Costa Rica – Nicaragua (4-0) : La Ticos Académie se dore la pilule
Summer boules

Coucou mes chériiiiiiiis ! Les cigales, les touristes, les corps libérés qui s’ébattent sur la plage et donc moi, votre Kimberly, qui viens vous parler de mes Ticos d’amour : pas de doute, c’est l’été.
Et qui dit été 2019 dit Copa Oro, la compétition continentale qui rassemble les meilleures sélections d’Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes. Sans plus attendre, voici le tableau des qualifiés, avec les premiers scores :

Petite précision pour les nuls en géographie : « CUW » désigne Curaçao, sympathique petite île des anciennes Antilles néerlandaises. Et là vous vous dites qu’à part la liqueur bleue et les pirates des Caraïbes, ça ne vous évoque pas grand chose et surtout pas du football ? Détrompez-vous. Ces insignifiants se sont qualifiés en désossant tous les confettis d’à côté (10-0 contre Grenade, 5-0 contre les ïles vierges – qui ne l’étaient plus trop à la fin du match – et 6-0 contre la Guadeloupe) : une curiosité, donc, que nous affronterons d’ailleurs à la Ligue des Nations Concacaf cet automne.
Mais assez parlé des exotiques, on ne va pas tourner plus longtemps autour de la boule. Le Costa Rica 2019, ça donne quoi ?
La préparation
Eh bien mes choupinounets, le Costa Rica d’avant la Copa Oro, c’est la déprime intégrale. L’Uruguayen Gustavo Matosas a pris le relais comme sélectionneur du machillo Oscar Ramirez, sympathique mais dont le profil ultra défensif ne faisait rien pour exalter des talents déjà en nette perte de vitesse.
Globalement, l’heure n’est guère à l’euphorie chez les internationaux. On constate un retour massif au pays des expatriés ayant moyennement voire pas réussi (mon Tejedounet en étant l’un des meilleurs symboles), alors que d’autres se perdent dans des destinations plus ou moins exotiques. Les têtes d’affiche, elles, continuent leur errance : Bryan Ruiz vivote à Santos, Joel Campbell atterrit au Mexique, à Leon, où il semble cependant s’amuser enfin, et même mon Keylorgasme, tout fort de son palmarès qu’il est, se fait traiter comme un malpropre au Real.
Et sur le terrain ? Eh bien c’est affreux, du moins en ce qui concerne les résultats : depuis que Matosas est entré en fonction, l’équipe totalise un nombre étourdissant d’un but marqué en quatre match amicaux, avec une seule et minimale victoire contre la Jamaïque, et une défaite assez infamante au Guatemala. Autant vous dire que même dans un groupe composé des paysans nicaraguayens, des mangeurs de soupe de tortue haïtiens et bermudéens, la sérénité n’est pas de mise.
Du côté du groupe, enfin, mon Keylorgasme que j’aime d’un amour pur et sans tache mais qui commence à m’énerver un petit peu quand même snobe une nouvelle fois la compétition, restant au pays pour régler ses soucis de transfert. Idem pour Jimmy Marin, qui va jusqu’à sécher la sélection en plein rassemblement pour aller signer un nouveau contrat en Israël, laissant le groupe à 22 joueurs.

L’équipe
Fini le 541 identitaire, la Sele nouvelle génération se veut (un peu) plus offensive et joue en 442 :
Leonel Moreira (Pachuca) dans les buts
Les grognards habituels à l’arrière : Gamboa (Celtic) – Waston (FC Cincinnati) – Duarte (Espanyol) – Oviedo (Sunderland)
Au milieu, la paire Borges (Göztepe) – Alan Cruz ( FC Cincinnati) à la récupération, Campbell (Leon) et Aguilar (Jeju United) pour animer les côtés.
Devant, les beaux bébés que sont Mayron George (Midtjylland) et Jonathan McDonald (Al-Ahli) pour déménager la défense des voisins.
Le match
Le trois-centième match dans l’histoire de la Copa Oro est également le premier à se disputer hors Amérique du Nord, dans notre Estadio nacional de San José en l’occurrence. Autant dire que pour le symbole, ce serait bien de ne pas trop se rater. Cela tombe bien, mes Ticos d’amour étouffent d’entrée le Nicaragua, qui craque après un coup de pied arrêté mal renvoyé : Oviedo récupère, joue le une-deux avec Alan Cruz, et envoie un puissant centre-tir en angle fermé. Pas contrariant, le gardien dévie du mollet le ballon dans le but.
Soit les nôtres sont survoltés, soit le Nicaragua est nul, quoi qu’il en soit rien ne vient gâcher la fête : Oviedo adresse une très jolie ouverture à McDonald, qui protège son ballon au physique face aux malnutris d’en face avant de centrer en retrait. Cruz et George ayant embarqué le reste de la défense, le beau Celso est libre de placer sa lourde, d’un extérieur du pied bryanruizien qui m’a fait des guilis tout partout.
A part quelques instants de concentration, mes chéris se montrent intraitables à la récupération, maîtrisant parfaitement le rythme de la rencontre. Il n’y a que les gardiens, en cette période de coupe du monde féminine, pour rendre hommage aux pires clichés du foot féminin en toute fin de mi-temps : Moreira claque un centre sur son propre poteau, avant que son homologue ne laisse passer sans réaction un coup-franc lointain et vicieux d’Aguilar. 3-0 à la pause, nous avons marqué dans ces 45 minutes trois fois plus que dans les 360 précédentes.

