Montpellier – Nice (3-1) : La Paillade Académie ivre ses notes
Marcelin est bien plus grand que Jika Rolingue
![marcelinalbert](https://i0.wp.com/horsjeu.net/wp-content/uploads/2011/02/marcelinalbert.jpg?fit=621%2C251&ssl=1)
Pendant que le petit binoclard parfaitement pédale s’amusait à faire mumuse avec un serpent géant ou un loup-garou, pendant que les peigne-zizi dragqueens se trémoussaient sur des balais en robe et tentaient de choper une luciole en fuite, pendant que Michou se laissait pousser la barbe en remuant une bassine, pendant que des gros tarés se tatouaient une tête de mort sur le bras en hommage à un grand brûlé mégalomaniaque, un bonhomme s’entraînait dans la forêt. Répétant sort après sort, patiemment, minutieusement, il se construisait peu à peu une panoplie magique digne des plus grands mages de ce monde. Il testait ses maléfices sur la faune sauvage, tuant coup sur coup les cerfs, les musaraignes et les raies des bois. Il attendait son heure, dormant sur les souches, se nourrissant de racines et buvant l’eau de pluie. Chaque jour, il se levait aux premiers rayons du soleil, parcourant l’immensité bucolique pas à pas pour inspecter les conifères, en puiser les énergies telluriques, faisant des pauses sur les rochers en pentacle pour invoquer les puissances magiques qui dépassent les hommes.
Et puis un jour, par une nuit noire où sombrant dans un sommeil mystique, il s’était allongé au creux d’un chêne centenaire, un geai vint jouer une douce sérénade au creux de son oreille. Celui-ci lui narra la détresse d’un peuple dont le guide suprême s’était laissé embobiner par un vizir d’une mollesse légendaire, qui tentait d’échapper à une mort certaine. Alors l’homme se leva et prit la route, marcha sans discontinuer pendant des jours et parvint sur le territoire de ce peuple qui appelait au secours. Il arriva sur la place du village principal, où tous s’étaient réunis autour du guide suprême pour dresser la potence afin d’éxécuter le vizir, coupable de tromperie et d’attouchements sur bouteille minérale. Le guide, assis sur un trône aussi large que la place, présidait la séance d’un oeil ovidé et distribuait quelques bons mots dont il avait le secret à la foule des scribes amassée en contrebas. On installa le vizir près de la corde et on lui lut la sentence : “Sidi Droupi Fhar Nan Dez, vous avez été reconnu coupable de haute tromperie, d’abus de grossesse, de paganisme tactique et d’optimisme mal placé, vous êtes condamné à mort”. La foule se mit à hurler, à expédier des projectiles à la figure de Nan Dez. Mais au moment où l’on allait passer la corde au coup de celui-ci, on entendit une voix tonitruante retentir sur la place :
“Attendez ! Halte ! Est-ce comme cela que l’on rend la justice chez vous autres ?”
C’était l’homme qui, voyant la mise à mort certaine du vizir, avait pris la parole. Il grimpa sur l’estrade et fit face à la foule :
“Est-ce ainsi que l’on juge un homme ici ? En le traînant dans la boue, en montrant sa face au peuple tout entier, en le vêtant comme un mendiant ? Avez-vous perdu la tête en déshonorant un homme de la sorte ? Ne voyez-vous pas que les dieux vous observent ?
Le maistre Mézouille, grand gosier du royaume, s’approcha de l’homme.
– Et qui est-tu pour venir nous faire la leçon chez nous, étranger ?
– Qui je suis ? Je suis l’âme damnée que vos prières ont appelée !
Et là-dessus, il retira son capuchon et laissa paraître sa face à la place toute entière, qui se laissa parcourir d’un murmure de stupeur.
“Le mage Tournevis ! C’est le mage Tournevis ! On le croyait mort !”
Mais c’était bien lui, Tournevis, le mage des Sept Cocardes, l’homme qui terrassa Ligueudeu, l’hydre des bas-fonds, l’inventeur de la potion de sauvetage, l’un des plus grands magiciens de la Terre du Milieu Axial. Il était revenu d’entre les morts afin de sauver la Contrée du Clapas.
Le guide suprême lui donna les rênes du royaume. Sa première décision fut de gracier Nan Dez et de le condamner à l’exil. Puis il alla voir l’armée et s’entretint avec chaque soldat pour faire renaître des germes de confiance chez ceux-ci. Petit à petit, les batailles furent remportées. La victoire changeait de camp, et ce pour la plus grande joie des habitants de la Contrée.
Une de ces victoires fut acquise contre une cité de pirates azuréens, un soir de janvier. Les pirates avaient attaqué le fief de la Mosson, enclavé dans une seigneurie où l’on parquait les esclaves. L’armée du Clapas, maintenant dirigée par Tournevis, avait trop confiance en elle pour se laisser massacrer comme par le passé. Elle marcha peu à peu sur les pirates, sans leur laisser une seule chance.
Et pour fêter la victoire, Tournevis offrit à chacun de ses hommes un présent : chacun recevait l’équivalent du poids de ses couilles en or. En apprenant la somme dépensée, le guide suprême éclata d’un rire qui résonne encore là-bas, au loin, dans la Contrée du Clapas.
L’armée des onze singes :
Jourdren (3/5) : la vigie qui n’est pas pirate s’est laissée berner une fois. Le reste du temps c’était Oeil de Lynx au pays des borgnes.
Deplagne (2/5) : le connard qui fragilise la cohorte en se baissant dès qu’il voit une pâquerette.
Hilton (3/5) : le centurion, stratège décisif et bourreau anecdotique.
Congré (4/5) : ensorcelé par le mage, cela donne un guerrier des plus féroces.
Tiéné (3/5) : voilà pourquoi on prend des nègres à la guerre.
Stambouli (4/5) : ave Caesar, morituri te salutant. (les gladiateurs de l’arène)
Sanson (4/5) : avé Sansong, on peut mourir tranquille. (les gladiateurs du bistrot)
Cabella (3/5) : petit Tambour s’en va, parapanpanpan.
Marveaux (3/5) : faquin bien inutile dans un truc qui fait masse.
Mounier (3/5) : oui, mais j’aime pas les harengs.
Niang (3/5) : le troll qui prend des flèches dans le cul mais qui s’en branle.
Les SS (singes-strapontins) :
Saihi : indigène.
Montaño : le brouteur de la Paillade.
Camara : héros handicapé ou génie historique, Gros Lent de Roncevaux.
Le bisou vigneron,
Marcelin Albert.
« Mais c’était bien lui, Tournevis, le mage des Sept Cocardes, l’homme qui terrassa Ligueudeu, l’hydre des bas-fonds, l’inventeur de la potion de sauvetage, l’un des plus grands magiciens de la Terre du Milieu Axial. »
Grandiose
Absolument superbe !
Propre !