Les tiroirs de l’Anatolie Académie, chapitre deuxième.
Histoire ou histoire ?
Les tiroirs de l’Anatolie Académie sont de retour (après une longue absence certes, mais le lecteur doit savoir que longues sont les Recherches, surtout dans les endroits sombres où ça sent pas très bon) avec un document historique inédit qui, on l’espère pour nos lecteurs, éclaircira les sombres points de l’histoire du football jadis ottoman, aujourd’hui turc. Cette lettre récupérée puis restaurée à Ankara, est l’objet d’un dialogue entre deux historiens débattant sur une icône. La première lettre se trouve ici .
Lettre de Tamer YAVRUÖKÜZOGLU, historien ottoman à Abdülgaffar
SANAGIRSINOGULLARI, historien ottoman. 24 Décembre 1829. Traduit de l’ancien turc.
Vertueux Frère,
Je te félicite pour ta quête accomplie par ton arrivée en terre chrétienne, et prie de toute mon âme afin que tu puisses convenablement survivre en terre infidèle ; les anecdotes que l’ont me raconte sur les Francs sont pour le moins insupportables pour l’honnête homme que j’aspire à être. Je souhaite qu’aucune de celles-ci ne soient inscrite dans ton destin.
C’est avec un profond mal-être que je vais devoir, car les liens que nous avons tissés m’y obligent, t’annoncer une nouvelle désagréable. Permets moi avant tout de te dire que les malheurs auxquelles le tout puissant, dans sa sagesse infinie, peut nous livrer ne sont que des épreuves desquelles nous sortons grandis. L’objet de ce malaise est ta conjointe qui a malheureusement brisé les liens sacrés de votre union, et, avant que tu brûles cette lettre par désespoir, laisse moi t’expliquer pourquoi tu devrais l’excuser. Vois-tu, lorsque j’ai reçu ta lettre, ta femme en compagnie de la mienne discutait de la mode vestimentaire occidentale, qui n’est plus trop vestimentaire apparemment puisqu’on peut montrer n’importe quelle partie du corps, au nom d’une liberté. Liberté de se réchauffer avec les flammes de l’Enfer certainement. Ces messes basses me sortirent de mes esprits et aussitôt je récompensai ma femme avec une bonne claque d’Ottoman, celle que l’on place derrière la nuque à vivacité pleine. Pendant que je rétablissais les idées de ma femme, la tienne découvrit ta lettre (je lui ai appris à lire pendant ton absence) et découvrit ton aventure avec Marie-Madeleine. Grande fut sa déception et son appétit de vengeance, que je proposais de calmer avec une relation extra-conjugale, avec moi. Apparemment nos femmes étaient déjà informées de l’existence de l’inflation, et une double inflation, c’est tout simplement divin. Chaque mouvement buccal de ta femme et de la mienne m’emportait vers des mondes dont j’ignorai l’existence, et j’y ai découvert que notre sexe pouvait être notre allégorie. Ta femme a bien des racines occidentales lorsqu’il s’agit de relations conjugales…
Si je me montre si cru avec toi mon doux ami, c’est parce que tu dois comprendre ton erreur et admettre ta punition. Tel doit être le chemin d’un homme vertueux. Coupons court aux péchés, et revenons au travail. Car comme le dit le peuple élu : “Aime le travail, fuis la dignité, et ne fais pas connaissance avec les princes.”
Vois-tu, tu admets effectivement que l’icône découverte récemment représente une réunion de ministres ottomans avec Mehmet I, qui entament un projet de hausse économique par l’activité physique. Moi, cher ami, je me permets d’être encore en désaccord avec toi, puisque je pense que le projet n’était pas entamé mais sur le point d’être achevé. Mehmet I, qui sans doute testait quelques gestechniques avec cette sphère, a subi un coup lâche par derrière, de son scribe, le faisant chuter et perdre la sphère (Je te renvoie aux notes de Ismet IPNEHAKEM, et Hamdican BUKARTDEGILMILAN à propos des « règles » de ce jeu). Ce scribe aussitôt décapité, Mehmet I, complète sa justice en tirant un coup de pied avec la sphère en position arrêtée. Comme le coup du scribe fut bien lâche, nos anciennes élites ont décidé d’appeler cela « coup franc » en rapport avec la lâcheté légendaire de ce peuple, qui se lave peu dit-on. Mehmet I place donc sa sphère, et pour ajouter un peu de difficulté (car facilité et femme commencent par la même lettre), demande à 3 soldats d’être un rempart pour empêcher la sphère de passer la « cage ». Cela étant clarifié, ma pensée épouse la tienne sur le fait que les Anglais nous ont dérobé cette idée majestueuse pour que peut-être un ou deux siècles plus tard, ils puissent s’en servir pour régler des problèmes sociaux, ou bien économiques.
Je te souhaite, du fond de l’âme, un bon séjour et bravoure pour t’adapter à cette vie démoniaque d’occidental, qu’une partie ignare et sodomite de notre peuple a envie d’envier. Ta femme te fait quelques injures, mais je te rappelle que « Celui qui dit des injures est bien près de pardonner. »
Tamer.
C’est rigolo. Il y a donc des hérétiques qui valent la peine d’être lus.
Des Recherches, des Recherches… Mater des sextapes ce n’est pas des Recherches !
Lecture agréable sinon, grand fou !