La Blaugrana Académie note Saragosse – Barcelone (1 – 4)

 You are entitled to food, clothing, shelter and medical attention. Anything else that you get is a privilege.

 C’est pas de la phrase d’accroche hyper classe ça ? Faut dire que ma petite visite à Alcatraz m’a incité à te faire un truc qui claque à la Jerry Bruckheimer-Michael Bay (de San Fransisco), avec de la bannière étoilée dans tous les sens et un fond sonore made in Hans Zimmer qui te donne envie d’envahir l’Irak (comme Wagner donnait envie d’envahir la Pologne).

 Et oui, je suis de retour ! D’après ce que j’ai vu dans les commentaires des Académies de Hristo, ça ne va pas faire plaisir à tout le monde, mais je m’en branle. Seul l’Éditeur Belhomme peut me juger (comme disait Tupac). Note que dans ma grande mansuétude, j’épargnerai la misérable vie de certains lecteurs ingrats qui ont eu la désobligeance de profiter de mon absence pour critiquer mes torchons et se la jouer nostalgiques du bon vieux temps (non, pas celui où mon grand-père collaborait avec les Boches). Mais je vous ai quand même à l’œil les coquines…

 Tu t’attends sans doute à ce que je te raconte mon séjour, mais on ne va pas se mentir, ça te ferait méchamment chier. Non pas que mon petit trip étasunien (ou étasuniesque, comme tu le sens) était barbant – bien au contraire – , mais c’est toujours pénible d’écouter un mec te parler de son superbe voyage alors que toi t’es resté dans un PMU à essayer de faire fructifier ton RSA en grattant des Bancos. Du coup je t’épargne le couplet sur l’ambiance unique de San Fransisco, la majestuosité de Yosemite, la turquoisitude des eaux du lac Tahoe, et la chaleur virile des vestiaires de la section foot US des Golden Bears de Berkeley.

 Par contre je me sens un peu obligé de te causer de LA découverte de mon escapade : l’otarie. Cette espèce, relativement peu répandue en France, pullule chez nos amis cowboys, rapport qu’un petit déjeuner là-bas contient autant de calories qu’un repas de Noël ici. L’otarie est donc un mammifère gras, moustachu et au regard bovin, qui se déplace difficilement et de manière inélégante en état de pesanteur terrestre du fait de sa morphologie inadaptée. Laisse moi te dire qu’en tant que zoophile aguéri, je n’ai pas résisté à la tentation de fricoter avec ces engins qui repoussent allègrement les limites d’une esthétique féminine déjà largement piétinée par les poneys dont je te parle régulièrement.

 Premier avantage, l’otarie est docile puisque peu de mâles osent l’approcher par peur d’être engloutis. Quand bien même la bête serait farouche, sa surcharge pondérale l’empêche de s’enfuir bien loin. C’est une fois l’animal entrepris que les chosent se corsent (comme on dit à Bastia). Déjà, il faut choisir sa position à l’avance. Si tu l’allonges, il ne faut pas espérer la relever sous peine de te claquer une hernie, et si elle et sur le dos tu ne pourras pas la retourner sans l’aide d’un système de cordes et de poulies qui peut se révéler dangereux (demande à David Carradine). L’autre inconvénient est qu’il faut trouver l’entrée dans cet amoncellement de bourrelets, ce qui n’est pas chose aisée. Cependant, le coïteur averti comprendra vite que ce n’est qu’un détail et qu’il est possible de taper dans n’importe quel repli graisseux pour avoir la sensation de pénétration escomptée, la sueur et la fonte du gras de la bête dues à l’effort de la bête faisant parfaitement office de lubrifiant. Bref…

 Pour refermer cette parenthèse américanisante, je me permets de t’exposer quelques clichés pris à la volée lors de mon séjour. Ça fera office de la traditionnelle séance diapositive bien chiante qui conclut tout bon voyage. Si ça t’emmerde trop, tu peux toujours zapper et passer directement au match.

Pas de poney ni de saucisse à l’intérieur, décevant.

Le chevreuil local, peu farouche et bien ouvert.

Recreation Area.

L’ancêtre de Youporn.

Mon  motel préféré, déco avant-gardiste et chaine porno gratuite 24/24 .

Le porno gay, pinons sur rue.

