème fois que les commentateurs évoquent la préparation physique éprouvante de Ravanelli. Vous pouvez arrêter, on a compris.
93ème minute : c’est terminé. L’ACA et Ravanelli débutent leur saison par une défaite. Rien d’alarmant mais rien d’encourageant une semaine avant d’affronter le PSG.
Alors qu’est ce qu’elle donne cette préparation physique ? Elle donne des acéistes tranchants dans les trente premières minutes. Ravanelli voulait des joueurs physiques, il en a eu. André, Lasne, Perozo et compagnie n’ont pas hésité à aller au contact, à mettre de l’impact physique. Le résultat était plutôt concluant puisque la possession était équilibrée et les occasions corses. Mais tout à une fin. Même si ce n’est que le début de saison. La fatigue prend le dessus, les fautes techniques et les fautes tout court se font de plus en plus présentes et la sentence est irrévocable comme dirait Denis Brogniart : l’ASSE ouvre le score par Brandao, un joueur qui avait failli signer au club à la place de Mutu la saison dernière. De Brandao, l’ACA en aurait bien eu besoin. Histoire de ne pas laisser la cage de Ruffier inviolée. Car des occasions, les Ajacciens n’en n’ont pas eu des tonnes. Les spectateurs n’ont eu à se mettre sous la dent que des tirs lointains qui ont terminé bien loin des filets. Si la défense stéphanoise, emmenée par Kurt Zouma, a été solide, c’est bien l’attaque acéiste qui est à blâmer. Les faiseurs de jeu Cavalli et Pedretti ont fait de leur mieux mais Adrian Mutu n’a été que trop peu servi. Ou trop mal servi. Ou alors Mutu n’avait pas envie ou plus la force de courir. En fait, le vrai problème, c’est le dispositif utilisé par Ravanelli : un milieu à 4 à plat qui faisait jouer Mostefa et Lasne sur les ailes, eux les habituels milieux défensifs axial. Du coup, Mostefa était perdu tactiquement, provoquant la foudre de Ravanelli et Lasne n’était que trop peu précis dans ses tentatives de débordement. Afin d’utiliser au mieux les compétences de l’effectif, il faudra vite changer la composition et le dispositif. Pourquoi pas un 4-4-2 ou un 4-3-2-1 ? Pour cela, les blessés devront vite revenir. Et la fatigue, elle, devra vite disparaître. Etre plus cramé que le maquis corse après un incendie pour des footballeurs, ce n’est pas très intéressant. Surtout si on veut gagner des matchs et se mettre à l’abri le plus rapidement possible.
Pour en revenir au match en lui-même, notons que la deuxième mi-temps ne fut pas des plus glorieuses. L’ASSE dominait sans inquiéter Ochoa mais en faisant reculer le bloc défensif ajaccien. La chaleur, le manque de rythme, la fatigue, tout cela contribuait grandement à nous endormir. Heureusement, André décida de tacle et de prendre un carton rouge pour qu’enfin, on ait quelque chose à dire de ce deuxième période. Car même les entrées d’Oliech et de Diarra, censées apporter profondeur et vitesse ont été des échecs. Oliech a bien tenté une frappe, sans succès. Bref, un match à vite oublier. Vivement la fin de saison.
ANNUTAZIONI :
G. Ochoa 3/5 : c’est avec un plaisir incommensurable qu’on le revoit avec la tunique acéiste et c’est un délice exquis de voir qu’il n’a rien perdu de ses qualités. En un seul arrêt face à Brandao on a pu voir qu’il était toujours décisif dans les un contre un. Même si son placement sur le but du Brésilien n’est pas parfait, on ne lui en tiendra pas rigueur.
B. André 3/5 : le meilleur acéiste du match. Ayant convaincu au poste de latéral droit pendant les matchs amicaux, c’est tout naturellement que Benji était titularisé à cette place. Bien en a pris à Ravanelli puisque son joueur a longtemps été infranchissable. Hamouma en a d’ailleurs fait les frais en ne réussissant jamais à passer. Tabanou en a aussi fait les frais mais d’une autre façon. un peu plus de mal avec Tabanou qu’avec Hamouma
G. Perozo 1/5 : les premières fois, on croit toujours bien faire. Mais en fait on se rend vite compte qu’on a fait mal, qu’on a fait vite et qu’au final c’était pas si bien que ça. Ce fut le cas de Perozo ce soir. Le nom de son partenaire de soirée ? Brandao. Au programme : marquage élastique, fautes répétées, mauvais placement. Il faudra maintenant enchaîner les matchs pour prendre ses repères dans le football européen.
