Paris – Metz : La Metz Que Un Club Académie A Rendez-vous Chez Le Psy.

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Heureusement que les séances sont gratuites.

 

– Non, je ne suis pas d’accord.
– Enfin, Monsieur GrasAuLLy…
– Et la particule, bâtard ?
– … Monsieur LeGrasAuLly, ok. Enfin ! C’est votre huitième séance et vous ne m’avez toujours pas raconté quoi que ce soit !
– Je pèse mes mots avec soins.
– Et les séances sont gratuites…
– … et les séances sont gratuites.

 

Je pouvais admirer l’air désabusé de mon psy. Je ne dis pas que cela me faisait plaisir, je dis juste que cela ne me faisait pas « seulement » plaisir. Il pouvait jouir sur son beau diplôme accroché au mur : on ne me la faisait pas à moi !

 

– Enfin vous comprenez que le temps que je vous accorde pourrait aider d’autres personnes.
– Quoi ? Vous voulez dire que vous aidez vraiment les gens ?
– Enfin ! Mais je suis un psychologue clinicien spécialisé en test de projection, moi, Monsieur !
– Hum… Le test de Rorschach, c’est ça ?
– Pas seulement, mais oui, c’est un de mes outils.
– Et le type obèse qui est sorti, c’est un de vos patients ?
– Oui, mais qu’est-ce qu…
– Et son problème, j’imagine que c’est son addiction à la bouffe non ?
– Un symptôme d’un problème sous-jacent, oui, mais…
– Et avec vos taches, il y déverse son inconscient, et après il vous dit ce qu’il voit, c’est ça ?
– Euh… oui…
– Et ce qu’il voit, c’est sa mère ou son père qui était trop dur avec bouboule ou je ne sais quoi. Après, vous devinez qu’il a des névroses non résolues, et qu’il compense ses traumas en ingurgitant tout ce qu’il peut fourrer dans cet égout à dents qu’il appelle une bouche, c’est ça ?
– Je ne vous permet p…
– Et vous, vous avez besoin de ces petites taches pour lui dire qu’il doit arrêter d’avaler les kebabs comme des cachous sinon les comètes finiront par se cracher sur lui attirées par la gravité de son gros cul, c’est ça ?
– …
– Je résume. Mais c’est ça ?
– …

 

J’avais bien résumé.

 

Balèze le type. J’avoue, il donnerait presque l’illusion d’être un type sérieux avec sa bibliothèque pleine de livres de psychologie, sa barbe de psychologue, son bureau de psychologue, ses chaussures de bateau de psychologue et sa petite bite de psychologue frustré et geignard qui se soigne en faisant semblant de soigner les autres pour gagner sa vie. Un gros trou d’uc quoi.

 

– Je crois que je préférais encore votre silence.
– Haha !

 

Au moins, il était drôle ce con. Allez, il avait bien gagné le droit de gratter la surface de ma conscience.

 

– Si je suis là, c’est parce que je vais bien.
– Haha ! Excusez-moi, mais c’est un comble…
– Connard !
– Excusez-moi ?
– Je ne t’excuse pas, baltringue ! De quel droit tu te moques de mon angoisse ? Tu me connais assez pour savoir qu’aller bien est un trouble très inquiétant chez moi ? Tous les foutus bouquins qui trône derrière toi, et dont tu n’as lu que des extraits de polycopiés distribués dans ta minable fac de Lettres de Nancy, ne t’ont pas appris qu’il ne fallait jamais juger un patient qui entrait dans ton cabinet de seconde zone ?
– SORTEZ DE MON CABINET !!
– Ok, je sors, et vu que j’ai encore droit à trente minutes, je vais aller démonter la Suzuki Swift devant avec le macaron de psychologue…
– Ainsi vous n’allez pas bien parce que justement vous allez bien, ai-je bien saisi la situation Monsieur LeGrasAuLly… ?
– Ouais, ça tu peux le dire, pisse-froid. Tout commence par un petit match innocent lors de la 8e journée de Ligue 2 entre le Paris FC, 7e au classement, et la star de cette ligue, encore invaincue, et aussi celle qui a fait du bien à mon porte-feuille en pariant dessus, j’ai nommé, mon équipe de cœur : Le FC Metz. Je devais regarder le match avec un ami. Un ami avec qui j’avais vu beaucoup de match. Au stade, dans des bars, dans des salons, dans des cuisines, enfumés ou bourrés : Nicolas. Nicolas, c’est mon ami. Là, c’était une première : On allait voir le match, juste lui, moi, et sa fille… Anne, qui avait six mois. C’était la première fois que l’on se retrouvait dans cette configuration…Et, vous savez… Cela fait bizarre de voir son pote tenir son enfant dans ses bras. Surtout quand on a déjà vu ce même pote se balader cul nu dans pratiquement tous les bars de la ville. Tout à coup, on a l’impression que ce n’est plus le même gaillard. Ce n’est plus ce gamin au visage encore ovale qui encore hier vous lâchait des bombes rectales en rigolant. Maintenant, c’est devenu un homme, bienveillant, qui donne le biberon à la chair de sa chair tout en lâchant des bombes rectales qui font sursauter sa gamine. Je vous jure, ça vous change le regard que vous pouvez porter sur un homme…