Allez, trêve d’évasion, on est là pour parler football. Le truc naze aux États-Unis d’Amérique, c’est que le soccer est considéré comme un sport d’homos et de fillettes (me gusta). Arriver à mater un match autre que de la MLS ou du championnat mexicain est un chemin de croix. Du coup, je n’ai pu voir ni la Ligue des Champions, ni la rencontre de Liga face à Bilbao. Autant te dire que j’étais légèrement en manque et que c’est avec joie que j’ai commencé le visionnage de ce Saragosse – Barça, rencontre de la 32ème journée qui pouvait permettre aux Catalans de revenir provisoirement à 3 points d’un Real qui recevait Valence 24 heures plus tard.

Les compos

 Les mecs da-ga d’Aragon

Les mecs pas de-gue de Castille

 Pep choisit de laisser au repos Xavi, Iniesta ainsi que Busquets et doit se passer de Piqué, blessé à la cuisse.

Le mâche

 Putain, mine de rien on s’est quand même sacrément emmerdé. Le match pénible par excellence, avec un Barça qui joue en tongs et un adversaire qui met du bois et attend le contre.

De la première à la 30ème minute : L’attente d’une lutte passive.

Le match est clairement à l’avantage des locaux qui se procurent les meilleures occasions en contre et sur coups de pied arrêtés, dont un pénalty manqué. Le Barça joue à la j’t’emmerde en cherchant directement ses attaquants sans prendre le temps de poser le jeu, la faute à un milieu de terrain plus faible que le taux de globules rouges d’un cancéreux sous chimio en pleine ascension de l’Everest. La sanction tombe à la 30ème minute quand Aranda, qui devrait peut-être vérifier ce que faisait sa meuf à ce moment là, remporte son face à face avec Valdés grâce à une réussite digne de celle d’un Valbuena à Anfield.

 De la 30ème à la 45ème minute :  » Une équipe sans action, mais à réaction « 

Un bien beau poncif journalistique pour caractériser cette fin de première mi-temps. Le Barça joue toujours aussi mal mais pousse pour égaliser. Les premières occasions arrivent et, comme souvent cette saison, c’est Puyol qui remet son équipe dans le bon sens de la marche du droit chemin sur un corner mal dégagé par le gardien adverse. Messi double ensuite la mise sur un contre mené par Alexis. Pour faciliter la partie des Barcelonais, Abraham est expulsé parce qu’il n’a pas de prépuce et/où parce qu’il commet des fautes stupides. Bref, 2 buts à un à la mi-temps, c’est limite indécent vu la première période dégueulasse livrée par les Catalans

 De la 45ème à la 60ème minute : Pareil, mais différemment

On se dit qu’à 2-1 et à 10 contre 11, le Barça va dérouler. Tiens, fume ! Saragosse continue à mettre la pression sur un milieu barcelonais apathique. Les occasions ne sont cependant pas au rendez-vous et le match se tend sensiblement. Le jeu se durcit et l’entraineur aragonais est expulsé pour être rentré sur le terrain expliquer sa façon de penser à l’arbitre.

 De la 60ème à la 90ème : Finish him !

Le Barça profite de la baisse de régime des adversaires pour enfin imposer son jeu. Ce n’est toujours pas brillant, mais ça suffit pour plier le match sur un pénalty de Messi et un nouveau contre conclu par Pedro. Bref, c’était moche, mais ça gagne. Manchester United likes this.

Les buts

Ils sont ici, dans la langue d’un des prophètes.

Les notes

Les mecs qui quatrevingtdixminutent

Valdes /4 : VV s’emmerdait un peu dans les buts, alors pour la déconne il a provoqué un pénalty qu’il a arrêté. Il aurait pu chopper 5 si la balle de son duel remporté face à Aranda n’avait pas fini sur la tête de ce dernier et par là-même au fond des filets. Rassurant le reste du temps.

Alves /3 : Ça fait tout drôle de voir jouer Dani comme un latéral classique. Bon défensivement mais très timide offensivement, il attend sans doute la révision des 100 000km pour repartir de plus belle (blessé à la cuisse et remplacé par Montoya à la 68ème).

Puyol /4 : Défensivement il a fait le boulot sans trop de soucis avec des interventions viriles et des coups de cheveux bien sentis. Une fois de plus, il a claqué un but important sur corner et, en bon capitaine, est allé mettre un coup de pression à l’arbitre afin d’être bien sûr qu’il expulse Abraham. Habile.

