New York RB – Montréal (1-0) : L’Impact Académie en a (une nouvelle fois) gros

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Montréalistement vôtre

Deux mois après ses derniers écrits, l’Impact Académie revient. En plein désarroi, elle se met à nu, le cœur gros et l’anus en fleur.

« Et c’est la même chanson… Mais la différence c’est que toi tu ne l’entends pas », chantait l’électrocuté. La rengaine résonne dans les oreilles des supporters de l’Impact de Montréal saison après saison. Que ces dernières commencent bien et se terminent mal, ou lycée de Versailles, il semble que cette petite mélodie n’a pas de fin. Qu’elle reste en tête comme un inferanal Life is life ou une daube du genre. Que faire quand le club qu’on aime répète les mêmes erreurs, tout le temps, sans qu’une once de jugeote ne traverse la cervelle d’un des dirigeants, ou du big boss, du club et qu’il ne dise : « Ça suffit, arrêtons là le gâchis. » Encore faudrait-il que lesdits dirigeants ne soient pas tous issus de la même mafia, de celle qui recase licenciés et démissionnaires à des postes fictifs où leurs rôles sont exactement les mêmes que précédemment. « Le monde est petit, mais la famille est grande », chantaient d’autres. Et ils ne croyaient pas si bien dire.

Nous voilà donc en septembre 2016. En plein sprint final de la MLS, le Bleu-Blanc-Noir s’est pris les pieds dans la première haie et a laissé ses chicots sur la piste d’athlétisme. L’an dernier, il avait raté son départ, mais fini en trombe grâce à une pilule de viagra ivoirien qui lui avait mis un gros barreau pendant deux mois après la fatigue engendrée par la Ligue des champions. La saison précédente encore, il était dans le coma, en état de mort cérébrale de mars à octobre. Et l’histoire, donc, se répète inlassablement. Condamné à un petit ou gros exploit par saison : une finale, une victoire à Toronto… Du grain pour les poules. Des poules qui laissent leurs plumes dans des billets de saison – avec augmentation du tarif pour 2017 – dans l’espoir qu’un jour il se passe quelque chose. Le supporterisme vrai : aveugle mais conscient. Par amour.

Qui faut-il alors incriminer cette année ? Le haut du pavé, la direction du club ? L’équipe technique ? Les joueurs ? Un peu de tout ça. La direction, elle promet. Du changement, des arrivées, des résultats. Avec évidemment toujours les mêmes têtes qui, de plus en plus, arpentent plateaux TV et studios radio pour expliquer ce qu’ils pensent qui ne va pas, qui va aller mieux, sans dire pourquoi : faut pas déconner. L’équipe technique, avec toute la bonne volonté du monde, fait ce qu’elle peut. Mais on la sait limitée et surtout complètement perdue. Combien de compositions d’équipes différentes, combien d’expériences sans continuité ? Alors elle s’excuse, ou du moins tente de se trouver des excuses, à grand renfort de très sympathiques vidéos YouTube fournies par le (certes talentueux) service média et lubrifiant. Regardez notre beau travail vidéo sur l’adversaire du jour, regardez comme on prépare bien nos matches… A l’arrivée, les joueurs livrent systématiquement les mêmes rencontres depuis des mois, avec les mêmes erreurs, incapables de s’adapter. Découragés pour certains, démissionnaires pour d’autres, désabusés pour tous. Comme leurs supporters.

Samedi dans le New Jersey, l’Impact a offert un match fabuleux de connerie. Il s’est préparé toute la semaine à l’entraînement à jouer exactement de la manière dont les Red Bulls espéraient qu’ils jouent. Une fine analyse tactique. Difficile dans ces conditions d’en vouloir aux joueurs, qui ont livré des performances correctes pour la plupart, mais à qui on avait demandé de faire exactement l’inverse de ce qu’il fallait faire. On a tendu le bâton et patiemment attendu qu’on nous l’insère dans le fondement. C’est pourquoi il n’y aura pas de notes dans cette Académie, au grand désespoir de votre serviteur qui aurait aimé s’épargner ce long texte. Mais parfois, il faut que ça sorte. Comme après un bon chili con carne.