 

Le psy hochait de la tête d’un air entendu, mais je voyais bien qu’il se foutait de moi. C’était bien ma peine, je me confiais enfin, et lui s’en fichait. Alors je me suis levé, et j’ai mis ma veste, prêt à partir comme un précoce à la première minute d’un film de boule. C’est là qu’il m’a dit :
– Et j’imagine que c’est lorsque tout va bien autour de vous que vous vous rendez enfin compte que vous n’avez pas du tout profité de ce temps pour avancer, je me trompe ?
– … Je ne sais pas quoi dire…
– Ha ! Parce que j’ai raison ?
– Non, parce que vous avez vachement utilisé le « vous » lors de votre dernière phrase.

 

Il savait qu’il avait raison…

 

Et merde.

 

Paris FC – FC Metz : 8e Journée.

Sérieusement, je n’ai toujours pas compris ce que TontonNeti a voulu faire avec cette compo…

 

Le match ? Sérieusement ? Vous ne l’avez pas vu ? Alors un rapide résumé… On n’a pas été bon, mais on n’a pas été super mauvais non plus. Oukidja, parfait pour égoutter les spaetzle mais complètement nul pour bloquer un tir (Vous avez compris ? Parce que c’est une passoire !), associé à un bloc un peu trop laxiste, et, il faut le reconnaître, une chance insolente de crevard pour Paris (réduit à 10 à la 36e). Pour finir un but de Diallo, encore un, et voilà le résumé du match.

Voici votre image pétée par « paint » de la semaine, et je vous retrouve pour la conclusion.

 

Oukidja, tenue domicile.
Tenue extérieure.

La Metz Que Des Notes :

Oukidja 0/5 :
Dire qu’on l’a échangé contre un bon gardien japonais. Dans le monde des Pokémon, on a substitué Dracaufeu contre Ratata.

Boye 2/5 :
Serait-on arrivé à la limite de ce qu’il avait à donner ? J’ai peur de dire oui.

Sunzu 3/5 :
Peut être un peu trop tolérant après la petite histoire que j’ai découvert sur lui et sur sa sélection ainsi que son rôle décisif à la fin. Pour ceux qui veulent le découvrir, c’est par ici.

Jans 2/5 :
Qu’on aille me chercher Balliù, il est l’heure du retour de l’homme providentiel.

Delaine 1/5 :
Ouais, je sais, certains parmi vous l’ont trouvé trop bon, mais c’est juste parce que vous n’avez vu à ce poste que des brêles depuis 4 ans… Cf. Signorino, Assou-Ekotto, Palmieri, Basin, etc. Sinon, je vous jure qu’il y a mieux ailleurs.

Fofana 1/5 :
Dur de lui mettre plus. J’aurais pu mettre moins.

Angban 3/5 :
J’aurais pu mettre moins, il ne méritait franchement pas plus. Allez, j’arrête les jeux de mots pourris…

Cohade 3/5 :
Noyé devant comme derrière… Il a fait ce qu’il a pu, c’est-à-dire rager sur les deux buts idiots que l’on s’est mangé.

Nguette 0/5 :
Oui, je sais qu’il n’a joué que 14 minutes. Mais cela m’a suffi à jauger sa note avec précision.

Riviere 0/5 :
Va vraiment falloir que l’on m’explique son apport dans le groupe… Ou même son poste… Allez, je donne un RT sur Twitter à celui qui m’éclaire sur ce joueur… (Je pense que cela ne va pas déranger les 14 personnes qui me suivent).