La seconde période est d’un inintérêt quasi-total, puisque nous gérons notre avance avec une incroyable facilité (à une nouvelle pitrerie de notre gardien près). Ceci étant dit, l’heure de jeu voit l’entrée en jeu de mon beau, de mon grand, de mon suave et parfumé Bryan Ruiz, trop peu en jambes pour disputer l’intégralité du match. A placard dans son club comme tant de fois dans sa carrière (j’aurais deux mots à dire à son agent, au bout d’un moment), El capitan se ressource en sélection, et met un point d’honneur à nous régaler : délicieuse ouverture caressée de l’extérieur, comme à son habitude et, à la réception du centre d’Oviedo, talonnade pour Alan Cruz qui n’a plus qu’à finir d’un tir sous la barre.
4-0, la logique inviterait à relativiser ce score vu la faiblesse de l’adversité mais que voulez-vous, je ne suis pas femme à relativiser mes orgasmes. Du côté nicaraguayen, on a pu constater deux façons d’appréhender la défaite. Il y a l’ultra-vertueuse, celle du défenseur qui, dès le coup de sifflet final, traverse la moitié du terrain sur les genoux en signe d’expiation ; et il y a l’horsjeuïenne, celle de trois de ses collègues qui, le soir même, s’échappent de l’hôtel pour aller faire la fête et se font virer incontinent de la sélection.
Les boules
Leonel Moreira (2 boules) : À deux reprises ce gentil garçon a failli à lui tout seul remettre dans la course. J’en veux d’autant plus à Keylorgasme d’avoir séché la compétition.
Cristian Gamboa (2 boules) : On l’a déjà vu pire, mais même dans ces soirées faciles, notre Écossais qui ne joue pas (ou si peu) garde quand même sa tête de maillon faible.
Kendall Waston (3 boules) : En gabarit, il vaut deux Nicaraguyens moyens : autant dire que les duels ne lui ont pas posé trop de problèmes. Il faudra éviter ces petites sautes de concentration, en revanche.
Oscar Duarte (3 boules) : C’est notre pays qui a permis à Oscar d’éviter de jouer pour les nuls d’en face, aussi je trouve qu’on a déjà fait beaucoup pour les migrants nicaraguayens, faudrait voir à pas trop nous en demander plus.
Bryan Oviedo (4 boules) : Auteur d’un but et de deux avant-dernières passes, et surtout IL NE S’EST PAS BLESSÉ. Je suis en train de chanter des cantiques à l’idée que Bryan puisse disputer une compétition entière avec nous.
Celso Borges (4 boules) : Grand match du beau Celso, toujours aussi élégant. Son duo avec Alan Cruz est une réussite et je veux que rien ne vienne plus jamais interférer entre ces deux joueurs (sauf éventuellement moi, nue).
Alan Cruz (5 boules) : Oh mon Alan, ratisse-moi et percute-moi comme tu as ratissé et percuté les rustres d’en face.
Joel Campbell (3 boules) : Son activité m’est éminemment sympathique et nous a d’ailleurs été bien utile. Ceci étant dit, il faudrait tout de même qu’il apprenne à lever la tête pour faire quelque chose du ballon, de temps en temps.
Elias Aguilar (4 boules) : Son but doit beaucoup à la nullité du gardien mais bon, il a bien permuté avec Joel, rendu le jeu fluide, et excellemment tiré les coups de pied arrêtés. Une juste récompense, donc.
Remplacé par Randall Leal (78e) : Aurait bien voulu mettre un petit cinquième, sans succès hélas.
Mayron George (3 boules) :Un menhir au pays des boules. Balle au pied ce n’est pas subtil mais pour ce qui est de ménager des espaces, ce colosse ne doit rien à personne.
Remplacé par Bryan Ruiz (60e) : Mais qu’il est beau dans ce nouveau maillot or et nuit. Je… rhââaâârrghlaf.
Jonathan McDonald (4 boules) :Après des décennies (au moins) d’avant-centres esseulés, dire que Matosas a mis de la densité devant est un euphémisme. La ligne d’attaque est passée de l’ère du gardien de phare à celle de l’entreprise de terrassement.
Remplacé par Alvaro Saborio (76e) : Après avoir annoncé sa retraite sportive en 2017, le vétéran a rempilé à San Carlos, et le revoici donc en sélection, 16 ans après sa première apparition. Pas forcément de bon augure pour ce qui est de notre vivier d’attaquants, mais grand respect pour le joueur en tout cas.
Voilà mes choupinous, prochain match de mes chéris dans la nuit de jeudi à vendredi contre les Bermudes. Avec vous ?

Kimberly Gutiérrez–Yigüirro
C’est bieng.
Toujours un plaisir de relire Kimberly, à défaut de revoir jouer Tejeda…
Il est dans le groupe, nous gardons bon espoir de voir mon Tejedounet apparaître sur le terrain l’un de ces jours.