Mascherano /3 : Un peu à la ramasse sur le but d’Aranda (j’ai pas bien compris s’il jouait le hors jeu ou s’il était mal placé). Le reste du temps, il a fait dans l’agressif et l’efficace. Ses deux ouvertures longues sur les ailes ont provoqué des réflexes éjaculatoires chez les commentateurs de SkySports.

Adriano /4 : Bien plus actif offensivement que Dani, il a souvent été présent pour soutenir Alexis puis Pedro sur l’aile gauche. Dommage qu’il ait été maladroit dans la dernière passe, comme un symbole de prostituée qui a hâte de finir sa journée de boulot.

Keita /1 : Ah bah voilà ! Je commençais à être un peu inquiet en voyant le bon niveau qu’il affichait depuis son retour la CAN, mais là on a retrouvé le Keita qu’on aime détester. Complètement à la rue, maladroit, inutile, c’est presque la larme à l’œil que j’ai ressorti ma panoplie d’insultes qui lui sont réservées (remplacé par Busquets à la 55ème).

Thiago /2 : Il va peut-être falloir se poser la question de son positionnement. Invisible quand il est relayeur, trop gourmand en percussion, il paraît bien plus à l’aise quand il joue en récupérateur et premier relanceur. Il a été totalement transparent en première mi-temps avant de se montrer à son avantage quand il a joué plus bas.

Sex /2 : N’a toujours pas la bouteille pour animer le jeu barcelonais. Il y met de la bonne volonté mais n’y parvient pas, un peu comme quand t’es bourré et que tu t’acharnes à limer une frangine en espérant te finir alors que t’arrives à peines à goder (remplacé par Xavi à la 89ème).

Pedro /0 : Son but n’y change rien, il est dorénavant à peu près aussi crédible en tant que footballeur que Mélanie Laurent en tant qu’ actrice. Comme Thiago, il devrait être repositionné. Sur le banc, voire en tribunes.

Messi /5 : Certains lecteurs (je ne donnerai pas de nom *humfabregashum* ) le martyrisent à longueur de commentaires, rapport que c’est un caniche, qu’il ne fait plus trop d’efforts défensifs et qu’il choisit ceux avec qui il veut jouer. Pourquoi pas. Reste qu’il a encore claqué un doublé, qu’il en est à 60 buts cette saison, qu’il marque 40% des pions de l’équipe, et qu’il a réussi à faire marquer Pedro.

Alexis /4 : Super match du chilien con car né, énormément d’efforts, un pénalty provoqué, un contre mené avec brio et conclu par une passe décisive. Il a manqué une grosse occasion, ce qui le prive de la note maximale, mais a été foutrement important.

Les mecs qui prennent le train en route

Busquets (pour Keita) /Non Noté : Sa rentrée (et la sortie de Keita) correspond au début de la réelle domination du Barça. Coïncidence ? Je ne crois pas.

Montoya (pour Alves) /Non Noté : Très belle entrée du gamin, bon défensivement et actif offensivement.

Xavi (pour Sex) /Non Noté : Une rentrée tout en classe, même s’il n’a pas touché le ballon.

Bon, avec tout ça on se retrouve à 4 points du Real vu que les meringues n’ont pas pu faire mieux qu’un nul face aux pénibles de Valence. L’espoir renait (Coty).

Sur ce je te laisse filer. J’avais fait suivre le courrier cacadémique jusqu’à San Fransisco, mais la diligence a été attaquée par l’indien de Village People. On remet donc ça à la prochaine fois.

La bise Cacalifornienne !

Nando

Ah merde, j’ai oublié de te dire, tu peux me retrouver sur Facebook.  Par contre laisse moi t’informer que tu me verras jamais sur Twitter. Y’a que les pédés et les taureaux qui vont sur Twitter.

Je ne vais pas non plus te laisser filer sans te recommander l’excellente page de la Blaugrana Académie co-animée par Hristo et mézigue. Il arrive même qu’on y parle football.

En parlant de Hristo, il est peut-être en train de se faire lustrer le dard par des filles que tu ne sauteras même pas en rêve, mais tu peux toujours le retrouver ici.

Et la bonne nouvelle, c’est que la Blaugrana a de nouveaux amis. Ils sont deux, jouent à touche-pipi sous la tente quand ils partent en camping, et rédigent l’excellent Blograna. Vas-y, ils ne mordent pas (sauf si tu leur demandes gentiment).

N’oublions pas de causer de l’appel du Che Fredac, vrai et émouvant et beau.