Diallo 4/5 :
Petit prince de Metz. Tu vas aider notre club à monter pour au final être prêté à un club de ligue 2 en décembre. Je le vois venir gros comme une maison.


La Conclu du Barbu :

Le psy avait ce petit sourire suffisant du méchant dans les films de bastons qui croit avoir gagné juste avant de se faire sodomiser par une lampe contre le capot de sa Suzuki Swift (un James Bond je crois…).
Même s’il avait vu juste, je ne devais pas lui montrer qu’il avait raison :
– Vous affabulez !

 

… J’ai vraiment dit « affabuler ». La honte.

 

– Au fond (les psys, ça commence toujours par « Au fond… »), vous savez que vous n’êtes pas content de la tournure qu’a pris votre vie. Vous avez passé trop de temps à cracher sur votre passé. Sur vos occasions gâchées, et tout cela au lieu de construire un projet : votre futur. Et aujourd’hui vous avez peur. Vous avez peur parce que vous savez qu’arrive le temps de l’autocritique et que vous n’avez pas les armes pour affronter les conséquences…
– …
– Je vous ai touché hein ? Monsieur Gras.
– J’avoue, vous m’avez eu. J’ai eu un doute au début, mais après votre discours à la con digne d’un astrologue, je crois que je vais rester sur mon idée de tuning de votre Suzuki Swift avec un parpaing…
– Enfin, écoutez-moi…
– Non, vous écoutez-moi bien. Oui, j’ai vu mon ami Nicolas avec son enfant. Oui, c’est vrai que dans ma vie tout va bien en ce moment et c’est justement ce qui provoque cette sensation de bilan que vous évoquez, mais tout le reste de votre diatribe n’est bon que pour les débiles qui zonent dans votre couloir. Je sais qu’il y a des psys compétents mais vous, vous devez vraiment être à la ramasse pour ne pas comprendre qu’on ne claque pas le cul à un ours qui dort…
– Mais… Mais…
Mais rien du tout ! Vous croyez que c’est facile pour moi de voir mon équipe enchaîner sept victoires d’affilées ? De savoir que ma dernière source de rage pure est en train de s’envoler avec cette équipe grenat trop efficace, trop supérieure aux rivaux de cette ligue, dans tous les secteurs de jeu ? Vous croyez que c’est agréable de ne même pas ressentir de haine lorsque celle-ci perd contre ce ridicule Paris Fc ? Parce que oui, je ne ressens rien… Je sais qu’on ne peut gagner tous les matchs, que c’était un match à l’extérieur, que l’on va en gagner d’autres. Non par arrogance, mais parce que cette équipe, même dans les pires moments, on voit qu’elle tourne rond. Alors moi je veux bien que l’on parle d’une possible nouvelle défaite, deux, même trois. Mais du moment que l’on bat l’AsAnal en décembre et que l’on remonte en Ligue 1, qu’est-ce que vous voulez que je ressente comme rage et comme haine ? Contre qui va-t’elle se retourner toute cette animosité selon vous ? Sur ma pomme, bien sûr ! Et ça, je ne peux pas me le permettre… Privez un homme d’ennemis, de rivaux et de haine, et vous allez le voir tambouriner ses propres couilles avec un maillet ! Pourquoi croyez-vous que Dieu, dans son infini sagesse, a justement créé la femme ? Hein ? Alors, non… Merci pour l’analyse doc’, et merci pour la saine animosité que vous dégagez… Votre ridicule petite voiture nippone sans aucune forme gracieuse que je m’en vais fracasser sera le symbole du déferlement d’une haine sans contrôle… C’est pour ça que je suis venu vous voir. Je savais que vous n’étiez qu’un tocard fini. J’avais besoin d’un Nemesis… Alors je vous dis pardon… Et merci.
– Mais… Mais enfin…
– vous savez doc’… On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs…
– Mais…
– … Le plus embêtant dans cette histoire, c’est que vous êtes l’œuf.

 

A suivre…

 

P.S : Nicolas… ta gamine est trop mignonne pour toi. Je n’arrive pas à croire que tu aies fait ça avec ta bite…

2 thoughts on “Paris – Metz : La Metz Que Un Club Académie A Rendez-vous Chez Le Psy.

  1. Mais enfin, arrêtez avec les Swift! Quand j’ai rencontré pa compagne elle roulait en Swift juste à l’époque de la pub, et depuis j’ai toujours en tête le « so sexy, so swift » quand je la vois et… du coup j’aime bien!

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