La PL Academy vous présente la vingtième journée

Ou comment des lames affûtées ont permis à l’Angleterre d’éviter un duel mancunien.

Crystal Palace 2 – 3 West Ham

Un des 250 derbys de Londres de la saison a encore accouché d’une belle tripotée de buts, pour notre plus grand plaisir. Ce sont les Hammers qui sortent victorieux de la confrontation grâce à un doublé de Soucek, injouable depuis quelques semaines.

Les Eagles pourront avoir des regrets car comme l’illustrent leurs deux très beaux buts, il y a beaucoup de qualité dans cette équipe. La finition de Zaha et de Batshuayi mais aussi la construction des buts nous laisse espérer de meilleures issues lors de prochaines rencontres.

Les Moyes boys font eux très mal en ce début d’année et ne sont qu’à six points de la première place. En accueillant de surcroît Jesse Lingard en prêt, peut-on dire qu’ils jouent le titre ?

Newcastle 1 – 2 Leeds

La dernière rencontre entre les deux équipes, en décembre dernier, s’était soldée par une large victoire des Peacocks par 5 buts à 2. Un mois plus tard, pas le même score mais le même vainqueur.
Les soldats d’El Loco ont bien démarré : après une récupération vers le rond central, Rodrigo s’est retrouvé côté droit de la surface, a fixé et attendu que la meilleure des solutions s’offre à lui. Cette solution fut Raphinha, en retrait au point de pénalty : plat du pied-sécurité dans le petit filet. La suite n’a pas surpris : des occasions nombreuses de faire le break pour Leeds, non saisies. Le Nouveau-Château de Steve Bruce en a profité pour revenir au score à la suite d’un mouvement en une touche et du but d’Almiron. Mais la réaction des Peacocks fut rapide et tranchante : Raphinha a trouvé Jack Harrison d’une petite louche côté gauche, ledit Jack a contrôlé, laissé rebondir le cuir et envoyé un très bel extér’. Après quelques arrêts de Meslier sur CPA (point faible criant de Leeds), les Peacocks ont pu respirer.
Newcastle enchaîne sa cinquième défaite consécutive depuis ses derniers points pris (contre Liverpool, évidemment). Leeds a 14 points d’avance sur la zone de relégation, rien que ça.

Southampton 1 – 3 Arsenal

Le St Mary’s Stadium a souvent servi de cimetière des ambitions d’Arsenal. Mikel Arteta et ses Gunners, déjà vainqueurs en ces lieux en juin dernier, semblent avoir trouvé le moyen de contourner la malédiction : n’avoir aucune ambition au moment de se rendre dans le Hampshire.

La damnation semble pourtant toujours d’actualité lorsque Stuart Non-Attribué ouvre le score dès la troisième minute, en profitant d’une absence totale de marquage de Nicolas Pépé. L’Ivoirien se rattrape toutefois quatre minutes plus tard, en profitant d’un bon service en profondeur de Xhaka. Les deux équipes s’endorment alors, les spectateurs également,
mais une merveille d’ouverture de Lacazette pour Saka permet au jeune prodige anglais de mystifier Alex McCarthy.

Peu inspirés, les Saints ne réussissent pas à menacer Bernd Leno en seconde période et finissent par craquer en contre, lorsque l’ancien local Cédric adresse une merveille d’ouverture à destination de Saka, qui n’a plus qu’à servir Lacazette pour le 3-1.

Un résultat somme toute à l’image des trajectoires récentes des deux équipes. Les Saints glissent à la onzième place, juste derrière leur adversaire du soir.

