Juve-Genoa (1-1), la Bianconero Académie livre ses notes

Non je ne reproduis pas les mêmes obsessions que la Gazzetta qui trouve sa jouissance intellectuelle en faisant ses Unes sur des erreurs arbitrales au profit de la Juve. En plaçant cette capture d’écran d’entrée de jeu, c’est pour mieux sortir des discussions et des commentaires plus ou moins inspirés qui ont émaillés la nuit précédente.

Pour récapituler, il y a eu un tirage de maillot sur Vucinic – sans que je puisse affirmer catégoriquement qu’il l’a déséquilibré. A vrai dire, je m’en fiche mais je le mentionne pour faire le boulot. L’autre action litigieuse est donc la main du défenseur rossoblu dont il ne fait aucun doute que contact, il y a eu. Cependant, je ne la juge pas volontaire. Je conçois l’énervement des troupes, surtout à cet instant de la rencontre. De là à sombrer dans des attitudes de chiffonnier, il n’y a qu’un pas que je me suis toujours refusé de franchir. Aussitôt le match terminé, Lichtsteiner d’abord, puis Conte sont allés postillonner sur l’arbitre et crier leur « honte » à l’égard d’une telle irrésolution arbitrale. D’après l’entraineur Bianconero, l’arbitre aurait concédé « ne pas se sentir de siffler » et ce, même si son arbitre assistant lui avait signalé la main. Problématique à laquelle tous les arbitres sont confrontés chaque semaine… Après la furia de Conte, c’est Beppe Marotta qui a livré le fond de sa pensée – comme souvent à tendance victimisante : « Guida est de Torre Annunziata dans la province de Naples et c’est difficile pour lui donc de venir arbitrer la Juve. Je ne parle pas de mauvaise foi mais de difficultés, à la 94? un arbitre de Naples s’est trouvé en difficulté. Sa désignation n’a pas été une bonne chose ». Il ne remet pas en cause son intégrité, mais un peu quand même, non ? Comme d’habitude, il aurait été préférable de voir un dirigeant garder une forme de retenue, voire – chose impensable – faire preuve de classe. Oh pardon, j’emploie là un gros mot. Bref, tout cela concourt à entretenir un climat de suspicions où théories du complot à peine dissimulées et comportements très limites semblent être tout à fait légitimes…

Les faits-marquants des dernières heures :

• Petit pont de De Ceglie en première mi-temps. Ouverture d’une cellule psychologique à Gênes.
• Selon Beppe Marotta, « Anelka vient boucher un trou ». J’attends vos propositions dans les commentaires.
• « Vous savez ce qu’Anelka a dit à Conte lors de leur entrevue ? Va te faire toi et ton système de merde ». Ça ne vous fait pas rire ? Tant mieux, moi non plus. Brigade du Old, à vous.
• Ancelotti joue les trolls : « Anelka est un grand joueur (…) il peut jouer dans n’importe quelle équipe au monde et je suis sûr qu’il sera bon à la Juventus ».
• L’instant-lol du jour : Borriello qui se refuse à fêter son but. Un Napolitain formé à Milan, qui a joué à la Samp et au Genoa, ainsi qu’à la Roma. Ah quand même. La cortisone, ça abime.

Il y a la passe dans le dos de la défense. Ou dans le cul, version Calimero avé l’accent. Et il y a cette passe : Lichtsteiner servira Quagliarella (entre les deux défenseurs centraux du Genoa) pour l’ouverture du score.

Les notes :

Buffon 3/5 : n’a pas fêté sa prolongation de contrat jusqu’en 2015 par une victoire.

Barzagli 3/5 : on ne sait pas ce qu’il a voulu faire sur le but de Borriello. S’écrouler en espérant profiter de la bienveillance de l’arbitre, ou aveu d’impuissance simplement parce qu’il a été surpris que Buffon ne dégage pas le ballon. Dans tous les cas, la situation était complexe à gérer puisque le n°33 du Genoa avait adressé un centre rentrant particulièrement bien senti.

Bonucci 3/5 : de sombrero à sombre blaireau, il n’y a qu’une erreur technique qu’il n’a pas commise. Au cours d’une rencontre où la transition attaque-défense a été défectueuse, il a allongé le jeu.

Caceres 3/5 : plus haut sur le terrain, principalement à la relance également. A deux reprises, il est tout proche de marquer, dommage.

Lichtsteiner (0/5) : grand guignolesque après le coup de sifflet final. Plutôt efficace dans ses centres.

Vidal 3/5 : le marteau et la fossile chilienne a été plus incisif dans la phase de récupération du ballon que dans son exploitation.

Pogba 3/5 : entre les deux lignes lorsque l’équipe construit ses offensives, Paul le pêcheur a jeté ses filets sur les velléités adverses. Parfois, il s’autorise quelques inspirations audacieuses. Plus que correct dans l’ensemble.

Marchisio 2/5 : paie son manque de compétition en seconde période.

De Ceglie 2/5 : embarqué par la feinte du n°33 du Genoa sur le but. On t’avais dit que les débordements n’étaient pas dans cette zone-là du terrain…

Vucinic 3/5 : entre le Mirko qui réussit et celui qui rate, il n’y a pas de différence. Un homme ne change pas disait Raymundo Do. La prise de risque implique des désagréments que les épiciers frustrés ne marqueront pas de relever. Bon, je psychologise la chose par pur opportunisme – sans cette passe – il n’y aurait rien à sauver ce soir.

Quagliarella 3/5 : buteur. Est-ce que ce fait d’arme doit rehausser l’évaluation de sa prestation ? J’exerce mon droit de veto en n’ajoutant qu’un point.

Les entrants :

Giovinco : un poteau sur coup-franc.

Beltrame : a eu le temps de déclencher une lourde.

Signé @MichelPanini