Ci-dessus : Souvenir de l’immense plaisir d’une victoire à 10 contre 11 à Toronto. Grain de sel dans l’océan.

La solution ? Il serait prétentieux de ma part de dire que je l’ai. Si on me demandait sincèrement mon avis – on ne le fait pas, mais je le donne, rien à battre –, je n’irais pas par quatre chemins et foutrais un paquet de monde dehors. A commencer par ceux qui ne partiront jamais, ou alors les pieds devant, c’est-à-dire tous les copains du président. Je m’occuperais ensuite de faire de l’Académie de l’Impact l’outil de développement le plus perfectionné d’Amérique du Nord. En misant tout, ou presque, sur nos jeunes joueurs talentueux qui, année après année, voient leur avenir gâché par manque de confiance, en leur préférant des vieux de la vieille ne mettant plus un pied devant l’autre, ou s’en semi-battant les couilles de le faire. Puis, je formerais un staff technique de qualitey bro’. On en a vu des prémisses. Nommer des membres de la formation dans l’équipe première, voilà une idée qu’elle était bonne. Allez chercher des entraîneurs expérimentés, venant de ligues reconnues (coucou Enzo Concina, tu me manques), c’était bien aussi. Engager des scouts pour enfin ne plus faire signer des joueurs via du copinage d’agents et toutes ces conneries. Et enfin, je demanderais à notre président de balancer son pognon pour faire venir un entraîneur, un vrai. Un Européen par exemple, ou un Sudam. Un avec une culture du football, une vraie bordel. Regardez ce que fait l’inexpérimenté Vieira avec New York City. On a rigolé devant ses cinq ou six premiers matches, mais maintenant on ne fait plus du tout les marlous. Loin de moi l’idée de dénigrer Mauro Biello, le bougre a fait ce qu’il a pu, avec les moyens qu’on lui a donnés, sa courte expérience et – soyons honnêtes – les « recommandations » (j’éviterai d’utiliser le terme « ordres ») de sa direction. Ça a tenu un temps la route, mais le malheureux est au fond du trou et personne ne lui balance une corde pour s’en sortir.

Bref, un putain de coup de pied dans la fourmilière. Un vrai de vrai. Pas juste agiter un peu tout ça avant de fuir en courant comme une pucelle dans un gangbang parce que les fourmis te montent partout sur les pattes. On aime notre Impact de Montréal. On le soutiendra toujours, la question ne se pose même pas. Mais on aimerait surtout qu’on arrête de nous prendre pour des cons. Une bonne fois pour toutes. Alors parce qu’on a les joueurs capables du meilleur, on sauvera peut-être la face en jouant un tour ou deux des séries. Mais avec la dégringolade observée depuis la mi-saison, rien n’est moins sûr et il n’y aurait pas scandale de les louper. Malheureusement, et j’espère qu’on me fera mentir, il y a de fortes chances que cela n’aille pas plus loin, à moins d’un exploit. Et les chances sont grandes pour que l’année prochaine, rien ne change véritablement, qu’à nouveau la même rengaine soit jouée et qu’on y repasse encore, dans ce couloir sombre qui ne sent pas très bon. Comme l’a chanté le poète : « On ne peut pas récolter d’or en semant de la merde. »

Le tableau

Avec une petite croix, les qualifiés pour les séries. En cinquième position, ceux qui ont chaud au cul.
Avec une petite croix, les qualifiés pour les séries. En cinquième position, ceux qui ont chaud au cul.

2 thoughts on “New York RB – Montréal (1-0) : L’Impact Académie en a (une nouvelle fois) gros

  1. « Je m’occuperais ensuite de faire de l’Académie de l’Impact l’outil de développement le plus perfectionné d’Amérique du Nord. »

    Institution Impact de qualité dans formidable outil connecté. JMA serait fier

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