R. Zubar la moyenne/5 : Zubar agit, Zubar surgit, Zubar rugit mais finalement Zubar git. Patron de la défense, il commet malgré tout une erreur de marquage fatale.
L. Bonnart 2/5 : sérieux défensivement, absent offensivement, sa seule bavure fut de se faire éliminer trop facilement par Hamouma sur l’action du but. Un petit pont qui laisse de grandes conséquences.
JB. Pierazzi la moyenne/5 : Pierazzi et Perozo sont sur un bateau. Perozo tombe à l’eau, qui reste t-il ? Il reste un bon Pierazzi capable de donner un coup de rein pour récupérer un ballon à la 86ème minute alors que tous ses coéquipiers sont inertes à côté de lui. Ce qui s’explique peut-être par son début de match discret.
M. Mostefa 1/5 : comme un touriste en Corse : pas à sa place. Mais alors pas du tout. Milieu récupérateur de qualité, Mostefa a été, sur ce match, replacé milieu droit par Fabrizio Ravanelli. Une expérience qui ne sera sans doute pas renouvelée tant elle ne fut pas concluante. On a donc vu un Mostefa perdu, ne sachant pas se placer. Pire, il n’a pas raclé. Un sacrilège pour lui. Remplacé à la 53ème minute par Sigamary Diarra. Le Malien, posté côté gauche, n’a pas pu jouer son jeu tout en percussion et en accélération. Dommage.
P. Lasne 2/5 : plus à l’aise que Mostefa dans le placement et les déplacements mais au final l’apport est le même. Centres, tirs, courses, Paul Lasne n’a rien dosé correctement.
B. Pedretti 3/5 : bien que son nom se termine par « i », Benoît Pedretti n’est pas Corse mais il pourrait vite le devenir dans le coeur des supporters s’il réitère ce genre de prestation complète. A la récupération et à la création, l’ancien Lillois a fait de son mieux pour servir ses coéquipiers sur un plateau. Ses quelques prouesses techniques ont enchanté un public qui en avait bien besoin dans ce triste match.
J. Cavalli 3/5 : il a perdu 4 kilos mais il n’a certainement pas perdu son coup de patte. Bon, il est toujours branché sur courant alternatif, enchaînant bonnes et mauvaises passes mais il a au moins le mérite de tenter. Son entente avec Mutu restera à peaufiner au fil des matchs. A noter que ses coups-francs ont amené les actions ajacciennes les plus dangereuses.
A. Mutu 2/5 : un autre attaquant et vite ! Pas pour remplacer le Roumain mais plutôt pour l’épauler. Trop esseulé aux avants-postes, Mutu a tout fait de travers : des hors-jeu, des pertes de balle, des gestes tentés trop compliqués qui conduisent à l’énervement de notre star. Fatigué, il laisse sa place à Dennis Oliech (NN) à la 73ème minute. Au vu de la prestation du Kényan, Paul Giacobbi aurait déclaré » il faut limiter l’accès au stade François-Coty aux non-corses « .
F. Ravanelli : en colère quand Brandao simule, en colère quand Mostefa se positionne mal, en colère quand Bonnart ne met pas le ballon en touche lorsqu’un stéphanois est à terre, Ravanelli a vécu son match à 1000%. On sent le passionné et on sent surtout qu’il peut rentrer sur le terrain à tout moment. Hormis sa grande gueule et sa démonstrativité, on peut dire que Fabrizio Ravanelli est le plus bel entraîneur de Ligue 1. Bien loin devant Jean Fernandez.
Dimanche prochain, l’AC Ajaccio a encore les faveurs de la diffusion par le groupe Canal. PSG-ACA sera diffusé à 21 heures sur Canal +. Et le Perfettu sera dans les tribunes visiteurs du Parc des Princes en compagnie des forces vives des Sanguinari. A L’OURS !
Perfettu Erignacci.