West Bromwich Albion 0 – 5 Manchester City

Blablabla, “les Cityzens sont une formidable équipe”, gnagnagna “le football moderne quand il est joué comme ça, c’est un vrai régal”. C’est pas parce qu’il a le crâne qui brille que lustrer le Chauve est une obligation, messieurs les commentateurs.
Oui, y a de l’aigreur, un peu, bon. Faut dire aussi que voir Ilkay Gundogan à un niveau stratosphérique depuis plusieurs semaines n’aide pas à la santé du cigare. À la réception d’un ballon de Cancelo, l’Allemand contrôle pied gauche, frappe croisée pied droit. 1-0 au bout de cinq minutes, puis 2-0 au bout de 20 minutes, après un superbe cafouillage VAResque visible ici : le drapeau pas en l’air, puis si, mais ça continue à jouer, but de Cancelo, mais hors-jeu, mais VAR. Niquez-vous. llkay Gundogan met la petite sœur à la demi-heure, Riyad Mahrez la cousine avant la mi-temps. Tellement facile pour City que même Raheem bougre de con Sterling a réussi à marquer.
Pour enrayer la machine des Skyblues, rien de tel qu’un match contre Sheffield United ! Si si, on y croit !

Burnley 3 – 2 Aston Villa

Le genre de match dont on n’attend pas grand-chose et qui se révèle bien plus divertissant que prévu. Les Vilains sont les premiers à se mettre en évidence, lorsque Ollie Watkins dévie un centre de Targett hors de portée de Pope. Il faut attendre le retour des vestiaires pour voir les hommes de Sean Dyche égaliser, grâce à une tête de Ben Mee.
Peu après l’heure de jeu, les Birminghamiens reprennent l’avantage, lorsque Jack Grealish se jette pour reprendre un centre de Douglas Luiz. Pensant ainsi avoir fait le plus dur, les visiteurs (pas les deux comédiens de droite mal filmés, les autres) s’endorment et concèdent l’égalisation lorsqu’aucune des dix personnes présentes dans leur surface ne juge bon de dévier un centre écrasé de Dwight McNeil.
L’international espoir anglais, tout heureux de ce but involontaire, décide de dégainer un nouveau centre (non pas Hervé Morin, pitié) deux minutes plus tard. Cette fois-ci, la cible, à savoir Chris Wood, est trouvée et inscrit le but de la victoire d’une tête toute molle mais bien placée. Un succès bienvenu pour les locaux, qui se donnent un peu d’air en queue de classement. Villa continue pour sa part de chuter, après avoir longtemps occupé les places européennes.

Chelsea 0 – 0 Wolverhampton

Les adieux faits à Lampard, il était temps de voir Tuchel en action dans son survet’ bleu. Évidemment, avec un temps de préparation aussi réduit, c’était à peu près sûr que la teigne de Krumbach allait titulariser tout ce que son effectif compte de germanique et beaucoup crier depuis son banc. Pari presque gagné puisque Havertz et Rüdiger ont été alignés alors que Werner est resté sur le banc.

Chilwelle et Kovacic ont manqué de précision pour ouvrir le score, tentant de percer le 3-5-2 de Nuno par des frappes de loin. Les Wolves, de leur côté, ont fait quelques frayeurs à l’arrière garde des Londoniens en contrant mais comme souvent cette saison, ils se sont égarés.

C’est certainement un meilleur point pour Wolverhampton que pour Chelsea. On attend toujours que le potentiel monstrueux de cette équipe s’expose au grand jour. Peut-être cela commencera-t-il face à Burnley à la prochaine journée.

Brighton 0 – 0 Fulham

Ah ça, faut être sévèrement burné (comme dirait Nanard) pour se fader un choc entre le 17e et le 18e de Premier League. Heureusement, vous pouvez compter sur les rédacteurs de la PL Academy pour scruter, épier, analyser dans les moindres détails le résumé du match sur Youtube.
On a bien vu Neil Maupay côté Brighton se confronter à Alphonse Areola côté Fulham ; des joueurs de Brighton avec de l’allant contre des Cottagers jouant le contre ; quelques occasions franches des deux côtés mais des arrêts de gardiens décisifs.
Un match nul qui n’arrange personne bien que Brighton maintienne son avance de cinq points sur son poursuivant direct (lequel compte un match en moins).

Everton 1 – 1 Leicester City

Pas de vainqueur dans ce duel pour la course à l’Europe (insérer ici une blague sur le Brexit). Les caramels indigestes ouvrent le score à la demi-heure, du jeu, d’un joli enroulé en pleine lucarne signé James Rodriguez, du pied droit s’il vous plaît. Les hommes de Brendan Rodgers poussent pour égaliser, mais, à l’instar de James Justin, auteur d’une frappe non-cadrée alors qu’il avait tout le temps d’ajuster, se montrent brouillons dans le dernier geste.
Les Renards se voient finalement récompensés à la soixante-septième minute, sur une frappe pourtant pas très bien placée et peu puissante de Youri Tielemans, que Jordan Pickford laisse complaisamment passer sous son ventre. Le portier anglais sauve toutefois son équipe dix minutes plus tard sur une frappe de James Maddison.
Occasion manquée pour Leicester de se rapprocher de la tête, petit coup de frein pour les Toffees, de quoi satisfaire les seuls clubs mancuniens en somme.

Manchester United 1 – 2 Sheffield

La course pour le titre ? Le supporter mancunien lucide a appris à rire de ce genre de locution particulièrement outrancière. Car si MU est indéniablement au cœur d’une bonne période, il reste à gommer ce type de non-match où non pas un ou quelques joueurs, mais toute l’équipe passe à côté, staff compris.

Sheffield s’est présenté à Old Trafford très peu en phase avec le manque de qualité footballistique qu’on lui prête alors qu’il lui manquait une bonne partie de ses titulaires. Pas grave, ils sont venus bousculer des Raides et Vils encore sûrement un peu trop satisfaits de leur récente victoire sur Liverpool en Cup.

Les échanges se sont passés sur coup de pied arrêtés, Maguire égalisant après l’ouverture du score de Bryan, tous deux de la tête sur corner. Nul ne saura jamais ce qui s’est passé dans la tête des joueurs en rouge quand ils ont tous décidé de s’arrêter de jouer en même temps alors qu’Oliver Burke était seul balle au pied dans leurs surface. La sanction est en revanche limpide.

Sheffield reste dernier mais offre un répit à Chris Wilder avec cette victoire de prestige. United perd sa première place et risque ne pas la revoir de sitôt.

Tottenham 1 – 3 Liverpool

Quoi de mieux pour les Reds que de se relancer face à José Mourinho et son équipe de casse-pieds (ou de casse-colonnevertébrale car Harry Kanenculé joue pas les ballons de la tête) ?
Tout se déroule comme prévu dès le début du match : Sadio Mané mange la feuille en envoyant une frappe en tribunes et, sur l’action qui suit, Heung-Min Son marque. Là encore, ce qui devait arriver arriva : la VAR casse le football et renie le but du Sud-Coréen pour un hors-jeu aussi ridicule que le “ni droite, ni gauche” de Macron. Au moment où le commentateur indique “qu’on vient d’atteindre les 8 heures sans marquer pour Liverpool”, Sadio Mané, parti dans le dos de la défense, centre et trouve Bobby Firmino qui met le cuir au fond. Après 93 tirs depuis décembre, les Reds marquent enfin ! Pas dedans au retour des vestiaires, Tottenham encaisse le but du break sur une action encore initiée par Sadio Mané, conclue cette fois-ci par Alexander-Arnold. Toutefois, effrayés par la critique que serait celle de la Jouzé Academy en cas de défaite ridicule, les Spurs reviennent de suite au score sur une lourde moitié extér’ moitié dévissée de Pierre-Emile Højbjerg. Il faut attendre la 65e minute pour voir Alexander-Arnold débouler à droite, centrer et trouver l’inarrêtable Sadio Mané qui offre le break aux Scousers pour de bon.
Les Spurs ont raté l’occasion de recoller à la tête du classement et voient l’ennemi honni gunner revenir à toute allure. La blessure d’Harry Kane à la cheville ne va pas les aider. Liverpool regagne enfin et devra confirmer face à West Ham, fringant cinquième qui leur colle au cul, s’ils veulent continuer à être dans le bon wagon.

Au classement, au classement… est-ce que vous voulez vraiment qu’on vous redonne le tableau, qui a probablement bougé dans tous les sens depuis une semaine ? Tout va trop vite dans le foot anglais. A très bientôt.